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« Nous marchons vers la guerre comme des somnambules », déclarait, il y a neuf mois, Henri Guaino, à propos de la crise déclenchée le 24 février précédent. Ce n’est pas à l’Europe, pourtant, qu’il faut appliquer cette comparaison, mais à la droite, dont les ténors – souvernainistes, pseudopatriotes et ex-sarkozystes – marchent, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, comme des somnambules, incapables de saisir la véritable nature du projet poutinien, cramponnés à leur grille d’analyse obsolète et inopérante. Dans le cas d’Henri Guaino, comme pour une grande partie de sa famille politique, cette grille de lecture est tributaire d’un mythe assez récent – le « passé d’une illusion » aurait dit l’historien François Furet – celui d’une victoire diplomatique que la France aurait remportée en 2008, en amenant Vladimir Poutine à accepter un cessez-le-feu après le conflit-éclair mené par le grand frère russe contre son petit voisin géorgien. La légende veut que, dans l’avion ramenant à Paris Nicolas Sarkozy et son équipe, on ait largement fêté la victoire diplomatique remportée par le président appelé au chevet du Caucase.…
Affirmation n° 1 : Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen l’ont répété à maintes reprises : l’attitude de l’Occident, après la fin de la guerre froide, et l’élargissement de l’OTAN et de l’UE ont poussé la Russie dans ses retranchements et contribué indirectement à la crise ukrainienne.
Raphaël Chauvancy : Faux. La Russie n’est pas une victime. Elle a joué une partie qui visait à rétablir son statut de très grande puissance en réaffirmant son influence en Europe. Seulement, elle l’a perdue parce que ses forces ne sont plus suffisantes pour compenser le manque d’attractivité de son modèle.
Thibault Muzergues: Faux. C’est la Russie qui a choisi de faire de l’OTAN son ennemie, pas l’inverse. Rappelons que jusqu’au début de l’invasion de l’Ukraine en 2014, les deux parties avaient construit un Partenariat pour la Paix (PPP) et il n’est pas venu à l’esprit des Russes de dénoncer l’élargissement de l’OTAN lorsqu’il s’est produit en 1997 – il aura fallu l’invasion de la Crimée en 2014 pour que le PPP prenne fin.
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Julien Ravalais Casanova: Faux. Un dialogue entre l’OTAN et la Russie a été mis en place, avec l’Acte Fondateur de 1997 et le Conseil OTAN-Russie qui a fonctionné de 2004 bon an mal an jusqu’en 2014, année de l’annexion de la Crimée. Pour mémoire, l’Acte Fondateur de 1997 stipule « le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de tous les États et de leur droit inhérent de choisir les moyens d’assurer leur sécurité ». C’est donc la Russie qui a renié ses engagements en envahissant l’Ukraine, pas l’inverse. [...]
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Où vous trouvez-vous précisément en Syrie ?
Pendant la nuit, lorsqu’il y a eu le tremblement de terre, j’étais à Alep. Je suis descendu à Damas pour mettre ma famille et les volontaires en sécurité et je repars de bonne heure demain matin à Alep.
Comment avez-vous vécu ce séisme ?
À titre personnel, je dormais. Ma femme m’a réveillé et j’ai tout de suite senti que le lit tremblait. Je n’ai pas mis plus de deux secondes à comprendre qu’il s’agissait d’un tremblement de terre parce qu’on avait déjà eu des secousses similaires en décembre. De plus, ces dernières semaines il y en a aussi eu quelques-uns. On s’attendait plus ou moins à ce que ce genre d’évènement se produise, sans en être certains car on ne peut jamais vraiment prévoir un tremblement de terre.
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On a sauté du lit, ma femme a récupéré ma fille et nous sommes directement allés nous mettre à l’abri sous une table dans le salon. Le tremblement a duré une bonne minute et des fissures sont apparues sur les murs. Quand cela s’est arrêté, nous avons décidé de rester à l’abri pour s’assurer que le tremblement ne reprenne pas. Justement, deux petites minutes plus tard, les tremblements ont repris, plus doucement cette fois-ci.
À ce moment-là, on entendait les voisins commencer à quitter leurs appartements pour se réfugier dans la rue. On a suivi le mouvement, en prenant quelques affaires en urgence comme nos manteaux et nos papiers d’identité. Nous nous sommes retrouvés dans la rue avec tout le monde en évitant d’être en danger si l’immeuble s’effondrait. [...]
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« Les Russes les plus idiots sont tous morts », disent les Ukrainiens depuis juillet dernier, en constatant l’abandon par leur adversaire des stratégies de conquête les plus absurdes qui ont coûté tant de soldats à Moscou. En France, en revanche, les idiots, qui ne sont pas directement exposés aux périls de la guerre déclenchée par leur champion, continuent de servir avec zèle la propagande du Kremlin. Les mêmes qui affirmaient avec assurance que jamais les troupes russes ne franchiraient la frontière avec l’Ukraine, ont proclamé ensuite que Moscou n’avait aucune intention d’envahir l’Ukraine puis, face à l’évidence de la tentative d’annexion par la force, qu’il s’agissait là uniquement d’une manœuvre de diversion visant à faciliter la prise de contrôle du Donbass par les séparatistes. Un an et 50 000 morts plus tard, on se dit que la « diversion » a coûté un peu cher. Gageons que si la Russie avait envahi toute l’Ukraine en deux semaines, les mêmes spécialistes nous auraient certainement assuré que jamais, au grand jamais, Vladimir Poutine n’aurait eu l’intention d’envahir ensuite la Moldavie, la Géorgie, les pays baltes ou, pourquoi pas, la Pologne.…
L’Incorrect numéro 80
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