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Pierre Robin : Une enfance moderniste

Un jour, j’ai lu une interview d’un groupe de musique jeune que j’aimais bien, Kraftwerk, parangon pop de futurisme. Ils expliquaient, en gros, qu’ils n’étaient inspirés, eux qui chantaient la radioactivité de Pierre et Marie Curie, la TSF de grand-papa et le Trans-Europ-Express du Marché commun, que par la vieille modernité des années 30 à 60. Parce que « la modernité était plus moderne avant », disaient-ils à peu près.

De Gaulle & Spirou

Eh bien, j’ai le même sentiment pour avoir grandi au temps de de Gaulle et de Spirou. Si ce numéro de L’Incorrect s’intéresse au grand déclassement culturel et économique français du troisième millénaire, je peux invoquer, par contraste, l’atmosphère techno-optimiste de mon enfance française. Avec plein de souvenirs et de références flamboyantes et si modernes. D’abord, en janvier 1962, l’arrivée télévisée du paquebot France dans le port de New-York, commentée lyriquement comme il se doit par Léon Zitrone, incontournable journaliste de cour de l’ORTF. C’était, 20 ans après le naufrage sans gloire, dans le même port yankee, de son grand frère Normandie, comme un exorcisme tricolore. [...]

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L’école des ânes

Les résultats affichés par la France en matière d’instruction ne sont guère reluisants. L’étude Timss a jeté récemment une lumière crue sur les compétences des petits Français en mathématiques et en sciences. Livrée tous les quatre ans depuis 1995, cette enquête internationale a placé la France en avant-dernière position des pays de l’OCDE pour la catégorie des élèves de CM1, juste devant le Chili. Nous sommes dépassés par l’Irlande, la Lettonie, Malte, les États-Unis, la Hongrie, le Japon, la partie flamande de la Belgique, etc. Notre score est même inférieur au « point central Timss ». Pour les classes de quatrième, la France est encore bien au-dessous de la moyenne, notre score ayant baissé de 47 points en 25 ans. Seuls 2 % des Français atteignent le « niveau avancé » en mathématiques contre 50 % à Singapour.

On serait tenté de ricaner à l’évocation de ces scores lamentables qui vaudraient bien qu’on coiffe d’un bonnet d’âne tous les ministres de l’Éducation nationale aux manettes lors des trente dernières années, sans oublier les recteurs, les syndicats d’enseignants et dans certains cas les parents d’élèves. Il n’y a toutefois pas de quoi rire. Mauvais en sciences, les petits Français le sont sûrement aussi dans les matières littéraires, et à peu près tout le reste. Nul besoin d’une grande étude internationale pour s’en persuader, une discussion « en ligne » avec un étudiant moyen du supérieur nous permettra d’en juger. Il y a là quelque chose de l’ordre de l’instinct, un peu comme ce « sentiment d’insécurité » qui nous saisit quand nous empruntons le mauvais RER ou traversons la mauvaise rue à la mauvaise heure. Sans recourir à une méthodologie scientifique rigoureuse, on constate empiriquement que « quelque chose » cloche. [...]

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Trappes : le salon de coiffure n’était pas mixte
On appelle ça la méthode « Potemkine », du nom du ministre russe Grigori Potemkine qui avait érigé des façades en carton-pâte pour masquer la pauvreté lors de la visite de l’impératrice Catherine II en 1787. Ce matin, la ville de Trappes et son maire Ali Rabeh, du mouvement Génération-s de Benoit Hamon, se sont inspirés du célèbre ministre pour se donner une image neuve et convenable. C’est que Jean-Marc Morandini se rendait ce matin à Trappes pour constater, le maire à ses côtés, le degré d’islamisation de sa ville. En cause : le témoignage du professeur de philosophie Lemaire, qui se répand depuis une semaine dans la presse française pour dénoncer l’islamisation de la ville et la radicalisation de ses jeunes. [...]
L’Inconomiste – Le lent retour du politique sur le pouvoir économique

Septembre 2016, dans un luxueux hôtel parisien. La Bank New York Mellon, un des plus gros établissements financiers américains, tient réunion pour capter de nouveaux clients en France. L’ambiance n’est pas au beau fixe. En effet, un vent nouveau commence à souffler dans la sphère politique occidentale : en juin, les Britanniques se sont prononcés par référendum pour une sortie de l’Union européenne, et aux États- Unis, le Parti républicain a désigné un candidat affiché comme protectionniste pour l’élection présidentielle qui doit avoir lieu en novembre. « La question est de savoir si la libre-circulation des marchandises, des capitaux, des personnes, va continuer ou pas. Cela pourrait s’arrêter, si ce n’est pas déjà le cas », se désole l’un des gérants au micro.

Aucune mesure concrète n’a encore été prise que la démondialisation apparaît sur toutes les lèvres dans le secteur financier à cette époque. « Elle pourrait créer de l’instabilité sur les marchés financiers », s’inquiétait deux mois plus tard le stratégiste de la banque suisse Pictet. L’homme associait une possible déglobalisation à « la montée des extrêmes », qu’il « n’espère pas ». « Une déglobalisation ne peut se faire sans changement de politique économique ». Si, au fond, l’homme ne croyait pas à une telle évolution en raison des intérêts croisés gigantesques qui entrent en jeu, il n’en jugeait pas moins nécessaire d’étudier les ressorts profonds de la montée des populismes pour que l’établissement financier ne se trouve pas pris de court. « Pour moi, ça se résume en trois idées : l’identité, l’appauvrissement économique, le racisme ».

« Ce résultat doit être annulé »

Que faire pour préserver le système financier actuel ? Empêcher la déglobalisation, par exemple. « Il faudra trouver et définir une dynamique commune pour éviter que le référendum britannique ne soit pris comme un précédent. Car très rapidement, on doit s’attendre à de multiples demandes de référendum partout en Europe », écrivait l’ancien économiste en chef de Natixis Asset Management quelques jours après le vote sur le Brexit. « D’une façon ou d’une autre, ce résultat doit être annulé », ira jusqu’à twitter le premier directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Peter Sutherland. Ce mondialiste convaincu avait également été Commissaire européen à la concurrence, président non-exécutif de la filiale internationale de la banque Goldman Sachs ou encore… représentant spécial pour les migrations auprès du secrétaire général de l’ONU. [...]

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Le piège du progressisme

Le concept de tiers-monde apparaît sous la plume d’Alfred Sauvy dans les années 50, et caractérise les pays dits « sous-développés » – de cette forme même de « sous-développement » qui commence à poindre dans la France contemporaine. Au-delà du constat bien connu, la véritable question porte sur le remède : qu’est-ce qui a permis à l’Occident d’acquérir ce niveau de développement dès le XIXe siècle, et plus particulièrement dans l’immédiat après-guerre ? Ce remède est tout aussi bien connu : un modèle de développement fondé sur les théories de la croissance et l’internationalisation des échanges. En un mot, l’économie de marché, qui est l’alliance du progressisme technologique et du néo-libéralisme économique.

Lire aussi : Désindustrialisation : une passion française

L’excellent Jean Fourastié, dans son ouvrage consacré à la période des Trente Glorieuses, questionne : « Des changements fantastiques sont survenus en trente années, dans la condition d’une humanité millénairement stagnante. Pourquoi ces changements ? Comment ont-ils pu être réalisés ? » Il répond que la cause indéniable tient en réalité en un mot : productivité ! Or, note-t-il ensuite, cette productivité ne s’élève pas par un plus grand effort du travailleur, mais par l’effet de procédures techniques plus efficaces déduites des « inventions » et « découvertes » des sciences expérimentales : emploi de machines et d’installations, emploi d’énergie mécanique, etc. En résumé : le progrès technique ! Sans révolution technologique, pas de révolution industrielle. Sans progrès technique constant, pas de capitalisme. Le progressisme, le libéralisme et le capitalisme sont donc, aujourd’hui comme hier, le remède à la tiers-mondisation de la France ! [...]

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La Poudrière : notre critique

La droite radicale, mue par des pulsions violentes en réaction à la perdition culturelle dont elle croit être la spectatrice, s’organise en groupuscules et s’arme au point de menacer la paisible société française. Voilà ramassée en quelques mots la thèse de cet essai, dont le ton par trop dramatisant donne la sensation malsaine d’auteurs détournant nos regards des dangers bien plus grands qui nous guettent. Certes, l’enquête est bien conduite : appuyés sur une bonne documentation et par des entretiens avec les protagonistes, les auteurs dressent des portraits pénétrants et dessinent avec exhaustivité l’historique et la cartographie de leurs réseaux. Ci et là, dans l’ordre chronologique, sont évoqués succinctement quelques événements pour montrer le danger supposé.

Mais outre l’absence de définition sérieuse de cette « ultra-droite » – si ce n’est une pompeuse et risible référence à Joseph de Maistre : qu’aurait pensé le Savoyard de cet « ultra-jaune » Didier qui en appelle au remploi de la guillotine ? – et les approximations idéologiques – L’Incorrect serait économiquement libéral – l’essai pèche encore par deux bouts. [...]

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A Marseille, la République a toujours la banane

Bien entendu, la désorganisation électorale peut-être soigneusement organisée. Par opposition aux démocraties libérales du bloc de l’Ouest, la seconde moitié du XXe siècle a utilisé l’expression « république bananière » pour qualifier les pays du tiers-monde qui organisaient des élections tenant plus du cirque que du scrutin. Avec la dégradation de l’instruction publique, et l’arrivée massive de populations en provenance des pays en question, certains lieux en France connaissent désormais des journées de vote comparables à celle du citoyen centrafricain qui vote pour l’alternance à la mairie de Bangui.

Lire aussi : Paupérisation de la France : Le grand déclassement [...]

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Enquête : France Terre d’Asile, un demi-milliard d’euros de l’État pour accueillir la misère du monde

Alexandre Glasberg nait en Ukraine en 1902. Sa famille fuit les pogroms pour l’Autriche en 1921. Le jeune réfugié fuit de nouveau sous l’avancée des nazis, et arrive à Paris en 1931. Il suit le séminaire universitaire de Lyon, où enseigne le père Henri de Lubac. Ordonné prêtre en 1938, il rejoint une paroisse de Lyon dont le curé s’est lancé dans l’accueil des réfugiés et l’aide sociale. L’abbé Glasberg passe toute la guerre à s’occuper de juifs déplacés, à créer des centres d’accueil et à fonder des groupes de résistance pour les sauver. Il est condamné à mort par coutumace en 1942 par la Gestapo, et finit la guerre sous un faux nom. Il poursuit à l’armistice en fondant le Centre d’orientation sociale des étrangers (COSE) pour les retours des camps d’extermination.

En parallèle il s’implique dans la création de l’État d’Israël et fournit notamment des faux papiers à des passagers de l’Exodus en 1947. A partir de 1962 il est horrifié par le sort des Harkis qui débarquent en France et sont installés dans des camps sordides. Pour ces français, Le COSE perd son E et devient le COS. Il ouvre des centres et veille à leur accueil. En 1968, le coup d’état de Pinochet faire fuir de nombreux chiliens qui arrivent en France. Il faut faire quelque chose. L’abbé Glasberg réunit le pasteur Jacques Beaumont, le Docteur Gérold de Wangen et le Compagnon de la Libération Jacques Debû-Bridel, pour fonder France Terre d’Asile en 1971, dont Debû-Bridel devient président jusqu’en 1981. [...]

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