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« Magma » de Cyprien Vial : une réussite
Une vulcanologue et son jeune assistant guadeloupéen décèlent une activité anormale de la Soufrière. Le préfet prend la décision d’évacuer des zones possiblement touchées en cas de réveil du volcan, mais la population ne l’entend pas de cette oreille. Le cinéma de Cyprien Vial a énormément mûri depuis son premier film, Bébé Tigre. Il a gagné en épaisseur et en complexité, comme on le voit aujourd’hui avec Magma. [...]
« Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté » : un truc singulier
Il n’est pas nécessaire d’accumuler les millions de budget pour concevoir des projets fous. À partir des films de famille de son actrice Maribel Felpeto, Hernán Rosselli a imaginé Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté, titre qui décrit parfaitement cet objet hors du commun. La jeune femme et ses parents incarnent un gang de bookmakers pariant sur le loto argentin dans une banlieue de Buenos Aires. La mort du père entraîne la découverte d’un secret familial qui va faire dérailler la petite entreprise. [...]
Simon Liberati : les années collège
près vous être lancé dans une suite romanesque, vous revenez au récit autobiographique, qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Avec moi, c’est souvent une affaire de contrat. Je construis un projet de livre à partir du moment où un éditeur est intéressé. Dans le cas de Stanislas, c’est une idée qui m’a été commandée il y a longtemps. Je voulais raconter ma jeunesse par le biais des douze années, entre mes cinq et dix-sept ans, passées à l’école Stanislas. J’ai gardé un très mauvais souvenir de cette période, mais je ne souhaitais pas pour autant faire un réquisitoire. L’enfance est un sujet qui me paraît intéressant. On dit souvent que les récits sur l’enfance de personnes célèbres sont assommants : je ne suis pas d’accord. [...]
« Parthénope » de Paolo Sorrentino : bouffi
Après l’autobiographique et plutôt réussi La Main de Dieu, Paolo Sorrentino retombe avec Parthénope dans ses travers de sous-Fellini bouffi. Parthénope naît dans la mer comme la sirène emblème de Naples, le film retrace sa vie depuis les années 50, sans que rien de notable ne semble lui advenir. Le personnage n’est caractérisé que par sa beauté soulignée par les minauderies insupportables de Celesta – « Je Suis Trop Bonne » – Dalla Porta. En face l’intégralité de la distribution masculine (incluant son frère, ce qui va poser problème) rappelle le loup de Tex Avery. [...]
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« La Convocation » : lourdingue
Une actrice au veuvage récent est reçue par les autorités éducatives car son fils de 6 ans a menacé son cousin de sodomie. La Convocation poursuit une tendance réactivée par La Salle des profs d’Ilker Çatak, le huis clos scolaire. Évoquant d’abord le Direktør de Von Trier pour la critique presque bouffonne de procédures inadaptées à l’humain, le film vire au soap puritain et lourdingue où les enfants – invisibles – paient pour les péchés de leurs parents. [...]
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« L’Âge imminent » : d’une sublime transparence
Michael Haneke recommandait à ses étudiants en cinéma de choisir pour leur premier film un sujet qui leur soit proche, leur grand-mère plutôt que la Shoah. Le collectif catalan Col·lectiu Vigília l’a pris au mot avec le très beau L’Âge imminent dont la réalisation est partagée par Clara Serrano Llorens et Gerard Simó Gimeno. Une octogénaire vit en osmose avec son petit-fils de 17 ans, Bruno qui semble avoir renoncé à ses études et les fait vivoter en livrant des repas. Les deux n’ont aucune autre famille, et Natividad se sent décliner. Une assistante sociale apprend au jeune homme qu’une place en maison de retraite s’est libérée. L’argument simplissime, une tranche de vie additionnée d’un dilemme, est transcendé par la frontalité et la justesse du regard qui supprime tout superflu. Il suffit d’imaginer un cinéaste français s’attaquer à un tel scénario pour saisir tout ce à quoi on a échappé : pas de misérabilisme ni de sensiblerie, aucun prêchi-prêcha social convoqué pour émouvoir et rassurer le spectateur. Le naturalisme ici à l’œuvre a abandonné les béquilles de la dramatisation. On pense à certains films de Jaime Rosales sans le recours à une forme-dispositif. [...]
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Pierre Michon : l’antidote
1. LE GÉNIE CONTRE LES VICTIMES

Alternant des récits autobiographiques hantés par les mythes grecs et une réinvention de certains de ces mythes, Michon se présente régulièrement, et comme il l’a déjà fait, sous les allures du pauvre type alcoolique et mégalomane, qu’il fut longtemps avant de démontrer l’authenticité de son génie. Ainsi, dans la lignée d’un Calaferte, Michon cultive-t-il ce paradoxe de s’amuser avec le lecteur de son propre orgueil et de sa prétention candide, tout en lui démontrant, a posteriori et sur le papier, le bien-fondé de cet orgueil. Face aux cohortes des victimes brandissant leurs procès-verbaux, Michon oppose l’élection du génie qui peut tout transmuer par son usage suprême de la langue, et s’amuser de cette mythologie ne revient pas, pour lui, à la saper, mais à la cultiver avec une souveraine espièglerie. [...]
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Éditorial culture de Romaric Sangars : L’hiver prendra-t-il fin ?

C’était l’hiver, mais l’hiver tiède, pluvieux, de l’agonie prolongée, dépourvue des fastes automnaux comme de la mort éblouissante des févriers alpins, non, l’ennui gris, flou, en boucle : la scène culturelle actuelle. Un ton monocorde et plaintif dominait entièrement l’atmosphère. Des individus interchangeables se branlaient les plaies en public, donnaient des leçons de développement personnel puis ânonnaient des imbécilités bienveillantes chez Augustin Trapenard. C’était morne à crever. Et puis Michon surgit, quasi octogénaire, pour redéployer tous les possibles de l’art, allumant des phrases jusqu’à la fournaise. Le panorama s’était éclairci. Le printemps est un vieillard.

On croit toujours aux Droits de l’homme, mais plus à la civilisation qui les a engendrés

Voilà qui a de quoi nous interroger, tout de même. Une première remarque, Pierre Michon appartient à une génération littéraire spécialement brillante. C’est un héritier total qui ravive la sacralité littéraire dans ses œuvres, comme Richard Millet avec lui, sur un pan plus sombre et peut-être plus symphonique.…

L’Incorrect numéro 84

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