Skip to content
Paris au mois d’août : notre critique

Granier-Deferre fait partie de ces nombreux cinéastes des années 60 que la critique inféodée à la Nouvelle Vague a jugés trop académiques. Il s’agit pourtant d’un excellent faiseur, preuve en est ce beau Paris au Mois d’Août, film invisible pendant des dizaines d’années et enfin sorti de l’oubli par Pathé. Sur une trame classique qui fait autant penser au Billy Wilder de Sept ans de réflexion qu’au cinéma de mœurs italien, Granier-Deferre signe un film très français, avec Aznavour dans un premier rôle tout en nuances.

Lire aussi : Chronique d’Anna Magdalena Bach : notre critique[...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Les critiques littéraires du mois #38 1/2

Yes we Kant

S’appuyant sur la Critique de la raison pure de Kant, qui sert d’armature au livre, Adam Roberts signe un roman de science-fiction fascinant, entre expérimentation, comédie noire, thriller et métaphysique soft. Partant du principe que la perception du réel est en partie façonnée par la conscience et que ce même réel a peu de chance de coïncider avec cette perception limitée par des paradigmes tels que temps et espace, l’auteur britannique a imaginé une quête hors du filtre protecteur des sens en direction de la dite Chose en soi. Partagé en douze sections calquées sur les catégories kantiennes, le roman s’articule autour d’un antihéros flamboyant de malchance – ou quand The Thing de Carpenter rencontre Kant sur fond de Paradoxe de Fermi et d’IA.

En 1986, deux scientifiques isolés en Antarctique participent au programme de recherche de signaux extraterrestres. Si Charles est un brave type terre-à-terre, Roy est un être obscur possédé par les écrits du philosophe allemand et habité par une mission trouble. Un pacte absurde initié par Charles va rendre la cohabitation de plus en plus délétère, menant à une issue aussi dramatique que vertigineuse. En 2017, Charles est un homme ravagé, marqué dans ses chairs et hanté par des visions terribles. L’astrophysicien devenu éboueur est alors réquisitionné par un étrange institut au sujet de l’incident ayant eu lieu 30 ans plus tôt sur la base polaire – début d’une course furieuse au-delà de la connaissance sensible. À grands traits, quelles seraient nos perceptions des phénomènes et des choses si les catégories kantiennes qui les sous-tendent étaient modifiées ? [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Philippe Barthelet : Portrait de l’artiste en enfant dispersé

Auteur du « roman de la langue », un cycle de plusieurs essais percutants, « logocrate », au sens de George Steiner, c’est-à-dire qui redonne au langage sa primauté métaphysique, et ayant conversé directement ou indirectement avec Gustave Thibon, Dominique de Roux, Ernst Jünger ou Valère Novarina, Philippe Barthelet pense la langue au plus haut avec les plus grands. Il se trouve qu’il l’exerce selon les mêmes coordonnées. C’est ce que nous prouve Le Cadet, livre de souvenirs en forme de miroir brisé, écrit il y a plus d’une décennie mais qui n’est publié qu’aujourd’hui, après l’achèvement du précédent cycle. Deux parties : l’enfance puis l’adolescence, constituées de brefs chapitres à la limite du poème en prose et qui font chacun miroiter une réminiscence.

Lire aussi : Guido Crepax : Ciao Valentina !

Le procédé d’énonciation est très distancié : l’auteur disant « il » pour désigner l’enfant qu’il fut, et évoquant son parrain ou ses tantes sans qu’aucun nom propre ne vienne fixer des identités repérables. Même son Jura natal n’est jamais identifié de la sorte, mais se devine au fil d’indices. Une forme d’impressionnisme littéraire, donc, la comparaison n’ayant ici rien de la facilité puisque les traits particuliers s’effacent en effet pour laisser vibrer toutes les couleurs. Par ses sensations dispersées échappant à l’état-civil, l’enfant devient l’enfance ; toute la France gaullienne ressuscite ; et le lecteur, au lieu d’être appelé à considérer un objet situé, est happé dans une spirale de détails, d’impressions et d’affects, qui le projettent à coup sûr dans le monde décrit par l’écrivain. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Station opéra : Vaine sophistication
Son geste est une alliance miraculeuse d’expressivité et de rigueur. Son orchestre Musicaeterna est suspendu à la moindre inflexion de sa baguette. Quelle que soit la partition, il ausculte chaque note dans une quête infatigable de raffinement. Jusqu’à prendre ce risque si familier au dandy : le maniérisme. Ses lectures des grands chefs-d’œuvre ont tout pour flatter ou irriter les mélomanes : clarté mordante, lignes ciselées, contrastes poussés au paroxysme. Comment être indifférent à la démarche artistique de ce démiurge sensible et visionnaire, qui revendique son combat contre le « musicalement correct » ? [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Guido Crepax : Ciao Valentina !

Grâce à l’audace de son onirisme, la densité de son personnage Valentina, et l’excellence de son coup de crayon, Crepax bouleversa les codes techniques et narratifs du 9e art européen, offrant à la bande dessinée un monument d’érotisme aristocratique et cérébral. Pourtant, au contraire d’un Manara, il ne dépassa jamais le succès d’estime et le statut de dessinateur pour spécialistes. Quel dommage !

Une tardive reconnaissance

L’argument est simple : Valentina Rosselli est une jeune photographe reporter indépendante qui évolue dans des milieux variés et rencontre au hasard de ses pérégrinations un personnage insolite aux pouvoirs surnaturels, Neutron, qui se révélera être Philip Rembrandt, un critique d’art américain. Créées en 1965 dans le contexte italien des années de plomb, les aventures de Valentina ne rencontrent cependant pas le succès escompté. En France, sur une période de trente ans, plusieurs éditeurs – Losfeld, Dargaud, Futuropolis, Albin Michel – publient moins de la moitié de l’œuvre avant de déclarer forfait. Enfin en 2015, Thierry Groensteen, directeur de collection « L’An 2 » chez Actes Sud, publie Valentina 1 – Biographie d’un personnage et Valentina 2 – Fréquentations dangereuses, ainsi qu’un bon nombre d’inédits traduits en français. L’amorce d’une sortie du « purgatoire » ? [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Chronique d’Anna Magdalena Bach : notre critique

Le cinéma du couple Straub-Huillet n’a pas vraiment passé le cap des années 80 : trop exigeant, trop dépendant d’une certaine Nouvelle Vague qui s’entichait des postures du Nouveau Roman ou du théâtre brechtien… Pourtant, leur œuvre recèle quelques perles comme cette Chronique d’Anna Magdalena Bach, l’un des rares films à véritablement montrer la musique, au lieu de sombrer dans l’hagiographie crétine ou le pensum musicologique.

Lire aussi : Jabberwocky : notre critique[...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Jean-Pierre Bacri est mort, « fait chier ce con »

Le cinéma et le théâtre sont en deuil. Dans le noir depuis leur fermeture, leur pénombre a depuis ce lundi une teinte encore plus triste. Jean-Pierre Bacri a quitté la scène, définitivement. « Je n’ai pas peur de la mort puisque je serai le dernier au courant », disait-il en 2017. C’est sans compter son public qui ne savait pas qu’un cancer le rongeait. Ils étaient nombreux ce lundi 17 mars à relire deux fois les dépêches qui inondaient leurs téléphones, refusant de croire que leur Droopy national ne grognerait plus de sa voix bégayeuse, cette voix trop sincère pour ne pas hésiter.

Né le 24 mai 1951 à Castiglione (aujourd'hui Bou Ismaïl) en Algérie, Jean-Pierre Bacri découvre le cinéma grâce à son père facteur en semaine et ouvreur de salle le week-end. Rapatrié avec ses parents en 1962, il débarque à Paris douze ans plus tard. Sa jeunesse à Cannes ? « De l’ennui. Et de l’attente. Une attente infinie, attente d’être adulte. Je me revois encore boire café sur café dans les milk-bars à côté du lycée avec la conscience d’attendre. Je n’étais pas malheureux. Mais je rêvais de liberté », dira-t-il au Monde en 2011. « Et mon rêve s’est réalisé. Je ne savais même pas à quel point être adulte était bien. Je le suis devenu quand j’ai débarqué à Paris, que je suis rentré dans un cours d’art dramatique et que, d’un coup, la culture, les textes, la liberté me sont tombés dessus. Paris, c’est l’affaire de ma vie ». [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La Bibliothèque du jeune européen : notre critique
Se proposant de ré-anoblir le politique par la transmission des grandes œuvres, cette bibliothèque remplit tout à fait son objectif et réussit à brosser un très large panorama de la pensée européenne, dans le temps et dans l’espace. Mais le choix des textes interroge. Certes, les auteurs préviennent que le lecteur risque d’être « déçu de l’absence de tel ou tel auteur de son goût ». Notre problème est plus essentiel : comment penser l’Europe sans la Bible, les pères de l’Église et les encycliques ? Proudhon ne disait-il avec justesse « qu’au fond de la politique nous trouvons toujours la théologie » ? [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest