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Projet de loi bioéthique : vers un passage en force de la majorité ?

Ce mardi 1er juin, l’examen du projet de loi bioéthique a débuté en commission spéciale, en vue de la troisième et dernière lecture à l’Assemblée nationale. Quelques jours plus tôt, quatre-vingts parlementaires des Républicains ont signé une tribune dans le journal La Croix pour appeler l’exécutif « à la raison et au respect des Français ».

Les sénateurs et députés LR demandent au gouvernement de mettre en suspens le texte, jugeant le climat politique national trop peu serein pour un tel débat sociétal. Malgré la crise sanitaire et l’état d’urgence, l’exécutif n’a pas voulu reculer et a choisi d’inscrire le texte à l’agenda législatif. La tribune des parlementaires évoque également un embouteillage législatif avec les « projets de loi relatifs à l’état d’urgence sanitaire, à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement », auxquels il faut ajouter de très nombreuses ordonnances liées à la crise sanitaire. La majorité s’est toujours penchée sur ce projet de loi à des moments inopportuns : rappelons que la deuxième lecture avait eu lieu en août dernier dans un palais Bourbon vide.…

Jeanne Chauvin : la première Française en « robe »

« Robe sur robe ne vaut ». En vertu de ce très phallocratique adage, le métier d’avocat, à la fin du XIXe siècle, restait encore fermé au sexe faible. Non que la loi de ventôse an XII, réglementant l’exercice de la profession, exclût les femmes de manière formelle. Mais la chose paraissait évidente. Aussi faudra-t-il beaucoup de courage à quelques hardies pionnières pour bousculer cette injustice. Jeanne Chauvin, née à Jargeau, dans le Loiret, en 1862, appartient à cette indomptable cohorte.

Fille d’un notaire de province, elle décroche haut la main deux baccalauréats (lettres et sciences), deux licences (philosophie et droit), et finalement son doctorat en droit, à Paris en 1892. Sa thèse porte sur l’« Étude historique des professions accessibles aux femmes », et elle est la première Française à obtenir ce grade prestigieux. Sa soutenance a d’ailleurs donné lieu à un chahut estudiantin, la salle étant trop petite pour accueillir la foule des curieux ! Jeanne Chauvin se consacrera ensuite à l’éducation, en qualité de conférencière de droit usuel dans des lycées de jeunes filles. Parallèlement, elle mène le combat féministe, dans le cadre de l’association Avant-Courrière, de Jeanne Schmahl. Elle y réclame le droit pour les femmes d’être reconnues témoins valides d’actes publics et privés, ainsi que la libre disposition du produit de leur travail. [...]

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La culture dans les griffes de la gauche

Après avoir nommé Jack Lang au poste à la Culture, avec un budget doublé dès 1982, jusqu’à représenter 1 % du budget de l’État (de 2,6 milliards de francs en 1981, il sera à 13,8 milliards de francs en 1993), il faut bien dépenser tout ce pognon: créations de centres artistiques nationaux, aides à la création, mise en place de journées dédiées (fête de la musique, journée du patrimoine, fête du cinéma), de fondations (les fonds régionaux d’art contemporain, le centre national des arts plastiques), mise en œuvre de chantiers plus extravagants les uns que les autres; tous les copains de la mitterrandie se font arroser: l’Art Officiel est né, ce sont les potes, ils sont de gauche. Ils sont placés à la tête des fondations, ainsi les places et les distributions d’aides ne se font plus que par copinage ou par cooptation.

Lire aussi : Mitterrand #saccageparis

Parallèlement, la télévision publique met en branle une machine de propagande: le début des années 90 voit notamment la création d’Arte, qui est depuis la chaîne officielle de l’Antifrance, mais surtout la diffusion de séries télévisées imposant une vision fantasmagorique de la vie typique du socialisme, qui se poursuivra bien après la disparition de François Mitterrand, ouvrant la porte au lavage de cerveau permanent diffusé par nos téléviseurs. On peut penser à la très anecdotique Seconde B, qui suit les aventures de cinq adolescents d’un lycée difficile de banlieue parisienne, leurs peines de cœur, et traite des problèmes de société, du multiculturalisme. Bien entendu, les élèves sont tous adorables, métissés, et veulent régler les problèmes du quartier.

Tous les copains de la mitterrandie se font arroser: l’Art Officiel est né, ce sont les potes, ils sont de gauche

On peut aussi évoquer L’Instit, série dans laquelle on se prend d’affection pour un professeur remplaçant qui aide les élèves en difficulté sur fond de problèmes de société (encore et toujours les mêmes), et qui préparait les parents aux changements à venir dans l’Éducation nationale : le professeur n’est plus celui qui transmet le savoir, mais un « grand-frère », un éducateur là pour régler les problèmes des jeunes.

Les enfants de ces deux séries seront P.J, qui illustre la vie d’une police judiciaire fictive dans le Xème arrondissement (l’un des plus mal famés, déjà à l’époque), où les problèmes peuvent se régler en « battle de danse », et où une vilaine fliquette blonde et raciste finira par faire un enfant avec un policier noir, et aussi, mais surtout, l’inénarrable Plus belle la vie, qui aura diffusé, au moment où sont écrites ces lignes, 4 286 épisodes d’un Marseille fantasmé où des skinheads blancs agressent les Arabes. On trouve au casting notamment le prêtre Christian Delorme, à l’origine de la Marche des Beurs, mais aussi Matthieu Kassovitz. Tout un programme. [...]

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La fameuse guerre raciale

« Areuh Areuh méchant blanc raciste, esclavagiste, colonialiste » et j’en passe. Le couinement des médias tente d’amadouer les fanatiques du vivre ensemble. Mais devinez quoi ? Il n’existe plus de guerre entre blancs et « racisés ». Cette époque est révolue. Le combat est tout autre. Dans le futur, c’est entre subsahariens et maghrébins qu’on se mettra sur la gueule. S’ils nous apparaissent comme étant un front uni, traînant dans les cités ensembles, se refourguant des substances illicites, beaucoup ont encore du mal à s’entendre. C’est le cas dans la vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux depuis avant-hier, qui montre une agression d’un noir par un nord-africain.

Croyez-le ou non, ceux qui refusent le vivre-ensemble ne se situent pas du côté des amateurs de bœuf bourguignon mais plutôt de couscous

Cette agression est survenue dimanche soir devant le restaurant Brasco de Cergy. La vidéo qui suscite la polémique semble en montrer les suites immédiates. On y voit une femme apparemment noire filmer un maghrébin tenant des propos racistes alors qu’elle l’accuse d’avoir asséné des coups à un livreur Uber Eat noir, ce qui expliquerait les taches de sang que l’on peut apercevoir sur les images. Les internautes ne se mettent pas d’accord sur l’identité du maghrébin, qui serait un autre livreur Uber Eats ou un serveur du restaurant. Le patron de celui-ci a publié un communiqué précisant qu’il ne connaissait pas l’homme, mais cette déclaration a été contestée par des clients fidèles.

« Négresse, nous les Algériens on vous a vendu comme du bétail pendant 800 ans ». Voilà les charmants propos tenus par l’homme algérien à la femme filmant l’agression qui a eu lieu quelques minutes auparavant. Vive le vivre-ensemble ! L’homme ne se revendique pas français « comme c’est bizarre comme c’est étrange et quelle coïncidence », comme le dirait l’un des personnages de la cantatrice chauve. Pendant que les blancs s’excusent de l’esclavage et de la colonisation, d’autres populations revendiquent ces actes chez leurs ancêtres et en tirent de la fierté. Aie, cette vérité dérange les islamolâtres, n’est-ce pas ?

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États-Unis : le Français Jean Ribault triomphe de la cancel culture

En août prochain, le rectorat du comté de Jacksonville en Floride voulait renommer neuf de ses écoles dont deux rendaient hommage à un grand explorateur et capitaine de marine français du XVIème siècle : Jean Ribault.

L’histoire de cet explorateur est en tout point admirable. Originaire de Dieppe, cet explorateur protestant quitte la France en 1562 sur ordre de Gaspard de Coligny pour fonder une colonie protestante. Il accoste en Floride où il entretient des relations amicales avec les natifs amérindiens, et y fait construire un fort qu’il baptise Charlesfort en l’honneur de Charles IX, dans l’actuelle Jacksonville. De retour en France en pleine guerre civile, il part s’exiler en Angleterre, mais refuse de se mettre au service de la couronne. Pendant son absence, la colonie est gouvernée de manière assez autoritaire par l’un de ses proches ; à son retour sur place, Ribault est confronté aux Espagnols. En quelques mois, la colonie huguenote est anéantie par les soldats de Philippe II d’Espagne. Son héritage n’en reste pas moins considérable, en témoigne les statues, les monuments commémoratifs, les rues et même la rivière qui portent son nom.

Malheureusement, la frénésie déconstructrice goûte peu les figures héroïques. Ashley Smith-Juarez, membre du rectorat du comté, a décidé d’en finir avec ces vestiges du passé, à la suite du maire de la ville, qui a déjà initié le déboulonnage de plusieurs statues dans la région, et du recteur de l’académie, qui a soutenu le changement de nom des autres écoles. Accusé de « marginalisation systémique et du massacre des peuples autochtones » par Ashley Smith-Juarez, l’explorateur Jean Ribault est donc sur le point d’être rayé de l’Histoire.

L’explorateur Jean Ribault est donc sur le point d’être rayé de l’Histoire

Seulement voilà, changer de nom n’est pas qu’un jeu de récriture, et les coûts s’élèvent à plusieurs millions de dollars, les collèges et lycées réclamant des fonds pour l’achat de nouveaux uniformes de sport ou de fanfare, et d’autres frais supplémentaires. Plutôt qu’à un changement de nom jugé accessoire, de nombreux parents réticents préféreraient que ces millions servent directement à la formation de leurs enfants.

Un vote a eu lieu au sein du rectorat pour valider le projet mais n’a pas obtenu l’unanimité, l’un des membres s’y étant opposé car jugeant le moment inadéquat. La décision finale revenait à un comité désigné qui consulte élèves et anciens élèves, professeurs et personnel des établissements, parents et habitants du quartier. Finalement, il y a deux semaines, ces derniers ont choisi de conserver le nom de Jean Ribault pour le collège et le lycée. Les urnes ont parlé : cocorico.(...)

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Les lettres et le néant

Aujourd’hui encore, nombre de nostalgiques de François Mitterrand soulignent l’inclination de feu leur idole pour la culture – et tout particulièrement la littérature. S’il est indéniable que le président socialiste fut plus érudit que ses successeurs, l’amateur des belles lettres raffolait avant tout des beaux livres.

C’est entendu: éprouver de l’attrait pour les reliures moirées et les éditions rares relève du bon goût le plus élémentaire. Toutefois, quand l’objet littéraire prend le pas sur l’œuvre en elle même, quand l’écrin prime sur le verbe et le contenant sur le contenu, alors le livre n’est plus qu’un frivole ornement. Mais tandis que le bon bourgeois de naguère alignait sur ses étagères les Pléiades qu’il n’avait jamais lues à la seule fin de satisfaire sa fatuité, François Mitterrand fait bien mieux: il transforme le livre en arme de communication politique et en gage de finesse d’esprit. Il ne flatte pas seulement son ego mais aussi – par mimétisme – celui de ses potentiels électeurs: voter pour un lettré, c’est être un peu lettré soi-même. Ainsi n’était-il pas rare de croiser le président en exercice – toujours flanqué de gardes du corps – sillonnant le Quartier latin, passant d’une librairie à un étal de bouquiniste: la charge de son mandat demeurait probablement assez soutenable pour qu’il s’accorde de telles baguenaudes. [...]

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Vers un post-monétarisme : le tournant keynésien de 2007

Pour faire face à la crise sanitaire, les États occidentaux ont unanimement choisi de recourir à des politiques budgétaires expansives via l'endettement, rendues possibles par le rachat partiel de dettes opéré par les banques centrales. De fait, par la création ex nihilo, ces dernières ont drastiquement augmenté la masse monétaire en circulation de près de 70 % pour les pays de l’OCDE en 2020. Il n’est pourtant que peu de critiques à cette méthode, et pour cause : ses plus grands pourfendeurs, les monétaristes, ont opéré un virage keynésien depuis la crise de 2007.

Lire aussi : L’économie après le Covid

Caractérisée par son refus de l’intervention étatique et son épistémologie mathématique, l’école monétariste américaine postulait traditionnellement, par la théorie quantitative de la monnaie, que la création monétaire était inefficace pour contrôler les crises économiques, car elle n’engendrait à terme que de l’inflation. Pourtant, les disciples de Milton Friedman ont depuis 2007 révisé leur théorie après qu’elle a été démentie par les faits : ils n’ont pas anticipé la crise économique et n’ont pas pu critiquer le système qui l’a fait advenir puisqu’il était leur. Lors d’une audition, le directeur de la FED Alan Greenspan a confessé avoir été « plongé dans un grand désarroi » après avoir « trouvé une faille dans l’idéologie capitaliste (...) ».

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Lyon : le théâtre pour réconcilier policiers et habitants

Dans un contexte de danger permanent, entre rodéos sauvages sur la place Bellecour et altercations régulières entre chances pour la France dans les banlieues lyonnaises, des mesures visant à lutter contre l’insécurité ont été proposées par Gregory Doucet, le maire écologiste de Lyon.

Jeudi 27 mai, les syndicats policiers de tous bords (CGT, l'UNSA, la CFDT et FO) ont réagi dans une lettre ouverte aux dispositions annoncées pour aider le métier en perte d’attractivité. Parmi les initiatives, 9 000 € devraient être donnés à l'association du Lien Théâtre dans le but de pacifier les relations policiers-habitants. De même, 200 000 € devraient être attribués aux associations de lutte contre l’insécurité.

Alors même que suicides, blessures et dépressions troublent le quotidien de ces fonctionnaires, Grégory Doucet leur demande de jouer les Clint Eastwood

Comment croire que c’est suffisant ? Alors même que suicides, blessures et dépressions troublent le quotidien de ces fonctionnaires, Grégory Doucet leur demande de jouer les Clint Eastwood pour attirer la sympathie et le respect de ceux qui les méprisent. Cette décision ne saurait être acceptable : quelle hypocrisie que cette pièce de théâtre ! Qu’importe le scénario. La seule manière d’obtenir le respect serait de montrer la vérité : des policiers qui risquent leur vie en tentant de réduire la violence dans les quartiers dits populaires. S’il existe des violences, il est incontestable qu’elles proviennent en grande majorité du camp adversaire, quand bien même certains médias préfèrent rester silencieux. [...]   

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L’Incorrect numéro 73

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