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Enquête : éolien, la face sombre des pales

Comment cela se passe-t-il quand des promoteurs veulent installer un parc éolien ? Fabien Bouglé dans son livre-enquête Éoliennes : la face noire de la transition écologique révèle les secrets du processus d’implantation. Les principaux syndicats de l’éolien en France, c’est-à-dire le SER (Syndicat des énergies renouvelables) et FEE (France Énergie Éolienne), ont mis à disposition des promoteurs un véritable « guide » destiné à faciliter l’implantation des parcs : « Les Epl [entreprises publiques locales] et l’éolien : modalités d’intervention des collectivités territoriales ». Selon ce guide, après une étude de « pré-faisabilité », vient l’étape de « la maîtrise foncière », qui « doit être assurée par la signature de promesses de baux avec les différents propriétaires privés ou publics de la zone d’étude concernée ».

En pratique, les promoteurs démarchent d’abord maires et élus locaux, afin de s’assurer un avis favorable en amont de la chaîne de délibération. Quand ils souscrivent un bail de 30 ans pouvant leur rapporter jusqu’à 100 000 euros par an, ou quand ils agissent comme ce « maire et agriculteur du Pas-de-Calais qui a perçu plus de 400 000 euros de loyer éolien d’une filiale d’Engie et qui a été condamné le 3 juin [2019] à 30 000 euros d’amende par la cour d’appel de Douai », selon la déposition de Fabien Bouglé devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale le 11 juillet 2019, les élus se montrent évidemment favorables au projet. 

De ce contexte idéal pour blanchir de l’argent tout en bénéficiant d’avantages fiscaux et de subventions européennes, la Cosa Nostra s’est vite emparée

Avec la signature du bail, on leur fait généralement signer une clause les engageant à s’abstenir de tout recours ultérieur. Les maires et les élus ont ainsi le droit de faire installer des éoliennes dans leur jardin et d’en tirer profit ; en revanche ils doivent s’abstenir de toute intervention, même passive, dans le processus de décision, sans quoi leurs actes relèveraient de la « prise illégale d’intérêts » et de « recel de prise illégale d’intérêts ». Ce qui est donc trop souvent le cas. [...]

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Enquête : masculin ou féminin, le genre des meurtres

En 2020, il y a eu au total 863 homicides enregistrés. 35% des victimes étaient des femmes et 16% des tueurs étaient des femmes. Donc le tueur français typique est à 84% un homme. Et la victime typique est un homme, à 65%. Si nous voulons l’égalité entre les sexes, il faut que les femmes tuent plus, et si possible d’autres femmes. Ou alors que les hommes tuent moins d’autres hommes.

Si l’on regarde plus en détail, il faut commencer par le meurtre des femmes par leur conjoint. Les associations ont appelé cela le féminicide. Il y en a eu 106 en 2020 et le ministre de la Justice a salué leur diminution par rapport à 2019, où plus de 146 meurtres avaient été enregistrés. C’est près d’un tiers en moins, bravo. Sur ces 106, 90 femmes et 16 hommes ont été tués. Oui, le féminicide peut aussi concerner des victimes hommes. Sauf que ceux-là, tout le monde s’en fout.

Sans l’infanticide prénatal, les femmes tuent surtout des filles et elles tuent autant leurs enfants que les hommes tuent leur compagne

Curieusement, vous ne trouverez nulle part qu’une de ces femmes a été tuée par une autre femme, sa compagne de l’époque. En 2019, elles ont été trois à avoir été tuées par leur compagne féminine. Ah tiens ? Au Canada, une étude de 2018 a démontré que les couples homosexuels sont 2,5 fois plus violents et les couples bisexuels 4 fois plus violents que les couples hétérosexuels. Ce n’est pas une raison pour ne pas faire tout un plat de la seule violence hétéro. [...

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Enquête : dix grands patrons se coalisent pour l’immigration

Vous savez que l’immigration de masse a été lancée dans les années 70 en France par des PDG qui avaient besoin de faire pression à la baisse sur les salaires. Ils recommencent. Le Journal du dimanche du 19 juin a publié une tribune étonnante. Les présidents de dix grandes sociétés ont lancé un appel pour « faire bouger les lignes » et se sont engagés pour accompagner l’intégration des 50 000 personnes qui se réfugient tous les ans en France. Revue de troupes.

Sébastien Bazin est un gestionnaire de fonds d’investissement. Sur le tard, il s’est piqué de devenir PDG d’une vraie société, Accor. Ce groupe international de l’hôtellerie a besoin de femmes de ménages, de serveurs et autres métiers de l’accueil. Les grèves des personnels hôteliers des dernières années tirent les salaires vers le haut. Il est temps de faire entrer de nouveaux Albanais. Mais on les appellera « talents ». Accor appartient pour plus de 51% à des fonds chinois, qataris, saoudiens, anglais, américains, etc.

Alain Dehaze est belge. Il a passé sa vie dans de très grosses sociétés. M. Dehaze est le patron du géant de l’interim Adecco. Son problème est de fournir des ouvriers des travaux publics et autres manœuvres. Déracinons donc quelques Soudanais à bas coût. Adecco est un groupe suisse.

Claudio Colzani a commencé sa carrière chez Unilever, le géant de la chimie et des détergents. Il est désormais à la tête de Barilla. Pour produire des pâtes, il faut peut-être de grands savants. Dans les usines il faut surtout des ouvriers en vêtements de plastique. Les Kazakhs seront parfaits. Barilla est une entreprise italienne. (...)

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Enquête : le diocèse de Dijon sans-le-sou

Monseigneur Roland Minnerath est l’archevêque de Dijon. Il a décidé de virer la Fraternité Saint-Pierre de son diocèse. Face à la fronde, il s’est fendu le 17 juin d’un communiqué, dans lequel il ment effrontément. Il invoque un cahier des charges qui n’a jamais existé. Il s’étonne de la présence de deux prêtres au lieu d’un, alors qu’il les a tous rencontrés et acceptés par écrit. Il s’offusque du refus de la Fraternité de concélébrer les messes, quand il sait que c’est l’une de ses marques de fabrique, et que le code de droit canonique leur en laisse le droit. Bref, il faut prier pour lui. Mais pas que. Il faut aussi prier pour son diocèse, qui s’enrichit pendant qu’il agonise.

Car l’association diocésaine se meurt, littéralement. L’âge moyen des donateurs ne cesse de s’élever. En 2021, il atteint désormais 76 ans. Leur nombre décroît. Il est passé de 14 200 personnes en 2013 à 12 916 en 2015, soit une baisse de 10%. Et ainsi de suite. En avril 2021, l’économe relevait qu’il avait encore baissé de 3,4% par rapport à 2020, sans en donner le nombre. On peut donc tabler sur une diminution du nombre de donateurs de 20 à 30% depuis 2013. Or, le diocèse s’étend sur l’équivalent de la région Bourgogne, dont la population n’a pas baissé depuis 2010. Les donateurs sont un instrument de mesure des conversions. Avec une telle baisse, l’archevêque, successeur des apôtres, nommé depuis 2004, a lourdement échoué. Cela n’a pas l’air de l’émouvoir. À la place, il préfère gérer la décroissance. C’est sans histoire et on peut dormir sur ses deux oreilles. [...]

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Enquête : combien a coûté la loi bioéthique ?

Les parlementaires sont servis à domicile par des lobbyistes particuliers. Pour les connaître, il suffit de consulter la liste des auditions. En haut de la pile se trouve l’association Mam’ensolo. Elle a été fondée par des femmes privées d’hommes trop longtemps. Jamais à court d’incohérence, l’association se vante de ne toucher aucune subvention. Techniquement parlant, c’est vrai. Il faut tout de même ajouter que trois des quatre porte-paroles travaillent pour l’État.

Lire aussi : Enquête : une campagne anti-discrimination par un publicitaire qui discrimine

Anne-Sophie Duperray est directrice-adjointe en charge des prestations à la Caisse des allocations familiales de Paris. Dans les 120 000 € par an et pas le genre à avoir besoin de client. Isabelle Laurans est enseignante au lycée des métiers du bois Léonard de Vinci à Paris. Comptez dans les 40 000 € par an et de grosses cadences là aussi. Marie-Christine Nozain est carrément magistrate administrative. C’est pratique pour tartiner des sophismes juridiques. Son traitement est estimé à 74 000 €. La quatrième se nomme Laure Narce. Elle est architecte. Ah. Enfin. Du privé. Enfin presque. Elle est associée au sein du cabinet Emmanuel Colboc & Associés. Hôpitaux, écoles, équipements et logements publics constituent la majeure partie des commandes. En d’autres termes, c’est l’État qui paye. En moyenne, un architecte associé est rémunéré 80 000 € par an. Donc, pour résumer, Mam’ensolo ne perçoit pas d’aides directes, mais elle est animée par des femmes intelligentes dont les revenus proviennent du public, à hauteur de 314 000 € annuels. [...]

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Racisme, sexisme, violence et harcèlement : bienvenue à la mairie de Paris – Episode 2

Philippe Lasnier, « le monsieur gay de la mairie de Paris » à la manœuvre

Il, c’est Philippe Lasnier. « D’après son profil en ligne, c'est d’abord un conseiller de Delanoë qui fait partie du service numérique de la mairie de Paris, explique Alexandre, membre du bureau de l’association de défense des fonctionnaires. On nous a expliqué que quand quelqu'un accusait un élu, un fonctionnaire ou cadre qui appartenait au camp socialiste, une de ses missions consistait à ‘tailler’ une réputation au plaignant. Il semblerait que cet individu au rôle trouble a eu le dossier de Yanis entre les mains…». Celui que la revue ProChoix surnommait « le M. Gay de la mairie de Paris » est aussi connu sous le sobriquet de « Monsieur pack de lait » pour avoir envoyé par email une photo de son sexe en érection à côté d’une brique de lait à un jeune homme venu passer un entretien professionnel pour lui en montrer l’échelle. Soupçonné d’être derrière le fameux compte twitter anonyme et délateur « ParisPasRose », monsieur pack de lait inonde l’Inspection générale d’accusations contre Julien et défendant son « ami » Didier Conques. Une méthode qui avait déjà été mise à profit dans d’autres cadres que nous révélions dans un précédent article.

« Suite à la diffusion d’un tweet, de nombreuses personnes nous ont contactés au sujet de ce Monsieur pour se plaindre d’harcèlements en ligne ». L’enfer n’en finit plus d’être dévoilé au téléphone par cette association.« Selon des messages reçus en privé, il agissait sur twitter avec ‘sa petite bande de gauche’ qui se considère au sommet de la caste ». Immanquablement, certaines manies se dégagent : « Ils considèrent pouvoir mépriser les autres gays sans problème. Ils se pensent irréprochables parce que cachés derrière la défense de la cause gay. Ils savaient qu'ils ne pourraient pas être accusés ».

Au début de « l’affaire Conques et Yanis », beaucoup n’osent pas témoigner à découvert de ce qui se trame à la mairie du XXe. Malgré cette peur collective, un agent choisit de raconter à l’Inspection générale que Didier Conques est passé derrière lui dans le couloir pour mimer une sodomie puis qu’il l’a giflé sans raison. Conques l’a appris et l’a fait convoquer dans son bureau où il l’a menacé de poursuites pour avoir parlé. Aucune protection n’a été garantie à ce fonctionnaire, il a été jeté en pâture au tout puissant directeur général des services. Un autre homme officiant à la mairie raconte que bien avant l’arrivée de Yanis dans cette mairie, Didier Conques l’a agressé sexuellement « dans l’ascenseur », lui attrapant d’abord les fesses puis les testicules. Alors qu’il essaye de se défendre, Didier Conques lui assène : « Fais pas ta petite mijaurée ! ». Il faut savoir qu’au moment des faits, Didier Conques venait à peine de prendre ses fonctions, ce qui déjà donnait le ton pour les années à suivre. « Est-ce agréable de se faire tirer sur le pantalon au point que ça découvre la moitié des fesses ? Se faire palper les pectoraux accompagné d’un « ça va vous former les muscles ici ! », de sentir en plein travail une main entre les fesses ? Ça se passe à quelle époque et où ? » s’indigne à juste raison un ancien fonctionnaire de la mairie du 20ème.

Lire aussi : Racisme, sexisme, violence et harcèlement : bienvenue à la mairie de Paris – Episode 1

Mais les consignes de la mairie de Paris sont de ne pas parler. Gare à celle/celui qui se montrerait trop téméraire, du moins trop bavard ! On demande aux victimes ou aux potentiels témoins de se taire voire de contredire la version de Julien. Tout en haut de la pyramide, on veut protéger le DGS socialiste. Preuve de cette manigance dans une vidéo que ce dernier a filmé lors de sa première convocation à l’Inspection générale : « La Justice, c’est la Justice, nous c’est nous ! On n’aime pas les balances. Ne vous inquiétez pas, on vous fera passer en conseil de discipline, c'est à la demande de madame Hidalgo, c’est écrit là ! » selon les verbatims que nous avons pu consulter.

Le supérieur direct de Yanis, monsieur Sylvain Lebegue, témoigne contre Yanis et défend, plutôt maladroitement, Didier Conques en le décrivant comme un homme très tactile et aux blagues très grivoises, avec cette tendance à s’approcher très près des agents pour leur parler.

Un chef d’équipe qui défend le Directeur général des services au détriment de ses agents, rien de singulier. Mais cette « alliance » est plus que naturelle quand on sait que Didier Conques possède de sordides informations sur monsieur Lebegue qu’il ne manque pas d’utiliser comme pression. Toujours au téléphone avec un interlocuteur associatif, nous comprenons l’infernal attelage : « Selon des informations rapportées par plusieurs agents et les dires de Monsieur Conques lui-même, monsieur Sylvain Lebegue possède un logement de fonction à la mairie du XXe où il a été surpris au petit matin complètement ivre en slip maculé errant dans les couloirs avant de se réfugier dans les WC jouxtant son appartement. Toujours selon une source, monsieur Sylvain Lebegue s’était familièrement parlant « pris une cuite » et s’était déféqué dessus, avant de se réfugier derrière les hauts rideaux de la salle des mariages où trône la statue de Leon Gambetta. Conques va dire lorsqu'il sera auditionné en interne qu'il rappelait souvent à Lebegue cet épisode ». Drôle d’ambiance au 6 place Gambetta 75020 ! Mais ce n’est pas tout.

Des méthodes de barbouzes

Peu après l’arrivée de Yanis à la mairie du XXe, un certain Mohammed-Aresky Aknouche y est embauché, lui aussi par Didier Conques. Mohammed-Aresky Aknouche est un multi-récidiviste notamment impliqué dans un viol commis en réunion sur une fille de 18 ans en 2009, soit l’année de son recrutement. Cela n’empêche pas la mairie de Paris de lui offrir rapidement un appartement de fonction et pour commencer un poste à l’État-civil, ce qui est contraire à la loi.

« Sylvain Lebegue possède un logement de fonction à la mairie du XXe où il a été surpris au petit matin complètement ivre en slip maculé errant dans les couloirs avant de se réfugier dans les WC jouxtant son appartement. Il s’était déféqué dessus, avant de se réfugier derrière les hauts rideaux de la salle des mariages où trône la statue de Léon Gambetta »

Yanis se plaint plusieurs fois de Mohammed-Aresky Aknouche qu’il juge « homophobe et antisémite ». Selon un extrait de document que nous avons pu consulter, « Aknouche va mal le prendre, et Conques va le chauffer pour qu'il s'en prenne physiquement à Yanis. Un jour, Yanis a ainsi surpris Aknouche sortir du bureau de Conques lui disant ‘maintenant, vous savez à qui vous en prendre’ ». Yanis dépose des mains courantes contre Aknouche pour menaces de mort. Nous avons également eu accès à plusieurs enregistrements de ces menaces sur le répondeur téléphonique de Yanis. Lors de sa revue du personnel pour les vœux de nouvelle année, Didier Conques arrive à hauteur de Yanis : « Vous, je vous la souhaite longue et douloureuse… ». Deux heures plus tard, Mohammed-Aresky Aknouche tabasse Yanis, agression d’une violence inouïe sous les caméras de l’Hôtel de Ville central. Malgré la demande, la mairie ne transmettra jamais les images à l’avocat de Yanis. Pourquoi ? Yanis séjourne une semaine à l’hôpital. Il a plusieurs membres cassés et un traumatisme crânien. Il porte plainte dès sa sortie.

Pendant son absence, Didier Conques rédige une série de rapports l’incriminant. Et c'est à partir de là que Lasnier entre dans la boucle. Au départ, la mairie refuse de considérer ce tabassage « comme un accident de service ». Malgré la condamnation de Aknouche à un an de prison ferme et les huit mentions sur son casier judiciaire, la mairie de Paris continue d’accuser Yanis : « La mairie se présente aux audiences avec l’espoir de voir condamner Yanis, et dans le but de lui faire rembourser les salaires qu'il aurait perçus au titre d'accident de service » assure l’association.

« Conques s’est fendu de plusieurs rapports accablants sur mon compte pour me discréditer et me rendre responsable de l’agression qu’il appelle une ‘altercation’ : une façon de protéger l’autre et de m’empêcher d’être reconnu comme accidenté de travail ou d’obtenir la Protection fonctionnelle [une assistance juridique assurée prévue par l’administration afin de réparer les préjudices de l’agent, ndlr]». « Conques poussait le vice à dire que Mohamed A. m’avait agressé car je lui avais fait des avances ! » La Protection fonctionnelle est refusée à Yanis sauf que le tribunal administratif condamne la mairie de Paris à la lui accorder… Premier point pour Yanis ! Didier Conques ne voulait pas que le caractère professionnel soit imputé à l’agression dont a été victime Yanis. La Commission de réforme reconnaît à l’unanimité l’imputabilité au service… Deuxième point pour Yanis ! A la même période Mohamed-Aresky Aknouche est définitivement condamné par la justice, sa peine est assortie de l’interdiction d’approcher ou d’entrer en contact avec Yanis et de réparer l’intégralité du préjudice subit qui est estimé à plus de 150 000 euros.

Lire aussi : Enquête – Paris, la vie en rose

La mairie de Paris boucle rapidement leur enquête « faite-maison » contre Yanis pour l’envoyer au Parquet de Paris, accusant l’agent de catégorie C de « dénonciations calomnieuses », ce qui évidemment profite à Didier Conques. Anne Hidalgo paie généreusement les frais d’avocat de Didier Conques dans cette vaste affaire judiciaire encore en cours. Pourquoi la Maire de Paris pourtant informée des agissements de cet individu persiste à offrir les honoraires de Justice à Didier Conques au détriment de Yanis ? La mairie de Paris n’a pas fait valoir de créances auprès du tribunal contre Mohamed-Areski Aknouche en tant qu’auteur d’une agression, comme le fait d’usage un employeur ou la sécurité sociale. Il n’a pas non plus été visé par des sanctions disciplinaires. Au fil du temps, le dossier de défense de Yanis s’épaissit. Les témoignages affluent. Dans une attestation, quelqu’un écrit qu’à un retour d’arrêt maladie, Yanis subira encore les remarques de Conques : « Il n’est pas crevé celui-là ? Je vais le faire retourner en maladie ». Auditionné par la justice, Conques se met à pleurer, affirmant n’avoir jamais touché aucun agent. Il accuse Yanis d’être tantôt assoiffé d’une vengeance personnelle, tantôt à la tête d’un complot politique ou motivé par l’argent ! Quelle sera sa prochaine explication ?

Des comploteurs politiques

On ne sanctionne et n’abandonne visiblement jamais Didier Conques puisqu’il est finalement promu à la Direction municipale des espaces verts et de l’environnement en tant que « Chef de la mission sécurité et gestion de crise ». Lui devenu gestionnaire de crise, lui qui plus d’une fois aurait pu créer de sérieux remous dans les rangs de la majorité parisienne ! Mais heureusement, la mairie de Paris maîtrise soigneusement sa défense. Ou plutôt sa contre-attaque, puisqu’au moindre faux pas de l’un de ses soutiens, la machine municipale se met en marche pour détruire ses détracteurs. C’est ce qui arrive, semble-t-il, à Yanis, victime de harcèlement sexuel et moral de la part de Didier Conques selon ses dires et d’autres victimes présumées.

« On peut sérieusement s'interroger sur la probité de l’équipe dirigeante, l'intégrité de l'équipe socialiste de la Mairie de Paris. Quant au petit ‘lobby’ gay, il me semble qu'il commence à s'effriter ces derniers temps. La parole s’est libérée par le #MeTooGay et le tweet de l’association. Au sujet du dossier de Yanis, certains cadres proches de Hidalgo semblaient très agités car dans leur esprit, il était inadmissible qu’un petit agent de catégorie C ose accuser de harcèlement sexuel, d'agressions, et de harcèlement moral un haut fonctionnaire qui coche toutes les cases du ‘parfait socialiste’ : homosexuel revendiqué de gauche, militant pro ‘mariage pour tous’ sauf entre un noir et une blanche, soldat qui lutte contre les discriminations, anti-FN, etc. La panoplie du pacifiste ».

Lire aussi : Question d’hygiène : La peste aux portes de Paris ?

Des méthodes organisées, des défenses bien ficelées par un groupe de parfaits « pacifistes » bien connus de la mairie. La ville lumière s’entache de mœurs obscures. « On nous les a décrits comme ‘fourbes et ne reculant devant rien pour nuire’ », termine notre interlocuteur de l’association. Une ambiance de fin d’empire à la mairie de Paris, entre violence et décadence. Yanis n’est qu’une petite victime de ces comploteurs politiques qui s’en prennent à tous ceux qui auraient l’audace de les mettre en cause. Dans le XVe arrondissement, ils s’en sont pris à une jeune directrice de crèche qui dénonçait la maltraitance de la part de certaines employées. Partie en congé maternité, trois hauts cadres, tous ensuite promus par Anne Hidalgo, écrivent à sujet de la future jeune maman : « À son retour de congé maternité, on la défonce. Il faut la défoncer ». Tous ces échanges sont consultables sur le site de l’association SOSFonctionnaireVictime. Pourquoi tant de haine ? À croire que les bonnes âmes de la gauche sont décidément de véritables monstres. [...]

Racisme, sexisme, violence et harcèlement : bienvenue à la mairie de Paris – Episode 1

L’affaire du jeune Guillaume et de Maxime Cochard, conseiller municipal, a révélé l’ampleur et la perversité d’un vaste réseau « d’amis » de la mairie de Paris. Certains agresseurs semblent jouir d’une impunité et d’une bienveillance qui interrogent. « SosFonctionnaireVictime », une association qui comme son nom et son objet l’indiquent vient en aide aux fonctionnaires victimes de souffrance au travail, a recueilli nombre d’histoires relatant la descente aux enfers de fonctionnaires, hommes ou femmes, pour avoir désigné un supérieur hiérarchique ou un élu comme étant source de leurs tourments.

À propos de Guillaume Tran Tahnh, cet étudiant de 20 ans qui s’est suicidé le 9 février dernier après avoir accusé Maxime Cochard et son compagnon Victor Laby – tous deux militants PCF proches de Ian Brossat – de l'avoir abusé sexuellement en 2018, l’association, contactée par L’Incorrect, explique : « On trouve à travers cet exemple le schéma typique de ces dernières années. Une personne se signale comme victime, aussitôt l’auteur présumé fait savoir publiquement qu’il la poursuit pour « dénonciation calomnieuse ». On note un déséquilibre dans les moyens à dispositions des protagonistes. D’un côté, un jeune en rupture familiale, isolé, sans emploi en pleine période de confinement ; de l’autre un couple plutôt à l’aise financièrement qui publie les SMS de Guillaume dans Le Parisien laissant entendre que sa démarche serait vénale ou répondrait à un désir de vengeance. Le choix de la photo de l’article en question est en soi un parti pris puisqu’elle a été fournie par Maxime Cochard. Est-ce cette démonstration de force qui a conduit Guillaume au suicide ? C’est probable. Dans les dossiers qu’on traite, le « supérieur » bénéficie assez souvent de la prise en charge par la mairie de Paris des frais d’avocats pour poursuivre le plaignant démuni  ».

Mais il se pourrait que cette affaire – qui est encore en cours d’instruction judiciaire – ne soit que la pointe émergée de l’iceberg. D’autres révélations mettent en lumière des pratiques et des méthodes de harcèlement, de sexisme mais aussi de racisme courantes chez certains cadres de la mairie de Paris. La chape de plomb qui recouvrait ces habitudes commence à s’effriter au point de gêner dans les plus hautes sphères de l’Hôtel de Ville. Parmi les différentes affaires, un nom revient de façon récurrente, celui de Didier Conques.

Lire aussi : Racisme, sexisme, violence et harcèlement : bienvenue à la mairie de Paris – Episode 2

Qui est-il ? L’homme se définit comme un « Béarnais », et ne manque pas d’être folklorique. Ce haut fonctionnaire de 62 ans a gravi les échelons de la Poste avant d’intégrer la mairie de Paris. Une ascension non dénuée d’éclaboussures : en effet, ces dix dernières années, son nom apparaît défavorablement dans diverses polémiques. Proche de la maire du XXe arrondissement Frédérique Calandra, et protégé d’Anne Hidalgo, il a semblé jusqu’à maintenant intouchable, comme s’il bénéficiait d’une protection particulière.

Revenons en arrière : pourtant bien installé depuis 2008 à la mairie du XXe en qualité de Directeur général des services, Didier Conques a été démis de ses fonctions à l’issue d’un ultime scandale en octobre 2018. Depuis son arrivée, son comportement avait été mis en cause dans trois enquêtes internes dirigée par l’Inspection générale des services. Pourquoi l’Inspection de la Ville de Paris, pourtant informée, n’a pas mis un terme plus tôt au management qu’orchestre monsieur Conques « par la terreur et le racisme » selon le Comité justice et liberté pour tous (CJL) ? Candidate de la France insoumise dans le XXe arrondissement aux dernières municipales, Danielle Simonnet avait relayé au Conseil de Paris « plusieurs échos d’agents se plaignant de l’autoritarisme du DGS de la mairie, certains songeant même à entamer des démarches devant les tribunaux pour discrimination ». Mais qu’a donc bien pu commettre Didier Conques ?

Le racisme en commun

Ils sont légions les employés de cette mairie de l’Est parisien et les délégués syndicaux qui rapportent les propos surréalistes tenus par le soutien et proche d’Anne Hidalgo. Cet homme fièrement socialiste cacherait-il un grand raciste dans l’âme ? C’est ce que laisse penser un ensemble de témoignages répandus à travers les médias : ainsi, Metronews titrait-il : « À la mairie du XXe, les agents priés de ne plus "parler arabe"» ; dans Le Parisien, on découvre que lors du mariage entre une femme blanche et un homme noir, Didier Conques se serait fendu d’un : « C’est contre-nature ». Dans 20Minutes, à propos de Roms recueillis à la mairie après un incendie : « Ils sentent fort ces gens-là », avant d’ordonner aux employés de « surveiller qu’ils ne volent rien ». Un employé est noir ? « Il a estimé qu’Abdou avait le profil d’un videur. Parce qu’il était noir et costaud ». Lorsque le CJL dévoile son enquête, Didier Conques s’indigne d’être « comparé au sénateur RN Stéphane Ravier », pourtant jamais condamné pour racisme. Le Directeur général des « sévices », comme le surnomment en son absence certains agents, porte plainte contre le CJL pour « atteinte à son honneur ».

Harcèlement et drôles de mœurs

En 2018, Sabine Vorin, une femme de ménage originaire d’Afrique et des Antilles, est retrouvée morte dans une bibliothèque de l’arrondissement. Elle avait été mutée ici, quittant son poste et sa « famille » de collègues de la mairie du XXe où elle aurait été victime, selon plusieurs associations et syndicats, de « remarques racistes, sexistes et grossophobes, proférées par le directeur général des services », autrement dit Didier Conques. Danielle Simonnet avait alors lancé un appel à témoigner pour briser l’omerta : d’après certains employés dont son chef direct, monsieur Conques l’aurait surnommée « la grosse noire qui pue ». Sabine Vorin racontait elle-même subir les remarques sur son poids, sa couleur de peau de la part de l’ancien DGS chaque fois qu’elle se rendait à nouveau dans la mairie. Lors des funérailles de madame Vorin, Didier Conques était présent, présence qualifiée de « honteuse » par les collègues et le chef de la défunte.

« Quand Didier Conques, DGS du XXe me demandait au sein de la mairie si sous ma robe je portais « des bas ou des collants », Calandra [la maire du XXe, Ndlr] n’a pas réagi comme il se devait. Une fois de plus elle montre que la lutte contre toutes les violences contre les femmes ne l’intéresse pas. »

Côté Hôtel de Ville, aucune réaction. Pourtant, c’est exactement à cette même période qu’une intervenante extérieure à la mairie de Paris, Sophia Hocini, décide d’accuser publiquement l’ancien DGS depuis son compte Twitter en ces termes : « Quand Didier Conques, DGS du XXe me demandait au sein de la mairie si sous ma robe je portais 'des bas ou des collants', Calandra [la maire du XXe, ndlr] n’a pas réagi comme il se devait. Une fois de plus elle montre que la lutte contre toutes les violences contre les femmes ne l’intéresse pas. « Shame ! ». Mais avant elle, Didier Conques a déjà attaqué d’autres cibles : « J’ai en effet eu droit à la carte Premium de la souffrance au travail, la totale sans avoir rien commandé ! » déclare Yanis [le prénom a été modifié], victime supposée de Conques. Que s’est-il donc passé ?

En 2009, Yanis est recruté par la mairie du XXe arrondissement pour devenir agent de logistique générale catégorie C, c’est-à-dire un petit fonctionnaire au bas de l’échelle. Très vite, Didier Conques semble s’intéresser de trop près à lui. Ces propos nous sont encore rapportés par l’association SosFonctionnaireVictime : si M. Conques refuse de serrer la main à la plupart des agents, il ne rechigne cependant pas à « caresser le bras, le dos, palper le haut du buste et à se montrer très tactile » avec Yanis. Si bien que l’employé fraîchement embauché décide de quitter la mairie du XXe pour se soustraire à ses gestes. Et c’est là le début des problèmes administratifs : Yanis, qui était pigiste dans différents médias en sus de son emploi de fonctionnaire, a des réflexes journalistiques : il enregistre quasi-systématiquement et secrètement les échanges qu’il peut avoir avec son DGS en tête-à-tête quand ce dernier le convoque. L’Incorrect a eu accès à certaines retranscriptions d’enregistrements : « Pourquoi vous voulez me quitter ? » entend-on Conques le supplier.

Dans une relation à sens unique, Didier répand la rumeur selon laquelle Yanis serait homosexuel après que sa compagne de l’époque a appelé à la mairie pour signaler l’arrêt maladie de Yanis. Malveillance ou jalousie ? Un soir alors que Yanis range le mobilier d’une salle de la mairie, il se produit ce qui suit : « J’achève de ranger les chaises sur un chariot (…) M. Conques essaie d’empoigner mes testicules en disant ‘votre pantalon tombe, il faut le remonter’ », tout en dirigeant sa main vers les parties intimes de l’agent qui excédé jette la chaise au sol. Selon la plainte dont a pris connaissance l’association chargée du dossier : « Conques a multiplié les gestes de ce type, lui a tiré avec force sur son pantalon au point d’en déchirer la poche arrière, il lui a glissé la main entre les fesses... Toujours par surprise ! ». D’autres témoignages viennent corroborer les dires de Yanis concernant les agressions de Conques. Damien [le prénom a été changé, Ndlr ], un collègue jusque-là resté discret raconte comment le DGS a mimé une sodomie sur lui alors qu’il poussait un charriot de matériel. Un autre jour, alors qu’ils sont seuls dans une pièce de cette vaste mairie, Didier Conques le gifle par deux fois. Mais toujours en l’absence de témoins, lequel des deux, le cadre ou le manutentionnaire, serait-on censé croire ?

La folle mafia d’Anne Hidalgo

Car Didier Conques peut compter sur une défense en béton. Un important dispositif mis est en place par la mairie. Yanis l’affirme : « Malgré la multiplication des alertes, les signalements de syndicats, des articles, Conques n'a jamais été sanctionné alors qu’en tant que DGS il a détruit la carrière de beaucoup d'agents en ayant recours à la calomnie et au mensonge ».

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Yanis dépose plainte contre Didier Conques pour harcèlement moral, sexuel, agressions sexuelles et incitation à la violence en mars 2012. Au Parquet de Paris, il précise ne pas vouloir être interrogé au commissariat du XXe, connaissant la proximité de la police avec la mairie. Des accusations graves qui se retournent contre lui. Toujours selon SosFonctionnaireVictime : « Anne Hidalgo aussitôt informée du dépôt de plainte est entrée dans la boucle : elle a ouvertement essayé de prendre de court l'enquête officielle par une pseudo enquête « faite maison » portant sur le comportement de Conques et surtout du plaignant. On nage en plein délire. L’inspection générale a auditionné une quarantaine de personnes dont une trentaine ne connaissait pas Yanis. Lui a été convoqué et y est allé en toute confiance. Sur place, on lui a demandé d'éteindre son portable et de poser ses affaires dans un coin de la pièce, comme s'il s'agissait de Mohammed Merah, d’un terroriste alors que c'est lui qui avait porté plainte ».

Une situation surréaliste qui perdure. Rien n’est épargné à la victime : « On est revenu longuement sur ses origines, sa religion et sa sexualité. Pendant quatre heures, il est resté enfermé et accablé, pressé de questions dans une pièce au septième étage d’une tour », toujours selon l’association. Une fois de plus, Danielle Simonnet interpelle Anne Hidalgo au Conseil de Paris qui laisse entendre que Yanis est un menteur malgré une plainte très circonstanciée.  

« Madame Hidalgo a demandé une enquête sur Yanis, sur ses activités journalistiques et a voulu le faire passer en conseil de discipline pour le révoquer. Ils se sont déchainés contre lui », poursuit Alexandre, membre de l’association. Ce que confirme l’intéressé : « Didier Conques et la mairie de Paris ont tenté de me faire passer pour un mythomane animé d'une soif de vengeance auprès du Parquet de Paris. Je relate des faits précis qu’il nie de son côté. Plus tard, la mairie de Paris, en découvrant l'existence de ces preuves sans en savoir exactement le contenu, va chercher à me faire passer en Conseil de discipline pour avoir... enregistré et filmé ! » Par trois fois, la mairie cherchera à faire traduire Yanis en Conseil de discipline et ce, avec l’aval d’Anne Hidalgo. Au début des évènements, un cadre l’avait mis en garde : « Fais très attention ! En ce moment, il parle de toi au cabinet, il monte un dossier ». Mais qui est cet « il » ? [...]

Enquête : l’Église en banqueroute ?

Les congrégations s’en sortent plutôt bien. La France dénombre quatre cents institutions religieuses et 269 monastères. L’ensemble contient 30 000 personnes, dont 4 100 moines et moniales et 26 000 religieux apostoliques, qui vivent en communauté mais sont insérés dans la société avec un métier. Ces congrégations sont parfois très anciennes et remontent pour certaines au XIe siècle. Mais elles vieillissent. Ne dépensant pas grand-chose, elles sont assises sur un magot accumulé avec le temps. Les banques privées se bâtent pour les gérer. Leurs revenus financiers servent à gérer leur extinction progressive, la retraite et les soins de leurs membres les plus âgés. Si besoin, elles peuvent compter sur la Fondation des monastères pour les conseiller sur la meilleure façon avec laquelle « la société-mère peut percevoir les dividendes de ses filiales ». Toutefois les congrégations les plus récentes, qui ne disposent pas encore d’une fortune suffisante, ont besoin de soutien. Pour cela la Fondation dispose d’un budget de 15 à 20 millions. Les monastères et institutions religieuses ne communiquent pas sur leurs moyens. Des sources bancaires ont mentionné à L’Incorrect des capitaux s’élevant à « plusieurs dizaines de millions d’euros » pour certains. De quoi faire vivre quelques dizaines de sœurs et entretenir un portefeuille de bâtiments qui fond à mesure que les besoins diminuent. 

Après les congrégations, place aux mouvements. L’Opus Dei est assez pauvre en France avec un budget de l’ordre de 600 000 € annuels, qui lui sert à gérer ses aumôneries. La communauté de l’Emmanuel dispose de plus gros moyens. Son budget 2020 s’est élevé à 16,16 millions d’euros, l’équivalent d’un gros diocèse. Grâce à un accord avec les évêques, l’Emmanuel tape dans la dîme pour près de 3,1 millions. Cela représente moins de 20 % de son budget. L’essentiel de ses revenus provient de dons. La Communauté Saint-Martin dispose d’un budget d’1,7 millions par an mais elle a monté un fonds de partage, Proclero, dont les actifs s’élevaient au 11 mai à 64,5 millions d’euros. Le président du fonds est un abbé qui vise 100 millions d’actifs sous gestion. La société de gestion prend 1 % par an et verse « une quote-part significative » à la communauté. Du côté des traditionalistes, la Fraternité Saint-Pierre, l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, les Missionnaires de la Miséricorde divine, la Fraternité Saint-Tomas Becket, l’Institut du Bon Pasteur et surtout la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X se débrouillent bien. Saint-Pie X dispose d’un budget d’une quinzaine de millions. Alors que 80 à 95 % de leurs revenus sont imprédictibles, tous parviennent à lever des emprunts bancaires qui s’élèvent parfois à plusieurs millions. [...]

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