
Culture



Avec moi, c’est souvent une affaire de contrat. Je construis un projet de livre à partir du moment où un éditeur est intéressé. Dans le cas de Stanislas, c’est une idée qui m’a été commandée il y a longtemps. Je voulais raconter ma jeunesse par le biais des douze années, entre mes cinq et dix-sept ans, passées à l’école Stanislas. J’ai gardé un très mauvais souvenir de cette période, mais je ne souhaitais pas pour autant faire un réquisitoire. L’enfance est un sujet qui me paraît intéressant. On dit souvent que les récits sur l’enfance de personnes célèbres sont assommants : je ne suis pas d’accord. [...]

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Alternant des récits autobiographiques hantés par les mythes grecs et une réinvention de certains de ces mythes, Michon se présente régulièrement, et comme il l’a déjà fait, sous les allures du pauvre type alcoolique et mégalomane, qu’il fut longtemps avant de démontrer l’authenticité de son génie. Ainsi, dans la lignée d’un Calaferte, Michon cultive-t-il ce paradoxe de s’amuser avec le lecteur de son propre orgueil et de sa prétention candide, tout en lui démontrant, a posteriori et sur le papier, le bien-fondé de cet orgueil. Face aux cohortes des victimes brandissant leurs procès-verbaux, Michon oppose l’élection du génie qui peut tout transmuer par son usage suprême de la langue, et s’amuser de cette mythologie ne revient pas, pour lui, à la saper, mais à la cultiver avec une souveraine espièglerie. [...]
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C’était l’hiver, mais l’hiver tiède, pluvieux, de l’agonie prolongée, dépourvue des fastes automnaux comme de la mort éblouissante des févriers alpins, non, l’ennui gris, flou, en boucle : la scène culturelle actuelle. Un ton monocorde et plaintif dominait entièrement l’atmosphère. Des individus interchangeables se branlaient les plaies en public, donnaient des leçons de développement personnel puis ânonnaient des imbécilités bienveillantes chez Augustin Trapenard. C’était morne à crever. Et puis Michon surgit, quasi octogénaire, pour redéployer tous les possibles de l’art, allumant des phrases jusqu’à la fournaise. Le panorama s’était éclairci. Le printemps est un vieillard.
On croit toujours aux Droits de l’homme, mais plus à la civilisation qui les a engendrés
Voilà qui a de quoi nous interroger, tout de même. Une première remarque, Pierre Michon appartient à une génération littéraire spécialement brillante. C’est un héritier total qui ravive la sacralité littéraire dans ses œuvres, comme Richard Millet avec lui, sur un pan plus sombre et peut-être plus symphonique.…
L’Incorrect numéro 84
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