Un sexe dressé pointe vers le visage de Bella Cherry, jeune Suédoise exilée à L.A. pour devenir une star du X. L’écart ne sera comblé qu’au montage, coupes et angles assurant qu’en vrai, aucun des deux n’est entré en contact avec l’autre. Pleasure, c’est la Belle et la Bite version faux-cul, récit d’initiation pompant sans vergogne sur le Showgirls de Verhoeven, avec ascension douloureuse, trahisons et fascination lesbienne.
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Un chasseur de truffes vit en ermite dans la nature sauvage de l’Oregon, quand l’enlèvement de sa truie truffière le pousse à retourner vers la civilisation à Portland où il devra faire face aux démons de son passé. Film surprenant que ce Pig. Un script qui sent bon la vengeance version John Wick du pauvre et un acteur qui a déserté les salles obscures pour les étagères poussiéreuses des nanards, il fallait a minima une sélection au prestigieux festival américain de Deauville pour attirer sur lui notre œil bien amoché par l’empilement de daubes de novembre. [...]
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« L’amour veut tout. L’adoration ne veut rien ». On parle ici de la solitude avec Delacroix, de la mort de Sardanapale, de la sueur, du sperme, des vapeurs d’été. L’image nous promet souvent un accès direct à l’inconscient. La vérité nue et crue. Une sorte de totalité sentimentale proche de l’espoir et de la déroute. Le langage du corps et son désordre l’emportent régulièrement sur celui du savoir et des règles. L’adversité nous rapproche de la bizarrerie et de la mystification. On mêle les événements épars et les affects contraires, ce qu’on appelle la vie. Content et déçu à la fois. Nous sommes comme des statues de dieux inconnus au milieu d’un parc. Le présent donnant au passé un avenir. Au milieu d’une masse à la dynamique mimétique, tout le monde a une cause à défendre. Le malaise est aujourd’hui souvent figé dans l’identité. Pourquoi soi sans cesse ? La vraie force est d’aller contre-nature. […]
La chair est déchue. L'ennui est une puissance d'être contrariée. L'amour de soi est infect
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Vous écrivez que « si Fernandel est un saint, c’est aussi parce qu’il possède le don des larmes » …
En tant que fervent lecteur de Rabelais et Suarès, la notion de sainteté présente chez le héros comique m’était tout à fait familière. Mais je n’avais jamais encore songé au caractère de sainteté présent chez certains acteurs comiques du cinématographe, et il me semble bien que Fernandel soit le seul acteur – et chanteur ! – français qui ait pu réellement franchir les arcanes de l’Église triomphante. Mais Fernandel n’est pas seulement un acteur qui fait rire, bien entendu : le caractère hénaurme de sa gestuelle chevaleresque et disloquée montre bien sa proximité bloyenne, je dirais, avec la source lacrymale de toute vie sacrée. Si Fernandel parvient réellement à nous faire pleurer, c’est aussi parce qu’il vit en permanence dans l’infini de la solitude. Fernandel est un Père du désert. […]
Cinq cents étudiants pénètrent dans la Sorbonne pour en faire un lupanar géant, Cohn-Bendit entonne son premier discours public, les flics s’en donnent à cœur joie… Et que fait le général de Gaulle ? Il reçoit Fernandel à l’Élysée !
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Country, folk, americana : autant d’appellations pour désigner une musique enracinée dans l’exil. Confrontés aux grands espaces, à la brutalité d’un Nouveau Monde bâti sur le sang, les colons britanniques ont brodé autour de leurs influences celtes une musique rurale qui leur est propre, adaptée aux étendues désolées de l’Ouest sauvage. Il fallait bien que la culture alternative s’en empare, ce fut le cas au mitan des années 90, lorsque des groupes issus de la scène underground tentèrent pour la première fois d’incorporer des sonorités western à leur rock sombre : Sixteen Horsepower fut probablement l’un des pionniers de cette hybridation. Influencé par le néo-cabaret, ce qu’on appelle désormais la « dark country » a depuis pris son envol, évoquant un univers uchronique dans lequel le Far West aurait dérivé dans les ambiances vénéneuses d’Edgar Poe ou de Robert W. Chambers.
Aujourd’hui le style remporte un tel succès qu’il s’exporte même outre-Atlantique, jusqu’en Ukraine, pays bien éloigné des cowboys mais qui a de solides prétentions en matière de paysages sauvages et de spleen, et où Zwyntar a vu le jour. Mêlant habilement l’americana au folklore local, à la fois profondément enraciné dans son terroir et rendant hommage aux sonorités licencieuses du cabaret noir, porté par une voix féminine qui chante en ukrainien, Zwyntar propose une bande-son crédible pour apocalypse à six coups. Rencontre avec Eric Voloshin, fondateur et banjoïste du groupe.
Nous évoquons dans nos textes aussi bien le folklore ukrainien que des histoires horrifiques concernant des sorcières des marais et autres créatures des Carpates…
Que signifie zwyntar ?
C’est une transcription latine du mot ukrainien « ??????? » qui signifie « cimetière ». L’ukrainien utilise habituellement le cyrillique, mais nous voulions ajouter un peu de mystère en épelant le mot différemment… et pour nous, l’alphabet latin est mystérieux ! [...]
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On a décidé de vous épargner les classiques du genre, Massacre à la Tronçonneuse et autres Vendredi 13, pour se pencher sur quelques pépites (un peu) moins célèbres.
Le Voyeur de Michael Powell (1960)
C’est bien connu, les racines du mal sont toujours à aller chercher du côté de la perfide Albion. Le Voyeur est basé sur un scénario du mystérieux Léo Marks, agent secret spécialiste de la cryptographie pendant la Seconde Guerre mondiale, et convoque tous les spectres de la psychanalyse alors en vogue dans le monde anglo-saxon. En filmant les errances nocturnes d’un jeune photographe obsédé par le vice des femmes, Michael Powell signe le premier grand chef d’œuvre du genre et évoque pour la première fois tout le mal que peuvent engendrer les caméras et l’enregistrement en général. Souvent imité (notamment par De Palma, qui ne se remettra jamais du film), jamais égalé, surtout pour ses chromos sublimes d’une cité londonienne filmée comme un contre-champ onirique.
https://www.youtube.com/watch?v=rrZAKcWuuq8
La baie sanglante de Mario Bava (1971)
Film canonique et séminal. Mario Bava y invente quasiment le genre, sept ans avant John Carpenter. Sauf qu’ici, le décor type n’est pas une banlieue pavillonnaire assoupie mais la demeure luxueuse d’une famille d’aristocrates décadents, comme Bava sait si bien les filmer. Sur un prétexte étique, le pape de l’horreur italienne déploie une grammaire cinématographique bluffante, colle des caméras sur les boules de billard, fractalise chaque meurtre en points de vue multiples, et magnifie comme jamais les chairs saccagées sur l’autel du sadisme cinématographique. Presque de l’art contemporain, à diffuser pendant vos réceptions pour prouver que vous êtes quelqu’un de goût.
https://www.youtube.com/watch?v=s9StpyTzk6o
Inferno de Dario Argento (1980)
Deuxième partie de sa fameuse « trilogie des mères » consacrée à l’occultisme et aux « grandes villes à secrets », Inferno est sans doute le film le plus expérimental et le plus jusqu’au-boutiste de Dario Argento. C’est aussi un slasher parfait, presque abstrait, puisque le tueur n’est autre que le Mal lui-même, compris comme une entité douée d’ubiquité, virale, qui va jusqu’à contaminer le moindre figurant – voir cette scène tétanisante où l’occupant d’une gargote en arrière-plan s’en prend brutalement à l’un des protagonistes du film, sans aucune raison apparente. Filmée en partie à New-York et à Rome, Inferno conserve aujourd’hui toute sa force méphitique et impose le style Argento, qui n’a jamais autant ritualisé ses scènes de meurtre, ici opératiques et virtuoses, comme seul le maître transalpin a pu en filmer. [...]
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Chaque saison, le Palais Garnier sert d’écrin à quelques spectacles dits « non classiques », montés au nom d’un propos marketing aussi creux que convenu : « dépoussiérer l’opéra ». Signal d’alerte qui devrait obliger à la méfiance. En effet, ces productions gadget au coût souvent pharaonique s’avèrent généralement prétentieuses et inutiles. À de rares exceptions près, tel l’ouvrage commandé à Alexander Ekman en 2017. Succès fulgurant au moment de sa création, Play ressort des ateliers de l’Opéra de Paris pour une reprise qui permettra au public d’admirer l’imagination débordante du jeune chorégraphe suédois. […]
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Ça commence comme un thriller classique : un pianiste en instance de divorce (Guillaume Canet) se rend sur une île bretonne pour trouver l’inspiration dans sa maison de location. L’ambiance y est pesante ; les autochtones inquiétants. Pendant le premier quart d’heure, plutôt réussi, on se demande bien où l’acteur-réalisateur veut nous amener. Film d’horreur cérébral ? Comédie du remariage ? Drame chabrolien ? […]
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