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Quel mâle blanc dominant êtes-vous ?

« Ils marchent le regard fier, tralalalala, mes hommes, tralalalalala, eux devant et moi derrière, mes hommes », chantait Barbara. Ah, quelle belle chanson.

Voilà pourtant un texte qu’on entendra peut-être bientôt comme on se penche sur le Lai de Marie de France écrit au XIIe siècle (« bele amie, si est de nus : ne vus senz mei ne jeo sens vos » / Belle amie il en est ainsi de nous ni vous sans moi ni moi sans vous) ou un sonnet de Louise Labé, XVIe siècle – une curiosité un peu obscure, au langage archaïque, les traces d’un temps où les hommes et les femmes étaient des hommes et des femmes (oui, je sais c’est fou), opposés autant qu’unis, par leur humaine condition, par leurs destins fragiles.

« Je me soumets à leur loi, ils se soumettent à ma loi ». Lalalatralala. Il y a là de quoi finir en camp de redressement, Sandrine Rousseau ne dirait pas le contraire ! Vilaine Barbara. Social-traître !

Lire aussi : Mona Chollet ou comment le néo-féminisme sabote les connexions neuronales ?

Bientôt donc, la fierté des hommes, à côté de celle des trans et des lesbiennes, et même des vaches et des poulets, fera figure de vestige archéologique. Leur virilité, avec. Car on peut dire, oui, sans trop exagérer, que cette virilité déserte peu à peu nos représentations (sauf à considérer qu’un footballeur est viril : je suis prête à en débattre !) au profit non seulement de sa caricature mais, jusqu’à extinction complète de la lumière, de sa caricature dénaturée, privée de charme et d’humour par des idéologues qui voient dans la prééminence masculine, et ils ont raison, un pilier de l’ancien monde. D’aucuns s’acharnent sur l’être masculin, donc, comme les iconoclastes du VIIIe siècle sur le visage du Christ ou de la Sainte Vierge : de l’activiste transgenrée de mes deux, en passant par la sorciéresque mouvance me-too, les dispositions de la loi sur le divorce et jusqu’aux couilles molles produites par l’époque en quantité industrielle, candidats joyeux au suicide de leur espèce, les hommes s’en sont pris plein la gueule ces temps-ci. [...]

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Raphaël Enthoven, le fossoyeur de la pensée

Raphaël Enthoven s’illustre de façon particulièrement dégueulasse dans ce qu’il convient désormais d’appeler l’exercice de l’Anti-France, érigé en art de vivre sous le tout-puissant califat macroniste. Vociférant et déformé par une haine somme tout très peu aristotélicienne, Enthoven fait la tournée des plateaux pour déployer toute son ire contre cette France qu’il abhorre, la France des ronds-points, des barbecues et des Gilets jaunes. Soit la France du peuple. Car c’est sa cible privilégiée, Enthoven, le peuple. Sorte de Pompadour républicaine, poudrée jusqu’à l’os, dégoulinante de rimmel et râpée par les gommages, la marquise se transforme en gorgone dès qu’on brandit la moindre nuance pour contrer son argumentaire, s’empourpre, s’engorge et sombre dans l’invective la plus crasse. Mais d’où lui vient cette colère, cette haine ? Peut-être d’avoir brusquement découvert la vraie France, une force non-contourée par le triangle d’or jacobin – parfaitement circonscrit entre le Flore et le Baron, Enthoven, la France, il ne connaît pas. Il la craint et il la déteste. Son cri de guerre, c’est « mort au peuple », et il l’assène depuis deux ans, manticore miniature hissé sur son perchoir : quand ce n’est pas sur les plateaux des émissions les plus condescendantes du PAF, c’est sur Twitter que le filousophe bave sa haine et déverse des tombereaux d’insultes et d’imprécations. Raphaël Enthoven est aussi philosophe que Cyril Hanouna est politologue. Dans un monde où tout est globalement inversé, soyons certains que celui qui se bombarde « franc-tireur » est à peu près l’inverse.

Lire aussi : Franc-Tireur, la raison partisane

Et puis, cette passion pour les réseaux sociaux, ces sarcophages de la pensée où tout discours s’éreinte, siloté à jamais, asphyxié par les flatulences de voix bavardes cousues ensembles, couturées sur le fil des méchancetés. On est toujours subjugué lorsque les puissants s’emparent des réseaux sociaux à leur tour. Enthoven, faute de produire du logos, il aime ça, twitter : il va jusqu’à poster 10 contributions par jour, comme n’importe quel adolescente en pleine poussée d’acné, comme Donald Trump qu’il déteste pourtant du plus profond de son être, comme ce « peuple » qu’il dénonce et qu’il méprise. Mais que combat au juste Enthoven, pourquoi met-il autant d’énergie à condamner, à lancer des anathèmes, quelle est cette république qu’il défend et qui semble se résumer à quelques stimuli démagogiques ? Ce qu’il défend en somme, c’est la France des Boomers, c’est la France qui grasseye sur ses mondanités, sur ses privilèges, c’est la France des Deux-Magots, c’est la France-Inter, c’est à dire la France des intermissions et des passations de pouvoir tout en souplesse, c’est la République oligarchique, mafieuse, liberticide, qui insulte au lieu de proposer (comme le fait Macron) qui condamne au lieu d’inventer (comme le fait Macron) qui éborgne au lieu de discuter (comme le fait Macron). Il y a deux jours, réagissant au vote du premier tour, le personnage aura cette parole infâme, d’une cuistrerie et d’un mépris souverain : [...]

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Jérémy Bouhy : « Cette tribune sera oubliée après-demain »

Que vous inspire la tribune des sportifs français publiée aujourd'hui par Le Parisien et qui appelle à battre Marine Le Pen ? 

Une indifférence totale. C’est un non-événement sur lequel il ne faut pas s’attarder. La tribune a sans aucun doute été rédigée il y a trois mois ; seul restait à savoir si elle s’adresserait à Marine Le Pen ou à Éric Zemmour. Les Français l’auront oubliée après-demain.

Des sportifs, qui ne possèdent aucune expertise en la matière, possèdent-ils la moindre légitimité pour parler de politique ? 

Il y a deux choses à distinguer. Le sportif en tant que citoyen, personne physique, père de famille, contribuable, électeur ; et la personnalité publique, le leader d’opinion. C’est la théorie du double corps du roi, le corps terrestre et l’immortel. Le jeune Antoine Dupont peut s’intéresser à la politique et à l’élection présidentielle, c’est sain et légitime ; mais le capitaine du XV de France, lui, doit rester en retrait, et n’a pas à appeler à voter pour ou contre, encore moins à faire barrage. Pareil pour Clarisse Agbegnenou, qui a été notre porte-drapeau aux Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier. [...]

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Librairie Les Deux Cités : « Les gauchistes sont soudés dans la destruction, nous devons l’être dans la construction »

Qu’est-ce que la Librairie les Deux Cités ? En quoi se démarque-t-elle ?

La librairie « Les Deux Cités » a ouvert ses portes le 3 octobre 2020, suite à ma rencontre avec Alexis Forget. Notre objectif était de créer une librairie enracinée, conservatrice au sens bonaldien et portée sur la tradition. Objectif atteint puisque nos trois sections principales, régionalisme, philosophie/religion et politique/science-sociale, sont bien remplies avec plus de 2000 références en stock.

Le second objectif était d'en faire un lieu de vie, objectif atteint encore une fois puisque toutes les sensibilités de la « droite » se sont rencontrées chez nous et ont noué parfois des liens d'amitiés. Philosophes, politiques, hommes de bonnes volontés : tous viennent chez nous pour discuter, se revoir et selon leurs paroles « profiter de la bouffée d'oxygène » que nous proposons.

Votre librairie subit régulièrement des agressions. En quoi consistent-elles et par qui sont-elles commises ?

Nous subissons des attaques tous les quinze jours de la part de ceux que l'on présente abusivement comme des « antifas » mais qui sont les nouveaux fascistes. Dégradations de livres, de notre caméra, de la vitrine, de la porte d'entrée, sans compter les insultes éternelles tous les jours en passant (très vite et souvent à vélo) devant la porte. Cela fait partie désormais de notre quotidien, mais cela coûte très cher en réparations et remise en ordre d'où notre vidéo d'appel au soutien.

Nous ne voulons pas de dons, nous sommes une librairie et nous sommes sûr de notre catalogue, nous demandons simplement aux lecteurs de notre milieu de commander leurs livres chez nous s'ils habitent dans l'Est de la France ou sur notre site www.lesdeuxcites.fr s'ils habitent ailleurs, y compris à l'étranger. Nous livrons dans le monde entier. C'est la vraie réalité de la vie, les gauchistes sont soudés dans la destruction, nous devons l'être dans la construction. Si nous venions à fermer à cause de ces attaques, ce serait un échec énorme pour notre milieu, aussi élargi qu'il soit. [...]

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Entretien avec l’ASP : « Nous voulons faire sentir à chaque personne qu’elle a de la valeur »

Dans quelle perspective l’ASP a-t-elle été fondée ? 

Jacques de Beauval : Lorsque nous avons commencé en 1984, nous étions des pionniers. Il existait une autre association nommée « Jalmalv » : nous n’étions que deux à vouloir faire des soins palliatifs un vrai sujet. Ça n’existait pas à l’époque. C’est un concept qui vient d’Angleterre, créé pour soigner les blessures de guerre, à l’époque où les médecins essayaient de soulager la douleur. Les soins palliatifs ne sont pas seulement destinés aux patients en fin de vie, mais aussi de façon précoce à toute personne atteinte de maladie grave. On les appelle alors souvent « soins de support » ou « soins de confort ». On peut dire que nos deux associations ont fondé la culture palliative en France. Cela a donné lieu à une première loi en 1999 (Loi Kouchner), puis d’autres jusqu’à la dernière de 2016 (Claeys-Leonetti). Cette dernière loi très importante considère l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation des patients comme un soin, et prévoit la possibilité d’arrêter les soins. Certains y ont vu l’assassinat des patients : « Ils vont mourir de faim et de soif ». Mais les patients que l’on cesse d’alimenter par sonde ne ressentent plus la faim ou la soif. L’autre mesure prévue par cette loi est la sédation profonde et continue jusqu’au décès. Là aussi polémique, beaucoup y voyant une hypocrisie : « C’est faire mourir les gens lentement, pourquoi ne pas les faire mourir directement ? », d’autres y voyant au contraire un assassinat. La loi comprenait aussi une mesure sur les « directives anticipées ». Sauf qu’aucune personne en bonne santé ne demandera qu’on la torture jusqu’à la mort pour la sauver. 

Être là, parce qu'à la fin c'est la seule chose qui compte

Muriel Bideau: Avant, ces directives étaient valables trois ans, aujourd’hui elles sont valables indéfiniment, sauf si on les change soi-même. Le problème, c’est qu’effectivement une personne en bonne santé dira qu’elle veut être débranchée, mais le moment venu aura peut-être changé d’avis. 

Votre association est soumise à une législation très encadrante, avec une formation obligatoire pour les bénévoles. Cela a-t-il plutôt tendance à les rassurer ou à freiner leur engagement ? 

Muriel Bideau: Ce parcours de formation est nécessaire pour les bénévoles, et leur permet de cheminer. Je dirais que le cadre protecteur de l’association et la formation les rassurent. Ils en sont même très satisfaits.(...) 

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Travail, souffrance, réaction

Je vous écris d’un dimanche soir. À cet instant, des millions de personnes pensent à leur reprise de boulot du lendemain. Angoisse. Non point qu’il existe des millions de fainéants en France. De ceux qu’ont pas assez de doigts pour bosser. Non. Il y a seulement des millions de personnes qui vivent leur travail comme une souffrance. Infirmiers, profs, clercs de notaire, agriculteurs, employés de la grande distribution, du nettoyage, employés des Ehpad et de l’agro-alimentaire. Si j’en oublie, envoyez vos témoignages au journal qui transmettra. Secteurs peu syndiqués pour certains ou sur-syndiqués pour d’autres mais qui vivent tous actuellement une mutation profonde. Car ces professions avalent des vies. Brisent des familles. Marquent des gosses qui voient et entendent leurs parents parler, parler et parler encore de leur souffrance quotidienne. Chialer après les nuggets. Autrefois, avoir un instituteur parmi la marmaille, pour une famille de paysans, c’était l’équivalent d’avoir un prêtre. Un honneur. Une décoration familiale. Maintenant les instits interdisent à leurs gosses de suivre la même voie et les incitent à faire coiffeuse ou plombier.

Bien entendu, les conditions de travail à la mine ou en usine étaient pires jadis. Absence de sécurité, milieux insalubres, journées de travail de 10 heures. Mais l’homme ouvrier faisait partie d’un collectif. D’une communauté. D’un monde. Or l’homme actuel est seul. Seul face au roué patronat qui aura réussi à diviser la classe ouvrière en de multiples sous-catégories opposées et opposables. Seul face à la ville. Seul face à la perte des solidarités traditionnelles. Seul face à la disparition des corps intermédiaires. Atomisation de la famille. Manettes de jeux vidéos. Shit et cachetons. Netflix. Gosses qui braillent. Femme seule. Vie de merde. Car l’homme actuel n’est plus l’homme traditionnel. L’homme actuel est fragile. Émotif. Et la femme actuelle n’est pas mieux. Elle ne dort plus. Elle est « libérée » de tout, sauf de sa souffrance. Morale. Elle peut jouir comme elle l’entend mais finit ramonée de l’intérieur. [...]

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Le projet de la mort qui tue

Le 8 avril 2021, l’Assemblée nationale votait sur le projet promu depuis 2017 par le député Olivier Falorni « visant à affirmer le libre choix de la fin de vie ». L’ensemble du texte n’a pas pu être voté faute de temps, mais l’article 1er a été adopté à une large majorité de 240 voix contre 40. Si le calendrier parlementaire laisse peu de chances à une adoption définitive, il est à prévoir que des propositions ultérieures prendrons le projet comme modèle compte tenu de l’adhésion qu’il a rencontré dans l’hémicycle. À moins, bien sûr d’un renversement de majorité.

Cet article 1 contient l’essentiel: la possibilité d’une euthanasie ; le projet parle d’« aide active à mourir ».

Rupture avec l’État actuel du droit

Cette « aide », donc, pourrait être demandée par toute personne capable et majeure à un médecin, lequel prescrira un « produit létal » qu’elle pourra ensuite se faire administrer par un soignant. Ceux qui feront cette demande devront être atteints d’une affection grave et incurable, dont ils souffrent ou qui les rend dépendants d’une manière qu’ils estiment insupportable. À noter que cette souffrance peut être physique ou psychologique, et que « l’affection » (maladie ou accident) pourra très bien n’être pas mortelle – une infirmité lourde et permanente suffirait.

Sont reprises les possibilités d’émettre des directives anticipées et de nommer une personne de confiance qui exprimera ce qu’elle estime être la volonté du patient si celui-ci n’est plus en mesure de la faire savoir. Nouveauté : le projet institue le conjoint comme personne de confiance par défaut, puis les enfants, puis les parents, les frères, etc. (art. 7). On devine ici la volonté de ne pas reproduire le cas de Vincent Lambert où le désaccord entre l’épouse – qui souhaitait l’arrêt de l’alimentation – et les parents avait bloqué la situation des années durant.

Cette proposition va loin dans la légalisation de l’euthanasie, rejoignant celle du Luxembourg. Certains pays d’Europe sont déjà plus avancés encore dans la légalisation comme la Belgique et les Pays-Bas qui l’ont ouverte même aux mineurs s’ils sont émancipés – à partir de douze ans pour les Pays-Bas si les parents sont d’accord. À noter que le droit européen n’est pas en cause dans cette évolution, la CEDH laissant les États entièrement « libres d’admettre ou de réprimer l’euthanasie » (CEDH, 29 avril 2002, Pretty c/ Royaume-Uni).

La rupture avec l’état actuel du droit, posé notamment par la loi Claeys-Leonetti du 2 octobre 2016, est fondamentale. D’abord, il ne s’agit plus d’un simple arrêt du traitement pour laisser la mort venir accompagné de soins palliatifs, destinés à atténuer la douleur, mais d’un acte positif de tuer. Ensuite, l’acte ne concernerait plus seulement les malades dont le pronostic vital est engagé mais beaucoup d’autres cas.

La conséquence serait de créer un nouveau fait justificatif de l’homicide volontaire : le consentement de la victime. Jusqu’à présent, « donner volontairement la mort » (C. Pén., art. 221-1) est un crime. Il en va de même pour le fait « d’administrer à autrui une substance [mortifère] », ce qui est très précisément l’acte décrit dans le projet. Or, le consentement de la victime n’a aucune incidence sur la qualification de l’infraction. Il existe certes des faits justificatifs comme la légitime défense mais ceux-ci répondent à des critères objectifs – une agression injuste, une menace actuelle, etc. – qui sont appréciés par le juge. C’est la loi qui autorise le meurtre ou non, car il en va de l’ordre public et des bonnes mœurs. [...]

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Avortement sans limite : quand l’OMS devient folle

Dans son rapport de 210 pages l’OMS prétend fournir aux États les lignes directrices à suivre afin de garantir un accès à l’avortement « sûr et sécurisé », et ainsi faire baisser la mortalité maternelle liée aux avortements « non sécurisés ». Elle dresse une liste d’obstacles que les États se devraient d’abolir : « Un certain nombre d'approches communes de la loi et de la politique sur l'avortement mentionnées dans le chapitre 1 (section 1.3.1) constituent des obstacles à l'accès à l'avortement, sont incompatibles avec les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme et peuvent avoir des effets négatifs sur l'exercice des droits de l'homme ». Parmi ces obstacles se trouvent : l’objection de conscience du personnel soignant, les restrictions quant aux personnels médicaux autorisés à pratiquer un avortement, les périodes de réflexion obligatoires, les autorisations pour les mineurs, la fournitures d’informations « biaisées », etc. Plus grave encore, sont désignés comme des obstacles à abolir : les délais gestationnels, c’est-à-dire les limites d’âge gestationnel conditionnant la légalité d’un avortement.

Avortement sans délais

L’OMS déclare que ces délais constituent un obstacle à l’avortement « sûr et sécurisé », et qu’ils engendrent des inégalités. Au chapitre 2.2.3 : « Si les méthodes d'avortement peuvent varier en fonction de l'âge gestationnel (cf. chapitre 3, section 3.4), la grossesse peut être interrompue en toute sécurité quel que soit l'âge gestationnel. Les limites d'âge gestationnel ne sont pas fondées sur des preuves ; elles limitent le moment où un avortement légal peut être pratiqué, quelle que soit la méthode ». Ici, l’OMS ment délibérément en déclarant que le degré d’avancement d’une grossesse est sans importance pour la pratique d’un avortement.

Lire aussi : Allongement des délais d’IVG : mesure contre-productive et barbare

D’abord, il y a le danger psychologique pour la mère. Plus la grossesse est avancée, plus l’attachement, conscient ou non, avec l’enfant est fort, et plus le traumatisme lié à sa perte sera lourd. Au niveau physique, plus l’enfant est développé, plus la méthode d’avortement est douloureuse, traumatisante et risquée. Au-delà de 12 semaines de grossesse, l’aspiration – non sans-risque puisqu’elle peut causer une perforation de la paroi utérine – est insuffisante pour évacuer l’enfant en un seul morceau. Il est dès lors nécessaire d’insérer des instrument chirurgicaux coupants, dans l’utérus de la femme, afin de broyer et démembrer son enfant, pour l’évacuer morceaux par morceaux. Le risque d’abîmer, voire de percer l’utérus est donc bien plus élevé qu’à un stade précoce de la grossesse. Quant au médecin obligé de pratiquer l’acte, c’est la même chose, plus la grossesse est avancée, plus l’acte à réaliser est lourd de conséquences psychologiques. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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