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Alexandre Goodarzy ressuscité

Comment se reconstruit-on après ce genre d’épreuves ? 

J’ai eu besoin de prendre du recul non seulement par rapport à l’enlèvement, mais aussi par rapport à mon investissement dans le travail, où il fallait couvrir le moindre sujet urgent, presque comme un reporter de guerre. En tant que chef de mission, on a charge d’âmes et la responsabilité de volontaires sur place. Prendre du temps avec ma famille m’a permis de repenser ma vie. Cette situation extrême a été l’occasion d’un grand examen de conscience. Un feu qui ranime tous les manquements de ta vie. Tu vois défiler ta vie. Et tu as tout le temps… Et écrire ! Ç’a été un exutoire. J’ai balancé tout ce que j’avais à dire.

Votre prise d’otage a-t-elle été l’effet d’erreurs commises malgré les protocoles de sécurité ?

Un humanitaire part dans un pays où ça ne va pas bien par définition, et c’est son travail. Quand un pays est en guerre civile ou dévasté par une catastrophe naturelle, le premier réflexe est de déployer l’armée qui passe le relais à des organisations humanitaires. Ça induit des risques intrinsèques. Dans ce sens, on court des risques sur le terrain en faisant le travail annoncé. Mais tout a été fait selon le protocole de sécurité ! Antoine Brochon – directeur de la sécurité chez SOS Chrétiens d’Orient et enlevé lui aussi – assiste régulièrement aux cellules de crise et de soutien au quai d’Orsay : il s’est donc informé une semaine avant sur Bagdad. [...]

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Droite italienne : Romulus et Remus

D’un côté, Matteo Salvini, patron de la Lega, est contraint par sa base électorale à soutenir et participer au gouvernement d’union nationale de l’économiste Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne. Fragilisés par la crise sanitaire, les petits chefs d’entreprise du Nord de l’Italie qui constituent l’électorat historique de la Lega sont en effet préoccupés avant tout par le devenir économique du poumon industriel du pays. Depuis son entrée au gouvernement, la Lega est créditée de 22 à 24 % des voix, bien loin de ses sommets historiques des dernières années.

Giorgia Meloni, présidente de Fratelli d’Italia et des Conservateurs et réformistes européens (où l’on retrouve notamment le PiS au pouvoir en Pologne et les Espagnols de Vox), ne cesse pour sa part de faire progresser le parti qu’elle a fondé en décembre 2012. Héritier des traditions néo-fascistes du MSI, il est donné ces derniers jours à 17 ou 18 % dans les enquêtes d’opinion, ce qui en fait la potentielle deuxième force politique de la péninsule derrière la Lega, bien qu’elle soit talonnée par le Parti Démocrate (centre-gauche) et les populistes du Mouvement cinq étoiles. L’astucieuse Giorgia Meloni se tient soigneusement à l’écart du gouvernement Draghi face auquel elle souhaite incarner une « opposition patriotique ». Son intransigeance lui a valu le ralliement d’un député européen de la Lega, Vincenzo Sofo, qui n’est autre à la ville que le compagnon de Marion Maréchal. [...]

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Éditorial monde d’avril : Leçon de bonnes manières à la chinoise

« Un homme courtois ne met pas son couteau et sa fourchette dans l’assiette de son voisin », a déclaré Wang Yi, le ministre des Affaires Étrangères de la République populaire de Chine, le 22 février, au cours du Forum de Lanting, événement international organisé chaque année par son ministère. Face aux délégations étrangères, le haut fonctionnaire chinois s’est tour à tour montré conciliant et menaçant, évoquant la nécessité d’une « coexistence pacifique » entre la Chine et les États-Unis, du moment que chacune des deux parties respecte le principe de non-ingérence dont Pékin souligne l’importance, tant au sujet de la mise au pas de la trop libérale Hong-Kong que de la répression qui s’exerce contre les Ouïghours du Xinjiang. Xi Xinping avait eu beau mettre en garde contre une « nouvelle guerre froide », lors de son discours d’ouverture à Davos le 25 janvier, la harangue prononcée un mois plus tard par son ministre des Affaires Étrangères fleurait bon les années 1970, il allait jusqu’à citer la visite, 40 ans auparavant jour pour jour, du président Richard Nixon dans la Chine maoïste.

Lire aussi :

Le ton des discours prononcés deux semaines plus tard, le 5 mars, au cours de la réunion annuelle du Congrès national du peuple, face à 3 000 députés chinois masqués, n’a pas effacé l’impression de replonger dans une nouvelle guerre froide, en dépit des assurances de Xi Xinping à Davos. Devant la plus grande législature au monde, chambre d’enregistrement des décisions prises au sein des plus hautes instances du Parti communiste chinois, le premier ministre Li Keqiang a fixé les objectifs de croissance pour 2021 à 6 %, avec un budget militaire à 6,8 % du PIB (le deuxième au monde derrière celui des États-Unis). Et le ministre des Affaires Étrangères a tracé de façon beaucoup plus claire qu’à Lanting la ligne rouge pour Pékin : aucune concession sur Hong-Kong, aucune au Xinjiang, aucune en mer de Chine.

« L’art de la guerre, c’est soumettre l’ennemi sans combat », écrivait Sun Tzu il y a 2 500 ans

Partout, des « nouvelles routes de la soie » en Asie centrale jusqu’au « collier de perles » des bases chinoises qui s’étend désormais sur le pourtour de l’Océan indien jusqu’à Djibouti, la Chine doit faire valoir son droit à devenir une nouvelle puissance globale. Les 100 ans du PCC, qui seront commémorés en 2021, « ne sont que le préambule d’une grande œuvre millénaire », a déclaré Wang Yi au China Daily, organe quasi officiel du parti. Face à une Amérique affaiblie et à une Europe impotente, les visées expansionnistes de Pékin se font désormais sentir jusque sur le continent africain. « L’art de la guerre, c’est soumettre l’ennemi sans combat », écrivait Sun Tzu il y a 2 500 ans. Pas la peine de planter sa fourchette dans l’assiette du voisin à partir du moment où l’on est seul en mesure de décider si on lui laissera ou non une assiette.

Colonel Jacques Hogard : « Le rapport Duclert est contestable historiquement »

Après la guerre d’Algérie de Benjamin Stora, le président de la République multiplie les commissions d’historiens chargés de rendre un avis « objectif » sur les différentes implications de la France dans le passé. Que penser de ces méthodes ?

Je pense que ces rapports sont des rapports à vocation davantage politique qu'historique. En clair, il s'agit de jeter les bases de nouvelles relations tant avec le régime algérien qu'avec le régime rwandais. C'est d'ailleurs un des objectifs revendiqués par le gouvernement. C'est le premier point majeur. Ensuite cela se situe dans une démarche de repentance, qui n'est évidemment pas la mienne, que je déteste parce qu'elle consiste à rabaisser et humilier la France au prix de certains arguments qui sont peut-être parfois justes mais souvent faux. Je les conteste très sérieusement. Le rapport « Duclert » est contestable historiquement. Il établit en le suggérant très fort que l'attentat mené le 6 avril 1994 contre le président Habyarimana et le président du Burundi est le fait d'extrémistes Hutus. Alors que personne, dans les gens qui suivent ce dossier depuis longtemps, ne croit à cette fable. C'est la fable que cette commission nous annonce comme l'hypothèse la plus probable. C'est risible ! [...]

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Brejnev, le dictateur aimable

« Comment peut-il y avoir de culte de la personnalité sans personnalité ? » est une boutade qui circulait à Moscou après l’accession de Brejnev en octobre 1964 au pouvoir suprême. En dépit de ses 18 ans au pouvoir, le Gensek (Premier secrétaire) a peu inspiré les historiens : trop séducteur, trop consensuel, trop absent. Or c’est cette carrure d’antihéros, nous dit son biographe Andrei Kozovoï, qui explique sa longévité. Brejnev commence sa carrière d’apparatchik stalinien dans les années trente. Il participe à la Seconde Guerre mondiale comme officier politique.

Pas de quoi casser trois pattes à un canard. L’envolée arrive dans les années cinquante : nommé responsable du projet spatial soviétique, Brejnev est l’un des hommes de confiance de Khrouchtchev. Leonid est habile, il sait désamorcer les conflits et endure en stoïcien les colères de son patron. Humilié par Nikita qui le traite de « chef des imbéciles », il finit par organiser la destitution du vieux leader. La crise alimentaire qui sévit alors en URSS est le coup de boutoir qui envoie Khrouchtchev à la retraite. Parmi les conspirateurs, Brejnev est le plus fade, il inspire donc confiance. Flanqué de Kossyguine qui devient chef du gouvernement, Brejnev utilise la scène internationale pour se dégager de cette direction collégiale. [...]

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À l’Est d’Eden

Pascal Maguesyan est depuis 2017 chargé de mission de l’association Mesopotamia qui réalise un inventaire du patrimoine culturel matériel ou immatériel des minorités, souvent menacées, en Irak. Cet ancien journaliste, réalisateur de documentaires, photographe et conférencier, est aussi l’auteur de Chrétiens d’Orient : ombres et lumières (Taddée, 2013), Anaphora, sentier de vie (Anafora, 2014), Sur le chemin de Guiragos (Union Internationale des Organisations Terre et Culture, 2017).

Lire aussi : François-Xavier Gicquel : « Ce voyage du Pape François en Irak est un puissant signe d’espérance pour les chrétiens d’Orient » [...]

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Reportage : La possibilité de Trieste

Quelle plus belle introduction à un séjour hivernal à Trieste que des pâtes alla bottargua dégustées sur la corniche qui relie la ville au reste de l’Italie. Surtout quand vous avez la chance d’être reçu par l’écrivain Veit Heinichen, créateur du personnage du commissaire Laurenti (voir encadré). De la mer Adriatique émergent les pieux des moules locales. Vers le sud-est, se distingue dans le jour baissant de cette fin décembre le château de Miramare, construit en 1856 pour l’infortuné archiduc Maximilien de Habsbourg- Lorraine, devenu empereur du Mexique en 1864 avec le soutien de Napoléon III, avant d’être fusillé en 1867 à Querétaro.

Lire aussi : Reportage : Les dernières vignes de l’Empire

La présence des membres de la maison de Habsbourg à Trieste est facile à comprendre : de 1382 à 1918, la ville fut sous souveraineté autrichienne jusqu’à constituer une « porte-fenêtre viennoise sur la latinité » pour reprendre l’expression du journaliste Jean-Pierre Péroncel-Hugoz. L’empereur François-Joseph et son épouse Sissi y firent de nombreux séjours. Devenue italienne après le premier conflit mondial, la riche Trieste se transforme alors en véritable laboratoire du parti fasciste. Sous la dictature de Mussolini, la population d’origine slovène est malmenée, créant un vif ressentiment dans ses rangs. [...]

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Vaccination : Interview d’un Français en Israël

Quelle est la situation actuelle en Israël ? A quel point y-a-t ’il un réel retour à « la vie normale » ?

Nous sommes dans une situation où plus de 50% des Israéliens ont reçu les deux vaccins, et à peu près 60/70 % qui ont reçu le premier. Les vaccinés se sont vu fournir par le ministère de la santé un passeport vert. Grâce à celui-là on peut rentrer dans tous les commerces qui ont réouverts, mais également les salles de sport, les théâtres, les musées, les stades de foot, les bars, les restaurants… Donc nous avons l’impression que le retour à la vie normale est complet, en tout cas pour ceux qui ont reçu le passeport vert, c’est-à-dire une majorité des citoyens. Il y a vraiment une ambiance de retour à la normalité.

Que sont ces fameux passeports vert et rouge, et quelles restrictions demeurent avec eux ? Les non-vaccinés peuvent-il vivre normalement ?

Il y a deux cas de figure. Par exemple les professeurs des écoles ne sont pas obligés d’être vaccinés, mais doivent se faire tester tous les trois jours. Par contre, les salles de sport, les restaurants ne sont pas autorisés pour ceux qui n’ont pas le passeport vert. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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