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Aliette Espieux : « Une femme ne pourra jamais devenir un homme »

Vous considérez-vous comme féministe ?

Je me présente comme étant féministe pro-vie. Ces termes ne peuvent être séparés, puisque je considère que le féminisme appelle au respect des femmes, respect qui est rendu impossible par l’avortement. On ne peut vouloir respecter une femme tout en acceptant d’envoyer celle-ci se faire charcuter dans un bloc, de la rendre stérile, en lui imposant de choisir entre sa maternité et son travail. Je ne suis, contrairement aux premières féministes matriarcales et soixante-huitardes ni eugéniste, ni anti-maternité, ni anti-homme, mais je reconnais qu’il existe une grande manipulation du corps de la femme par la société, à des fins commerciales.

Qu’est-ce qu’être une féministe de droite ?

Le féminisme de droite est à la mode : la plupart de ces femmes réclament que les femmes soient en sécurité dans leur pays. Au sein de la Marche pour la Vie, nous allons plus loin, puisque nous dénonçons les vrais problèmes de la société, qui, depuis 75, ont soumis la femme à un marché du désir, dans lequel elle est réduite à un objet. Nous demandons que soit respectée la femme en tant que telle, c’est-à-dire comme une personne qui peut porter en elle la vie, qui peut être féminine, qui peut avoir ses moments de faiblesse comme de force. Là où le féminisme de gauche souhaite effacer les caractéristiques des femmes en les transformant en hommes, nous souhaitons revaloriser la femme dans son essence, la sortir de ce grand marché du désir qui la réduit à son sexe, qui détruit ce cœur de femme et possiblement de mère qui est en nous. Le féminisme de gauche déteste les femmes, il est anti-femme, là où celui que nous prônons au sein de la Marche pour la Vie cherche au contraire, à aider les femmes en détresse et à respecter cette féminité qui les distingue des hommes. [...]

Parcoursup : l’angoisse des lycéens et des parents

Professeur de mathématiques en prépa, Grégory tient d’emblée à réhabiliter Parcoursup : « Il s’agit d’une plateforme web utilisant un algorithme qui avait été pensé pour les concours des écoles d’ingénieurs. Cette solution a été adaptée aux lycéens et est venue remplacer Admission Post Bac, qui fonctionnait d’ailleurs très bien ». Notre interlocuteur semble surtout regretter le manque de praticité de Parcoursup et le surcroît de travail que la plateforme provoque : « Les lycéens ont jusqu’à mars pour déposer leurs demandes puis le service académique d’orientation et d’information “mouline”, si je puis dire. Le 16 avril, l’algorithme Parcoursup envoie les demandes mais ne fait aucun tri, nous recevons des données brutes. L’algorithme de pré-tri, c’est nous qui l’avons dans notre établissement, contrairement aux idées reçues ».

Ce qui inquiète Grégory, de même que les autres professeurs du supérieur interrogés, est bien plus la baisse du niveau moyen des élèves que la sélection. Une baisse loin d’être fantasmatique ou exagérée, à en croire notamment les témoignages écrits reçus de lycéens pour les besoins de cet article. Impubliables et incompréhensibles, certains étaient bourrés de fautes d’orthographe qu’on ne devrait plus commettre au terme de l’école primaire. Ils émanaient pourtant de bacheliers ayant obtenu d’excellentes moyennes au cours de leur scolarité et dont les vœux d’orientation ont été quasiment tous exaucés.

Lire aussi : Enquête : l’école du fric

« Je ne suis pas du tout surpris par ce que vous me racontez. Le contrôle continu a entraîné une augmentation des moyennes, les parents faisant pression sur le corps professoral. Le bac a perdu en valeur ainsi que Parcoursup. On se dirige vers un système à l’américaine, où il existe un test national d’entrée dans les grandes écoles et universités, le diplôme de fin d’étude au lycée n’ayant plus aucune valeur. Je préfèrerais un système à l’allemande, la note de fin de lycée étant symbolisée par une lettre. Pour intégrer certaines facs et écoles, il faut une note minimale. C’est plus juste et beaucoup moins hypocrite ! » affirme Grégory. [...]

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Souveraineté économique : les sénateurs tirent la sonnette d’alarme

Le 6 juillet, le Sénat a rendu son rapport sur « la reconstruction de la souveraineté économique ». Les sénateurs commencent par un constat : la France subit une perte de souveraineté bien plus profonde que ne l’admet le gouvernement. Le fait est qu’entre 2020 et 2022, le pays a connu un grand nombre de crises révélant les faiblesses économiques et la dépendance de la France vis-à-vis des autres pays. Par exemple, nous sommes dépendants à 100 % de la Chine pour les terres rares, à 80 % de l’Amérique du Sud pour le lithium et à 70 % de l’Afrique pour le cobalt.

Face à ces problèmes de dépendance, les sénateurs exposent différentes solutions. Dans un premier temps, ils préconisent d’actualiser et d’étendre l’inventaire des ressources minières du sous-sol français, en vue de restaurer une capacité de production et de transformation nationale durable de métaux critiques pour la transition énergétique, et de développer l’effort de recherche et d’innovation dans la filière minière tout en accélérant la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minières. Enfin, ils exhortent à promouvoir une approche durable de la mine dans la réforme du code minier et dans la « taxinomie » verte européenne. [...]

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Cour suprême sur l’avortement : baby come-back

Non, la Cour suprême des États-Unis n’a pas interdit l’avortement. Elle a indiqué qu’il lui était impossible d’interdire d’une manière générale son interdiction par les États fédérés. Et pour une raison simple : la Constitution des États-Unis ne lui donne pas ce pouvoir, contrairement à ce que laissait entendre le fameux arrêt Roe versus Wade.

Non, la Cour suprême n’a pas décidé à la place des élus ou du peuple. C’est tout le contraire. Elle martèle que ce n’est pas à elle de régler la question car la Constitution ne lui en confère pas le droit et elle renvoie les législateurs des États à leurs responsabilités: « L’avortement pose une profonde question morale. La Constitution n’interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d’interdire l’avortement. (Les décisions) Roe et Casey se sont arrogé ce pouvoir. La Cour annule ces décisions et rend ce pouvoir au peuple et à ses représentants élus ». On ne peut être plus clair.

Lire aussi : Révocation du « droit » à l’avortement aux États-Unis : de la nécessité des principes absolus

Non, en théorie, l’arrêt Roe versus Wade n’avait pas créé un droit général à l’avortement. En 1973, la Cour avait seulement considéré que les lois des États ne pouvaient criminaliser l’avortement sans tenir compte des étapes de la grossesse et établissait trois séquences qui permettaient de restreindre progressivement les possibilités d’avortement: avant la fin du troisième mois de grossesse, période où était dénié à l’État le droit de réglementer l’avortement, la séquence des 3 mois suivant où l’État pouvait réglementer l’avortement, mais dans l’intérêt de la protection de la femme enceinte, et « la période qui suit le stade de la viabilité » où le législateur était habilité à interdire l’avortement en se fondant sur son intérêt légitime à « sauvegarder la potentialité d’une vie humaine ». En 1992, dans une décision Planned Parenthood of Southeastern Pennsylvania versus Casey, la Cour avait confirmé les principes de Roe mais en abandonnant la distinction des trois périodes de grossesse et en retenant la viabilité du fœtus comme frontière décisive. Mais, dans la pratique, les arrêts Roe et Casey avaient permis de pratiquer des avortements, presque jusqu’à la naissance, dans de nombreux États. [...]

Édito : Devenir et rester femme

Beau projet. Mais comment faire ? Il faut parler de la femme et n’en pas parler. Il faut parler des femmes et ne pas en parler. Il faut les défendre et ne pas les défendre. Il faut les aimer mais pas comme ça. Il faut être une femme et ne pas l’être. Il faut les libérer et pourtant elles savent le faire toutes seules. Il faut qu’elles soient maman et qu’elles soient putain. Il faut qu’elles aient un vagin mais pas que. Il ne faut qu’elles se voilent ni ne se dévoilent.

Impensable tragédie. Nécessaire et impossible. Être une femme, si tant est que ça ait un sens et qu’on ait le droit d’en parler aujourd’hui semble toujours aussi difficile après deux mille ans d’une civilisation pourtant destinée à les extraire de leur supposée faiblesse, à les affranchir de leur éternel statut d’esclave, d’objet, de mineure.

Être une femme, c’est avoir un genre, un sexe, les assumer et pourtant ne pas s’y réduire.…

Partout, les saints : Pauline Jaricot

En découvrant les propos de saint Matthieu, qui dans son Évangile postulait qu’il serait plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu, la majorité des personnes disposant d’une certaine surface financière préfèrent quitter le game : à quoi bon se faire suer à être généreux et altruiste si c’était pour de toute façon finir dans la géhenne, là où il y a des larmes et des grincements de dents ? Autant profiter de la vie, jouir sans entrave et revoter Macron qui n’était pas si pire finalement : le CAC a encore pris 15 points. Et puis comme je le dis souvent, ceux qui ne sont pas contents, ils avaient qu’à reprendre la boîte de leur papa ! Hein ? J’ai pas raison ?

Pauline Jaricot aurait pu être de cette engeance, elle en a d’ailleurs pris le chemin : née en 1799 dans une ville de Lyon ravagée par les bienfaits de la révolution française, elle grandit dans une famille de soyeux, mais pas vraiment côté canuts : chez les Jaricot on a plusieurs usines de soieries qui tournent à plein régime, suffisamment pour offrir à la gamine. un train de vie bourgeois ++. Notre service documentation est en train de se renseigner sur l’existence de rallyes dans la France du XIXe siècle mais voilà, on est plus dans cette thématique : soirées mondaines, robe en soie sauvage, saladiers de punch… nos lecteurs eux-mêmes savent. [...]

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Traité de la vie élégante : rubans, rosettes et canapés

Kirsten, Gräfin zu…, la blonde et sémillante épouse de Ferdinand, parlait la langue de Racine comme une Allemande qui n’a jamais séjourné en France plus de quelques semaines d’affilée, avec un accent chantant, des erreurs désarmantes, une tendance irrépressible à tutoyer tout le monde et une propension non moins remarquable à se mêler naïvement de la conversation des autres. Ayant entendu E. chuchoter avec ses voisins, tous anciens militaires ou hauts fonctionnaires, à propos de rubans, de rosettes, de grands colliers, de canapés et de sautoirs, la mutine prussienne ne douta pas une seconde que si ces messieurs parlaient bas, ce devait être pour échanger sur quelque chose qu’il est impoli d’évoquer en public mais qui n’en est pas moins, aux yeux des étrangers, la passion prédominante et peut-être le titre de gloire des Français.

« Les voilà qui se remettent à parler de nous ! », murmura-t-elle à l’oreille de Zo’ qui, toute à sa vodka Némiroff, lui rendit un sourire sans trop comprendre de quoi il s’agissait.

En tant que femme cultivée, ces évocations à demi-mot lui rappelaient irrésistiblement les tableaux coquins de Boucher et de Fragonard

Incapable de déterminer si « rosette » est une pièce stratégique de l’anatomie féminine ou le prénom d’une jeune personne, Kirsten n’avait aucun doute, en revanche, sur le potentiel érotique des rubans, rouges ou bleus, et s’émerveilla que les Français aient eu l’audace de rapprocher les termes canapé et sautoir. En tant que femme cultivée, ces évocations à demi-mot lui rappelaient irrésistiblement les tableaux coquins de Boucher et de Fragonard ; mais en tant que femme moderne, elle ne voyait pas pourquoi les hommes s’arrogeaient le monopole de ces débats polissons, et pour quelle raison elle-même n’aurait pas le droit d’y prendre part. [...]

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Comment la cuisine italienne a conquis le monde

Les Italiens ont réussi un beau coup : ils ont monopolisé le marché de la cuisine mondiale. Capitales et villes moyennes, en Asie, Europe ou Amérique ont leurs restaurants italiens, leurs pizzerias et leurs pasta. Alors que la cuisine française a fait le choix du haut de gamme et de la haute gastronomie, que l’américaine a investi dans le fast food et la cuisine industrielle, les Italiens ont opté pour la voie médiane : du grand public et de la visibilité, mais de qualité. À partir d’ingrédients de base simples et qui plaisent au plus grand nombre, ils ont développé une gastronomie simple, peu chère, facile à faire et à reproduire dans les aires culturelles non européennes.

Des goûts suffisamment complexes pour être de qualité et suffisamment simples pour être appréciés de tous. Avec des plats bien identifiés, à forte charge culturelle et sentimentale : pizza, spaghetti, lasagne, tiramisu, pesto. À côté du burger, qui est en train de monter en gamme en Europe, il est possible de manger bien et pour peu cher dans toutes les capitales du monde, en allant chez un Italien.

Lire aussi : Gares et aéroports, ces déserts gastronomiques

Fondé en 1928, Autogrill, désormais propriété de la famille Benetton, réalise les deux tiers de son chiffre d’affaires à l’international. Outre l’habillement et les aéroports, Benetton est aussi très présent dans la restauration, possédant une très grande partie de la production de viande bovine en Argentine. Les Italiens ont réussi la prouesse de créer une cuisine mondialisée, mais qui évite la standardisation et le conformisme et qui reste de bonne qualité. [...]

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