


Le père de ce samouraï prie Bouddha avec ferveur et lit des traités de philosophie. Aussi, lorsque les missionnaires jésuites se pointent, il ne les fait pas chasser tels des clochards à la porte du Aldi, mais leur propose un duel au sommet. Pour la team Bouddha, Takayama-dono, et pour la team Jésus, un ménestrel aveugle converti par saint François-Xavier lui-même. Si vous avez déjà lu un bouquin dans votre vie, vous savez que le ménestrel l’emporte. Takayama-dono se fait baptiser ainsi que sa famille et son fils aîné, Ukon, qui devient Justo, notre futur samouraï du Christ.
Par suite d’un conflit de territoire, Takayama-dono est blessé ; son héritier, le jeune Ukon désormais Justo-kun, prend le relais pour repeindre la baraque et replanter leur bouffe locale. Il se démerde tellement bien que son père lui cède le pouvoir. Justo, sage et très pieux, se trouve alors au top du bottin mondain : il est ami avec Nobunaga, premier conseiller de l’Empereur, ainsi qu’avec Haraki, son puissant voisin, chez qui il apprend à faire du thé correctement auprès du grand-maître sad? Sen no Riky?.
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Cependant, ses deux amis, Nobunaga le conseiller et Haraki le seigneur de guerre, trépignent de se mettre mutuellement sur la tronche. Mais le lopin de terre de Justo se trouve pile au milieu des deux, et chacun le veut de son côté. Il a 25 ans à ce moment, et sa foi chrétienne compte plus que jamais. À l’âge où de nos jours, on glande en TD de droit, Justo va devoir arbitrer un dilemme terrible. Il confie à Haraki sa sœur et son neveu en otage, en le suppliant de renoncer à ce confit.[...]
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L’œuvre de Lovecraft enfin adaptée en série de qualité ? Vous en rêviez, ils ne l’ont pas fait. Ou, du moins, pas complètement. Dans l’air du temps, la série Lovecraft Country produite par HBO (diffusée en France sur OCS) est une adaptation du roman du même nom de l’écrivain américain Matt Ruff, reprenant les grands éléments de la mythologie lovecraftienne lesquels servent à l’édification d’une morale assez grossière.
La question posée par Lovecraft Country est la suivante : comment faire vivre l’univers de l’écrivain HP Lovecraft à l’heure de la « cancel culture » ? Notamment connu pour son caractère acariâtre et sombre, que ne démentent ni les portraits parvenus jusqu’à nous ni l’œuvre désespérée qu’ont affectionné et continuent d’affectionner des générations de rôlistes, de grands écrivains comme Michel Houellebecq, des musiciens et des artistes, HP Lovecraft était aussi un homme de son temps et de son pays : un Wasp ouvertement réactionnaire, raciste favorable à la ségrégation détestant les noirs comme les Italiens et Irlandais catholiques, les Orientaux ou les Juifs. [...]
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1. LE COURONNEMENT DE DIX ANNÉES DE CRÉATION
Avec ce troisième opus de la série « Music Boox », Sébastien Lovato poursuit une œuvre musicale en dialogue constant avec la littérature. Cette fois-ci, le pianiste convoque Mrs Dalloway et The Waves, deux romans phares de Virginia Woolf, pour prolonger sous forme musicale le long roulis des « courants de conscience » par lesquels l’écrivain anglais contribua à révolutionner le roman au XXe siècle. L’album signe l’aboutissement de dix années de contamination musico-littéraire. [...]
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Votre livre tient de l’enquête historique, du roman initiatique, du croquis de mœurs, des retournements de polar, de l’arrivisme parisien et des scènes de la bourgeoisie provinciale… Avez-vous voulu compiler au sein d’un seul roman la plupart des formes littéraires les plus typiquement françaises ?
Je n’avais pas vu les choses sous cet angle, mais vous avez raison. Ce que j’avais en tête, c’était d’écrire un roman ample et ambitieux dans sa capacité à embrasser le champ le plus étendu possible. Comme je l’avais déjà fait, en particulier dans Cendrillon, j’oppose ici des chapitres de différents registres : romanesque et intime, poétique, d’un côté ; féroce, polémique et sarcastique, drôle j’espère, de l’autre ; et enfin documentaire, avec une véritable enquête sur les tout débuts d’internet et les arcanes du pouvoir politique en France dans les années 1970. Les formes composites, les ruptures de ton, les contrastes de tessiture, c’est une esthétique que j’apprécie. [...]
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OK Boomer est ton deuxième roman, pourtant avec son constat générationnel et son récit d’entrée ratée dans la vie adulte, il a tout d’un premier.
J’avais écrit Sur la panaméricaine, dans une certaine urgence après une traversée de l’Amérique centrale. Pour OK Boomer, j’ai voulu revenir à une structure plus classique, avec plusieurs histoires familiales parallèles. C’était plus ambitieux donc plus difficile. Il m’a fallu huit ans, et le décès de mon père, pour terminer cette histoire de trentenaires un peu perdus dans un monde que Mai 68 et ses adeptes de la tabula rasa ont laissé sans repères.
Le conflit générationnel serait-il aujourd’hui plus déterminant, finalement, que le conflit social, par exemple ?
Absolument. Qu’ils aient passé leur confinement dans une maison de famille ou dans un T2, tous les jeunes de 18 ans ont en commun d’avoir été privés de leur premier été de liberté, avec l’injonction de « sauver des vies » alors qu’on « sauvait surtout des vieux ».
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Quand a été évoquée l’éventualité d’un déconfinement par classe d’âge, les baby-boomers, inventeurs du « il est interdit d’interdire » ont poussé des cris d’orfraie « Quoi ? Et pourquoi qu’on resterait confiés plus longtemps ? Moi je me sens en pleine forme ! » Ils préfèrent incriminer les jeunes irresponsables qui ont fêté la musique plutôt que leur propre irresponsabilité des cinquante dernières années. [...]
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