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Vincent Léglantier : « Les gens n’ont jamais autant bu que pendant le confinement »

Quelles sont les conséquences de la crise sanitaire et du confinement sur votre activité ?

À titre personnel, je n’ai pas trop souffert parce qu’une grosse partie de ma clientèle est formée par des particuliers, mais j’ai quand même dû faire un crédit. J’ai plusieurs collègues qui ont 75-80 % de leur clientèle qui sont des cafés, hôtels et restaurants (CHR), et qui eux ont beaucoup plus souffert du fait de la fermeture des restaurants depuis plusieurs mois. Ces collègues-là ont vu leur chiffre d’affaires chuter énormément. Je vous rappelle quand même que la filière vin en France, ce sont 500 000 emplois directs, et je ne compte pas les verriers, les imprimeurs, les fabricants de pressoirs et toute l’économie qui en dépend directement, sinon on se rapprocherait du million.

Nous avons beaucoup souffert quand on a vu que le gouvernement a débloqué 15 milliards d’euros pour l’industrie aéronautique alors qu’elle ne représente que 300 000 emplois. Nous, nous avons eu 250 millions d’euros pour 500 000 emplois, sans compter ce que représente l’image du vin en France, qui est quand même le meilleur ambassadeur de notre pays à l’étranger. Il y a donc l’aspect culturel en plus de l’économique. Et il y a aussi le rôle multitâche des vignerons : nous nous occupons aussi du tourisme, de l’aménagement du territoire et du développement durable. [...]

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L’Inconomiste : La France électroniquée

Serge Calmard dirige Sudelec, PME située à Usson-en-Forez (Loire) : « Mon métier consiste à souder des composants sur des circuits imprimés que l’on appelle cartes électroniques. Cette soudure est effectuée par des machines, toute la production est automatisée. Mais pour créer des cartes, il faut des composants. Un seul composant manque et nous voilà bloqués, même si ce composant coûte un millième d’euro ».

La pénurie de composants a mis en exergue l’interdépendance des économies, ou plutôt la dépendance des économies occidentales vis-à-vis de la Chine. Notre perte de souveraineté technologique fut lente – quarante ans – mais sans pitié. Berceau des industries électroniques, l’Europe et les États-Unis totalisaient en 1975 70 % de la production. En 2020, elles ne fabriquent plus que 30 % des systèmes électroniques. Aujourd’hui, le continent asiatique contrôle 65 % de la production mondiale, et à elle seule, la Chine rassemble 40 % des activités.

Ironie de l’histoire, cette délocalisation a débuté dans les années 70 pour contrer la concurrence japonaise : le faible coût de la main-d’œuvre dans les pays en voie de développement apparaît alors comme la solution. Dans les années 80, la délocalisation des sites de production s’accélère avec le développement des ordinateurs personnels, puis à partir de 2007 avec les smartphones. Progressivement l’Occident se cantonne dans la conception des produits : l’Occident fait rêver, l’Asie fournit les bras. Dans l’industrie électronique, le concept de « l’entreprise sans usine » s’impose. Entre 2000 et 2010 aux États-Unis, 400 000 emplois d’ouvriers sont perdus.

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Saint-Malo, ville dans le vent
Dans les années 1980, passer ses vacances à Saint-Malo passait pour ringard aux yeux des Parisiens et y vivre encore plus. Heureusement, et on peut en féliciter son ancien maire centriste René Couanau, la Cité corsaire a bénéficié de certaines retombées de feu l’aménagement du territoire : un TGV qui la relie en 2 h 15 (au mieux) à la capitale via Rennes (c’est désormais plus rapide que d’aller à Deauville en train depuis Paris) ; une école de police qui contribue à en faire une ville sûre. Saint- Malo a aussi su séduire de nouveaux habitants par sa qualité de vie : restaurants de la famille Roellinger (Le Coquillage) et de Bertrand Larcher (Breizh Café), nautisme (Route du Rhum), événements culturels (festivals Étonnants voyageurs et Quai des Bulles)...
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Doit-on achever Charlie Hebdo ?

Le dessin est intrinsèquement opposé à la peinture pour plusieurs raisons : parce qu’il relève de la ligne claire, parce qu’il ne dépend pas de constructions préliminaires et qu’il n’est pas soumis aux règles de la perspective. Un dessin est le produit direct d’un corps, et sa conception relève de l’intuition, là où la peinture s’élabore par couches, par zones de construction et par lignes de fuite. C’est pourquoi le dessin est profane par essence, là où la peinture est sacrée. Le dessin relève de l’animisme là où la peinture relève du théisme. Le dessin s’inscrit dans l’histoire de l’art, et ce dès ses balbutiements, comme une sorte d’inconscient, de pratique résiduelle et pulsionnelle.

Ainsi, on peut trouver une origine probable de la caricature dans les marginalia, ou « drôleries », qui apparaissent dans les marges des manuscrits à la fin du XVe siècle et mélangent des éléments gothiques et modernes, tout en intégrant des scènes de la vie quotidienne, champêtre, festive, voire érotique. Le marginalia s’est imposé comme un contrepoint nécessaire, empruntant autant à la fatrasie qu’à la tradition ésopique. La caricature devient populaire dès la fin du Moyen Âge – notamment sous forme de gravures sur bois – mais prend son essor à partir de l’imprimerie : facile à copier, facile à diffuser, elle est liée à l’ère de la reproduction. Elle se développe considérablement sous la Réforme, où la contestation des autorités religieuses devient peu à peu institutionnelle. [...]

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L’affaire de la Bac Nord, ou l’histoire de la sardine qui boucha le Vieux port

C'était il y a plus de 8 ans, en octobre 2012. L'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) procédait à l'interpellation et au placement en garde à vue de treize policiers affectés à la Brigade Anti-Criminalité (BAC) des Quartiers Nord de Marseille, la « BAC Nord ». Des perquisitions étaient menées à leurs domiciles et au sein de leur service afin de retrouver les preuves de leurs forfaits. À l'issue de leur placement en garde à vue, sept d’entre eux étaient incarcérés et cinq étaient mis en examen pour « vols et extorsions en bande organisée, acquisition et transport de produits stupéfiants ».

Marseille, ses quartiers Nord, des cow-boys de la BAC mis en cause sur fond de trafic de stupéfiants et d'argent sale : « l'affaire » avait tout pour plaire à une presse avide de sensations fortes et, ce faisant, pour projeter la lumière sur les preux « chevaliers blancs » qui la sortiraient. C'est du moins ce que pensa, semble-t-il, l’ambitieux préfet délégué à la sécurité des Bouches du Rhône de l’époque qui, prenant pour argent comptant les « déclarations » de policiers précédemment évincés de la Bac Nord, saisit le médiatique Procureur de la République, Jacques Dallest, de ces « révélations » chocs. [...]

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PSG / Baksasehir : l’antiracisme devenu fou

Affiche peu attendue, le dernier match au Parc des Princes de la première phase de la Ligue des champions devait opposer le grand PSG au modeste club stambouliote de Basaksehir, directement lié au pouvoir exécutif turc. En effet l’Istanbul Basaksehir est le club préféré du président Recep Tayyip Erdogan, proche de l’actuel président du club Goksel Gumusdag qui dirigeait auparavant la fédération turque de football. Un club bien en cour au cœur d’un pouvoir à la dérive autoritaire, ne manquant jamais une occasion d’attaquer la France et l’Occident par des déclarations tapageuses témoignant d’une fuite en avant censée masquer le déclin économique turc auprès d’une population probablement plus consciente de ces difficultés que la diaspora turque présente en Europe. Mais passons, ce qui nous intéresse aujourd’hui est tout autre. Mardi 8 décembre, quelques minutes après le début de cette rencontre footballistique, un incident majeur a éclaté conduisant à l’interruption du match et à son report mercredi 9 décembre.…

Libertés et soumissions

La première, tenue par la gauche républicaine et la « droite molle », place la liberté d’expression comme valeur indépassable dans la République avec son corollaire du droit au blasphème. S’arroger le droit presque divin de critiquer et ridiculiser les religions serait une preuve absolue de la grandeur d’une civilisation. Et puis après tout ce que les cathos ont supporté, les nouveaux arrivants, devant la grandeur de notre modèle social, devront bien s’y soumettre également. « D’un côté on te donne le RSA, de l’autre on moque ton prophète ». Et bien entendu, à l’instar de Le Drian, ministre des Affaires étrangères, il est interdit de faire un rapprochement quelconque entre terrorisme et immigration. Car c’est bien là le verrou à faire sauter.

La stratégie du pays inclusif

Finalement, le meurtre de Samuel Paty n’aura fait que renforcer cette vision du monde datée. Le corps enseignant, habitué au « pas de vague », ne verra pas le rapport entre immigration et terrorisme, mais entre religion et violence. Nous pourrions lui conseiller la lecture de René Girard. Ainsi comprendrait- il que le cultuel est toujours premier face au culturel, et que la violence religieuse est créatrice de civilisation. La clé de voûte de ce passage est la violence sacrificielle. La France se fondant sur le sacrifice du Christ rédempteur et la fin de la vision de l’ordo ab chaos archaïque, proposait alors une vision du monde linéaire vers le moins de violence possible. L’islam, quant à lui, effectue un retour au primitif et a besoin de voir le sang couler pour coaguler son clan et imposer sa loi. [...]

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Affaire PSG – Basaksehir : quand la gauche choisit ses victimes

D’abord une dépêche. « Un gilet jaune agresse des policiers sur un pont, il frappe l’un d’eux à plusieurs reprises au visage. » Puis, très vite, les images tournent en boucle sur toutes les chaînes d’info. On y voit un homme coiffé d’un bonnet noir, garde haute, distribuant des enchaînements droite gauche à un cordon de CRS qui recule. Les plateaux télés sont en éruption, politologues et criminologues se succèdent et hurlent à la mort, on annonce que toutes les polices parisiennes sont à la recherche de ce Lee Harvey Oswald, rapidement surnommé « le boxeur des gilets jaunes ».

Identifié dans la soirée, Christophe Dettinger a fait oublier Mohammed Merah et les frères Kouachi, il est devenu la personnalité détestée des Français, et même nous, les mauvais garçons de droite, réclamions sa pendaison sur la place de la Concorde pour avoir martyrisé l’uniforme dont le drapeau bleu blanc rouge est cousu sur la poitrine, juste au-dessus du cœur. Puis, au petit matin, un frémissement. Une vidéo Twitter montrant la scène dans son ensemble sema le doute. À midi, alors que d’autres vidéos étaient arrivées, la vérité était rétablie. Dettinger avait été gazé et matraqué, s’était défendu, et avait défendu les autres.

Lire aussi : Jérémy Bouhy : Monsieur l’agent

Je vois dans cette navrante histoire un parallèle frappant avec la polémique née du match PSG - Basaksehir mardi soir. D’abord les incantations et gémissements de tous les chroniqueurs RMC en direct ; puis les chaînes d’infos qui s’emparent de l’affaire, les réactions horrifiées des responsables politiques, le journal L’Équipe qui remplit 4 pages de titres dégoulinants d’indignation le lendemain matin. Puis, à peine 24 heures après... Twitter. On découvre qu’à la deuxième minute du match, l’entraîneur adjoint de Basaksehir insulte l’arbitre (roumain également), le traitant de « gitan ». Une fois, deux fois, trois fois. Au bout d’un quart d’heure, alors que l’arbitre demande à son assistant « qui m’insulte ? », celui-ci lui répond « le noir », dans leur langue. « Negru ».

Au moment où j’écris ces lignes, je précise qu’au lendemain des révélations par les réseaux sociaux de ces nouveaux éléments, aucun média mainstream n’y a pour l’instant fait allusion. Plusieurs remarques. Comme l’explique Gilles-William Goldnadel dans Névroses Médiatiques, le monde est devenu une foule déchaînée, qui juge dans l’instant, sans aucune connaissance des faits ni le moindre recul. Le procès Daval le mois dernier nous l’a confirmé, 65 millions de Français avaient leur avis quant au déroulé du drame et à son origine, bien avant que l’affaire ne soit jugée par les assises de Haute-Saône.

Il fallait donc la conjonction de ces deux facteurs – que « gitan » soit prononcé par un noir et « le noir » par un blanc – pour que la machine s’emballe et que les idiots utiles du système médiatique récitent par cœur la partition écrite par d’autres

Dans L’empire du politiquement correct, Mathieu Bock-Coté dresse le constat selon lequel c’est aujourd’hui la gauche qui tient les rênes du débat public, dont elle fixe le cadre, dicte les règles, et établit ce qui doit générer ou non l’indignation. Par « gauche », entendons le courant progressiste et décolonial (féminisme, antiracisme, etc) qui balaye le monde occidental et dont les groupes de presse sont les petits soldats zélés, non par conviction idéologique mais par peur des représailles, notamment la perte de partenaires commerciaux. Dès lors, chaque fait d’actualité générera ou non un torrent de réactions indignées, mais le déclencheur ne sera plus ce qui a été dit, mais « à qui » et « par qui ».

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