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Doxa éducative, un projet totalitaire : entretien avec Marie-Estelle Dupont
Y a-t-il selon vous un désir de l’État français de s’interposer entre les enfants et leurs parents ? Peut-on parler de dérive républicaine ?

Ce n’est pas du tout républicain. C’est d’inspiration communiste, soviétique, spartiate éventuellement. Alors que les sources de la République, notamment romaine, ont été fondamentales pour l’instauration de la figure paternelle, justement. Le pater familias, c’est la République romaine. Faire de notre progéniture les pupilles de la nation, c’est un projet totalitaire qui ne dit pas son nom, puisque l’idée, c’est d’arracher l’homme à ses attaches familiales pour le recréer selon un programme qui se serait autoproclamé vertueux. Cette intrusion dans l’intime est une manière de mettre un écran de fumée pour masquer l’échec de l’État sur des missions régaliennes, à commencer par l’instruction. Plus l’État veut nous expliquer à notre place ce que nous devons faire sur le plan affectif ou émotionnel, plus il veut nous supplanter sur des sphères qui relèvent de la sensibilité et de la culture familiale. [...]
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Céline Kléber : la guerre civile qui vient
La lecture de votre passionnant roman m’a fait immédiatement penser au mot « hyper réalisme », dont mes parents m’expliquaient, quand j’étais enfant, qu’il s’agissait d’une œuvre d’art encore plus réelle que la réalité. Tel est le sentiment que l’on éprouve en vous lisant, avec un plaisir teinté d’un léger malaise, le sentiment d’être, derrière une glace sans tain, le témoin clandestin d’une scène à laquelle on ne devrait pas assister. Comment faites-vous pour parvenir à un tel niveau de réalisme ? [...]
Carte noire pour Bruno Lafourcade : Sans filtre
« On a, me dit-elle, une ambition, un objectif et un challenge : renforcer le corporate, créer du boost transversal et challenger notre baseline. » Elle parla encore de fluidité, de synergie et de dynamique upmarket. Claire Moinot m’avait reçu dans son bureau, au septième étage. Elle se tenait droite, sans s’appuyer à son dossier, souriante, froide et professionnelle. À moins de trente ans, elle était Care Manager chez Philtra, un fabricant de cartouches pour épurer les piscines – et les mots, puisque Claire Moinot me servait le discours managérial officiel, où le creux, l’abstrait et l’anglais de contrebande filtrent le mensonge. « Pour faire grandir les talents, on veut co-construire un mindset d’autonomie avec trois types de profils à trajectoire fléchissante : les actifs à faible agilité transformationnelle, les collaborateurs en situation de vulnérabilité et les interlocuteurs de la vigilance sociale... » [...]
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De l’Instruction publique à l’Éducation nationale
Si les premières occurrences remontent au XVIIIe siècle, le débat entre instruction publique et éducation nationale devient brûlant à la Révolution. « L’instruction publique éclaire et exerce l’esprit ; l’éducation nationale doit former le cœur », distingue Rabaut-Saint-Étienne. Il y a d’un côté la formation des intelligences ; de l’autre un plan global, touchant aux vertus, croyances et devoirs civiques à inculquer pour façonner les citoyens de demain. Les plus enragés des révolutionnaires prônent l’éducation nationale. Ainsi Le Pelletier, dont le projet est lu par Robespierre : « La totalité de l’existence de l’enfant nous appartient. » Ou le conspirateur Babeuf : « Le principal objet de l’éducation doit être de graver profondément dans tous les cœurs les sentiments de fraternité générale, que contrarie et repousse le régime exclusif et égoïste des familles. » Églises, régions, familles : tout ce qui obstrue la relation entre l’État et ses futurs citoyens est un ennemi. C’est toutefois l’instruction, défendue par Condorcet au motif que l’éducation serait le cache-sexe de l’endoctrinement, qui triomphe dans les textes. En 1824, Charles X crée un ministère des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique, spécifiquement dédié à l’enseignement quatre ans plus tard : le ministère de l’Instruction publique est né. [...]
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Le père, c’est moi : quand l’État sape l’autorité parentale
Sous la République romaine, la patria potestas du père, ou « puissance paternelle », emportait droit de vie ou de mort sur chacun de ses descendants. Certes, la rigueur de ce droit archaïque, peu compatible avec l’ordre social d’une véritable cité, était déjà tombée en désuétude depuis longtemps à l’avènement de l’Empire. Toutefois, l’idée était restée, jusqu’à la Révolution française, d’une maîtrise totale des parents sur leurs enfants, dans la limite des bonnes mœurs et de la moralité chrétienne. [...]
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TVL virée de sa banque, Martial Bild : « Il semble que nous soyons un petit caillou dans la chaussure du pouvoir »

Comment avez-vous appris la décision de fermeture de vos comptes bancaires, et quelles raisons vous ont été données ?

Les choses sont très claires. Nous avons été informés par notre banque que l’ensemble de nos comptes étaient fermés. Cette fermeture est intervenue sans aucun préavis, sans justification, et, comme la loi l’y autorise, sans aucun recours possible. Nous avons donc dû chercher d’autres établissements. Nous avons contacté huit banques françaises pour qu’elles acceptent d’ouvrir nos comptes. Je précise que cette banque nous hébergeait depuis douze ans, et que notre maison a toujours été solvable et sérieuse, tant financièrement que commercialement.

Lire aussi : Martial Bild, un homme tranquille

Aucune explication ne nous a été communiquée. La décision a été prise au niveau régional. Mais ce qui nous frappe, c’est que cette injonction semble s’être étendue à l’ensemble des banques françaises. Nous en déduisons donc qu’il ne s’agit pas d’un simple acte bancaire, mais d’une décision politique.…

Thierry Beaudet : l’homme gris au service du pouvoir rouge
ll est des visages qu’on croise sans les voir. Thierry Beaudet est de ceux-là. Pas de phrase qui claque, pas d’image frappante, pas de flamboyance. Pourtant, cet homme discret règne depuis plus de vingt ans sur l’un des plus puissants leviers de l’État social : le monde de la mutualité. De la MGEN (Mutuelle générale de l’Éducation nationale)au CESE (Le Conseil économique, social et environnemental), en passant par la FNMF (Fédération nationale de la Mutualité française) et le groupe VYV (premier acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France), Beaudet a occupé toutes les strates d’un pouvoir souterrain mais décisif. Il est la figure achevée de cette gauche gestionnaire qui a troqué le suffrage contre la cooptation, le peuple contre les réseaux, la révolte contre la rente. [...]
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Influenceurs convoqués à l’Assemblée nationale : TikTok ou l’effondrement culturel

Le 10 juin 2025, l’Assemblée nationale s’est offert son propre prime time. Non pas pour débattre du logement insalubre, du délabrement scolaire ou du lent suicide agricole. Mais pour auditionner, caméra bien calée, un cortège d’influenceurs venus raconter la fabrique de leurs likes. Le pouvoir politique, dans sa quête d’un ennemi aussi visible que malléable, a convoqué Nasdas, Alex Hitchens, AD Laurent, Julien et Manon Tanti – autant de prénoms tatoués dans la mémoire d’une jeunesse biberonnée au scroll.

Lire aussi : Réseaux sociaux : la décivilisation numérique

Il suffisait qu’un stagiaire d’une quinzaine d’années débarque dans la rédaction pour que L’Incorrect s’intéresse à cette commission d’enquête parlementaire, destinée à évaluer les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs, qui s’est vite muée en spectacle inversé : les élus jouaient aux juges, les influenceurs se posaient en victime, et la France regardait, médusée, le pouvoir interroger les fruits de son propre effondrement culturel.…

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