Jacques Drillon, l’élite de la critique 
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« Si je pouvais choisir, je me ferais bien enterrer dans de la langue française : j’y trouverais de quoi rafraîchir mon enfer pendant assez longtemps », écrit Drillon dans Coda, cet essai autobiographique faisant suite à Cadence pour projeter du moins de somptueuses poignées de langue française en guise d’adieu, comme le lecteur peut le constater dans ce livre qui paraît six mois après le décès de son auteur. Signe étrange, la tumeur au cerveau qui l’emporte, d’un genre extrêmement rare, l’oligodendrogliome, est exactement le même mal qui avait conclu prématurément l’existence de son beau-fils adoré, vingt ans plus tôt, Antoine Percheron, et auquel il avait consacré en 2003 un livre intitulé Face à face. Une mort en forme de conjonction tragique, donc.
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Et pour la vie ? Auteur d’un célèbre Traité de la ponctuation française, ce docteur en linguistique fut aussi connu comme critique musical (catégorie classique) pour Le Nouvel Observateur où il exerça de 1981 à 2017. On le vit parler de musique savante dans plusieurs émissions de télévision, il dirigea des enregistrements essentiels chez Harmonia Mundi et rédigea les pages de mots croisés les plus raffinés de France. Surtout, il fut écrivain, un écrivain dédaignant le roman, ce genre obligatoire de la seconde moitié du vingtième siècle, rédigeant des essais, des récits, des traités, des préfaces, des critiques, des « petits papiers » – et se montra dans tous ces formats un styliste impeccable. [...]
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