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La droite est-elle toujours en panne d’idées ?

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Publié le

7 mars 2019

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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le discrédit touchant les milieux nationaux et conservateurs est total, tout comme l’est le prestige moral et intellectuel de la gauche internationaliste, qui revendique pour elle la victoire contre l’Allemagne nazie et ses inféodés français.

 

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon : Fragments de France

 

Dès lors la production intellectuelle fut entièrement prisonnière du prisme marxiste et de sa critique, qu’elle soit situationniste ou déconstructiviste pour peu qu’elle soit une tentative de laver le communisme des crimes du régime soviétique et de l’adapter à la société des années 1960.

Puis, lorsque l’interdiction d’interdire fut rendue impossible par ces Français qui redirent leur confiance au vieux Général, les révolutionnaires de Mai 68 se réfugièrent dans les métiers de la transmission, universités et médias en tête, d’où ils opérèrent une offensive idéologique qui aboutit, quelques années plus tard, à une conquête du pouvoir politique.

 

 

Production intellectuelle privatisée, diffusion verrouillée, accès au débat public conditionné, il ne restait plus à la droite qu’à se soumettre pour exister ou à se réfugier dans les marges. Et c’est ainsi qu’elle s’est convertie, malgré les discours et les fanfaronnades de tribunes, au Consensus européiste, progressiste, diversitaire et libéral.

Incapables dès lors de penser et de proposer une vision de l’Homme et de la Cité, la droite a revendiqué pour elle les seules qualités encore disponibles, à savoir l’économisme et un talent de gestionnaire auquel les citoyens devaient pouvoir se référer une fois les plâtres des gabegies financières de la gauche essuyées.

Or, depuis quelques années, nous assistons à ce que les intellectuels américains appellent, lorsqu’ils évoquent ceux de notre nation, le « tournant théologique de la philosophie française », à savoir le réveil d’un conservatisme qui s’assume et qui surfe sur la vague d’une forte émulation intellectuelle.

 

Le mariage homosexuel fut symptomatique des dérives de la « désidentification » : l’exigence de droits individuels au détriment du bien commun ; la conception de l’Etat comme instrument de satisfaction des désirs individuels immédiatement transformés en besoins et en droits ; le refus de toute norme et la transgression de toutes les limites, y compris celles de la Nature ; l’hédonisme et le consumérisme devenus l’horizon ultime de la quête du bonheur.

 

Un réveil qui s’est notamment produit à l’occasion de la loi Taubira et des attentats de 2015. Certes, ces deux évènement n’ont rien à voir l’un avec l’autre, est-il seulement besoin de le préciser. Mais chacun symbolise les dérives d’une des deux facettes du Consensus progressiste et diversitaire.

Le mariage homosexuel fut symptomatique des dérives de la « désidentification » portée par ce Consensus : l’exigence de droits individuels au détriment du bien commun ; la conception de l’Etat comme instrument de satisfaction des désirs individuels immédiatement transformés en besoins et en droits ; le refus de toute norme et la transgression de toutes les limites, y compris celles de la Nature ; l’hédonisme et le consumérisme devenus l’horizon ultime de la quête du bonheur.

 

Lire aussi : Conservatisme d’abord !

 

Quant aux attentats de 2015, ils ont tragiquement révélé la naïveté de nos élites quant à la possibilité d’une « réidentification » heureuse et positive par l’immigration de masse. Ils ont révélé le communautarisme derrière le multiculturalisme. Ils ont démontré la permanence du fait religieux et la réalité des antagonismes culturels dans une société qui pensait que la démocratie libérale était une fin de l’Histoire.

Ce tournant, ce fut l’émergence d’une nouvelle génération acceptant de relever le gant du combat idéologique et prenant le relai des Finkielkraut, Delsol, Brague et Manent. Des médias se sont lancés, comme la revue Limite ou L’Incorrect où j’ai l’honneur de coucher ces quelques lignes. Des mouvements s’assument comme résolument conservateurs ou antimodernes, comme les Eveilleurs d’espérance. Des fondations et des think tanks ambitionnent d’orienter le débat public. Il y en a même qui créent des écoles !

 

Lire aussi : Emmanuelle Gave : ascenseur pour l’échafaud

 

Et chose plus remarquable encore, ce réveil a également touché le monde politique, traditionnellement hermétique au monde des idées. De la Manufacture de Xavier Bertrand au mouvement de Valérie Pécresse, Sens Commun, le cercle Audace, Racines d’avenir, les cercles de réflexion fourmillent à droite. Et parmi ceux-là, Force Républicaine de Bruno Retailleau.

Des mercredis de Force Républicaine aux conventions organisées sur l’Europe, l’immigration ou encore l’Islam, en passant par Politeïa, le cycle de conférences à destination de la nouvelle génération, plusieurs intellectuels symbolisant ce renouveau y interviennent, à l’image de Eric Zemmour, Bérénice Levet ou Mathieu Bock-Coté.

 

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Ces mouvements participent à n’en pas douter à la politisation d’une doctrine des idées et d’un principe d’applicabilité de cette doctrine dans la vie de la cité. Il faudra sans aucun doute compter sur eux dans la refondation ontologique de la droite. Refondation, ne serait-ce pas le titre du prochain essai de Bruno Retailleau ?

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