
Société


Il y a des noms qui ont la couleur de l’évidence. « École supérieure de journalisme de Paris » : trois mots qui sonnent comme un parchemin. Fondée en 1899, l’ESJ Paris aime à rappeler qu’elle est la doyenne mondiale des écoles de journalisme. Longtemps assoupie, parfois critiquée pour son manque de reconnaissance par la profession, elle vient pourtant de connaître une véritable renaissance. Dans le brouhaha d’un audiovisuel public en crise, c’est un signe qui ne trompe pas : l’avenir du journalisme se joue peut-être désormais hors des enceintes d’État.
Le réveil de l’ESJ Paris doit beaucoup à un casting digne du CAC 40. En novembre 2024, l’école a été rachetée pour 2,6 millions d’euros par un consortium d’investisseurs : Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Rodolphe Saadé, la famille Dassault et même Devoteam.
Lire aussi : Emmanuel Ostian : « L’ESJ Paris vient déranger une longue tradition d’uniformité »
Mais il faut aussi voir ce que dit ce rachat : dans un pays où l’audiovisuel public est promis à une fusion géante (France Télévisions, Radio France, INA), des capitaines d’industrie décident d’investir, non dans un nouveau média, mais dans la formation.…

Ivanne Trippenbach est grand reporter au Monde et l’un de ses domaines de prédilection, c’est l’Amérique de Donald Trump et la sphère MAGA – dont elle s’est fait une spécialité. Elle a suivi de près la campagne du 47ème président des États-Unis, elle a interviewé Steve Bannon 100 jours après son investiture et surtout elle s’intéresse de près à ces jeunes influenceurs qui travaillent dans l’ombre à étendre la popularité du redouté chef d’État. Autant dire que c’est une des rares à bien connaître le profil de Charlie Kirk, a contrario de beaucoup de Français qui n’avaient jamais entendu son nom avant la semaine dernière et la tragique fusillade qui a mis fin à sa vie le 10 septembre.
Ainsi avait-elle déjà consacré une enquête à Kirk en avril, pendant le passage du « podcasteur » à Champaign, en Illinois. L’occasion pour elle de rappeler, déjà à l’époque, que sous le masque du débatteur se cachait un redoutable communiquant qui « encourage ses auditeurs à se marier et à faire des enfants ».…

Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Bayrou est arrivé rue de Grenelle avec un aphorisme de bon sens : « Collège unique, collège inique ». En quelques mois, il a ravivé les guerres scolaires et mis les Français dans la rue, si bien qu’il n’a rien pu faire ensuite. Ministre de la Cogestion plutôt que de l’Éducation, il a acheté la paix sociale en donnant les clés aux syndicats. Bayrou ne gouverne pas, il subsiste. Son expertise pour passer entre les vagues reste intacte. Malheureusement, c’est aussi le cas du collège unique… [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Alain Finkielkraut : En 1928, le grand philologue allemand Ernst-Robert Curtius écrivait, dans son Essai sur la France : « La littérature joue un rôle capital dans la conscience que la France prend d'elle-même et de sa civilisation. Aucune autre nation ne lui accorde une place comparable. Il n'y a qu'en France où la nation entière considère la littérature comme l'expression représentative de ses destinées. » Moins d’un siècle plus tard, en 2017, Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la République, affirmait : « Il n'y a pas de culture française, il y a une culture en France et elle est diverse. » La France est devenue un pur réceptacle et la littérature a été noyée, avec la bénédiction de ses dirigeants, dans la diversité des pratiques culturelles. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

L’Incorrect a huit ans. Ce n’est pas rien, surtout pour un magazine papier. L’Incorrect a donc franchi l’âge de raison. Huit ans, c’est long, surtout avec une double dose de Macron au pouvoir. Le bougre réussirait presque à nous faire regretter François Hollande. Sur cette planète qui tourne trop vite, il est raisonnable de penser qu’un narcissique fielleux aux commandes est foutrement dangereux. En temps normal, il reste à la France deux ans à tirer. Mais ce temps est tout sauf normal.
À l’horizon 2027, ça bouchonne plus qu’au péage de Saint-Arnoult un samedi de retour de vacances. Tout le monde rêve de gravir les marches de l’Élysée. Même Aurore Bergé. Darmanin singe Sarkozy, Retailleau parle, Mélenchon arrose la France au napalm, Marine Le Pen surveille Bardella, Zemmour espère que les cons ouvriront un jour les yeux, et Villepin se trouve toujours la plus belle pour aller danser. Et après ?…
L’Incorrect
Retrouvez le magazine de ce mois ci en format
numérique ou papier selon votre préférence.




