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Emmanuel Mouret : « Il y a un drame d’être civilisé »

Quelles sont ces choses que vous n’aviez pas encore dites et qui vous ont poussé, après Mademoiselle de Joncquières, à revenir à un scénario original contemporain ?

Je n’ai pas l’impression d’avoir des choses à dire et ailleurs je n’ai jamais fait un film en prétendant avoir des choses à dire. Si certains cinéastes parlent de « sujet » ou de « thème » à propos de leurs films, ce n’est pas mon cas. Je pars de situations qui m’intéressent et j’essaye de les dérouler et de les assembler. Mon cinéma est très intuitif et ce, dès l’écriture. Je n’ai pas une idée précise que je déroule d’un seul trait comme si justement je tenais particulièrement à dire quelque chose. Au contraire.

Vous appartenez en effet à cette catégorie rare de cinéastes qui écrivent leurs films à partir de rien. Comment procédez-vous ?

On m’avait demandé une fois s’il y avait une part d’autobiographique dans mes films et j’avais répondu que c’était une sorte d’autobiographie de mes rêveries. C’est en effet dans mes rêveries que tout commence. Il y a une phrase de Jean Dubuffet qui illustre merveilleusement la chose : « C’est dans l’ennui et l’isolement qu’on crée son propre théâtre de fête et d’enchantement ». Voilà comment naissent mes projets. J’entends beaucoup de cinéastes qui expliquent vouloir parler du monde et de la société, pour ma part si on s’inspire du monde, j’ai plutôt l’impression que le cinéma peut fabriquer le monde. Bien sûr, on s’inspire de ce qu’on vit et beaucoup de ce qu’on voit, mais le cinéma est aussi là pour inspirer. Beaucoup de choses de ma vie m’ont d’ailleurs été inspirées par le cinéma. [...]

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Bruno Fulgini : « Landru venge les poilus trompés alors qu’ils étaient au front »

Pourquoi revenir sur le cas Landru aujourd’hui ?

Je voulais approfondir l’affaire en lui consacrant un livre entier. Landru est un inconnu célèbre : il est l’un des rares criminels à figurer au Petit Larousse, mais que sait-on de sa vie, de ses victimes, de son mode opératoire, des réactions qu’il a suscitées ? Il fallait rouvrir le dossier tout entier.

Vous le faites sous forme d’un « romanquête » raconté par Jean Belin, le policier qui l’a confondu…

Je voulais enquêter, je suis donc entré dans la peau de Belin, alors jeune inspecteur des Brigades du Tigre. Il a l’intuition qu’un même homme est à l’origine de deux disparitions de femmes et il suit cette piste, malgré sa hiérarchie qui se moque de lui : en 1919, le concept de « tueur en série » n’existe pas et on a tendance à sourire au sujet des disparitions de femmes, qu’on suppose motivées par des escapades amoureuses. Et puis, je voulais évoquer Landru avant son procès : l’inventeur d’un vélo à moteur (ce qui fait de lui un précurseur des « mobilités douces »), l’escroc récidiviste, le séducteur… [...]

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Le générateur de films
Etabli en 1930, le Code Hays a gouverné le cinéma américain jusqu’en 1966, réglementant ce qu’on pouvait ou pas montrer à l’écran. L’aventurier Howard Hugues en fit d’ailleurs les frais après avoir montré de manière trop explicite l’affriolant décolleté de la débutante Jane Russe dans son western Le Banni. Alors que le film devait sortir en 1941, Hugues ne put le produire à l’affiche des cinémas qu’en 1943 de manière limitée, la Production Code Administration dirigée par Joseph Breen ne goûtant que peu les provocations du pionnier de l’aviation et célèbre séducteur. Rigoureux, parfois jusqu’à l’excès, le Code Hays peut être lu comme l’antithèse de ce qu’un film doit être aujourd’hui. O empora, o mores ! S’il convenait avant-guerre de ne moquer aucun culte et d’éviter absolument les plus petites allusions sexuelles, c’est peut-être précisément le point de vue inverse qu’il faudra adopter demain – au moins pour le christianisme et les sexualités de marge -. [...]
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Faux procès pour Mignonnes
Une nouvelle polémique arrive des Etats-Unis. Encore une histoire de Cancel Culture comme on dit. Mais cette fois-ci elle concerne une œuvre française : Mignonnes, primée aux festivals de Berlin et de Sundance. Sortie le 19 août dans les salles françaises dans un relatif anonymat, le premier film de la réalisatrice Maimouna Doucouré reçut néanmoins un accueil positif de la critique et des spectateurs, si l’on se réfère aux notations du public sur le site Allociné. Pour le reste du monde, c’est Netflix qui s’occupe de la distribution du long-métrage rebaptisé Cuties et c’est au moment de la promotion du film par le géant du streaming que les premières polémiques ont commencé de retentir. [...]
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Pierre Robin : Vacances à Berlin-Est, j’oublie tout (1980)

KRAFTWERK, BOWIE, GUERRE FROIDE

Il y avait un air (glacé) du temps : une certaine new wave fantasmait sur l’esthétique grise et froide, les systèmes totalitaires présents et passés. Krafwerk avec son album The Man Machine (1978) avait frappé les esprits, via son hymne aux robots chanté en russe et l’esthétique constructiviste de la pochette. Et puis Berlin et son mur, c’était aussi une séquence excitante de Bowie, celle de « Heroes » (1977). Sans oublier tous ces films d’espionnage. L’anticommunisme ? Nous détestions surtout les communistes français, je crois. Ça commençait à bouger en Pologne en cet automne 80, mais on ne croyait pas encore à un miracle géopolitique pouvant inverser le sens de l’Histoire… [...]

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Racisme à Hollywood
Aux indignations racialistes du réalisateur Spike Lee comptant le nombre de noirs sélectionnés depuis 2016 – « #OscarsSoWhite… Again, nous ne pouvons pas soutenir ça » – se sont succédé les déclarations publiques, étonnantes de racisme décomplexé, du réalisateur Jordan Peele, oscarisé pour son dernier film Get Out (2019) : « Je ne me vois pas choisir un mec blanc comme chef de file dans mon film » et d’Ava Du Vernay, réalisatrice de Selma (2014) : « Nous – les producteurs noirs dotés d’un pouvoir de recrutement – avons le droit de ne pas embaucher ceux qui nous diminuent ». [...]
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Sur la route de Compostelle : notre critique
Sur la route de Compostelle est un beau documentaire, réalisé par deux Néo-Zélandais ayant suivi pendant quarante-deux jours six pèlerins réalisant le « Camino de Santiago », la portion historique du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Qu’il s’agisse d’un deuil, d’une maladie ou simplement par goût du dépassement de soi, ces derniers ont tous des raisons différentes d’entreprendre ce long périple à pied de 800 km.
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La Daronne : notre critique
Patience Portefeux travaille comme interprète pour la brigade des stups. Un jour, elle protège un dealeur dont la mère s’occupe de la sienne en EPHAD et, de fil en aiguille, devient une des plus grandes trafiquantes de drogue de la capitale. On aurait aimé apprécier La Daronne, d’autant que le long-métrage excelle par éclairs, quand il ose l’insouciance, servi par l’humour pince-sans-rire d’Isabelle Huppert. Mais il hésite trop entre comédie, polar et drame familial alors que la première option était la seule qui lui aurait convenu. [...]
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