Skip to content
Josiane Corneloup : « Comment pouvons-nous décider que quelqu’un va mourir parce que la maladie est incurable ? »

Comment avez-vous réagi au vote par la Commission des affaires sociales de cette proposition de loi autorisant l’euthanasie ? 

D’après ce texte, l’euthanasie pourrait être appliquée sur demande du patient si le terme de « maladie incurable » peut être utilisé. Je dois vous dire que je suis très partagée et d’ailleurs je n’ai pas voté en commission. C’est un sujet éminemment important et compliqué qui relève de l’intime. Chacun peut avoir une position complètement différente en fonction de ce qu’il est lui-même. Cette fin de vie est évidemment difficile car tout le monde souhaite pouvoir mourir paisiblement. Je n’utilise pas le terme « dignement » car pour moi tout le monde est digne donc ce n’est pas le problème. Le problème, c’est que « l’aide à mourir dans la dignité » reste de l’euthanasie. Il faut mettre les vrais mots. 

Lire aussi : Euthanasie : les raisons de s’y opposer

Comment pouvons-nous décider demain que quelqu’un va mourir parce que la maladie est incurable ? Pour étayer mon propos, je suis allée moi-même dans des services de soins palliatifs, dans des services de cancérologie où les jours des patients sont réellement comptés. Là-bas, aucun des patients ne vous parle de la mort. Au contraire, ils vous parlent de leurs projets d’avenir, parce qu’ils sont extrêmement bien entourés dans ces services de soins palliatifs et parce que la douleur y est maîtrisée. Ce qui est important dans les derniers moments de la vie, c’est surtout d’être apaisé et entendu car c’est aussi un moment où des choses très importantes sont dites, où des réconciliations de famille se font, où des bilans sont dressés. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Maître Demarcq : « La chasse à courre est harcelée, insultée, agressée, diffamée »

Élisa Pilarski est retrouvée morte dans la forêt de Retz le 16 novembre 2019. Au même endroit est organisée une chasse à courre par le Rallye la Passion. Y a-t-il un rapport entre les deux événements ?

Aucun. C’est aussi simple que ça, il n’y a aucun rapport si ce n’est que ce sont deux évènements qui ont eu lieu le même jour.

Quelles mauvaises répercussions sur le Rallye la Passion cette affaire a-t-elle provoquées ?

Le Rallye la Passion s’est retrouvé au cœur d’une affaire médiatique qu’il n’avait pas du tout pressentie, puisque ses chasseurs savaient bien qu’ils étaient totalement étrangers à ce décès. Ils ont d’ailleurs appris ce décès le soir, bien après la chasse. Ils entendent qu’une jeune femme a été retrouvée morte dans la forêt et ils n’ont jamais envisagé que leur participation puisse même être évoquée. Ils se sont retrouvés mêlés à une tempête médiatique absolument extraordinaire, et ont été dépassés par quelque chose auquel ils étaient totalement étrangers.

À plus grande échelle, quelle incidence cela a eu sur les sociétés de vénerie en France ?

Qu’on aime ou pas la chasse à courre, c’est quelque chose de légal. Et malgré cela, ceux qui la pratiquent sont importunés. Le terme est faible parce qu’ils sont très régulièrement harcelés, insultés, agressés, diffamés. Ce fait divers est dramatique, car l’on parle d’une jeune femme enceinte qui est décédée. Si le Rallye la Passion n’avait rien à voir avec ce décès, cela a mis un coup de projecteur absolument surréaliste et très orienté : les chasseurs à courre se font traiter d’assassins, même si c’était déjà le cas auparavant car ils tuent des animaux. On a complètement perdu la raison dans ce dossier-là. Tout cela était aussi alimenté par Christophe Ellul, il ne faut pas se le cacher. Il le médiatise dès le départ lorsqu’il est interrogé, en commençant par parler des chasseurs à courre. C’est alors que cette affaire se répand sur les réseaux sociaux et les chaînes d’infos en continu. Ellul remet des sous dans la machine dès que cela s’arrête un peu avec son avocat communiquant, maître Novion. Avant il y en avait un autre, qui s’était présenté sur BFM TV comme l’avocat du chien ! C’est quand même effroyable ! J’ai le souvenir d’un plateau télé avec l’avocat de Christophe Ellul. C’était lunaire. Je me disais que, soit il n’avait pas ouvert le dossier, soit il mentait et ça ne l’embêtait guère[...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Enquête : AP-HP et Martin Hirsch, quand la lutte sanitaire se transforme en combat politique

Ce mercredi, Emmanuel Macron a décidé d’étendre les « mesures de freinage de l’épidémie » à la France entière, annonce qui en creux signe son refus du sanitarisme strict – huit semaines de confinement dur – tel que prôné par de nombreux médecins de l’AP-HP ces dernières semaines.

Samedi 27 mars, 41 directeurs-médicaux de crise de l’AP-HP signaient une tribune au ton apocalyptique dans le Journal du dimanche. Ils expliquaient notamment qu’ils devraient « faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possibles », avant d’oser une comparaison pour le moins maladroite avec les attentats. Au même moment, dans Le Monde, neuf autres médecins de l’AP-HP affirmaient qu’« en imposant aux soignants de décider quel patient doit vivre, le gouvernement se déresponsabilise de façon hypocrite ». Deux tribunes parfaitement coordonnées qui s’inscrivaient à la suite de très nombreuses communications du président de l’AP-HP Martin Hirsch, de Bruno Rioux, de Rémi Salomon (auteur du « papi et mamie mangent dans la cuisine et nous dans la salle à manger »), d’Enrique Casalino, de Karine Lacombe ou encore de Gilles Pialoux. Tous abondaient dans le sens d’un reconfinement général du pays, à coups de prises de parole et de projections alarmistes. Leur message était clair : en prenant à témoin l’opinion, ces membres de l’AP-HP déclaraient que le président Emmanuel Macron, s’il ne prenait aucune mesure supplémentaire, serait responsable de très nombreuses morts. Un avertissement aux allures de chantage, auquel le président n’a que partiellement cédé en accordant la fermeture des écoles.

L’AP-HP monopolise la parole, et sa proximité géographique avec les salles de rédactions en décuple encore le nombre et la portée. Sa spécialité : des frappes médiatiques multiples, simultanées et coordonnées sur les différents supports d’informations

Du reste, tous les médecins français ne partageaient pas cette direction. La Fédération hospitalière Française (FHF), association qui représente les établissements publics de santé, a regretté « cette tribune qui affole et n'est utile ni pour les soignants ni pour les patients ». De même, Patrick Pelloux, président de l’AMUF (association des médecins urgentistes de France) a condamné ces tribunes « alarmistes » dans Le Parisien : « On est sur un plateau haut, notre activité est constante avec une petite augmentation mais, en gros, on y arrive ». Une position partagée par son confrère Christophe Prudhomme, médecin au Samu de Seine-Saint-Denis et porte-parole de l’AMUF : « La situation est grave, mais elle n’est pas catastrophique ». [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Traité de la vie élégante : ok zoomer !

« Ok boomer », bougonna mollement le grand ado en sweat à capuche affalé sur son siège, écouteurs aux oreilles et iPhone à la main, avant de consentir à déplacer imperceptiblement l’énorme sac à dos Eastpak qui occupait entièrement le siège d’à côté.

E. sentit une brève mais forte envie de lui balancer son poing dans la gueule. Il ferma les yeux, respira profondément et entraîna Zo’ à l’autre extrémité du compartiment, histoire d’éviter que le bon Dieu le laisse entrer en tentation, comme on dit maintenant dans le Notre-Père. Par chance, il y avait deux sièges libres sur lesquels ils purent s’installer.

– C’est drôle, j’ai eu comme l’impression que vous n’avez pas franchement apprécié le « Ok Boomer ! » de votre petit camarade ?

– Ma chère Zo’, votre sens de l’observation vous honore. Dans ces cas-là, j’ai des réminiscences de la fameuse scène des Caves du Vatican où Lafcadio balance Amédée Fleurissoire par la porte du train en marche…

– Ah ! La théorie de l’acte gratuit ? [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La Grande bouffe : le kebab, une question döner

À son origine, kebab est un mot générique qui désigne des brochettes cuites au feu de bois. Tout peut être kebab : mouton, boeuf, poulet, veau et aussi légumes, notamment les aubergines, originaires elles aussi d’Asie centrale. Dans cet espace infini, le kebab est le liant alimentaire et culturel qui relie les hommes et leurs cultures. Le kebab suppose le charbon de bois pour cuire la viande, des pics de fer pour en tenir les morceaux, des galettes de pain à la fois assiette et nourriture. Les sauces et les épices qui l’agrémentent varient selon les pays et les peuples et ce qui est capable de pousser dans des espaces froids et balayés par les vents. Autour du foyer et de la viande qui crépite, le kebab se fait point d’unité et point de fixité. Le temps d’un repas, les cavaliers s’arrêtent et dégustent.

Des steppes d’Asie centrale, le kebab s’est fixé dans les mondes turcs et perses. Il quitte la plaine et les grands espaces pour envahir les rues et les villes. Sur les berges du Bosphore et d’un empire ottoman qui aspire à l’Europe, le kebab se fait sandwich et gagne les petites échoppes qui le proposent à la volée. Le pain pita en devient le compagnon de route et la sauce blanche son assaisonnement inconditionnel. Beaucoup plus tard, en Europe cette fois, il s’associe avec les frites tant le sel de celles-ci se marie bien avec le gras croustillant de la viande cuite. Tous les peuples ont fait des brochettes de viandes grillées aux herbes amères, tous les peuples y ont joint des galettes et des pains de céréales : le kebab est un plat de l’universel dont on peut trouver traces et origines partout et c’est en même temps un plat identitaire fort, associé à la culture turque et à son implantation en Europe. Mais pour cela, il lui a fallu passer par Berlin. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La vérité sur l’affaire Curtis

Le 19 Novembre 2019 dans la forêt de Retz, dans l’Aisne, Elisa Pilarski, une jeune femme enceinte âgée de 29 ans, est retrouvée morte. Elle avait fait une hémorragie à la suite de violentes morsures canines, alors qu’elle promenait Curtis. Ce chien appartenait à son compagnon et père de son enfant ; Christophe Ellul. La société de vénerie Le Rallye la Passion sortait ses chiens pour une chasse à courre dans le même temps et non loin des faits. Sans preuve aucune, les veneurs et leurs animaux ont été largement calomniés par de nombreuses personnalités anti-chasse, profitant de cette triste histoire. Au total, 67 chiens potentiellement coupables, sont mis en examen, afin de se faire examiner par des experts. 

Bien entendu, l’association Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA), saute sur l’occasion pour calomnier la chasse à courre et ne se prive pas d’accusations infondées, médiatisant largement de fausses informations. Seulement trois jours après les faits, alors qu’aucune expertise n’a été ouverte au public, Rémi Gaillard twittait à l’adresse d’Emmanuel Macron : « Des morsures de chiens de chasse à courre, dressés pour tuer seraient à l’origine du décès. On continue longtemps à se faire enculer par tes potes chasseurs ? ». Les coupables présumés sont donc dénigrés et accusés aux yeux de tous, l’affaire est relayée et tout le monde y va de son propos, comme La France insoumise par exemple, et évidemment Hugo Clément, Brigitte Bardot… Cette dernière a même adressé une lettre à Elizabeth Borne stipulant : « Une jeune femme enceinte s’est retrouvée prise pour cible par la meute de chien de l’équipage de chasse à courre Le Rallye la Passion (…) suspendez immédiatement toute autorisation de chasse à courre pour cette saison ». [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La flaque est-elle de droite ?

Aujourd’hui je chanterai la flaque. Celle qui s’étale avec abondance quand l’orage est si fort qu’il encombre les égouts comme celle, discrète, qui achève de s’évaporer au soleil dans un chemin forestier. Celle sur laquelle on passe rapidement en voiture, faisant gicler l’eau avec force, celle au bord de laquelle on s’arrête longuement pour y voir le ciel s’y refléter, miroir parfait ou ondulant. Celle dans laquelle on vient de mettre la chaussure et qu’on maudit amèrement, jusque chez soi, un pied trempé et l’autre au sec, celle dans laquelle on marche avec assurance et même un fort sentiment de revanche car ce jour-là on a des bottes : cette flaque-là paiera pour toutes les autres et on l’humilie en la traversant d’un pas éclaboussant, tout juste si on ne force pas le pied à frétiller un peu pour que l’eau jaillisse davantage et que la flaque s’assèche, grand étang devenu mare.

Lire aussi : La souris est-elle de droite ?

Je chanterai les flaques qui nous paraissaient immenses et dans lesquelles nous jetions des brindilles (et les poussions du doigt), celles qu’on essayait d’élargir en creusant leurs bords avec le talon, celles dans lesquelles nous sautions, pour le plaisir de maîtriser un bout minuscule de l’univers; et surtout celles où nous sautions, enfin libérés par un « Allez, vas-y » souriant parce que petits et bottés, et si heureux d’une presque bêtise autorisée que toutes les flaques successives étaient comme un royaume liquide sur lequel nous étendions notre empire insouciant et éphémère. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
L’avortement en chiffres
COMBIEN COÛTE L’INFANTICIDE PRÉNATAL ? Tout dépend de la méthode (instrument ou médicament), du type d’anesthésie (générale ou locale) ou de l’établissement (public ou privé). Le coût total d’une chirurgie oscille entre 463,25 € et 664,05 €. Celui de la voie médicamenteuse évolue entre 233,4 et 328,55 €. Les médicaments eux-mêmes coûtent 83,57 €. Tout est remboursé à 100 % par l’Assurance maladie. En réconciliant les coûts avec les données de la DREES, les 232000 infanticides prénataux commis en 2019 ont coûté 90,3 millions d’euros à l’État. Cela donne une valeur humaine moyenne du bébé à naître de 389,51 €. UNE PERTE DE 348 MILLIARDS D’EUROS EN 2019 POUR L’ÉTAT En avril 2013, le Commissariat Général à la Stratégie et la Prospective a pondu un document appelé « Éléments pour une révision de la valeur de la vie humaine ». La valeur de la vie statistique (VVS) est depuis estimée à 3 millions d’euros pour un tué. Ce nombre sert de référence pour les assureurs et les tribunaux. Si l’on applique la VVS de 3 millions d’euros pour nos 232000 enfants tués en 2019, le résultat est de 696 milliards d’euros. Or, rappelez-vous que l’État prélève la moitié de toute valeur créée en France. La perte fiscale à terminaison causée par les infanticides prénataux de 2019 est de 348 milliards d’euros. À titre de comparaison, c’est plus que le budget général de l’État la même année (338 milliards) [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest