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Le visage du Christ
On croirait qu’il a scruté lui-même, de près, dans la nuit du sépulcre, le visage du Crucifié. Les tableaux, huiles ou fusains, sont presque comme des instantanés en noir et blanc (le Saint Suaire et les photos de Secondo Pia ont dû être une source d’inspiration), et le visage évolue : traité là comme émergeant de la pénombre, avec un fondu qui évoque Rembrandt, ou ici comme un portrait anthropométrique pris à la morgue, le visage accusant tous les coups qui lui ont été portés. On sent une familiarité avec le gisant, une volonté de le contempler avant sa résurrection, dans le secret d’un tombeau où personne n’avait pénétré une fois la pierre roulée devant l’entrée. [...]
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Yelena Popovic : le saint et les ténèbres

Pourquoi avoir choisi Nectaire d’Égine comme sujet de ce film ?

Même si je n’allais pas à la messe enfant, le destin a joué un rôle important dans ma vie. Quand je suis arrivée aux États-Unis, je suis restée dix-huit ans à Los Angeles. J’ai commencé comme top-modèle, puis j’ai été actrice, scénariste, metteuse en scène, c’était une vie de lutte. La foi a été l’ancre de cette vie. À 26 ans, j’ai rejoint une Église serbe, parce que mon cheminement spirituel personnel m’y menait. À partir de ce moment, j’ai lu des biographies de saints, mais je n’aurais jamais pensé en faire un film à l’époque, jamais. 

Quel a été le déclencheur ? 

Tout a changé quand mon père est décédé en Serbie, en 2011. Je n’ai pas pu assister aux funérailles parce que si je quittais les États-Unis, je ne pouvais plus y revenir n’ayant toujours pas régularisé mon statut. Or je n’avais plus vu mon père depuis dix ans, ç’a été donc particulièrement douloureux. S’il n’allait pas à l’église, mon père était un homme très droit, aimé des gens simples, d’une probité qui lui attira l’hostilité de beaucoup de personnes de pouvoir corrompues. Ces personnes montèrent une cabale contre lui et produisirent plusieurs faux témoignages. L’histoire de Nectaire m’a alors touchée très personnellement, je le comprenais. Si je faisais un film dessus, je savais que je pourrais donc y apporter de l’authenticité, m’adresser au cœur des gens, moins pour leur imposer un dogme que pour les aider dans leur chemin de vie, puisque la vie de la plupart des gens est tissée de souffrance. Il n’y a personne qui ne ressente pas dans sa chair la calomnie, l’injustice, les faux procès. Ce film parle de ça, d’un homme qui a combattu l’establishment toute sa vie. [...]

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L’Homme de Dieu : orthodoxie
Nectaire d’Égine, évêque orthodoxe au tournant des XIXe et XXe siècles, fut reconnu partout pour ses talents de théologien, sa piété édifiante et son humilité. Il sera toute sa vie jalousé et persécuté par son haut-clergé, et cherchera une attitude chrétienne à opposer à ces souffrances. Ce biografilm, réalisé par une Serbe, Yelena Popovic, et réunissant des acteur de pays orthodoxes, Russie et Grèce principalement, s’attaque à une figure devenue majeure dans cette branche du christianisme, et canonisée depuis une vingtaine d’années. [...]
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Ma nuit : petit film poseur
Marion, lycéenne des beaux quartiers parisiens, vient de perdre sa sœur. Conséquence : elle s’habille en noir et prend un air buté dès qu’on lui adresse la parole – un petit air de Léa Seydoux pour le côté bêcheuse insupportable. Elle traîne avec ses potes sur le canal Saint Martin – ses copines ressemblent toutes à des mannequins Brandy Melville et parlent « d’éternité » sur un ton rimbaldien. Marion passe une nuit à dériver dans Paris, elle se fait emmerder par des types (évidemment, toujours des blancs) et se prend d’amitié pour un étudiant de prépa en scooter. [...]
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Les meilleures : entre les murs
La naissance d’un amour lesbien adolescent dans les lotissements HLM du XXe arrondissement parisien, le tout mis en boîte par une ex-étudiante de la FEMIS. Logiquement, on y trouve à peu près tout ce qu’on redoute : des dialogues qui essaient péniblement de faire jeune et une tendance systématique à poétiser les grands ensembles urbains du nord parisien. [...]
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The Housewife : femme au bord de la crise de nerfs
Sans doute encouragés par le succès public et critique de Drive My Car, les distributeurs exploitent le filon du « drame de mœurs japonais » avec The Housewife (titre « français » ridicule puisque le film s’appelle Shape of Red à l’international). La réalisatrice Yukiko Mishima (aucun lien avec l’écrivain) s’empare avec ferveur d’un sujet éculé mais toujours d’actualité dans un pays encore foncièrement machiste : la condition de la femme. [...]
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Éditorial culture de mars : Louis vs Schuhl

Dans le milieu très défavorisé qui fut le sien ; c’est encore un trait caractéristique du transfuge social n’assumant pas sa basse extraction que de dissimuler et d’avancer masqué ; et c’est encore le cas de la vedette littéraire construisant son mythe, intervertissant sur l’état civil son masque et son identité, Édouard Louis et Eddy Bellegueule, le sous-prolo de la France périphérique et le jeune prodige des lettres régnant sur le Paris de gauche, le bouffeur de frites maniéré, humilié chez les ringards, et l’icône bobo à la mode, souveraine chez les dominants. 

Édouard Louis est un homme qui a beaucoup menti, ce qui l’a rendu suspicieux envers certains mensonges mondains mais aussi, par impatience existentielle sans doute, incroyablement crédule envers le révélateur simplet marxo-bourdieusien, lequel se contente de tout traduire en lutte binaire, sans considérer la multiplicité des luttes et tout ce qui échappe à la lutte. Par un amusant paradoxe, ce point de vue d’extrême gauche a été l’outil de son ascension sociale et c’est en en usant comme d’un marteau-piqueur qu’il finit par être élevé sur le pavois qu’on réserve aujourd’hui aux victimes, combinant la gloire du parvenu à l’auréole du martyr social(...). 

Cyrano : destroy culture
Cyrano de Bergerac existe en comédie musicale aux Amériques depuis 2018. Vous ne le saviez pas ? Moi non plus. La bonne nouvelle, c’est que cette version n’a jamais traversé l’Atlantique. La mauvaise, c’est que des sagouins ont eu la mauvaise idée de l’adapter sur grand écran, avec gros budget, une vedette internationale de la série Games Of Thrones à l’affiche, le tout piloté par la talentueux Joe Wright, réalisateur de l’excellent Orgueil et préjugés. Vous vouliez un aperçu de l’enfer ? Ces affreux vous l’offrent durant deux heures et en anglais. Dès l’ouverture, Joe Wright plante le décor avec son générique sur fond de marionnette à gros pif. Au cas où vous ne l’auriez pas compris, le réalisateur britannique vous annonce un jeu de rôles et de faux semblants, deux minutes de plus et il ajoutait des sous-titres. Roxane (qu’on prononce comme Sting), jeune femme pleine de charme, est fauchée. Le Comte de Guiche, à deux doigts du #metoo, lui propose, en échange des caresses sur son crâne en peau de derche, son titre et sa fortune. Mais Roxane rêve du grand amour : « Je veux qu’on me dise que je ne peux pas vivre sans toi », chante-t-elle. Edmond Rostand revisité par Wejdene, fallait oser, les Ricains l’ont fait. [...]
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L’Incorrect numéro 73

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