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Colloque sur le wokisme : permis de reconstruire

Les Français sont-ils, comme on le prétend, à l’abri du wokisme ? Sommes-nous, libres penseurs du pays-des-lumières-et-de-Voltaire, par essence imperméables à cette idéologie selon laquelle il est urgent de faire table rase de la civilisation occidentale et de son savoir phallocrate ? Optimisme aveugle. Il n’en est rien. À preuve le colloque « Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture » co-organisé par le Collège de Philosophie et l’Observatoire du décolonialisme, sous les auspices de Xavier-Laurent Salvador, Pierre-Henri Tavoillot et Emmanuelle Hénin à la Sorbonne les 7 et 8 janvier. On a vu pendant 48 heures, au fil de 12 tables rondes de haut calibre, penseurs et universitaires exprimer leur inquiétude. La cancel culture menace l’université française, déconstruit l’enseignement, ravage des pans entiers de la recherche.

La semaine précédant l’événement, l’ambiance y était déjà. Un article dans Libération, une tribune dans Le Monde, une communication du syndicat Sud éducation, accusaient le colloque de la honte de faire la courte-échelle au fascisme. Les participants (certains se décommandèrent par crainte de l’hallali) étaient préventivement accusés des pires intentions par les vigies woke, ceux-là même qui disent lutter contre les préjugés… [...]

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Convoi de la Liberté : les Gilets jaunes renfilent la veste

Selon l’expression consacrée, « les minorités agissantes font les révolutions ». Il semblerait que les minorités roulantes aient pris le relais. Dernier exemple en date au Canada, où le « Convoi de la Liberté », lancé à l’initiative de routiers opposés aux mesures sanitaires liées au Covid, paralyse Ottawa. Un mouvement qui fait des émules en France, puisqu’un convoi similaire devrait rejoindre Paris le week-end du 13 février.

Avant eux, les Gilets jaunes avaient constitué un autre mouvement « routier », occupant des ronds-points, arborant le désormais célèbre gilet jaune de sécurité, pour dénoncer pêlemêle l'augmentation du prix des carburants liée à la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. L’abaissement de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur certaines routes avait aussi joué son rôle. Outre l’asphalte, ces deux mouvements ont en commun leur spontanéité et de trouver leur origine sur les réseaux sociaux. Les principales pages Facebook françaises du Convoi de la Liberté comptent déjà près de 300.000 abonnés. Le mot clé #ConvoidelaLiberté est également en tête des tendances sur Twitter. L’absence de leader désigné et de recours aux syndicats finit de sceller les similitudes entre ces deux mouvements, alors que de nombreux Gilets jaunes soutiennent le Convoi de la Liberté.

En d’autres termes, le peuple ne vote pas avec ses pieds par ignorance ou bêtise, il sait au contraire très bien à quoi s’attendre

Si les deux initiatives ne partagent pas les mêmes revendications à trois ans d'écart, et que la situation est incomparable entre la France et le Canada, ils illustrent pourtant pareillement la reconfiguration à l’œuvre du politique hors des sentiers établis. Ces mobilisations spontanées populaires contredisent en effet l’analyse sociologique classique de la forte abstention aux dernières élections comme une désaffection du politique, et illustrent au contraire une forte demande politique associée à une espérance quasi nulle du corps politique établi à répondre aux attentes des Français. Alors que les réseaux sociaux offrent un nouvel espace d’expression politique désinhibé. [...]

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La pluriparentalité débarque en France

Comme tout ce qui se fait outre-Atlantique, la pluriparentalité débarque sur nos côtes. Ce partage libre des enfants fait partie des nouvelles revendications LGBTQIA+. Directement liée au polyamour et à l’homoparentalité, la « famille choisie » définit le statut de parent non en fonction de la filiation biologique, mais en fonction de qui s’occupe des enfants. Ainsi, toutes les combinaisons sont possibles : deux pères/deux mères, deux mères/un père, trois mères, etc. Ceux qui n’ont pas de liens biologiques avec les enfants sont les « parents d’intention » ou les « parents non-biologiques », comme pour la GPA.

Pour l’instant, contrairement à certaines provinces canadiennes, la pluriparentalité n’est pas reconnue par le code civil. Une brèche vient cependant de s’ouvrir, au grand bonheur des défenseurs de l’homoparentalité. Le 7 janvier dernier, un juge aux affaires familiales a autorisé ce que l’on nomme une « délégation partage de l’autorité parentale » à quatre parents d’intention. Il s’agit d’une délégation à un tiers de l’autorité parentale sans en priver les parents biologiques – contrairement à un transfert d’autorité parentale. L’affaire concerne deux couples homosexuels masculin et féminin, qui s’étaient entre-accouplés pour mettre au monde deux enfants et les élever à quatre. L’avocate des couples Caroline Mecary s’est félicitée sur Twitter : « #Viedavocate #Victoire Pour la première fois un JAF a accepté le partage de l'autorité parentale entre 4 parents ( 1 couple de femmes et 1 couple d'hommes qui ont eu 2 enfants), Je l'avais déjà obtenu pour 3 parents. Un pas de plus vers la pluriparentalité ».

Les parents ne sont pas des éducateurs comme les autres, ils donnent à l’enfant sa filiation, lui disent d’où il vient, le situent dans la chaîne des générations

Aude Mirkovic

En principe, la délégation partage n’est prévue qu’en cas de nécessité pour l’éducation de l’enfant. Ici, le tribunal ne s’est pas fondé sur les besoins éducatifs des enfants, mais sur le fait que les quatre adultes étaient investis dans leur éducation. Pour Aude Mirkovic, porte-parole de l’association Juristes pour l’Enfance, cette décision est problématique tant au niveau du respect de la loi, que de l’intérêt de l’enfant. « Si pareille décision doit être motivée par un besoin de l’enfant, c’est parce qu’elle n’est pas anodine. L’enfant a besoin que les rôles des adultes soient clairement définis. Or, associer un ou plusieurs tiers, non parents biologiques, à l’éducation de l’enfant, c’est finalement rendre les adultes interchangeables. Les parents ont un statut qui est spécial. Les parents ne sont pas des éducateurs comme les autres, ils donnent à l’enfant sa filiation, lui disent d’où il vient, le situent dans la chaîne des générations. Associer des tiers à l’autorité parentale, c’est créé de la confusion autour de l’enfant, car cela revient à dire que toute personne qui s’occupe de l’enfant peut être associée à la fonction de parent ». [...]

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Anne Hidalgo saccage le Champ de Mars

Pour quelles raisons votre association s’oppose-t-elle au projet de rénovation du Champs de Mars ?

La mairie annonce des augmentations extraordinaires de surface verte sur le Champs de Mars et les jardins du Trocadéro. Elle avait d’abord annoncé une augmentation de 50%, puis a tablé sur 40%. Mais quand on regarde le détail, ce n’est pas vrai : le projet table seulement sur 17 000 m², soit un hectare. Et comme elle a reculé sur certains points, ce sera encore moins. En clair, la mairie de Paris nous matraque de communications et de chiffres qui sont faux. Par ailleurs, certaines surfaces ne seront plus accessibles aux promeneurs. En tout et pour tout, il y aura donc une diminution de la surface accessible aux promeneurs, ce qui n’est pas acceptable.

Concrètement, où ces réductions d’espaces publics auront-elles lieu ?

Trois endroits sont concernés. En premier lieu, il y a l’environnement de la Tour Eiffel, qui est en quelque sorte privatisée par la société qui la gère (dont le capital est détenu à 99% par la ville de Paris, ndlr). En avançant des raisons sécuritaires, ils ont élevé une très vaste muraille en verre tout autour, espace qui comporte deux jardins anglo-chinois avec étang, etc. À l’intérieur, ils se construisent des bureaux de luxe, et devront pour se faire abattre environ 80 arbres qui sont des grands arbres datant de l’exposition de 1878. [...]

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Avis de tempête sur l’Inco
Pour une fois, c’est votre magazine qui s’est trouvé au centre d’un drama sur les zéros sociaux. Le diabolique covid, qui divise les Français avec une maestria que même les plus acharnés débats culinaires ou politiques ne pourraient envier, a su mettre votre magazine et certains de ses acteurs dans une périlleuse situation. « Sale cocu vendu à la Macronie, on devrait t’appeler le correct ! T’es un putain de lâche avec un QI de 110, un gros tas hypocondriaque », est à peu de choses près une phrase pouvant résumer les amabilités reçues après la publication d’une tribune engagée de Loup Viallet. [...]
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La civilisation de la pharmacie

« Bonne année, et surtout, surtout, bonne santé ! » ; « bonne année, et surtout que 2022 nous débarrasse de ce virus » ; « une très bonne année 2022, sans Covid »; « une bonne année vaccinée ! » ; « une bonne année protégée du Covid pour toi et ta petite famille » ; etc. Cette nouvelle année s’est ouverte sous un angle pour le moins inhabituel. Disons-le clairement : je n’ai reçu, en réalité, que des vœux pharmaceutiques ! Certains sont même allés jusqu’à souhaiter que toute la terre se vaccine pour qu’on remporte « la plus grande victoire scientifique de tous les temps ». D’autres, qu’on « laisse crever les non-vaccinés et qu’on n’en parle plus! », comme si le fait de les emmerder, de les discriminer, de proposer de les confiner eux-seuls, de leur supprimer les allocations chômage, de leur faire payer leurs soins, ne suffisait pas.

Lire aussi : Covid 19 : finissons-en !

Pris entre des vœux qui sentaient le formol et les délires sanitaires de quelques-uns, je dois avouer que 2022 s’est présentée à moi sous des auspices inquiétants… Mais rien ne m’a plus troublé que l’entêtement du gouvernement, que la compromission du Parlement, que la bassesse du Conseil d’État, que l’ignominie du Conseil constitutionnel, vis-à-vis d’une politique sanitaire que de plus en plus d’infectiologues critiquent publiquement. Rien ne m’a plus interpellé que de voir lesdits « partis de gouvernement » – tous modérés: sociaux-démocrates, sociaux-libéraux, gaullistes sociaux, bref, tous ceux qui ont fait de la liberté et de l’égalité le fer de lance de leur politique – sombrer dans l’autoritarisme le plus crasse, alors qu’à l’inverse, les partis que l’on qualifie d’« extrêmes » se sont dressés en faveur de la sauvegarde des libertés: liberté de conscience (et donc de choix), liberté d’expression, liberté de prescrire pour les médecins, libertés fondamentales pour les citoyens, ce qui inclut, bien évidemment, l’égalité devant la loi. [...]

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Wokisme : la diversité contre l’égalité

En 2006, W. Benn Michaels, professeur à l'université de Chicago, publiait La diversité contre l'égalité, ouvrage dans lequel il avançait que l'injonction diversitaire était apparue lorsque les inégalités économiques s'accrurent à la fin des années 1970, démontrant que « l'inclusivité » n'est qu'une ruse rhétorique de la bourgeoisie progressiste pour éviter de corriger les écarts excessifs de revenus dont elle jouit. Celle-ci met ainsi en avant d'autres disparités, factices ou secondaires, dont l'abolition ne menace en rien son rang, comme l'écrit l’essayiste : « La diversité n'est pas un moyen d'instaurer l'égalité ; c'est une méthode de gestion de l'inégalité ».

De même, la discrimination positive ethnique dans les grandes universités n'est selon lui qu'un « pot-de-vin collectif que les riches se versent à eux-mêmes, afin de se permettre de continuer à ignorer l'inégalité économique », pourtant plus critique dans la réussite scolaire. Au sujet de l'écart supposé de revenus entre les sexes, il ajoute : « Redistribuer les richesses est une chose ; s'assurer que les femmes de l'upper middle class touchent le même salaire que les hommes de l'upper middle class en est une autre. »

L'ouvrage permet de saisir les prémices du wokisme, qu'il faut donc comprendre comme la rigidification totalitaire et religieuse du phénomène dénoncé dès 2006. Ce durcissement woke survint d'ailleurs peu après la crise des subprimes, où apparurent des mouvements contestataires comme « We Are The 99% », dont le nom révèle l’intérêt qu'a la bourgeoisie de s'appuyer sur les minorités identitaires pour balayer la majorité, étant elle-même une minorité économique. [...]

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La vie nue de ceux qui ne sont rien

On peut retourner le problème dans tous les sens, inventer des solutions magiques, les fameux traitements pas chers et qui marchent – mais qui peinent, pour le dire d’un euphémisme, à démontrer leur efficacité – la menace immédiate qu’a représenté le Covid fut celle qu’il fit peser sur le système hospitalier. Autrement dit, on n’a pas claquemuré le pays pour sauver les obèses et les vieux, on n’a pas sacrifié une fois encore l’intérêt général à celui des boomers, on a voulu éviter que l’hôpital explose et ce faisant que tout le monde, et pas seulement les vieux, les gros et les boomers, se retrouve dans une situation compliquée.

Du reste, si la question de l’état du système hospitalier peut se poser, à présent que nous maîtrisons à peu près l’épidémie grâce à la vaccination, elle ne fut qu’une faiblesse anecdotique face au raz-de-marée que représentaient les déferlantes des première, deuxième et troisième vagues qu’aucun système hospitalier au monde n’a su encaisser sans broncher, sauf à faire déjà une sélection, un tri des malades, le départ entre ceux qui ont les moyens de se payer des soins et les autres en « temps de paix », et encore. [...]

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