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Stade de France : une affaire d’État

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Publié le

10 juin 2022

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Organisation défaillante, agressions par les racailles, mensonges de Darmanin et maintenant suppression des images de vidéosurveillance : ce qui s’est passé au Stade de France est une véritable affaire d’État, et elle doit avoir des conséquences.
darmanin

Être la risée du monde entier une fois ne suffisait pas, la France ne se contente pas des places d’honneur. Il fallait l’être deux fois, pour bien ressentir le caractère humiliant de notre condition présente. Lors de la finale de la Ligue des Champions, nous avons non seulement montré au monde ce que la France contenait de richesses en son sein, mais surtout que nos « élites », qu’elles soient élues ou sorties de concours de la haute fonction publique, étaient aussi dissimulatrices qu’incompétentes.

Le 28 mai restera une date à marquer d’une pierre blanche. Ce jour, le monde a su ce qu’était vraiment la France dans certains pans de son territoire. Plus proche d’un Ma 6T va cracker généralisé, auquel vous ajouterez bien un peu de Calais grande époque, que d’un épisode d’Emily In Paris. C’est triste mais c’est ainsi. Quant à notre ministère de l’Intérieur, vous conviendrez qu’il a plus de similitudes avec celui du Groland qu’avec celui du général de Gaulle. Le mensonge est désormais une seconde nature pour Gérald Darmanin, un moyen d’expression privilégié. Comme si toute retenue avait disparu avec la nécessaire tenue qui fait les rapports courtois d’un monde civilisé ; il s’est moqué de nous sans vergogne, sans même prendre la peine de le faire intelligemment. Sauf que cette fois-ci, les témoins étrangers et les caméras des téléphones portables ont pu rendre compte de ce « sentiment d’insécurité » longtemps nié, minimisé, voire moqué.

Compte tenu de la gravité des faits, et des nécessaires éclaircissements à apporter à nos voisins espagnols et britanniques, on se demande bien ce qui a pu pousser les équipes du Stade de France à effacer aussi vite ces preuves essentielles…

Trop peut-être, au goût de certains. Gérald Darmanin avait estimé dès le lendemain des évènements les faux billets au nombre de 40 000, quand on sait désormais qu’il n’y en avait que 2 500, certains stadiers ayant confisqué de vrais billets en les faisant passer pour faux afin de les revendre ou de les donner. C’est dans le cadre de cette enquête que la Brigade de répression de la délinquance astucieuse de la police judiciaire parisienne demandait jeudi au Stade de France les images de violences filmées par les caméras de vidéo-surveillance. Trop bête, elles étaient déjà supprimées. Pas simplement archivées, non, purement et simplement détruites ! « Nous avons effectivement envoyé une réquisition même si ces vidéos ne seront pas très utiles pour notre enquête sur les faux billets, elles seront plus utiles pour les violences et les agressions », indiquait ainsi une source au journal Le Monde.

Il est vrai que ces images auraient été très utiles, nous permettant de voir ce qui s’est exactement passé ce soir-là. Malheureusement, les bandes n’ont pas été demandées à temps. Nous ne le saurons donc jamais. Quand les enquêteurs ont su que les images ne seraient pas conservées un mois, c’est-à-dire la durée légale maximum autorisée, ils ont fait une demande en catastrophe. Compte tenu de la gravité des faits, et des nécessaires éclaircissements à apporter à nos voisins espagnols et britanniques, on se demande bien ce qui a pu pousser les équipes du Stade de France à effacer aussi vite ces preuves essentielles…

Lire aussi : Stade de France : un camouflet en mondovision

Mieux vaut se couvrir que se couvrir de honte ? Magistrat célèbre, Éric Halphen l’a dit implicitement : « Je ne vois pas ce qui empêchait de garder les images même si le Parquet ne les avait pas réclamées ». Nous non plus. Le président de Liverpool s’est d’ailleurs déclaré choqué après avoir appris la nouvelle. Entre les contre-vérités de Darmanin qui n’est toujours pas menacé d’être démis de ses fonctions, les déclarations prétentieuses du préfet Lallement face à la représentation nationale, et les trois policiers français envoyés en Angleterre pour recueillir des milliers de plaintes qui ne pourront pas être enregistrées faute d’être correctement qualifiées dans les documents, les agressions violentes ne figurant pas dans les choix offerts, l’image renvoyée par la France est particulièrement pathétique.

On peut craindre que les évènements soient oubliés, que les Français ne se souviennent plus et passent à autre chose. Ils auraient tort : cette affaire d’État doit avoir des conséquences.

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