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La vie qui danse

Il y a la vie, et au-dessus d’elle l’ombre de la mort. Celle-ci rend-t-elle celle-là vaine et absurde ? Ou bien la lumière de la vie et de l’amour est-elle plus forte que l’obscurité ? C’est sous le signe de ce drame fondamental de l’existence humaine que s’inscrit Le temps d’une allumette d’Agathe Chenevez. La vie est comme une allumette, qu’on craque, qui éclaire et puis qui s’éteint. Gabriel est un petit garçon de dix ans, atteint d’un cancer, il sait qu’il va mourir. Il va consumer ses dernières forces, ses dernières semaines à illuminer les autres, en aimant, en répandant joie et paix sur son passage.

La pièce oscille tout du long entre colère, désespoir, larmes, d’une part, et joie, beauté, couleurs, musique, espérance, de l’autre. Mais c’est une beauté qui n’ignore pas la fragilité et la mort, qui les sait, les combat, ou plutôt sourd d’elles – « la beauté de l’espoir douloureux » (p.127). Sur son chemin de croix, Gabriel rencontre Camille, dont il partage la peine mais aussi l’aspiration à une beauté plus forte et plus vaste : [...]

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Le rap : Du ghetto à la domination mondiale

Le rap est originellement une musique urbaine, forcément liée à une contestation sociale et au déracinement des communautés immigrées. Sa préhistoire correspond aux premières tendances immigrationnistes des grandes puissances occidentales. En France, le regroupement familial a créé un appel d’air qui a profité au Capital et a contribué à la formation d’une contre-culture d’opposition, fermentée par des conditions de vie précaires et, plus tard, encouragée par l’ingénierie sociale propre à la gauche mitterrandienne, à ses think-tanks et à quelques organismes factieux comme SOS Racisme. D’un côté, la culture urbaine des minorités est née d’une légitime tentative de résistance culturelle face à un parcage généralisé dans des banlieues sinistres ; de l’autre, il a été peu à peu porté au pinacle par la politique socialiste, toujours désireuse de culpabiliser les Français et de stigmatiser l’héritage colonial.

De la contestation sociale à l’apologie maffieuse

L’histoire du rap est donc intrinsèquement liée à celle de l’immigration post-industrielle et à l’idéologie globaliste. Les premiers rappeurs ont trouvé leur inspiration à la fois dans la culture punk et dans les musiques noires populaires : jazz, soul et funk. Il s’agissait avant tout d’exprimer la voix des ghettos avec des moyens faméliques : c’est pourquoi, très vite, le rap s’est servi d’échantillons sonores et a privilégié la scansion du « spoken word ». Mais contrairement au punk ou au rock, le rap véhicula à ses débuts des valeurs plutôt positives : il fallait sortir du ghetto à tout prix, s’extraire de la dynamique mortifère des gangs, s’adapter et s’intégrer. Le grand tournant, c’est l’arrivée des majors qui découvrent là une musique simple à produire, simple à enregistrer, et surtout des artistes relativement malléables car pressés de s’extraire de leur condition sociale. [...]

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Mulan : notre critique

Après Le Roi Lion, Le Livre de la jungle ou encore La Belle et le clochard, Disney continue sa (rentable) stratégie de reproduire en films tous leurs succès passés de l’animation. Mulan qui devait au départ sortir en salles en mars, après avoir été reporté, débarque finalement sur Disney +. C’est toujours ça que nos enfants ne verront pas, sauf si vous avez un abonnement à la plateforme de streaming dont nous pouvons vous conseiller fortement de le résilier fissa (On vous refourguera The Mandalorian sous le manteau).

Lire aussi : Mes Contes merveilleux : notre critique[...]

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Raskar Kapac : « Nos vingt artistes raskar-kapiens constituent une aristocratie d’esprit »

Pouvez-vous revenir sur les circonstances de la fondation de Raskar Kapac, et sur l’esprit si singulier, si mousquetaire de cette gazette ?

Raskar Kapac est une momie de papier fondée en janvier 2016 derrière laquelle se cachent trois amis : Archibald Ney, Maxime Dalle et Yves Delafoy. Pendant ces quatre dernières années, nous avons voulu faire réémerger des figures tutélaires et des phares inactuels. Vingt hommes se sont succédés sur le bûcher de Raskar Kapac ; vingt visages, vingt icônes profanes qui nous fixent quelques caps aventureux, nous aident à vivre, parce que, comme vous le savez, l’une des vocations de la littérature est « d’aggraver notre quotidien ». Quand on goûte à l’énergie vagabonde de Sylvain Tesson, que l’on découvre La Strada de Fellini ou une expédition de Tabarly autour du monde, on ne peut en ressortir que grandi, prêt à se découvrir et à expérimenter ses passions ; de nouveaux rêves émergent en plein jour. Chaque numéro de Raskar est une occasion de se confronter à soi.

Qu’est ce qui fait l’unité des portraits littéraires que Raskar a choisi de brosser ?

Dans cette seconde Anthologie figurent les dix derniers numéros de la revue. Il est vrai que sur un plan social et politique, on peut à juste titre s’interroger sur les attaches communes entre Drieu et Fellini. Les personnalités et les parcours n’ont pas de correspondance particulière, les vies et les passions sont souvent dissemblables. Mais pourtant... Il y a une chose qui réunit ces dix personnages, c’est une manière d’être au monde. Ces hommes de destin sont absolument fidèles à leur sensibilité. Ils ont une éthique impérieuse qu‘ils font exploser à la face du monde, parfois de manière scandaleuse, parce que la vérité vécue choque toujours les êtres pétris de confort intellectuel. Nos vingt artistes raskar-kapiens constituent une aristocratie d’esprit, à l’esthétique orgueilleuse, qui ne s’indexe pas sur la morale publique ou sur un programme politique, mais qui se place sous l’humble égide de Zarathoustra et Baudelaire. [...]

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Éditorial culture #37 : Un édito positif
Aujourd’hui, je voudrais faire un édito positif. Certes, mon principe hygiénique a toujours été de me faire un nouvel ennemi chaque mois, mais l’année 2020, dont je louais le bel effet miroir en janvier dernier, m’a fait prendre conscience qu’on ne pouvait pas se tenir perpétuellement sur une ligne agressive. C’est adolescent, facile et, parfois, inapproprié. Par exemple, me plaindre que la Covid chinoise, tout en fermant nos bars, tout en interdisant nos flâneries, tout en gâchant le charme essentiel qu’on peut trouver à l’existence et qui tient finalement à notre disponibilité totale au miracle, que cette épidémie, dis-je, ait épargné Pierre Perret me choque, voilà un ressenti légitime, mais formuler une telle récrimination serait-il futé ? Je ne le crois pas. L’année a été pesante, il est temps de se laisser porter par un bel élan de renaissance et qui ne se formalise pas outre mesure des médiocrités accidentelles. [...]
Partout, les saints : Carlo Acutis

Ça semble si facile quand on le voit, souriant, en haut d’une montagne après une rando. Sur sa photo qui restera iconique, le jeune homme pourrait être notre cousin, notre frère, notre fils. On se dit que notre génération ne produit plus de saint, qu’à notre époque ça n’est plus possible, vous comprenez, le monde est trop compliqué, et avec le prix de l’immobilier et les téléphones chinois, hein ma bonne dame… Et puis arrive Carlo, qui se pointe comme pour demander quelle est notre excuse au juste pour ne pas rejoindre Dieu.

Pourtant, rien ne le prédestinait particulièrement à cette ferveur tranquille. Carlo naît dans une famille sans histoire, catholique de parvis, croyante mais sans plus. Dès son plus jeune âge, il casse les pieds de ses darons pour systématiquement visiter l’église du bled dans lequel ils voyagent. Au lieu de le faire tester pour troubles obsessionnels compulsifs, ses parents le soutiennent dans sa foi, ou plutôt dans ce qu’ils croient être une lubie enfantine. Ça lui passera bien, se disent-ils.

Lire aussi : Partout, les saints : Saint Colomba d’Iona[...]

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Jeanne d’Arc au kaléidoscope

Sans conteste aucun, le XVe siècle est l’une des périodes les plus fascinantes de l’histoire nationale. Tout s’y joue peu ou prou, et c’est elle qui accouchera de l’État-nation français moderne, animé par l’esprit de la Renaissance et sur le point de dominer l’Europe. Peu de choses n’ont pas déjà été écrites à son sujet, mais le célèbre médiéviste Philippe Contamine réussit pourtant à lui porter un éclairage nouveau. Se soustrayant à l’essai d’histoire politique classique, il multiplie les points d’entrée dans d’érudits et dynamiques essais, ayant pour fil conducteur la perception qu’ont eue de Jeanne d’Arc ses contemporains et leurs descendants.

Lire aussi : Laisse béton[...]

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Sélectron des plus belles victoires de Napoléon

1. Auzterlitz, 2 décembre 1805

C'est une perfection. Point barre. À midi, lorsque Jean Rapp descend les pentes du Pratzen en hurlant « Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg ! », et repousse l'élite de l'armée russe constituée de la fine fleur de sa noblesse, à un contre quatre évidemment, la bataille est gagnée alors qu'il est à peine l'heure de l'apéro. Abandonner la forteresse naturelle du Pratzen la veille de la bataille, anticiper par où en descendra l'ennemi sûr de sa supériorité de placement, et le surprendre là où il était le plus difficile d'attaquer : Napoléon s'est permis un geste d'une audace folle en donnant la veille au soir un discours dans lequel il expliquait son plan à l'intégralité de la Grande Armée. Fou mais galvanisant. D'aucuns diront que les batailles parfaites sont ennuyeuses, façon Gaugamèles. Ce n'est pas faux, tout le monde préfère les Thermopyles à Platées ou Salamine.

Alors certes, Austerlitz n'a pas l'intensité dramatique de ses soeurs, mais c'est l'illustration la plus chimiquement pure de l'art français de la guerre. Foch l'a théorisé en trois principes : économie des forces, concentration des efforts, autonomie des forces. Napoléon a disposé sur son aile droite pile le bon dosage de forces, ce qui lui a permis de concentrer la force de larges réserves au bon endroit, et a laissé à ses échelons intermédiaires une juste liberté d'action. Principe de subsidiarité. Preuve que la doctrine sociale de l'Église ça fonctionne pour faire marcher en bonne intelligence une usine de pneus ou de yaourts, mais aussi pour écraser des coalitions de manière propre et nette.

2. Iéna-Auestaetdt, 14 octobre 1806

Allemagne, octobre 1806. Les Prussiens, effrayés par la mise sous tutelle de l’Allemagne rhénane par Napoléon par le biais de la confédération du Rhin suite à sa victoire sur les Austro-Russes à Austerlitz, viennent de déclarer à la France. Napoléon envahit la Saxe, royaume allié à la Prusse où se trouvent les troupes de Frédéric-Guillaume III. Après avoir perdu les premières échauffourées, les armées prussiennes refluent. Pour les poursuivre, Napoléon divise ses forces en deux. Il commande le corps principal lui-même et confie l’autre, une grosse avant-garde, à Davout. Le 14 octobre, les deux corps français tombent chacun sur une partie des forces prussiennes, Napoléon à Iéna et Davout à Auerstaedt.

Principe de subsidiarité. Preuve que la doctrine sociale de l'Église ça fonctionne pour faire marcher en bonne intelligence une usine de pneus ou de yaourts, mais aussi pour écraser des coalitions de manière propre et nette

C’est d’ailleurs le maréchal de fer qui a face à lui le gros des hommes de l’adversaire. La double bataille s’engage et tourne très rapidement à l’avantage des Français. Des deux côtés les Prussiens, moins organisés, moins déterminés et moins aguerris, sont menacés d’encerclement et d’annihilation totale. Pour échapper à cette perspective peu réjouissante, ils fuient, des deux côtés encore une fois, dans le plus grand des désordres. La cavalerie légère française est donnée, massacre les fuyards ou les capture par centaines. Les bagages des Prussiens sont saisis le jour-même à l’entrée de la ville de Weimar et la reine de Prusse n’échappe que d’un rien à la capture. La Prusse, qui passait pour avoir la meilleure armée du monde depuis la guerre de Sept Ans, est écrasée en deux semaines et renvoyée au statut de puissance secondaire.

3. Montreau, 18 février 1814 :

Pour la première fois depuis 1793, des troupes étrangères foulent le sol Français. Après la débâcle russe et l’échec de sa campagne d’Allemagne de 1813, Napoléon a face à lui toute l’Europe, bien décidée à en finir avec l’arrogance de cette France qui la mène à la baguette depuis vingt ans. L’Empereur a perdu ses meilleures troupes dans la neige des steppes russes et la boue de Leipzig, et a constitué en urgence à l’hiver une armée faite de jeunes gens à peine adultes, les Marie-Louise, du nom de l’Impératrice, et de vétérans rappelés d’Espagne. Armée de bric et de broc qui ne pèsera pas lourd, de l’avis de tous, face aux centaines de milliers d’hommes de tout le continent qui fondent comme un torrent sur la France. Les armées alliées pénètrent en France au début du mois de janvier, divisées en trois  : le groupe Nord, commandé par le traître Bernadotte, le groupe Silésie commandé par le Prussien Blütcher qui progresse le long de la Marne et le groupe Bohême commandé par l’Autrichien Schwarzenberg qui avance en suivant la Seine. C’est à ces deux derniers corps que Napoléon va le plus s’opposer.

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