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Pays perdu : Le martyre du Kosovo

Depuis l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie en 1999 et sa mise sous tutelle par l’ONU le 10 juin de la même année en vertu de la résolution 1244, le Kosovo n’est jamais parvenu à trouver une situation politique apaisée. Sa déclaration d’indépendance, le 17 février 2008, avec Pristina comme capitale, est contestée par la Serbie et n’est reconnue ni par l’ONU, ni par l’Union européenne. Lors des législatives anticipées du 14 février, le parti réformiste d’Albin Kurti, ancien opposant à Slobodan Milosevic et fondateur du parti politique Autodétermination (Vetëvendosje) a remporté 48 % des voix.

Lire aussi : Kosovo, la résistance serbe

La victoire aux législatives d’Alban Kurti pourrait être l’occasion d’un rapprochement supplémentaire avec l’Albanie, le leader politique fondant sa popularité sur son combat contre la corruption des élites dirigeantes serbes et l’Albanie socialiste d’Enver Hoxha demeurant un modèle pour de nombreux militants de son mouvement souverainiste de gauche[...]

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Yves Rénier, l’ORTF et l’Afrique-du-Sud

Inoubliable « Commissaire Moulin » entre 1976 et 2008, Yves Rénier s’est éteint ce 24 avril, à l’âge de 78 ans. Acteur populaire, scénariste, il avait également prêté sa voix à plusieurs acteurs américains comme Burt Reynolds, Paul Hogan ou encore Tommy Lee Jones. En 1979, il accepte de rejoindre le casting prestigieux d’une série en six épisodes, baptisée « Pour tout l’or du Transvaal ». L’histoire semble anodine : celle d’un jeune Français qui se retrouve malgré lui au cœur du conflit entre Boers et Anglais. Mais derrière ce téléfilm se cache un véritable coup marketing mis en place par le régime d’apartheid, qui cherche alors à redorer son image internationale ternie après le massacre de Soweto. Au nez et à la barbe du comédien.

Mais derrière ce téléfilm se cache un véritable coup marketing mis en place par le régime d’apartheid, qui cherche alors à redorer son image internationale ternie après le massacre de Soweto. Au nez et à la barbe du comédien

À Pretoria, capitale de la République sud-africaine, nation mise au ban pour avoir institutionnalisé un régime de ségrégation raciale, il est un homme redouté de tous. Piet Meyer est un pur produit de l’Afrikanerdom. Il est né en 1909 alors que son pays n’était qu’un Dominion de l’empire britannique, au sein d’une famille de Boers qui ne digère pas la défaite contre les Anglais, un conflit qui a mis fin à l’indépendance des républiques du Transvaal et de l’État d’Orange Libre. Plume de talent, il est rapidement repéré et recruté par les milieux nationalistes afrikaners pour prendre en charge leur communication. Bourreau de travail, il intègre le puissant mouvement de l’Ossewa Brandwag en 1932, et confessera volontiers son admiration pour l’Allemagne, seul pays qui aidera les Afrikaners à tenter de se débarrasser des Anglais durant la Seconde guerre mondiale. Professeur d’université et journaliste, il va prendre de plus en plus d’ascendant au fur et à mesure des décennies qui se succèdent, jusqu’à obtenir le poste de Président du Broederbond en 1960. Une société secrète qui promeut les intérêts de la communauté afrikaner, élitiste, et qui donnera à l’Afrique-du-Sud tous ses présidents jusqu’à la fin de l’apartheid en 1994. C’est à Piet Meyer que ses compatriotes doivent l’apparition de la télévision dans leurs foyers. Jusqu’ici, le régime voyait d’un mauvais œil cette modernité occidentale avant que Meyer n’arriver à le convaincre des possibilités de propagande offertes par ce moyen de communication. La South-African Broacasting Television (SABC) devient dès lors incontournable, et Piet Meyer chef d’orchestre d’une partition de musique impeccablement jouée.

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Hold-up chinois dans la corne de l’Afrique

Au confluent de la Mer Rouge et de l’Océan indien, le micro-État djiboutien, indépendant depuis 1977, n’est plus le confetti d’empire qu’il fut autrefois. Même si la chaleur et la sécheresse y atteignent des records, des quantités d’eau ont coulé dans ses oueds depuis le temps où l’écrivain-voyageur Henri de Monfreid s’y livrait au commerce d’armes et de haschich. Encore plus lointaine l’époque où le poète aux semelles de vent séjournait au village de Tadjourah. Autrefois chasse gardée de la France, ce territoire aride et caillouteux d’une superficie inférieure à celle de la Bretagne ne possède quasiment aucune ressource naturelle excepté le sel du lac Assal – qui reste d’ailleurs insuffisamment exploité. En raison des conditions climatiques extrêmes, rien n’y pousse. Même le khat, plante psychotrope dont la consommation est très populaire, est importé d’Éthiopie ou du Yemen. Néanmoins, la position stratégique de Djibouti, au bord du détroit de Bab el-Mandeb, lui confère un certain nombre d’opportunités. C’est par le port de la capitale que transitent les marchandises destinées à l’Éthiopie, cette dernière ayant perdu tout accès à la mer après la sécession de l’Érythrée en 1993.

Si la France a conservé une part de son aura en maintenant la présence d’un contingent militaire de 1 500 hommes, elle a en revanche perdu la majeure partie de ses intérêts économiques

Très dépendant économiquement, le pays est désormais passé sous la tutelle presque exclusive de l’Empire du Milieu au point que les Émirats, en particulier Dubaï, ont vu leur influence dans cette zone s’amenuiser. Si la France a conservé une part de son aura en maintenant la présence d’un contingent militaire de 1 500 hommes, elle a en revanche perdu la majeure partie de ses intérêts économiques. En effet, la plupart des entreprises et des banques françaises ont quitté le pays. Seule exception, la BRED qui a racheté 51 % des parts de la Banque Centrale Indosuez-Mer Rouge (BCIMR).

 Il faut dire que les relations diplomatiques entre la France et Djibouti se sont quelque peu refroidies après l’enquête sur la mort suspecte du juge français Bernard Borrel en 1995. Malgré la condamnation de l’État français à payer 140 000 euros de dommages et intérêts à la famille du magistrat l’an dernier, de nombreux doutes persistent dans cette affaire. En particulier, le rôle joué à l’époque par l’autocrate local Ismaël Omar Guelleh, surnommé « IOG » par son peuple, reste mystérieux. Briguant un cinquième mandat, ce dernier est aux manettes depuis 1999 et contrôle chaque pan de l’économie locale.

Alors qu’elle se contentait de financer des travaux publics jusqu’à l’orée des années 2000, la Chine a depuis considérablement resserré son emprise sur l’ancienne Côte française des Somalis

Profitant du désengagement progressif de la France, les Chinois ont avancé, eux, leurs pions avec succès. Alors qu’elle se contentait de financer des travaux publics jusqu’à l’orée des années 2000, la Chine a depuis considérablement resserré son emprise sur l’ancienne Côte française des Somalis, notamment en finançant à hauteur de 3,4 milliards d’euros la rénovation de l’ancienne ligne de chemin de fer construite par les Français au début du XXe siècle et reliant Djibouti-ville à Addis-Abeba.

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Procès des bombardements de Bouaké : Le secret reste de mise

« Nous ne vous oublierons pas ». Ce fut la phrase prononcée par le président Chirac en 2005, pendant la cérémonie funéraire organisée en l’honneur des 9 militaires morts en Côte d’Ivoire suite à un bombardement. Pourtant, presque 20 ans plus tard, la France les a bel et bien oubliés, eux et leurs familles, et ce n’est pas le procès fantoche qui s’est tenu il y a quelques jours qui risque de changer la donne. Si le verdict a suivi la recommandation des avocats (perpétuité pour les pilotes des avions qui ont bombardé la base française), il ne s’applique qu’à des fantômes depuis longtemps disparus, exfiltrés dans des conditions obscures. Les deux principaux accusés, deux mercenaires d’origine biélorusse, n’ont ainsi jamais été retrouvés : ils se sont tout simplement évanouis dans la nature depuis 17 ans, et ce malgré les mandats d’arrêts internationaux. En cause, une enquête menée sans conviction, dont un rapport accablant des Nations Unies a évoqué les zones d’ombre. Plus que ça, la France aurait délibérément entravé l’enquête pour défendre le secret militaire. En réalité, avec ce procès par contumace dont les familles n’attendaient plus grand-chose, c’est la Françafrique qui refait surface, et avec elle toute une cohorte d’intrigants qui ont soigneusement effacé les traces de leur intrusion dans la politique intérieure de la Côte d’Ivoire.

Une forme de guerre

Retour sur les faits : fin 2002 en Côte d’Ivoire, ancien fief de l’opulence franco-africaine, l’élection de Laurent Gbagbo passe mal, alors que le concept d’ivoirité, remis au goût du jour par le nouveau président, exclut de nombreux groupes ethniques et réveille de vieilles tensions. Le Mouvement Patriotique de Guillaume Soro occupe bientôt tout le nord du pays avec l’appui de troupes venues du Liberia, et les multiples cessez-le-feu ne sont signés que pour être immédiatement trahis. Exactions, viols de masse et actes de barbarie sont ainsi perpétrés sur tout le pourtour de la région du Worodougou et dans la vallée du Bandama. Dans ce contexte délétère, la France décide d’intervenir, bien décidée à conserver ses intérêts dans le pays. [...]

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Racisme linguistique en Afrique du Sud ?

C’est « une déclaration de guerre » pour l’Alliance démocratique (DA). Le premier parti d’opposition au gouvernement sud-africain a décidé de lancer une pétition afin de préserver l’afrikaans, dont l’enseignement est de plus en plus réduit au profit de l’anglais. Il y a même urgence pour le député Léon Schreiber : l’université de Stellenbsoch, bastion de l’afrikanerdom où sont passés tous les grands ténors de l’apartheid, a pris de récentes dispositions afin d’interdire aux étudiants de première année de parler afrikaans dans leurs chambres, et même sur les bancs du campus. Cette décision est assumée par le recteur Wim de Villiers, qui affirme que cette langue peut stigmatiser, marginaliser voire exclure les étudiants noirs qui ne la parlent pas.

Cet idiome est parlé par huit millions de personnes en Afrique australe ; c’est un mélange de néerlandais, de français, d’allemand et de langages ethniques locaux. En 1875, un groupe d'enseignants et de pasteurs blancs fondent avec succès une association à Paarl avec pour objectif  d’imposer l’afrikaans comme langue officielle aux côtés de l’anglais. Lorsque les Afrikaners arrivent au pouvoir en 1948, l’afrikaans devient quasiment obligatoire et symbole du régime de ségrégation raciale, qui poussera les étudiants noirs à se révolter vingt-huit ans plus tard dans le township de Soweto. Depuis 1994, les Afrikaners ont initié un «  taalbeweging » (mouvement linguistique)  afin de s’assurer que leur langue soit toujours sur un pied d’égalité avec l’anglais devenu de plus en plus prépondérant au sein de la société civile. [...]

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Larry Elder : l’Agitateur

Comment Uncle Tom est-il reçu ?

Le public est enthousiaste. Uncle Tom est noté 8,8/10 sur Imdb, mieux que les 15 documentaires nominés pour les Oscars 2021. Côté finances, le film a coûté 500 000 dollars et en a rapporté six fois plus. Un hit ! Pourtant notre film a été écarté, rejeté, ignoré – je vous laisse le choix du verbe – par l’Académie des Oscars qui s’enorgueillit d’œuvrer à l’inclusivité raciale. Hollywood étant à gauche dans son écrasante majorité, le fait que je sois un Noir conservateur n’aide pas. Le film a été boudé par la presse professionnelle et généraliste. Variety, The Hollywood Reporter, le New York Times, le Los Angeles Times, le Washington Post: aucun de ces journaux n’en a parlé.

Les relations inter-raciales se sont dégradées sous la présidence Obama. Pourquoi ?

C’est sous George W. Bush que les relations entre les communautés étaient les plus apaisées. Après quoi la situation n’a cessé de se dégrader, notamment à partir de 2014. La mort de Michael Brown (Ferguson, Missouri) a suscité des émeutes alors même que le policier qui a tiré n’était pas en faute. À chaque nouvel incident, les violences se sont accrues. Obama, qui avait promis d’unir le pays, n’a fait que souffler sur les braises et aggraver les tensions raciales. Dans un sondage de juillet 2016, dernière année de son mandat, 63 % des personnes interrogées qualifient les relations interraciales de mauvaises. Obama a embrassé le mouvement Black Lives Mater et invité plus de soixante-dix fois à la Maison Blanche l’incendiaire Al Sharpton [Ndlr, militant des droits civiques, fondateur du National Action Network].

Lire aussi : Uncle Tom : Liste noire

Quels sont les principes du conservatisme noir ?

Dieu, la foi, le travail, l’amour de l’Amérique et des Américains. Les conservateurs ne tiennent pas les autres pour responsables d’actes qu’ils n’ont pas commis, ils s’opposent donc à l’idée de réparations qui consisterait à prendre de l’argent à ceux qui n’ont jamais possédé d’esclaves pour le verser à ceux qui n’ont jamais été esclaves. Les Noirs conservateurs ne se considèrent pas comme des victimes. Personne ne nie l’existence du racisme. La seule question qui vaille : le racisme aujourd’hui empêche-t-il quiconque, qui travaille dur et croit en lui, de réussir ?

L’électorat noir républicain a-t-il crû depuis 2008, année de l’élection d’Obama ?

Il est marginal mais les chiffres augmentent. En 2008, 4 % des Noirs ont voté pour le Parti républicain. Ils étaient 6 % en 2012, 8 % en 2016, 10 % en 2020. Leur principale motivation est économique. La pauvreté parmi les Noirs n’a fait qu’augmenter sous Obama. Je crois aussi que la boutade de Trump « Qu’avez-vous à perdre ? » a fait son effet. [Ndlr: en meeting de campagne en 2016, Donald Trump s’adresse aux Noirs: « Qu’avez-vous à perdre, essayez autre chose, essayez Trump. Vous êtes pauvres, vous n’avez pas de bonnes écoles, 58 % de vos jeunes sont au chômage, qu’avez-vous à perdre? »] Les Noirs peu qualifiés souffrent de la concurrence des immigrés clandestins; le discours de Trump sur l’immigration les a séduits. Le problème des écoles est essentiel pour la population noire urbaine. Trump a libéralisé la carte scolaire tandis que les Démocrates refusent de laisser le libre choix des écoles aux parents.

Les statistiques établissent un lien clair entre l’absence du père et la délinquance. 70 % des enfants noirs naissent dans des foyers sans père

Quels sont les principaux problèmes auxquels se confronte la communauté noire ?

Père absent. Père absent. Père absent. Les statistiques établissent un lien clair entre l’absence du père et la délinquance. 70 % des enfants noirs naissent dans des foyers sans père. En 1950, c’était 18 %. En 1965, le président Lyndon Johnson a lancé sa « guerre contre la pauvreté ». Depuis lors, le contribuable finance par milliards les programmes sociaux, et la pauvreté demeure. Du temps de l’esclavage, un enfant noir avait plus de chance de naître sous le même toit que sa mère et son père biologiques qu’aujourd’hui.

Où en est le débat sur les réparations ?

Cette histoire est ridicule. Seuls 5 % des Blancs aux États-Unis ont des ancêtres liés à l’esclavage. Parmi les 350 000 propriétaires d’esclaves en 1860, une infime minorité, peut-être 8, étaient républicains. Le Ku Klux Klan a été fondé par des Démocrates. Les Démocrates se sont opposés aux 13e ,14e et 15e amendements qui libéraient les esclaves, leur accordaient la citoyenneté et le droit de vote. Quant au Civil Rights Act de 1964, davantage de Républicains que de Démocrates ont voté pour. Le père jamaïcain de notre vice-présidente Kamala Harris reconnaît avoir des propriétaires d’esclaves parmi ses ancêtres. Alors qui doit payer ces réparations?

Le chômage des Noirs n’a jamais été aussi bas grâce à lui. Trump a gracié à titre posthume Jack Johnson, premier champion noir de boxe poids lourd, injustement condamné sur des fondements racistes

Donald Trump a été constamment traité de raciste. L’est-il ? 

Si oui, il s’y prend mal. Le chômage des Noirs n’a jamais été aussi bas grâce à lui. Trump a gracié à titre posthume Jack Johnson, premier champion noir de boxe poids lourd, injustement condamné sur des fondements racistes. Même Obama ne l’avait pas fait malgré la campagne menée auprès de lui pour rendre justice à ce héros. Trump a signé le First Step Act qui réduit en moyenne de 70 mois les peines injustement sévères pour crime non-violent lié à la drogue infligées à 5 000 condamnés (en majorité des hommes noirs). Trump a augmenté les budgets alloués aux collèges historiquement noirs. Il a développé des « zones d’entreprises » pour créer des emplois dans les quartiers défavorisés[...]

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La Chinafrique est une machine à fric

C’est en 1955 que les Chinois rencontrent les futurs pères de l’indépendance africaine, lors de la Conférence de Bandung. Pékin pourtant ne s’intéresse pas immédiatement à un continent divisé entre les trois puissances coloniales (France, Portugal et Royaume-Uni). Il faut attendre le voyage du ministre des Affaires étrangères Zhou En Lai, une décennie plus tard, pour que la Chine communiste lance un programme d’aide à ces nouveaux pays, tournant autour de huit grands points principaux : « Égalité entre les Partenaires-Bénéfices Mutuels-Respect de la Souveraineté-Dons et Prêts sans intérêt-Allègement des charges-Renforcement du bénéficiaire-Respect des obligations ». Une politique d’échanges que va poursuivre avec efficacité le vice-Premier ministre Deng Xiaoping, qu’elle soit commerciale, industrielle ou même militaire. Progressivement la coopération politique et idéologique mise en place par Pékin va laisser place à une aide commerciale très agressive, qui passe de 12 milliards au début du millénaire à plus de 200 milliards de dollars en à peine plus de dix ans, faisant ainsi de la Chine un allié incontournable, à la place des anciennes puissances coloniales.

L’empire du Milieu ne lésine pas sur les moyens pour parvenir à ses fins

Une réussite que le dragon rouge doit avant tout à une femme, Xu Jinghu. À la retraite depuis 5 ans, elle reste incontournable pour ce qui est de la stratégie politique et économique de la Chine-Afrique. Principal artisan du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), sa maîtrise parfaite de la langue française avait rapidement attiré l'attention du PCC qui comprend tout le parti qu’il peut en tirer. Le choix de Pékin de la nommer secrétaire à l’ambassade du Gabon entre 1985 et 1990 n’est pas anodin puisque ce territoire est un pilier stratégique de la Françafrique. L’empire du Milieu ne lésine pas sur les moyens pour parvenir à ses fins. En échange de l’abandon de la reconnaissance de Taïwan et de juteux contrats, la Chine dépêche sur place des centaines de milliers de nationaux pour coordonner des chantiers pharaoniques.

Lire aussi : Pékin, nouvel argentier de l’Afrique

C’est ainsi que la télévision chinoise fait son apparition, s’adaptant aux langues nationales et que des petits Chinatown poussent comme des champignons dans les grandes capitales africaines. Ignorée à ses débuts, cette realpolitik finit par affoler les Européens qui avertissent leurs homologues que « les Chinois ne veulent que les matières premières ne portant aucun intérêt à la démocratie » comme le martèle dans un entretien au quotidien allemand Die Welt l’ancien président du Parlement européen, Antonio Tajani. « Tout ce que nous faisons avec la Chine - j'insiste là-dessus - est parfaitement maîtrisé, y compris le volet financier, le volet de la dette », lui répondra le président sénégalais Macky Sall lors du septième forum sino-africain. « Il s’agit d’aider l’Afrique à renforcer sa capacité d'autosuffisance, et d’éviter d’accroître la dette », affirme même Xu Jinghu qui va occuper par la suite plusieurs postes diplomatiques importants. Pékin a même réussi à installer récemment une base militaire à Djibouti, pourtant chasse gardée de la France et des États-Unis. D’ailleurs, sur 3 000 soldats chinois déployés dans le monde, les deux tiers le sont en Afrique.

Les scandales succèdent aux scandales. Pauvreté des matériaux utilisés dans la construction, conditions de travail similaires à celles de l’esclavage, racisme sur les chantiers, contrôle du commerce

« Il est temps pour les Africains de se réveiller sur les réalités de leur romance avec la Chine qui prend nos ressources naturelles et nous vend des biens manufacturés. C’était également l’essence du colonialisme », avait déclaré publiquement celui qui était encore en 2013 gouverneur de la Banque centrale du Nigeria et émir de Kano, le Lamido Sanusi II. Dans un câble mis en ligne par Wikileaks, un diplomate américain accuse la Chine d’être « un concurrent agressif, pernicieux et sans aucune morale ». Les scandales succèdent aux scandales. Pauvreté des matériaux utilisés dans la construction, conditions de travail similaires à celles de l’esclavage, racisme sur les chantiers, contrôle du commerce (comme à Dakar où ils ont investi la totalité du boulevard Général de Gaulle), corruption, clientélisme, l’empire du Milieu utilise à foison son droit de véto à l’ONU, soutenant les dictatures qui bafouent les droits de l’homme[...]

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Manifestations au Pakistan : le soulèvement anti-France

Appel au rapatriement provisoire

Dimanche dernier, des mouvements agressifs ont été orchestrés dans les rues à travers tout le pays, par le groupe Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP). Il s’agit d’une organisation islamiste radicale créée il y a une demi-douzaine d’années, et dont une des principales revendications n’est autre que la peine de mort en cas de blasphème. À plusieurs reprises, le parti qui entend faire respecter la charia par toutes les frontières a eu l’occasion de faire parler de lui, en délivrant plusieurs messages radicaux et autres appels à la haine. Il avait fortement œuvré pour la mise à mort d’Assia Bibi, mais également à celle du juge qui l’avait acquittée. Le mouvement avait tenté en 2018 de participer aux législatives pakistanaises.

En raison des menaces sérieuses qui pèsent sur les intérêts français au Pakistan, il est recommandé aux ressortissants français et aux entreprises françaises de quitter provisoirement le pays 

L’ambassade de France a dû inciter ce jeudi les expatriés Français à rejoindre l’hexagone, suite à ces manifestations violentes au sein des grandes villes du pays, notamment Lahore, Karachi, et Islambad la capitale. Voici les termes employés par la diplomatie française au Pakistan, dans un mail adressé personnellement aux résidents français : « En raison des menaces sérieuses qui pèsent sur les intérêts français au Pakistan, il est recommandé aux ressortissants français et aux entreprises françaises de quitter provisoirement le pays ».

Le gouvernement pakistanais à cheval

Ces manifestations qui ont soulevé des milliers de manifestants dans les rues pakistanaises, ont fait deux morts parmi les forces de l’ordre pakistanaises. Les militants TLP en déclarent trois autres dans leur camp, bien que cela n’ait pas été confirmé par la police. Le journal Atalayar annonce pas moins de 340 blessés dans la région du Punja.

Mais ces effusions brutales ne sont malheureusement pas le fruit d’un réveil soudain de la haine anti-France. Depuis plusieurs mois, les tensions se font largement sentir à l’égard des Français, qui semblent tantôt être réprimées, tantôt attisées par le gouvernement. Le week-end dernier, la police a énergiquement tenté de mettre fin à la colère qui se déchaînait dans les rues. Le ministre de l’Intérieur Sheikh Rashid a également exprimé son souhait d’en finir avec TLP en saisissant la cour suprême écrit Le Monde. Le Premier ministre aurait appuyé cette décision, afin de « protéger la population », et ce au titre de la loi contre le terrorisme.

Lire aussi : Pakistan et Turquie : Les réseaux de l’islamisme en France

Paradoxalement, une partie des dirigeants de la république islamique pakistanaise encourage le peuple à nourrir une hostilité grandissante à l’égard de la France. En témoigne ce tweet godwinien de la ministre des droits de l’Homme Shireen Mazari : « Macron fait aux musulmans ce que les nazis infligeaient aux Juifs », ajoutant ensuite : « les enfants musulmans devront avoir un numéro d’identification, comme les Juifs étaient forcés à porter l’étoile jaune sur leurs vêtements pour être identifiés ». Des propos émis en réaction à la prise de parole du président français, alors qu’il défendait la liberté d’expression lors d’un hommage à Samuel Patty. Le pays pakistanais s’était alors amassé devant l’ambassade Française, dénonçant Charlie Hebdo, tandis que le Premier ministre twittait, que Macron n’avait pas joué la carte de l’apaisement mais plutôt contribué à une « marginalisation supplémentaire qui conduise inévitablement à la radicalisation[...]».

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L’Incorrect numéro 73

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