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Mgr Ginoux : « Je demande aux fidèles d’envahir les églises ce dimanche ! »

Emmanuel Macron a annoncé hier soir la reprise des messes à partir du 28 novembre, mais avec une limite de 30 fidèles par office. Comment avez-vous réagi à cette annonce ?

Les églises étaient ouvertes, des messes y étaient célébrées à condition qu’il n’y ait pas de public, ce qui est un peu difficile puisque nous ne pouvons pas chasser des gens. Ce que le président de la République a annoncé, c’est qu’à partir du 28 novembre, mais peu en peu et en s’élargissant, les messes pouvaient redevenir publiques à condition qu’elles ne rassemblent pas plus de 30 personnes. Cette injonction ne peut être admise parce qu’elle est insupportable. Comment voulez-vous que l’on compare un petit oratoire et une cathédrale de 1000 places ? Cette déclaration est absurde parce qu’elle ne tient pas compte de la réalité. Ma réaction a donc été l’étonnement et l’incompréhension. 30 personnes dans la cathédrale de Montauban où il y a 800 places, ce n’est rien. On ne peut pas croire qu’il est impossible d’accueillir plus de monde. La demande gouvernementale ne peut pas être réalisée par l’évêque que je suis, car elle est irréalisable et insensée.

Il y a d’autre part une loi de séparation de l’Église et de l’Etat qui nous rappelle que le gouvernement n’a pas à nous dire ce que nous devons faire dans nos églises. Nous n’avons pas à faire la police, à dire comment ces 30 personnes seront choisies. Nous savons que ça se fait dans certains pays mais nous n’avons pas les mêmes réalités ici en France en matière de pandémie, d’églises et de public. C’est soit on interdit toute messe publique, soit on ouvre largement en prenant soin d’écouter ce que les cultes rassemblés avaient défini, à savoir 30 % d’occupation de l’édifice. À Montauban, je pourrais alors envisager d’avoir environ 250 personnes dans l’église, ce qui est correct. À la campagne, on pourrait accueillir 30 personnes pour 100 places assises.

Hier soir à 23h44, le président de la République a téléphoné au président de la Conférence épiscopale pour dire qu’il s’était trompé et qu’il avait été mal renseigné sur le nombre 30. Là où nous parlions de 30 %, lui parlait de 30 personnes

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C’est difficile d’être « entendu » quand on étouffe la colère de ses ouailles

C’est ce qu’a dit le président Macron hier soir à la télé. A peine avait-t-il coupé son micro que c’était le branle-bas de combat chez les évêques. Ça dégainait du tweet et du communiqué, ça râlait sur BFM et CNews en mode pas content, y en a même certains qui se risquaient à menacer de…bah justement on ne sait pas trop quoi, mais ça pointait de l’index avec conviction. Et les autres cultes ? Silence radio. Remarque c’est mieux. La dernière fois qu’ils l’ont ouverte, c’était pour regretter « que l’Église catholique ne se considère pas, dans la crise sanitaire actuelle, comme un culte parmi d’autres?». Le genre de fulgurance qui donne envie à un lecteur de La Croix de faire le pélé de Chartres sur les genoux et de communier sur la langue.

« Stricte limite de 30 personnes pour les messes » a généreusement expliqué le président. Ça laisse de la place pour convier un car de migrants à la messe de Vernoux en Vivarais. Par contre à Saint-Sulpice, je ne vous raconte pas le merdier. Quelques curés réfléchissaient déjà à un tri par quête, d’autres par ordre alphabétique et certains rêvaient d’un effet « black Friday » (oubliant qu’il n’y en a qu’un et que c’est trois jours avant Pâques) en n’ouvrant les portes qu’à la dernière minute. On ne va pas tortiller du clavier, cette mesure est complètement conne. Mais nous sommes en France, on ne sait pas faire de la mesure personnalisée, sauf pour la TVA. Tout le monde le sait, sauf nos évêques. Ces grands négociateurs. Ils nous avaient promis pourtant. Y a même Monseigneur Aupetit qui, fidèle à sa promesse d’avril dernier, a aboyé dans le micro de Radio Notre Dame. Bon, on ne pensait pas que ça allait être contre son troupeau, mais il a aboyé, fustigeant ceux qui font leur « petit business » alors qu’une négociation était en cours. Tout comme Monseigneur Michel, évêque de Valence » qui expliquait qu’« il est préférable que nous prenions le chemin du service, du dialogue et de la fraternité, plutôt que le chemin de la confrontation ». Les cathos ont vu le résultat.

Lire aussi : Retour de la messe : les jeunes catholiques ne désarment pas [...]

Stéphane Giocanti : « Mishima a voulu rendre sa mort utile à son pays »

On commémore aujourd’hui le cinquantenaire de la mort spectaculaire de l’écrivain japonais Yukio Mishima, par seppuku, après qu’il eut essayé de soulever les militaires en vue d’un putsch nationaliste. Cet événement a été alors assez traumatisant pour un Japon pacifiste d’après-guerre qui voyait dans cette mise-en-scène resurgir le démon impérialiste. Qu’en est-il aujourd’hui ? La mort de Mishima peut-elle être commémorée normalement, l’écrivain a-t-il achevé son purgatoire ?

Il convient de remettre un peu d’ordre dans l’événement du 25 novembre 1970 que vous évoquez. De jeunes étudiants nationalistes ou droitiers étaient venus trouver Mishima deux ans plus tôt parce qu’ils voyaient en lui une force de résistance symbolique à l’extrême-gauche – pour préciser ce contexte d’effervescence et de batailles de rue, au cours du « Mai 68 » japonais, sept cents mille étudiants ont rejoint la principale organisation en révolte, le Zengakuren. L’un de ces admirateurs de Mishima, Mochimaru, a lancé l’idée d’une petite milice privée, qui deviendrait la Société du Bouclier (la Tate no Kai). Anticommuniste flatté de rencontrer de jeunes hommes sympathiques, Mishima a organisé cette société paramilitaire et lui a fait suivre des entraînements par les forces d’autodéfense, les Jietai. Le 25 novembre, cependant, seuls quatre de ces étudiants (portant l’uniforme conçu et dessiné par Mishima) l’accompagnent à Ichigaya, qui est le quartier général Est des Jietai à Tokyo.

Lire aussi : Guillaume Zeller L’Indochine sous la terreur japonaise

Ils prennent en otage le général Mashita avec qui ils avaient pris rendez-vous – il n’est pas une cible, tout au plus un accessoire. Mishima demande que soient rassemblés les militaires de ce quartier général devant le bâtiment (près d’un millier d’hommes, plus fonctionnaires administratifs que soldats, en vérité). Sa harangue, les tracts qu’il fait lancer, conspuent l’américanisation du Japon et dénoncent l’article 9 de la Constitution, qui interdit aux Jietai de combattre sur aucun front. La suite est connue : face au torrent d’insultes qu’il reçoit, Mishima se fait seppuku, suivi de Morita, le capitaine de la Tate no Kai. Il ne s’agit donc pas d’une tentative de putsch nationaliste – ses moyens sont très réduits : quatre hommes armés de sabres –, mais d’un coup politique symbolique dont Mishima connaissait l’issue. Il se situe en continuité avec cette noblesse de l’échec dont Ivan Morris a fait le portrait à travers des figures héroïques et mythiques du Japon (La Noblesse de l’échec, 1980).

Une mort reliée au passé comme au futur

À mon sens, la théâtralité de cet acte avait pour but de secouer le Japon et d’étonner le monde – de nombreux Japonais ont affirmé que Mishima avait cherché à faire l’intéressant. Par cette « autodétermination » (c’est ainsi que l’on nomme cet événement au Japon), Mishima se trouve entre deux temporalités. D’une part, le passé : l’historien Pierre-François Souyri a rappelé à quel point le Japon a été dominé pendant des siècles par la classe des samouraïs (Les guerriers dans la rizière, 2017) ; ensuite, le futur : par son seppuku, Mishima instruit une réclamation, dont le sens est parfaitement compris par les politiques au pouvoir, mais qu’ils tiennent caché. Mishima a maintes fois réclamé la modification de l’article 9 et l’acquisition du nucléaire : en vérité, le 25 novembre, il regarde l’avenir.

De nos jours, le Japon est largement réconcilié avec ce Mishima « politique ». Il dispose d’une des armées les plus puissantes et modernes du monde (ce qui était loin d’être le cas en 1970), et il accorde à la Défense une part de budget considérable, en dépit de l’article 9, peu à peu vidé de son pacifisme. S’il le décide, ce pays est en capacité de fabriquer des bombes nucléaires en une vitesse record. On a qualifié le Mishima du 25 novembre 1970 de désespéré (il l’était aussi), de fou (c’est une facilité) et de malade (Knock nous a dit que nous l’étions tous). En réalité, Mishima a voulu rendre sa mort utile à son pays. Auparavant, il avait songé à d’autres modes de suicide. Il haïssait le suicide des faibles et exaltait le suicide des forts, comme l’affirme sa nouvelle Ken.

Le monde intellectuel japonais majoritairement à gauche, reconnaît et admire Mishima

Après la sidération et la honte apparente de 1970, il y a eu ensuite une période d’intériorisation et d’interprétation de « l’acte Mishima », comme l’a appelé Maurice Pinguet. L’évolution historique, avec l’hégémonie chinoise et les folies spectaculaires de la Corée du Nord, lui donnent raison : en ce début du XXIe siècle, un Japon militairement puissant est devenu une condition d’équilibre de la planète. Maintenant, je réponds à la dernière partie de votre question. Depuis les années 2000, l’Université japonaise, les artistes, les intellectuels ont assimilé cet artiste complexe. Ils l’ont interprété, historicisé, analysé sous toutes les coutures. Le Musée Littéraire Mishima Yukio a été inauguré à Yamanashi en 1999 : il réunit des objets, des lettres, des manuscrits, organise des conférences, accueille tout un public de curieux et de passionnés. Le monde intellectuel japonais (universitaires, écrivains), majoritairement à gauche, reconnaît et admire Mishima, tout en craignant que de jeunes excités s’inspirent de lui pour commettre des attentats ou du terrorisme. Ce mythe repoussoir sert d’argument contre l’extrême-droite.

En même temps, des universitaires soulignent les liens qui associent le Mishima de 1968-1970 à la Nouvelle gauche japonaise. Le Japon d’aujourd’hui publie des mangas sur cette personnalité hors du commun, tourne des films, diffuse des documentaires, particulièrement sur NHK, et l’on ne compte plus les magazines riches de dossiers spéciaux. D’anciens Tate no Kai ont publié des témoignages. On a diffusé en DVD la fameuse discussion de Mishima devant les étudiants d’extrême-gauche de l’Université Todai, à Tokyo, en 1969. On s’apprête à éditer pour la première fois l’album photographique La Mort d’un homme, pour lequel l’écrivain avait travaillé avec Shinoyama Kishin (cinq mille euros le volume), peu avant sa mort. Les rayonnages en témoignent : les œuvres de Mishima publiées en poche (souvent, depuis longtemps) forment plusieurs mètres.

À l’occasion du cinquantenaire de la mort de l’écrivain, Gallimard republie une biographie de John Nathan, vous-mêmes travaillez actuellement à un essai qui doit paraître l’année prochaine. On sait que Mishima a connu un certain engouement en France, Marguerite Yourcenar lui ayant même consacré un essai. Mais aussi aux Etats-Unis avec le merveilleux film que réalisa Paul Schrader, Mishima, a life in four chapters. Qu’en est-il aujourd’hui, de la postérité de Mishima en France (un livre graphique est paru l’an dernier à son sujet) et dans le monde occidental en général ?

Mon constat est sévère : alors que la littérature japonaise est devenue accessible aux Français comme jamais elle ne l’a été (depuis les années 1990), ce sont les plus de cinquante ou soixante ans qui connaissent le mieux Mishima. Cet écrivain est peu et mal lu en France, peut-être de moins en moins. La plupart des commentateurs se contentent de répéter les mêmes clichés, et n’ont pas l’idée d’approfondir. Trop de gens abordent Mishima comme s’il était un auteur français ou occidental, et font de la culture japonaise un folklore au parfum exotique. De prétendus admirateurs de Mishima n’ont lu ni Confession d’un masque, ni Le Pavillon d’Or, ni La Mer de la fertilité : voilà où ils en sont. Tout simplement, ils n’aiment pas la littérature.

Une réception brouillée

En France, Mishima a subi des grilles très opposées : il y a d’abord eu la tendance psychanalytique, qui a consisté à le traiter comme un cas d’espèce en tant que malade profond ; il y a eu ensuite la Nouvelle Droite, qui a élaboré autour de Mishima un mythe politique dont le réductionnisme confine à l’imposture. La plupart de ces récupérateurs méconnaissent les ressorts de son art et les drames de sa vie. Ils ignorent son œuvre, ou la sélectionnent. Pour donner un exemple : les textes à teneur politique occupent une place mineure dans son œuvre ; ils n’ont été publiés que dans des magazines friands d’attitudes paradoxales. C’est pour cela qu’au Japon, ils sont considérés comme marginaux. Mishima ne s’est jamais pris pour un philosophe, ni un maître à penser, ni un chef politique. Il a d’abord voulu incarner la figure d’un artiste dans la continuité d’Oscar Wilde et de Jean Cocteau, en allant beaucoup plus loin qu’eux.

La réalité, c’est que Mishima a été détesté et menacé par l’extrême droite japonaise, et qu’elle n’a commencé à le récupérer qu’en dépit de lui. L’homme qui a défendu une certaine idée du Tenno (la traduction de ce mot par « empereur » est approximative) est aussi l’auteur des deux plus grands romans consacrés à l’homosexualité masculine, dans le Japon du XXe siècle : Confession d’un masque et Les Amours interdites, roman qui a introduit le mot « gay » dans la littérature japonaise. Cette thématique l’a encore occupé à la fin de sa vie par le biais des photos où il expose son corps musclé et iconique. Les « couleurs mâles » (nanshoku) et l’attachement au Tenno sont, au Japon, des réalités culturelles et traditionnelles. En France, en revanche, la binarité et le sectarisme politique tendent à séparer ce que l’écrivain, fidèle à son « nid » (son pays), a uni.

Il a fallu attendre 2019 pour que la Confession d’un masque soit retraduite

Mais il y a plus grave que les récupérations. Gallimard continue de mettre en vente une petite biographie qui est un plagiat de la biographie de John Nathan (publiée pour la première fois en 1974 aux Etats-Unis, en 1980 en France). Pour le Cinquantenaire, cet éditeur en titre de Mishima a fait traduire Une Vie à vendre, qui n’est qu’un roman mineur. Il aurait mieux valu traduire La Maison de Kyôko, grand roman méconnu, d’où Paul Schrader a tiré la structure de son film ! La plupart des sommets de Mishima sont disponibles en français, mais il existe quantité de textes qui attendent d’être traduits, comme La Chute d’eau souterraine (1955) et certaines pièces de théâtre. Chez Shinchôsha, « l’Édition définitive » comporte quarante-quatre volumes, près de vingt mille pages… Il a fallu attendre 2019 pour que la Confession d’un masque soit retraduite, cette fois du japonais : en effet, alors que Mishima ne l’a jamais demandé formellement, La Mer de la fertilité et d’autres textes importants ont été traduits en français à partir de l’anglais ! Les approximations et les problèmes fourmillent donc.

Si Gallimard avait eu un minimum de sens des responsabilités à l’égard de Mishima, cette maison d’édition aurait publié une traduction nouvelle de cette tétralogie pour 2020 – accompagnée d’une annotation suffisante. Telle qu’elle est publiée actuellement, en effet, cette œuvre majeure ne saurait être comprise correctement par un lecteur occidental moyen. Enfin, la presse française s’est montrée d’une nullité affligeante en ignorant la biographie d’Inose Naoki et Sato Hiroaki (publiée aux États-Unis en 2012) : Persona apporte une mine de détails et de documents inédits en 850 pages, qui nuancent et modifient quantité d’images et de représentations. À part les universitaires spécialistes, personne en France ne s’est intéressé à cette somme incontournable, au prétexte qu’il faut savoir lire en anglais.

Lire aussi : Partout, les saints : Justo Ukon Takayama

Aujourd’hui encore, l’essai de Marguerite Yourcenar fait autorité dans le monde entier, y compris au Japon. Elle saisit l’essentiel, et commet peu d’erreurs. Un travail pionnier et très riche est l’essai d’Annie Cecchi : Mishima Yukio, Esthétique classique, univers tragique (Honoré Champion, 1999). Cependant, il ne faut pas oublier que Mishima a toujours eu des détracteurs, en France. Le plus important est Maurice Pinguet (La Mort volontaire au Japon, 1984) : comme d’autres japonisants, il s’exprime en gardien et juge de la japonité authentique, et considère Mishima comme un auteur occidentalisé et folklorique. En France, la plupart des gens qui écrivent sur Mishima ne connaissent ni la littérature japonaise, ni la langue d’expression de l’écrivain, et se contentent de compiler ce qui a été déjà écrit ou traduit uniquement en français.

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Mâle blanc : coupable, levez-vous !

Oui, je reconnais mes fautes, elles sont historiques, et elles ont changé le monde.

Je m'appelle Jules. Je m'appelle Louis. Ou encore Johannes,

J'ai inventé tour à tour l'imprimerie, l'ampoule électrique, l'avion, l'ordinateur, l'automobile, le vaccin, le téléphone, j'en passe et des meilleurs, et cela pour le plus grand bonheur de ce qui te fait te lever tous les matins : le Progrès. Oui, je m'en excuse, je me repens, sans moi tu ne serais jamais venu sur mon sol, le continent dont tu viens majoritairement ne serait pas aussi peuplé, ravagé qu'il était par les maladies et le manque d'hygiène, tu ne pourrais pas non plus m'envoyer des tweets anonymes en utilisant ma langue. Ce que j'ai réalisé, c'est exporter au monde mon génie. Je suis trop bête, j'ai cru qu'il en serait fait bon usage. [...]

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Léo Taxil, Prince de la galéjade

Né à Marseille en 1854, il commence sa carrière en écrivant dans des publications anticléricales et fait un bref passage au Grand Orient avant d’en être exclu. Après une conversion au catholicisme savamment orchestrée, il se lance à partir de 1885 dans une série de révélations scabreuses sur un prétendu culte luciférien au sein des « frères trois points ». Pour être plus crédible, il s’appuie sur les témoignages de personnages imaginaires comme la prêtresse luciférienne américaine Diana Vaughan.

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Le temps qu’il fait est-il de droite ?

Les autres temps sont à peser avec délicatesse. La nuit des temps est sans doute à droite, ces derniers temps sont visiblement de gauche, « en temps utile » est suspect, le vilain temps est de Perret, l’air du temps est extraordinairement subtil… Mais tous ces temps sont bien psychologiques. Qu’en est-il du temps qu’il fait, celui qu’on découvre en mettant le nez à la fenêtre, plus sûre que toutes les applications météo ? Ce ciel de septembre, lumineux sans excès, ou ce gris d’octobre, sartorialement élégant, en attendant novembre et ses nuances plus métalliques, que nous disent-ils ?

Qu’en est-il du temps étouffant de la canicule où les heures immobiles brûlent en silence, ou de ce petit temps frais qui nous engourdit – ou nous vivifie, selon l’heure du matin où il nous saisit, quand on vient de tourner le coin de la rue ? Quand on se promène dans les vignes où tinte encore, de feuille en feuille, la pluie du matin ; quand on se retourne, une fois la pente gravie, et qu’on regarde la vallée avec ce parfum de pluie qui précède l’averse, signe qu’on doit vite planter la tente sur laquelle, tout à l’heure, les gouttes tambourineront plus ou moins mollement ; quand on contemple le jardin – ou la rue, ou la chambre – et que le poids des choses, mystérieusement équilibrées, en deçà des mots, nous paraît ajusté à notre existence, suspendue dans ce présent qu’on éprouve enfin non plus dans sa fuite mais dans sa consistance. C’est sans doute cela le clair du temps. [...]

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Abbé Christian Venard : « Je ressens un manque d’enthousiasme chez ceux qui doivent conduire le troupeau »

Les messes pourraient être ré-autorisées en France à partir du 1er décembre. Quelle a été votre réaction à cette annonce ?

Pour être franc, je n’attendais pas particulièrement cette décision : étant désormais résident monégasque, nous ne sommes pas soumis ici aux décisions françaises ! Mais d’abord, j’ai ressenti de la joie bien sûr. Comment ne pas se réjouir si les fidèles catholiques français ont de nouveau la possibilité de participer à la messe ? Mais aussi de l’incompréhension devant ces décisions d’un gouvernement républicain laïc qui, selon sa propre Constitution, ne reconnaît aucun culte. Selon la loi de 1905, une fois la porte de l’église franchie, le seul responsable de « la police » est l’affectataire. En l’espèce, il reviendrait au curé d’organiser le culte, selon les règles sanitaires édictées par l’autorité civile, et si cette dernière trouvait un ou des manquements, elle aurait alors à saisir la justice, selon les règles dans un État de droit…

Avez-vous eu des retours sur les échanges entre Gerald Darmanin et les évêques lundi ?

Pas plus que ce qui a été communiqué par la CEF (Conférence des Évêques de France). Les prises de positions de certains évêques depuis, le retrait du débat de certains autres, font penser que le gouvernement français n’a pas dû être bien compréhensif, et que l’épiscopat, ou du moins ceux qui le représentaient, n’a pas voulu aller à l’affrontement. [...]

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César ou Dieu : une querelle de clochers ?

Nous avons lu, ici et là, les demandes – pour ne pas dire « les revendications » –  concernant la messe, ainsi que la colère des fidèles tradis s’insurgeant contre l’interdiction qui leur était faite de communier dans la bouche. Loin de moi l’idée de les trouver excessives ! Car la messe est une « activité essentielle » qui profite à tous et l’Eucharistie, un pain de vie que le fidèle partage avec ses frères. Notre religion et la foi ne sont pas une vie intérieure ni une religiosité. C’est parce que la sensibilité y trouve sa part que le rituel de la messe est rigoureux, canonique : afin de soustraire l’acte liturgique qu’est la messe, ainsi que la célébration des sacrements, à la fantaisie de chacun.

Notre religion n’est pas « une religion de l’amour » fût-il l’amour augmenté cher à nos philosophes et nos économistes. Véritable révolution copernicienne, le christianisme est la Révélation de Dieu fait homme qui nous sauve par son Fils. Ce n’est pas rien. « Sauver » : ce verbe n’est plus guère employé dans les prêches. « Sacrifice » non plus : cela heurterait trop nos « sensibilités » et nous culpabiliserait. Qu’elle est grande, cette religion ! Parfois, à les entendre, je me demande si nos élites n’envient pas ceux qui la pratiquent ! Voyez mon mauvais esprit ! En tout cas, elle n’est pas fumeuse, sentimentale, évanescente, notre religion. Elle a un contenu dogmatique, elle use de symboles au sens fort du terme. C’est à dire de signes de reconnaissance entre deux réalités, infiniment éloignées l’une de l’autre – l’humain et le divin – qu’il rapproche pour en faire une réalité nouvelle. Donc, le rite qui « actualise » la présence eucharistique sous la forme traditionnelle qu’elle revêt dans la communion, sont à prendre avec infiniment de respect.

Cela dit, qu’il me soit permis de répondre à la lettre d’Olympia De Poortere, adressée récemment à l’Archevêque de Paris pour les propos malheureux qu’il a tenus sur les ondes de Radio Notre-Dame.

Lire aussi : « Un petit business dans leur coin » : la réponse d’une fidèle à monseigneur Aupetit[...]

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