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Ferenc Almássy : « Le gouvernement hongrois est lassé de l’UE »

La commission LIBÉ du Parlement européen enquête actuellement en Hongrie. Que l'Union européenne reproche-t-elle à la politique du Premier ministre Viktor Orbán ?

Depuis le retour au pouvoir de Viktor Orbán en 2010, il y a régulièrement des tensions et des menaces de sanctions entre Budapest et Bruxelles. Une certaine gauche n’a jamais pu accepter que le Fidesz soit élu et réélu avec une majorité des deux tiers de l’Assemblée.

En l’espace d’une décennie, on a successivement reproché au gouvernement hongrois de mettre en œuvre une nouvelle Constitution (remplaçant celle de 1947 simplement amendée lors du changement de régime) ; de chercher à renouveler l’appareil judiciaire pour mettre à la retraite les juges qui avaient servi durant l’époque communiste ; de vouloir remettre en question « l’indépendance » du contrôle démocratique de la Banque centrale ; de défendre ses frontières face aux flux de migrants (alors que les Traités imposent à la Hongrie de protéger les frontières de l’espace Schengen) ; de donner de la place aux médias conservateurs ; de conserver des relations correctes avec la fédération de Russie (dans le même temps, le gouvernement hongrois offrait soins et vacances aux enfants ukrainiens et aux soldats ukrainiens blessés) ; de dénoncer l’influence des réseaux Soros en obligeant son université CEU à se conformer aux mêmes obligations que toutes les universités étrangères ; et enfin de s’accorder des pleins pouvoirs au début des événements covidiens, oubliant que bien d’autres gouvernements en ont fait autant. La dernière accusation porte sur une loi visant à interdire la propagande LGBT dans les écoles, décrite comme « loi contre les homosexuels » dans les médias occidentaux.

Lire aussi : Démographie : Viktor Orban mobilise le monde conservateur

En somme, la Hongrie serait devenue sous les mandatures de Viktor Orbán un régime connaissant une dérive autoritaire et réactionnaire, remettant en cause ce que l’on appelle l’État de droit. La grande majorité de la presse occidentale contribue depuis une décennie à créer cette image, en usant de méthodes qui font honte au journalisme : elle ne recherche qu’un sensationnalisme de caniveau et ne prend pas la peine de s’intéresser aux faits ou au contexte. Je n’ai pas de problèmes à concevoir que l’on soit en désaccord avec les politiques du gouvernement hongrois pour la renationalisation de l’économie, la défense des frontières ou la promotion du modèle familial traditionnel. J’avais passé un long moment avec le journaliste libéral Bernard Guetta – devenu eurodéputé LREM – qui a écrit un ouvrage certes peu favorable au gouvernement, mais qui avait au moins effectué une véritable enquête.

Les accusations ont abouti en septembre 2018 au vote du rapport Sargentini par le Parlement européen, qui a déclenché la procédure de l’article 7 du TUE. Ce rapport qui comptait environ 110 points d’accusation était un mélange de mensonges, de surinterprétations et de contradictions, avec quelques vérités. La perfection n’étant pas de ce monde, il y a bien évidemment des choses que l’on peut reprocher. Mais si la Hongrie mérite un tel traitement, que dire de la France ! Il y aurait aussi de quoi faire 50 « rapports Sargentini », entre le fonctionnement politisé du CSA pour réguler les médias, les modes de scrutin qui limitent la représentativité des assemblées d’élus ou encore les violences policières commises à l’encontre des Gilets jaunes. [...]

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Madagascar : un Français injustement accusé d’une tentative de coup d’État

Que s’est-il réellement passé cet été à Madagascar, au point d’agiter la presse internationale pendant plusieurs jours ? Entre fin juillet et début août, avec l’appui des services secrets américains, le gouvernement du président Andry Rajoelina aurait déjoué « un plan d'élimination et de neutralisation des diverses personnalités malgaches dont le chef de l'État ». Très rapidement, la police a procédé à l’arrestation d’une vingtaine de personnes parmi lesquelles deux Français aux profils de vrai-faux barbouzes que tout semble accuser.

Interpellé à l’aéroport international d’Ivato alors qu’il allait embarquer pour la France le 20 juillet dernier, Philippe François a rejoint la prison de Tsiafahy dans l’attente de sa première audience au tribunal. Ancien saint-cyrien au parcours militaire classique, il a fondé la société TsaraFirst avec l’aide de Paul (Maillot)?Rafanoharana, un conseiller du Premier ministre malgache. Pour le procureur général Berthine Razafiarivony qui a pris en charge le dossier, il ne fait aucun doute que ces deux Français sont les têtes pensantes d’un vaste complot visant à renverser le dirigeant malgache avec l’aide de mercenaires, un « groupe de quinze commandos, familiers d’actions militaires à visée de déstabilisation en Afrique, et encadrés?par des officiers supérieurs?malgaches », écrit le mensuel Jeune Afrique. [...]

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Père Jean Marcel Louis : « Sans l’aide des églises sœurs, Haïti ne se relèvera pas »
Après avoir vécu les tremblements de terre d’août dernier, comment vous sentez-vous ? Le 14 août, un séisme puissant a frappé aussi bien les Cayes où nous sommes que le Grand’Anse, mais aussi les Nippes, trois diocèses du sud du pays. Mais Les Cayes a été le diocèse le plus durement frappé. Il s’agit d’une catastrophe […]
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Armée égyptienne : le gratin cairote

C’était à Gizeh, le 24 décembre 2016, dans les faubourgs du Caire : le maréchal-président al-Sissi, assistant à l’inauguration d’une usine de produits chimiques expliquait que l’implication des forces armées égyptiennes dans l’économie nationale « variait entre 1,5 et 2 % ». Une affirmation rapide et impudente pour répondre aux nombreuses accusations contre le pouvoir économique de l’armée dans le pays, sujet récurrent. Naguib Sawiris, l’homme le plus riche d’Égypte, estime par exemple que l’ins - titution militaire contrôlerait 40 % de l’économie nationale, tandis que Transparency International et le Washington Post avancent le chiffre de 60 %. Les chiffres oscillent entre 5 et 40 % du PIB – ce qui n’a d’autre mérite que d’illustrer la grande opacité qui règne autour du rôle de l’armée égyptienne.

L’institution militaire est présente même là où on l’attend le moins, jusque dans les épiceries : les Égyptiens peuvent ainsi acheter des pâtes de la marque Queen, de l’huile d’olive de la marque Sina, de l’eau de la marque Safi, toutes aux mains de l’armée. Un pouvoir économique immense loin de s’arrêter aux fruits et légumes : ce sont aussi routes, hôpitaux, écoles, sociétés de nettoyage, hôtels de bord de mer qui sont passées aux mains des militaires dans les dernières décennies. Pourrait-il en être autrement alors qu’ils gouvernent le pays depuis 1952 ? [...]

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Triggernometry : l’anglospère sous tous les angles

« L’humilité est l’antichambre de toutes les perfections ». Ce mot de Marcel Aymé résume le principe de Triggernometry, le podcast qui casse la baraque en Angleterre. Francis Foster et Konstantin Kisin, en toute humilité, reçoivent les personnalités les plus susceptibles d’éclairer leur auditoire sur les sujets du moment, l’OMS, le populisme, les drogues, l’intelligence artificielle, l’impérialisme chinois, le post-modernisme, le progrès, la notion de privilège et toutes sortes de thèmes de société à mesure qu’ils surgissent dans l’actualité. Une heure d’interview pendant laquelle le temps de parole de l’invité n’est pas compté. Pas d’interruptions intempestives pour paraphraser ce qui vient d’être dit, ça n’est pas le genre de la maison. Les personnalités peuvent à loisir nuancer leur propos, dérouler leur pensée, revenir sur leur parcours.

Triggernometry est un jeu de mots – un peu alambiqué, convenons-en – entre trigonométrie (l’étude des angles : comprendre de tous les angles de vue, de toutes les opinions) et trigger-warning (expression issue des universités anglo-saxonnes, où un trigger-warning est une alerte qui prévient les étudiants sensibles lorsque des chefs-d’œuvre risquent de heurter leur « identité sexuelle ou raciale », ou les deux). C’est entendu, Francis Foster et Konstantin Kisin se tiennent à distance de l’utopie progressiste. Leur idée du podcast : « Des conversations honnêtes avec des gens fascinants ».

Lire aussi : GB News : au Royaume-Uni, l’écran plat prend du relief

Le décor du studio d’enregistrement, dans l’Est de Londres, est bien connu de leurs 300 000 aficionados (dont 260 000 abonnés à la chaîne Youtube, le nombre a plus que doublé en un an). Sur une affiche, les profils volontaristes des deux hôtes, tournés vers des lendemains qui chantent, surplombent une composition dans le plus pur style du réalisme socialiste. Un autre photo-montage figure Staline, main levée vers le slogan contemporain : « Cancel culture is a myth ». [...]

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Chine : le Grand Bond à gauche

À force de lire le présent au prisme de l’économie, les élites occidentales, enivrées de mondialisation, de libre-échangisme et d’uniformisation culturelle, ont oublié une évidence : la Chine est un État communiste. Ses dirigeants ont réussi là où Gorbatchev a échoué : maintenir les structures politiques héritées du marxisme-léninisme et libérer les énergies du monde économique et social afin d’enrichir une société appauvrie. Le rêve d’un communisme producteur de richesses, d’un socialisme libéral toujours maître de l’économie est devenu réalité. Ce rêve a un visage, celui de Xi Jinping.

La prise du pouvoir de Mao en 1949, rappelons-le, marque la fin du siècle de la honte (1840-1949) qui a vu l’empire du Milieu sombrer dans le chaos et l’humiliation d’être envahi par les Barbares (les Occidentaux) et par un vassal (les Japonais). Avec le Grand Timonier, la Chine retrouva puissance militaire et politique, prestige dans le monde ; une histoire que les jeunes générations connaissent par cœur.…

Le retour de Mao

Si Xi Xinping est, en occident, le visage de la République Populaire de Chine, son épouse, Peng Liyuan, est bien moins connue dans nos contrées. C’est pourtant une superstar dans son pays, qui a contribué largement à la popularité de son époux grâce à ses dons de chanteuse et son bagage militaire. Car Peng Liyuan est à la fois chanteuse de variété et général dans l’Armée de Libération Populaire de Chine. Qui n’a pas eu le plaisir de goûter, durant de longues heures de route à travers l’Empire du Milieu, aux vocalises lyriques de la première dame, imposées par un conducteur patriote, n’a pas encore pris la pleine mesure de ce qu’est la propagande chinoise.

Dans la Chine nouvelle qui se dessine sous le règne de Xi Xinping, nul doute que Peng Liyuan aura encore l’occasion, comme elle l’a fait durant deux décennies, d’apparaître au gala annuel du Nouvel an pour entonner des chants patriotiques en uniforme de général de l’ALP. Car un parfum de révolution culturelle flotte à nouveau sur la Chine depuis que Xi, fils d'un ancien compagnon de Mao Zedong, Xi Zhongxun, a été triomphalement reconduit à la tête de la République Populaire en 2017.

Avec la réhabilitation du maoïsme, on assisterait donc à une nouvelle transformation du pouvoir à Pékin et au retour à un autoritarisme idéologique beaucoup plus marqué

Le 19e Congrès du Parti Communiste Chinois décida, le 24 octobre de la même année, d’inscrire la pensée de Xi Jinping dans la charte du Parti communiste chinois au côté de la pensée de Mao Zedong et de la théorie de Deng Xiaoping. Depuis lors, les écoliers chinois, comme les détenus des camps de rééducation du Xinjiang, sont tenus d’apprendre par cœur les subtilités de la  « pensée de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère ».

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Liban : ma vie parmi les décombres

Le monde d’aujourd’hui est un mille-feuilles de catastrophes qui s’enchaînent. Elles nous giflent le cœur, nous happent la conscience et nous laissent souvent seuls, désemparés face à un quotidien qui devient de plus en plus pesant. Pourtant, on a souvent tendance à banaliser l’ampleur d’un événement tragique dès qu’un nouveau drame vient lui faire de l’ombre.

Il y avait peu de chance qu’une crise puisse voler la vedette au virus. C’est pourtant ce qu’a fait l’explosion apocalyptique survenue dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 à 18 h 07. « Beyroshima », surnommé ainsi à cause sa puissance destructrice, fut au cœur de l’actualité mondiale quelques semaines durant. Plus de 200 morts et près de 7 000 blessés, sans parler des dégâts matériels (la moitié de la capitale soufflée) qui ont achevé un pays qui tombait déjà en ruines faute à son gouvernement corrompu, il y avait bien matière à faire la Une. [...]

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