
Société



Pourquoi vous êtes-vous intéressé au sujet du port d’arme citoyen ?
C’est d’abord le constat que pratiquement personne ne s’est intéressé à cette question en France. On ne peut trouver en France qu’un seul ouvrage consacré au sujet – d’ailleurs ancien, mais écrit par un Québécois ! Et moins de cinq articles s’y rapportant – dont deux d’histoire du droit (relatifs à la Corse !). On trouve encore quelques ouvrages purement technique relatifs au port d’armes ou à la légitime-défense, mais rien sur le fondement théorique du droit d’avoir des armes, de les posséder ou de les porter. Comparativement, on a, outre atlantique, une littérature abondante de milliers d’ouvrage, d’articles, de billets, de notes de blog etc. C’est surprenant car, même en étant hostile à ce droit, il devrait y avoir une curiosité intellectuelle. Curiosité qui m’a donc poussé à écrire sur le sujet.
Pourquoi ce désintérêt ?
D’abord et de manière générale, force est de constater que les études ne forment pas à la curiosité, que ce soit à l’école et à l’université, le processus de formation est un processus de formatage et dans une large mesure, on met des œillères aux gens.…

Frédéric Beigbeder : On peut remonter plus en arrière. Avant Lolita Pille, il y a eu la parution de Bonjour Tristesse de Françoise Sagan où il y a un rapport sexuel avant le mariage, un père playboy à Saint-Tropez qui trompe sa maîtresse avec une autre maîtresse qui est divorcée. Je rappelle que ce livre avait scandalisé François Mauriac. On peut citer l’œuvre d’une autre femme qui avait également fait scandale : Histoire d’O de Pauline Réage. Avec ces héroïnes libres, on pouvait penser que la question de la sexualité était réglée. Mais n’oublions pas que, parallèlement, il y avait également d'autres romancières qui étaient plus plaintives, comme Annie Ernaux, qui écrit La Place en 1984, même s’il y avait chez elle une certaine libération sexuelle comme dans Passion Simple. Alors pourquoi ce changement ? Peut-être parce que le roman victimaire se vend mieux. L’analyse des traumatismes intéresse peut-être plus le public. Vous savez, les éditeurs sont rarement désintéressés. Si un sujet fonctionne, ils ont tendance à encourager les auteurs à emprunter cette voie. [...]
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Ce n’est pas du tout républicain. C’est d’inspiration communiste, soviétique, spartiate éventuellement. Alors que les sources de la République, notamment romaine, ont été fondamentales pour l’instauration de la figure paternelle, justement. Le pater familias, c’est la République romaine. Faire de notre progéniture les pupilles de la nation, c’est un projet totalitaire qui ne dit pas son nom, puisque l’idée, c’est d’arracher l’homme à ses attaches familiales pour le recréer selon un programme qui se serait autoproclamé vertueux. Cette intrusion dans l’intime est une manière de mettre un écran de fumée pour masquer l’échec de l’État sur des missions régaliennes, à commencer par l’instruction. Plus l’État veut nous expliquer à notre place ce que nous devons faire sur le plan affectif ou émotionnel, plus il veut nous supplanter sur des sphères qui relèvent de la sensibilité et de la culture familiale. [...]
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