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Juifs et musulmans de la France coloniale à nos jours : avec nos impôts

Une grande affiche dans le métro avait attiré notre regard. Elle titrait : Juifs et musulmans de la France coloniale à nos jours : plus d’histoire, moins de clichés. Apaiser les tensions, voilà un bien noble objectif a priori. Il faut simplement espérer que l’honnêteté intellectuelle ne soit pas sacrifiée sur l’autel du « vivre ensemble ».

C’est ainsi, en un beau matin d’avril, que nous nous sommes rendus au Palais de la Porte Dorée, là où on retrouve le Musée de l’histoire de l’immigration. Le bâtiment est fort joli, et en montant les escaliers, nous apercevons à l’entrée une grande boule disco blanche, composée de croissants islamiques et d’étoiles juives. Probablement une métaphore du rayonnement de la diversité en France. Nous entrons ensuite et faisons face à un texte apposé sur un mur clamant fièrement dès ses premiers mots : « La France est aujourd’hui le pays d’Europe qui compte les populations juive et musulmane les plus importantes du continent ». [...]

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Paulina Dalmayer : « La légalisation de l’euthanasie va juste soulager l’enfer dans lequel certaines personnes sans solution se trouvent »

Selon vous, l’euthanasie est-elle une bonne solution pour mettre fin à vos jours ?

La première question à se poser, c’est : « de quoi parle-t-on quand on parle d’euthanasie ? » Il y a plusieurs procédés pour exercer ce qu’on appelle une euthanasie. Les résultats des sondages montrent que la majorité des Français souhaite la légalisation. Mais selon quel modèle ? Il est facile de faire des sondages pour faire monter la sauce politique, sans que les sondés sachent de quoi l’on parle exactement. L’euthanasie finira par entrer en vigueur, nous n’y échapperons pas, et c’est tant mieux. Mais doit-on se calquer sur les Belges et laisser cette responsabilité essentiellement aux médecins généralistes ? Ou peut-être choisir le modèle suisse, beaucoup plus libre pour ne pas dire libéral ? On sait qu’il y a eu quelques dérapages en Suisse, où des personnes qui ne remplissaient pas les conditions d’accès à l’euthanasie y ont quand même eu accès en falsifiant quelques documents. Reste aussi la méthode américaine où un médecin prescrit une dose létale et le patient rentre à la maison et se débrouille ? C’est une procédure critiquable, mais il se trouve que quand les gens ont en main une dose létale de médicament, pour la plupart, ils ne l’utilisent pas. 

Il faut savoir ce que l’on veut, ce qui n’est pas le cas pour le moment. La France autorise une forme d’euthanasie qui ne dit pas son nom avec la loi Claeys-Leonetti : on peut vous administrer une dose de médicament pour vous soulager. Autrement dit, on vous plonge dans un sommeil très profond pour ne plus vous réveiller. Selon moi, c’est une loi, qui permet aux politiques de ne pas mener de combats et aux médecins de se couvrir sans avoir à vous injecter une dose létale. 

Vous parliez de la Belgique, où ce sont les médecins qui s’occupent d’effectuer les euthanasies. Pensez-vous que ça puisse être un acte trop lourd à porter pour les médecins ?

C’est souvent le cas : j’ai mené une enquête pour mon livre, et dans ce cadre j’ai interviewé un généraliste, Yves de Locht, un de ces médecins à l’ancienne qui connaissait très bien ses patients, et qui accomplissait ce geste comme une ultime mission. Accompagner un patient incurable jusqu’au bout et agir pour abréger ses souffrances ne lui faisait pas rompre son serment d’Hippocrate. Au contraire, il estimait que cela fait partie de ses obligations. Il n’y a aucun médecin à qui cela ne coûte rien. Les Belges ont un solide réseau professionnel qui permet aux médecins comme aux infirmiers, à tous ceux qui prennent des décisions en la matière, d’échanger, de se surveiller mutuellement et aussi de se soutenir. Ce n’est pas comme si on tuait à la chaîne, en cédant devant des caprices passagers des patients lassés de vivre. Il faut arrêter avec cette hystérie.

Vous pensez qu’il vaut mieux un système à la belge, où c’est le médecin qui fait le geste, ou bien un système à l’américaine où la personne se donne la mort elle-même ?

Je dirais : pourquoi pas les deux ? Il y a des patients qui sont encadrés depuis de longues années par leur généraliste, et dans ce cas c’est le médecin qui effectuerait le geste. C’est une question qui va se poser pour la majorité d’entre nous, car ce que la médecine sait faire technologiquement parlant, elle le fera, pas toujours dans notre intérêt. Même si l’acharnement thérapeutique est interdit, les vingt dernières années de votre vie se résument à des visites médicales. Vous êtes rafistolé au fur et à mesure de votre vie. Anne-Laure Bloch, une neurologue, a une formule à la fois excellente et terrifiante pour dénoncer une « médecine qui créée du handicap ». Ce qui est vrai. D’abord, il faudrait se demander s’il est souhaitable que nous fassions ce que nous pouvons techniquement faire, au lieu d’examiner les bénéfices à long terme pour le patient. Nous fabriquons des êtres en grande souffrance parce que nous ne savons pas s’empêcher de soigner. Un exemple de mon livre, celui d’une Italienne avec des métastases, un cancer généralisé, à qui on a décidé néanmoins d’enlever une tumeur par une intervention chirurgicale très lourde. Au final, elle a demandé une euthanasie en Suisse. Dans certains cas, il faudrait que les patients aient la possibilité de faire une injonction chez eux avec leurs proches. Mais le problème avec la méthode américaine, c’est que le médicament peut se retrouver dans les mains d’une autre personne que celle à qui elle a été prescrite. C’est compliqué et délicat, car il y a aussi des gens qui se sentent apaisés par le fait de mourir chez eux, donc, je ne vois pas pourquoi on devrait le leur refuser. [...]

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Belle vie, bonne mort : accompagner l’être, soulager ses souffrances

C’est souvent la « quête de sens » qui pousse les soignants vers les soins palliatifs. Dans les services spécialisés, le médecin a pour mission principale d’établir le bon diagnostic et de dérouler le protocole correspondant. Cette « automaticité » amène certains à se questionner, comme Paul, médecin en USP (Unité de soins palliatifs) : « Quand on avance dans les études de médecine, on voit des patients qui décèdent et on se questionne. “N’aurait-on pas pu faire mieux ? A-t-on bien pris en charge la famille?” » Le maître mot des soins palliatifs est l’accompagnement. Accompagnement des patients, de leur famille, mais aussi des soignants. Paul poursuit: « On s’accompagne soi-même et l’équipe dans la prise en charge. J’essaye au quotidien d’accompagner tout ce petit monde en visant le plus de paix possible. C’est un jeu d’équilibriste, car on ne peut pas contenter tout le monde, mais j’essaye d’apporter un peu de paix dans un moment particulièrement difficile ». Apaiser les souffrances, les difficultés des patients et des familles, cela passe par des soins techniques, mais aussi beaucoup de soins relationnels, d’attention et d’empathie.

Contrairement à ce qui vient spontanément à l’esprit, les USP ne sont pas de sombres mouroirs, où les patients agoniseraient seuls sur leur lit. Pour Élise, qui y travaille en tant qu’infirmière, cette méconnaissance nuit au développement des soins palliatifs en France : « Dans ces unités, tout est fait pour raviver la vie et la joie. À Jeanne-Garnier par exemple, il y a des tableaux, de la couleur, un piano, un jardin, une cuisine, et même un chat! C’est un peu une bulle de vie dans l’hôpital. On essaye de faire en sorte que les patients aient envie de mourir là, qu’ils s’y sentent bien ». [...]

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Suicide assisté et Vatican, qu’en est-il ?
Lors de la catéchèse du 9 février, le pape François rappelait la position de l’Église quant aux thématiques de la fin de vie: « Nous devons accompagner jusqu’à la mort, mais non provoquer la mort, ni aider à quelque forme de suicide ». Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre d’un questionnement général en Italie sur l’euthanasie. De fait, les parlementaires italiens, et notamment la coalition de centre-gauche, avaient rassemblé plus de 750 000 signatures afin d’organiser un référendum en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté – demande qui fut rejetée par la Cour constitutionnelle italienne début février, celle-ci estimant que les personnes vulnérables ne seraient pas suffisamment protégées en cas de légalisation. [...]
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Mourir sans vouloir souffrir : quelle indignité !

Comme beaucoup d’autres lobbys modernes conspirant « contre toute espèce de vie intérieure » (Bernanos), l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) lutte en fait pour un objectif exactement contraire. La « mort heureuse », telle qu’elle est pensée et défendue par cette association, c’est une mort avec le moins de souffrances, une mort privée de calvaire, une mort sans agonie. Qu’on puisse souhaiter souffrir le moins possible, rien n’est plus compréhensible, cependant fuir la souffrance à tout prix, voilà ce qui ne saurait être considéré comme digne : c’est lâche et vil.

Lire aussi : Tugdual Derville : « C’est un bras de fer anthropologique qui s’engage »

Viktor Frankl, psychiatre rescapé d’Auschwitz, expliquait que même dans la pire des situations, l’homme a le choix de vivre l’inéluctable avec dignité ou bien avec bassesse : il appelait cela manifester des « valeurs d’attitude » ; on peut toujours introduire un espace entre ce dont on pâtit et soi-même, et avec la pointe de son esprit, on peut toujours défier ce qui nous tourmente. L’attitude devant le « Grand capitaine » de Baudelaire, la façon d’appareiller, sa manière de mourir est la dernière occasion de montrer le fond de son âme, voire de la purifier. Si le bon larron avait été sous sédatifs, aurait-il pu se convertir in extremis ? [...]

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La table n’unit plus
Le rôle historique de la table et des repas est d’être un lieu de communion. Quelles que soient les positions politiques et religieuses, les Français pouvaient se retrouver autour d’elle, mettre de côté leurs opinions et manifester leur appartenance à un même peuple et à une même histoire. Le vin, les plats régionaux, le grand restaurant ou le troquet abolissent les particularismes et les différences pour unir autour de quelque chose de plus grand, que l’on nomme culture, partage, et fraternité. C’est aussi autour d’un repas que l’on peut signer des contrats, que l’on organise une rencontre amoureuse, que l’on soude des familles. Or ce rôle de pacificateur et d’unificateur de la table est en train de disparaître sous l’effet des nouvelles religions alimentaires. L’alimentation, qui était autrefois un facteur de paix, devient de plus en plus un facteur de guerre. Régimes sans gluten, végétariens de stricte observance, sojatologues certifiés, bannisseurs de la barbaque et du carné, abstèmes prosélytes, dératiseurs du gras, défenseurs des goujons et des sardines, théoriciens du halal, il devient de plus en plus difficile de faire un repas sans s’attirer les foudres de quelques écoles de pensée ou religions alimentaires réincarnées. [...]
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Tugdual Derville : « C’est un bras de fer anthropologique qui s’engage »

Après le mariage pour tous, la PMA pour femmes seules et lesbiennes, l’extension des délais d’IVG, c’est l’euthanasie qui se profile dans le calendrier législatif. Comment stopper ou du moins freiner l’offensive sur la vie ?

Ces offensives sont à distinguer même si elles relèvent d’une même logique de déconstruction des repères anthropologiques. Oui, la légalisation de l’euthanasie menace, mais aussi l’euthanasie « masquée », c’est-à-dire dissimulée. Vous me demandez comment « freiner »  : se contenter de donner un coup de frein à des évolutions vues comme inéluctables n’est pas motivant ! Mieux vaut repartir d’un regard ajusté sur l’état de notre société, afin d’analyser les causes profondes des régressions du droit à la vie, du respect de la dignité humaine, et des repères favorisant la famille durable, écosystème qui offre à l’être humain les meilleures chances de protection. 

Il faut aussi reconnaitre les progrès indéniables de la protection de la vie humaine dans de nombreux domaines : respect accru des enfants, lutte contre la violence routière, l’alcoolisation du fœtus, les abus sexuels, etc. Se garder d’une vision univoque est essentiel, car nous assistons à une sorte de chassé-croisé : d’un côté, de grands progrès en matière de médecine, de prise en compte de la personne ; d’un autre côté, de graves régressions. C’est à partir de ce constat équilibré que nous pouvons construire une culture de vie. Il ne s’agira pas seulement de résister aux mesures législatives délétères que l’on fait passer pour « inéluctables » en les prétendant « humanistes » ; nous devons aussi favoriser les conditions sociales et culturelles pour que nos contemporains conservent le « goût de la vie » jusqu’à son terme naturel. Cela nécessite par exemple de lutter contre « la mort sociale » de millions de personnes âgées isolées, qui vivent dans la précarité affective et ont peu de prix aux yeux d’autrui. Tous contaminés par l’individualisme, nous avons à travailler à une société d’interdépendance, où les personnes fragiles auront toute leur place. C’est le sens de la récente campagne d’Alliance VITA « changeons nos regards pour changer sa vie ». [...]

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Les conservateurs américains à l’offensive contre Disney

Sale temps pour les progressistes américains. Alors que la semaine dernière, le milliardaire Elon Musk a annoncé qu’il souhaitait racheter intégralement Twitter et que le wokisme était un « virus de l’esprit » en parlant de Netflix, c’est maintenant le géant Disney qui est dans le
viseur des conservateurs à cause de leur wokisme. C’est à Orlando que se situe le parc Walt Disney World Resort, symbole de l’empire Disney.
Accueillant plus de 20 millions de visiteurs par an pour un bénéfice de 18 milliards d’euros, il est l’un des joyaux de la Floride. Pourtant, alors que depuis plus d’un demi-siècle, il bénéficie d’un statut spécial qui l’exonère d’une grande partie des contraintes législatives liées aux entreprises, le parlement de l’État du Sud-est des États-Unis vient de voter pour la fin de cette exception.

Pourquoi ? Récemment, le gouverneur de Floride Ron DeSantis a fait passer une loi interdisant aux enseignants de parler d’orientation ou de théorie du genre avant dix ans : la loi « Don’t say gay ». Or, le patron de Disney Bob Chapek, après avoir longuement hésité, s’est prononcé officiellement en défaveur de cette loi en bon progressiste. Cette idéologie a de fait largement progressé dans l’entreprise, qui ne cesse depuis le début des années 2000 de donner des gages de bonne volonté aux LGBT et aux minorités, comme dans La Belle et la Bête qui avait fait du personnage LeFou un amoureux éperdu de Gaston. Pourtant, comme Netflix, la multinationale semble faire les frais de son wokisme alors que l’action a perdu plus de 30% en un an, dans un contexte économique plutôt favorable mais fragilisé par la concurrence. Bob Chapek est ainsi sur la sellette en raison de ses mauvais résultats, mais aussi de l’insatisfaction générée dans les deux camps aux États-Unis par sa réponse tardive. Ron
DeSantis a ainsi vivement critiqué la prise de position du géant du divertissement en arguant que « cet État est gouverné par les intérêts des citoyens de Floride et non par les exigences des dirigeants d'entreprises californiennes. L'État ne leur appartient pas ». [...]

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L’Incorrect numéro 73

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