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Patrick Eudeline : « Le rap a tout emporté »

On peut certes barguigner, trouver un talent certain – ou un certain talent – aux gens de De la Soul, à Public Enemy, à NTM ou Tupac, enfin, aux pionniers du genre… Non, quelque chose se brise. Les grands talents blacks ? Fini. Le rap a tout emporté. Le sampling est systématique dans le rap, contrairement au rock, à l’électro. C’est ce qui – à mon sens – l’a perdu. Ce n’est pas une pratique de musiciens ou d’artistes. Dans la réalité hip hop, le sampling, c’est faire du copier-coller : enregistrer quinze secondes du morceau d’un autre, répéter cet extrait en le collant bout à bout et prétendre que le résultat est une « chanson », euh... un morceau. Enfin… quelque chose.

Déclin du génie noir

Et après, on confie ce « son » à un type qui, ne sachant chanter, rappe. Je caricature ? Oui et non. On est loin de « What’s goin’ n » par Marvin Gaye ? Oui. Le rap n’est même plus une musique uniquement noire, il est devenu le son du monde. Des incultes qui braillent sur des boucles instrumentales désormais trouvées prémâchées dans leur ordi avec le logiciel Garage Band. Et on ne voit pas d’où pourrait « renaître » la grande musique noire. Robert Cray ? Winston Marsalis ? Ce sont les derniers noms qui viennent à l’esprit. Et ça date. [...]

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La critique littéraire deviendrait-elle illégale ?

Sarah Vajda, auteur de plusieurs biographies remarquées (Maurice Barrès, Romain Gary, Jean-Edern Hallier), n’a pas eu l’heur de s’ébahir devant la bio romancée de René Crevel par Patrice Trigano, L’Amour égorgé que publiait Maurice Nadeau en cette rentrée, comme en témoigne son article sur le site Boojum, un animal littéraire vif et souvent mordant. Jusque là, rien que le déroulé commun de la vie littéraire : des livres sortent, ils sont critiqués ou non à droite et à gauche, puis plus ou moins lus. Dans nos propres pages, en octobre dernier, Bernard Quiriny notait quant à lui au sujet du livre de Trigano : « cette reconstitution de l’époque et du milieu surréaliste vaut le coup d’œil, et passionnera les amateurs d’histoire littéraire », un avis modérément enthousiaste donc, mais loin de la déception de Vajda qui profite de son papier pour développer tout un art littéraire de la biographie au terme duquel L’Amour égorgé, qualifié de « biographie-meringue », sert de contre-exemple.

La critique vue comme diffamation

Mais la question n’est pas l’opinion plus ou moins bonne qu’on se fait de ce livre, mais de savoir s’il est encore permis d’exprimer librement ce genre d’opinion. En effet, quelle ne fut pas la surprise de Loïc Di Stefano, rédacteur en chef de Boojum, quand il reçut une mise en demeure de la part du célèbre avocat Emmanuel Pierrat, au nom de son client Patrice Trigano, le sommant, sous peine d’une amende de 3750 euros, de publier dans les trois jours un droit de réponse à la suite de la critique de son livre. « L’article de Sarah était assez méchant, admet Di Stefano, mais enfin, je pars du principe qu’à partir du moment où l’on publie un livre, on s’offre à la critique, sinon il faut réserver son livre à un cercle d’amis ! Quant à un droit de réponse : les commentaires sont ouverts, Trigano n’avait qu’à s’y exprimer ».[...]

The Mandalorian : notre critique

The Mandalorian a la saveur d’une madeleine de Proust. Cette série qui en est à sa deuxième saison, est d’un classicisme qui fait penser aux meilleurs Spielberg. The Mandalorian, c’est Indiana Jones dans l’espace, c’est-à-dire une science du dosage très maîtrisée entre voyages dépaysants, péripéties, humour de bon aloi, un peu de poésie et une bande originale efficace. L’argument est limpide : attendri par un bébé de la race curieuse de maître Yoda, un chasseur de prime également orphelin décide de le ramener aux siens.

Lire aussi : Crash : notre critique[...]

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Crash : notre critique

L’éditeur Carlotta est toujours dans les bons coups : le chef d’œuvre de Cronenberg se paye le luxe d’une splendide édition DVD comprenant foultitude de suppléments passionnants. Sorti en 1996, le film n’a rien perdu de sa force désespérée : adaptant le brûlot porno-apocalyptique de l’écrivain britannique James Ballard, Cronenberg réalise son film le plus maîtrisé, déploie une impressionnante mise en scène opératique qui puise autant chez Godard que chez Antonioni.

Lire aussi : No Man’s Land : notre critique

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La Cartouche : « Un discours agonistique, complaisant et schizophrène »

Quelles sont les caractéristiques principales du discours du rap ?

C’est un discours agonistique, complaisant et schizophrène. Agonistique, parce qu’il se pose toujours en opposition à un ennemi imaginaire ; complaisant avec un public pour lequel il exalte toujours les mêmes valeurs déjà perçues comme positives ; schizophrène, parce que les rappeurs adoptent spontanément un discours victimaire hors de la scène, alors même que leur musique se présente toujours comme agressive et conquérante. En outre, de plus en plus, leurs paroles semblent se construire au gré du pur hasard des rencontres phonétiques, sans même de considération pour le sens. Ils font des fautes grossières de grammaire élémentaire, au point d’écrire dans une langue qui leur est propre, du moins, pour la majorité. C’est un dévoiement du langage.

Aucun rappeur ne trouve grâce à vos yeux ?

Si, j’ai beaucoup aimé Booba à ses débuts, j’ai pu apprécier IAM et Akhenaton, et, seulement pour la technique d’écriture, on peut du moins reconnaître à Nekfeu d’avoir rehaussé le niveau, ou encore Lino. [...]

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Gangs of London : notre critique

Depuis 20 ans, Finn Wallace est le chef le plus puissant du crime organisé. Lorsqu’il est assassiné, son fils Sean Wallace est tout désigné pour prendre la relève. Porté par sa destinée, Sean découvre les rouages internes de la plus grande organisation criminelle de Londres. Dès l’ouverture, Gareth Evans (The Raid) donne le ton. Un homme en feu tombe du toit d’un building éclairant Londres endormi. De la ville, on ne verra que les bas-fonds, ses arrière-cuisines, là où tout se passe à l’abri des regards, l’élection d’un maire comme les milliards de livres qui transitent par bateau ou avion.

Lire aussi : No Man’s Land : notre critique[...]

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No Man’s Land : notre critique

2014 : la vie rangée d’Antoine bascule le jour où il croit reconnaître sa sœur, qu’il pensait morte, sur une vidéo de combattantes kurdes en Syrie. En partant à sa recherche, il rejoint cette unité de femmes et va voyager avec elles à travers le territoire syrien pour tenter de découvrir la vérité... Les guerrières kurdes fascinent le cinéma français, et jusque-là, c’était plutôt à leur désavantage. Avec l’affreux Les Filles du soleil (2018) et le grotesque Sœurs d’armes (2019) de Caroline Fourest, il y a des hommages qu’on ne souhaiterait à personne, même à son pire ennemi.

Lire aussi : Mulan : notre critique[...]

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Dian Hanson : Du mythe, du muscle et des courbes

Dian Hanson a longtemps œuvré pour la presse masculine et conçu une collection d’ouvrages évoquant le versant « cool » de « l’americana sexualis », la libido américaine. Elle souligne le rôle essentiel qu’ont pu jouer les femmes artistes dès le début des pulps (ces petits fascicules populaires aux couvertures aguichantes) dans les années vingt, jusqu’aux célèbres Rowena Morril et Julie Bell, toujours très actives, lesquelles, à l’instar de leurs collègues masculins comme Frank Frazetta ou Boris Vallejo, ont toujours su faire primer l’imaginaire sur l’idéologie. Ce monde de guerriers et de fières amazones affrontant des monstres surgis de l’enfer peut faire sourire. Pourtant, en découvrant cette bible de l’art pop fantastico-érotique, on comprend vite qu’à rebours des préjugés de l’époque, un féminisme ni puritain ni infecté de misandrie est possible et que certains dessins médiévaux fantastiques valent bien la plupart des installations promues par la DRAC.

Aujourd’hui le puritanisme ne vient-il pas essentiellement du camp progressiste ?

Je suis issue d’une génération antérieure. Il est vrai qu’il existe aux États-Unis des inégalités entre les sexes et que depuis le début de l’humanité, l’homme a représenté le sexe le plus fort. Les femmes doivent savoir réagir lors de situations ou des hommes essaient de profiter d’elles. Pour autant, le discours victimaire n’est pas sain. Quand un homme nu sous son peignoir dans sa chambre d’hôtel montre son sexe à une femme, la meilleure option reste de regarder son pénis et d’en rire. Dans tous les cas, on ne devrait pas censurer les grandes œuvres d’art. Robert Crumb a été attaqué sur internet par des femmes qui pensaient que ses dessins reflétaient son comportement, alors qu’il est très timide. [...]

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