Les trois dernières années auront vu des bouleversements dans la géopolitique sahélienne. D’abord, avec trois coups d’État au Mali, Burkina Faso et Niger, en lien avec un rejet de la présence française et encouragés par une subversion russe que notre pays n’a pas su anticiper. S’en est suivi l’annonce, le 28 janvier 2024, d’une sortie de ces trois pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui avait condamné les trois putschs et pris des sanctions en réaction. En substitution, ces trois pays ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES), nouvelle organisation sous-régionale. Ils ont également décidé de quitter le G5 Sahel, destiné à lutter contre le djihadisme et tenu à bout de bras par la France, ce qui a fait éclater cette organisation.
Lire aussi : Dissolution du G5 Sahel : nouvel échec pour la politique africaine d’Emmanuel Macron
Alors que le Sénégal voisin, que l’on croyait stable, est aussi en crise institutionnelle violente, que les rebellions touareg refont surface au Mali, que l’État islamique continue à gagner du terrain, que la solidarité régionale est en déliquescence, on peut se poser la question de la durabilité de cette nouvelle alliance, issue d’une solidarité révolutionnaire de circonstance.…