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Christchurch et Bataclan : l’ultraviolence mimétique

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Publié le

16 mars 2019

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En un peu moins d’un an et demi, deux attentats mus par la haine de l’islam ont été commis en Occident, plus précisément dans des régions de sa périphérie. Ce terrorisme anti-islam qui se vit et se présente comme un contre-terrorisme ne serait-il pas le jumeau des attentats islamistes perpétrés sur les sols occidentaux ?

 

Le 29 janvier 2017, Alexandre Bissonnette assassinait six fidèles rassemblés devant la mosquée de Québec. En ce mois de mars 2019, c’est l’Australien Brenton Tarrent qui a tué 49 musulmans de la ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, en laissant derrière lui un manifeste d’un peu plus de soixante-dix pages intitulé « The Great Replacement » dans lequel il dévoile son parcours et ce qui l’a poussé à commettre pareille tuerie.

 

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon du numéro spécial islam : Face à face

 

Les réactions autour des évènements dramatiques de Christchurch semblaient être aussi le miroir inversé de celles auxquelles nous sommes désormais habitués après les attentats islamistes fréquents qui ensanglantent le sol français depuis l’affaire Mohamed Merah.

Sans attendre, militants et quelques médias ont exploité ad nauseum le « manifeste » du terroriste pour vouer aux gémonies divers auteurs et politiciens français qui auraient pu l’« inspirer ». Ainsi de Renaud Camus, d’Eric Zemmour, de Michel Houellebecq, et même d’Alain Finkielkraut accusé d’avoir invité le susnommé Camus dans l’émission Répliques qu’il anime sur la radio publique par Aude Lancelin et quelques autres.

 

En cause, le syntagme « Grand Remplacement » popularisé et inventé par Renaud Camus

 

“Grand Remplacement”, une notion difficile à aborder médiatiquement s’il en est. Renaud Camus n’y met pas une théorie, encore moins une doctrine. Il s’en défend d’ailleurs virulemment. En outre, il n’a jamais prétendu que ce « grand remplacement » était organisé. Pour lui, c’est un constat démographique, un phénomène historique.

 

Le numéro consacré à l’islam est disponible par ici

 

En revanche, une fois le constat posé, il déplore les conséquences du phénomène qu’il décrit, l’analyse à plusieurs niveaux, et dénonce ceux qui appuient ledit phénomène tout en le niant.

Vous savez, ces gens qui disent que le visage de la France change tout en restant inchangé. Il y a ajoute une autre dimension, qu’il nomme « petit remplacement », conséquence selon lui de la « dictature de la petite bourgeoisie » qui aurait irrémédiablement transformé les goûts et les mœurs nationales.

 

Lire aussi : Quitter l’islam

 

Renaud Camus est aussi un non-violent convaincu, puisque l’essentiel de son œuvre est imprégné par l’idée de in-nocence, soit très précisément le fait de ne pas nuire aux autres, à la nature ou à la civilisation.

Disons-le : Brenton Tarrent a beaucoup plus à voir avec les meurtriers de masse classique qui tirent dans les établissements scolaires en se filmant et avec les terroristes islamistes du Bataclan qui ont assassiné des innocents. Dans les deux cas, des civils sont visés, lesquels civils sont assimilés à des cibles militaires puisque représentants d’un ennemi ontologique menaçant le devenir historique du monde.

 

 

Pour les terroristes du Bataclan, chaque Français non musulman (et même les Français musulmans prétendument égarés ou ne participant pas au djihad) était un adversaire, un kouffar dont le meurtre n’était pas immoral car servant un but plus grand, celui du dieu du Coran.

De la même manière, Brenton Tarrent croit être un héros au service d’une juste cause accomplissant un « mal nécessaire », ou réparant des crimes (il cite notamment le cas des jeunes femmes de Rotterham violées et les attentats islamistes).

 

Si les terroristes sont influencés par des idées, les idées ne sont pas toutes et pas toujours terroristes par nature. Personne n’a demandé à ce que la responsabilité pénale des imams soit engagée après les centaines d’attentats des dernières décennies.

 

Dans les deux cas, le but est de frapper les opinions et de pousser à une surenchère de violence, à des réponses qui pourraient faire naître la guerre et le chaos, étapes vues comme nécessaires pour l’établissement du Califat ou l’apparition d’un ordre international nouveau fondé autour du principe des autonomies ethnoculturelles.

 

Lire aussi : L’islam, combien de divisions ?

 

Que conclure alors de l’attentat de Christchurch ? D’abord qu’il s’agit effectivement d’un acte de terrorisme anti-islam commis par un jeune homme d’ultra-droite semblable aux terroristes d’Oklahoma City, dont la culture politique s’est fondée sur un mélange entre des références historiques (d’Oswald Mosley à Nelson Mandela) et la sous-culture web de l’alt-right étatsunienne.

 

Lire aussi : Alexandre del Valle : « Nos démocraties sont structurellement incapables de mettre hors d’état de nuire des psychopathes »

 

Une résurgence qui pourrait être dangereuse. Ensuite, comprendre que si les terroristes sont influencés par des idées, les idées ne sont pas toutes et pas toujours terroristes par nature. Personne n’a demandé à ce que la responsabilité pénale des imams soit engagée après les centaines d’attentats des dernières décennies.

Dire que le réel n’a pas eu lieu ne changera pas la réalité. Oui, le visage de la France change. Oui, l’islam pose d’énormes difficultés à nos sociétés et provoque des tensions en leur cœur même.

 

Principe de réalité

 

L’homme est un animal territorial. Sa violence intrinsèque est contenue par la civilisation. Présentement, nous vivons une ère liquide et chaotique, une ère révolutionnaire sur les plans anthropologiques, démographiques et culturels.

 

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Cela fait plusieurs décennies que de simples observateurs avisés et lucides tentent d’expliquer que ces changements trop brutaux à l’échelle historique doivent être freinés, que les populations seront rétives. De fait, nos sociétés deviennent de plus en plus multiconflictuelles, traversées par des frontières invisibles et des ressentiments puissants.

Le monde des Trente Glorieuses n’est plus : affrontons la réalité.

 

Gabriel Robin

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