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L’Europe dans l’impasse économique ? Entretien avec Charles Gave

Dans la situation actuelle, marquée par le contexte épidémique, la guerre en Europe, la désorganisation du marché de l’énergie et des céréales et l’inflation, peut-on considérer que tous les éléments sont réunis pour nous entraîner vers une « stagflation » ou existe-t-il d’autres facteurs qu’il faut prendre en compte pour tempérer cette analyse ?

Ça dépend de la région du monde que vous évoquez. Pour l’Europe la réponse est oui, puisque qu’on va se retrouver avec le coût énergétique le plus élevé au monde. Nous étions habitués à payer notre énergie en euros avec des contrats à long terme avec la Russie : mais la remise en cause de l’équilibre géopolitique remet aussi en cause l’équilibre économique et nous amène à repenser dans l’urgence l’architecture de notre approvisionnement énergétique. Sachant que nous avons le travail le plus cher au monde et aussi l’environnement réglementaire le plus contraignant, associés à des systèmes sociaux très coûteux. Nous allons être amenés à payer beaucoup plus cher notre approvisionnement énergétique.

Mais cela concerne-t-il aussi la France, ou sommes-nous capables de tempérer les effets néfastes de ces bouleversements en nous appuyant sur la production nationale ?

Nous produisons un petit peu plus localement en France que nos voisins européens et nous jouissons du nucléaire, mais à l’heure actuelle la moitié de nos centrales sont en réparation et ce n’est pas pour quelques mois. Il n’y a pas eu assez d’investissements en France dans cette branche et l’on relève aujourd’hui beaucoup trop de défauts et de problèmes qui doivent trouver des solutions pour optimiser et sécuriser notre production. De plus, la France s’est débrouillée pour que le prix de son énergie soit indexé sur le prix du gaz que les Allemands achètent. Si le prix de l’énergie augmente pour les Allemands, il augmente donc pour nous aussi, en vertu d’un tarif fixe pour tous les États européens.

Avec la situation actuelle, on risque de connaître une pénurie monstrueuse d’énergies fossiles

Ce sont les Allemands qui l’ont imposé ?

Ce sont surtout les Français qui l’ont accepté. Pourquoi ils ont accepté cela, je n’en sais rien. C’est une décision encore plus difficilement compréhensible dans un contexte où l’on appelle à consolider notre souveraineté énergétique. Et nous voilà soumis à la même pression tarifaire que les Allemands qui ont pris l’idiote décision de fermer leurs centrales nucléaires pour ouvrir des centrales à charbon. C’est une situation d’autant plus inacceptable qu’au contraire des Allemands, nous avions pourtant réalisé des investissements stratégiques qui devaient garantir notre souveraineté énergétique.[...]

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Le nouveau monde LGBT (1/3) : une révolution anthropologique au service du globalisme

Alors que l’on croyait morts le marxisme et sa dictature du prolétariat, c’est l’hégémonie du marxisme culturel et ses « politiques de l’identité minoritaire victimaire » qui s’invitent désormais dans l’entreprise, via le diktat des minorités, qui depuis 68, gangrènent les universités occidentales, arborant la bannière arc-en-ciel du Rainbow New World – l’arc-en-ciel instrumentalisé du côté de San Francisco par l’idéologie LGBT dès 1978.

Disneyland, l’emblématique parc d’attraction familial, va mal, mais ce n’est pas dû aux effets économiques collatéraux du Covid. L’idéologie issue des « politiques de l’identité minoritaire victimaire », « identity politics » qu’on appelle désormais le « wokisme » en bon français, ravage peu à peu l’esprit familial qui régnait dans ces parcs d’attractions. Plus question de faire mention par exemple de son film de 1946 Song of the South jugé raciste, dans le célèbre manège « Splash Mountain ».

« Pirates des Caraïbes », une attraction mythique bien avant la fameuse série de films, présente dès 1967 dans le parc Disneyland originel, celui de Californie, l'une des dernières supervisées par le maître lui-même, figurait à la quasi-identique, depuis vingt-cinq ans, dans le parc Disneyland de la région parisienne avec cette vente aux enchères de femmes-esclaves, surmontée de la bannière : « Prenez une fille pour épouse ». Elle est désormais remplacée par la vente aux enchères d'objets dérobés par les pirates lors de leurs fameux abordages. Exeunt donc les esclaves sexuelles, conformément à la version récente du blockbuster. [...]

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Navis Fidélis : « Nous voulons aider les jeunes catholiques à fonder un foyer »

Comment est né « Navis Fidélis », organisme de rencontre entre catholiques ?

L’idée vient de l’abbé Spriet, et elle part d’un constat : une certaine part des catholiques pratiquants, passé 26 ans, sont toujours célibataires et pour certains désespèrent un jour de trouver l’âme-sœur. Fort de ce constat, on s’est demandé comment on pouvait les aider. Alors il a commencé par former un groupe de rencontre pour célibataires au sein de la paroisse Saint-Georges à Lyon. Cette initiative a été plébiscitée par tout le monde, et par la suite l’abbé a eu l’idée d’exporter le concept pour le généraliser, afin que l’on sorte du côté restreint de la paroisse tout en restant dans le cercle des catholiques pratiquants. Il en est naturellement arrivé à créer un site internet et de fil en aiguille, on en est arrivé aux deux spécificités de notre site de rencontre : il faut être parrainé par un prêtre, et les rencontres ne se font pas en ligne, mais lors d’événements.

Le site de rencontre est accessible à partir de 26 ans. Pourquoi avoir mis en place cette limite d’âge ?

Il y a des gens de tous âges sur Navis Fidelis, de 26, 30 ou 40 ans. On a mis en place un système de tranche d’âge sur le site parce que les gens cherchent des personnes qui ont le même âge qu’eux. Ainsi, lorsqu’une personne crée un événement, elle peut choisir de mettre une tranche d’âge. Pour revenir sur la limite d’âge – parce que cela peut effectivement sembler arbitraire –, entre 18 et 25 ans, c’est l’âge où l’on fait des études et où l’on peut faire des rencontres. Après 25 ans, on entre dans la vie active et c’est plus difficile de faire des rencontres. Nous avons remarqué à la paroisse Saint-Georges que le célibat devenait problématique passé un certain âge parce que les jeunes femmes qui veulent fonder un foyer n’ont pas toute la vie devant elle.[...]

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« Il faut constitutionnaliser le caractère sacré de la vie »

Un syndicat d’avocats a apporté son soutien à une pétition en faveur de la constitutionnalisation de l’avortement.

Nous, avocats libres, nous souvenons de notre serment.

Au nom du principe d’humanité, nous ne pouvons cautionner cette sacralisation de l’avortement dans la Constitution.

Nous, avocats libres, réaffirmons le caractère sacré de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle.

Lire aussi : Édito : Avortement, le grand tabou

Nous rappelons que toutes les grandes religions et la loi naturelle condamnent cette atteinte délibérée à la vie des plus faibles et des innocents.

Nous, avocats libres, faisons mémoire des paroles de Mère Teresa, prix Nobel de la Paix : « L’avortement tue deux fois. Il tue le corps du bébé et il tue la conscience de la mère. L’avortement est profondément anti-femmes. Les trois quart de ses victimes sont des femmes : la moitié des bébés
et toutes les mères
 ».

Nous considérons que l’avortement est le fruit gâté de la lâcheté des hommes et de la société.…

Aliette Espieux : « Une femme ne pourra jamais devenir un homme »

Vous considérez-vous comme féministe ?

Je me présente comme étant féministe pro-vie. Ces termes ne peuvent être séparés, puisque je considère que le féminisme appelle au respect des femmes, respect qui est rendu impossible par l’avortement. On ne peut vouloir respecter une femme tout en acceptant d’envoyer celle-ci se faire charcuter dans un bloc, de la rendre stérile, en lui imposant de choisir entre sa maternité et son travail. Je ne suis, contrairement aux premières féministes matriarcales et soixante-huitardes ni eugéniste, ni anti-maternité, ni anti-homme, mais je reconnais qu’il existe une grande manipulation du corps de la femme par la société, à des fins commerciales.

Qu’est-ce qu’être une féministe de droite ?

Le féminisme de droite est à la mode : la plupart de ces femmes réclament que les femmes soient en sécurité dans leur pays. Au sein de la Marche pour la Vie, nous allons plus loin, puisque nous dénonçons les vrais problèmes de la société, qui, depuis 75, ont soumis la femme à un marché du désir, dans lequel elle est réduite à un objet. Nous demandons que soit respectée la femme en tant que telle, c’est-à-dire comme une personne qui peut porter en elle la vie, qui peut être féminine, qui peut avoir ses moments de faiblesse comme de force. Là où le féminisme de gauche souhaite effacer les caractéristiques des femmes en les transformant en hommes, nous souhaitons revaloriser la femme dans son essence, la sortir de ce grand marché du désir qui la réduit à son sexe, qui détruit ce cœur de femme et possiblement de mère qui est en nous. Le féminisme de gauche déteste les femmes, il est anti-femme, là où celui que nous prônons au sein de la Marche pour la Vie cherche au contraire, à aider les femmes en détresse et à respecter cette féminité qui les distingue des hommes. [...]

Parcoursup : l’angoisse des lycéens et des parents

Professeur de mathématiques en prépa, Grégory tient d’emblée à réhabiliter Parcoursup : « Il s’agit d’une plateforme web utilisant un algorithme qui avait été pensé pour les concours des écoles d’ingénieurs. Cette solution a été adaptée aux lycéens et est venue remplacer Admission Post Bac, qui fonctionnait d’ailleurs très bien ». Notre interlocuteur semble surtout regretter le manque de praticité de Parcoursup et le surcroît de travail que la plateforme provoque : « Les lycéens ont jusqu’à mars pour déposer leurs demandes puis le service académique d’orientation et d’information “mouline”, si je puis dire. Le 16 avril, l’algorithme Parcoursup envoie les demandes mais ne fait aucun tri, nous recevons des données brutes. L’algorithme de pré-tri, c’est nous qui l’avons dans notre établissement, contrairement aux idées reçues ».

Ce qui inquiète Grégory, de même que les autres professeurs du supérieur interrogés, est bien plus la baisse du niveau moyen des élèves que la sélection. Une baisse loin d’être fantasmatique ou exagérée, à en croire notamment les témoignages écrits reçus de lycéens pour les besoins de cet article. Impubliables et incompréhensibles, certains étaient bourrés de fautes d’orthographe qu’on ne devrait plus commettre au terme de l’école primaire. Ils émanaient pourtant de bacheliers ayant obtenu d’excellentes moyennes au cours de leur scolarité et dont les vœux d’orientation ont été quasiment tous exaucés.

Lire aussi : Enquête : l’école du fric

« Je ne suis pas du tout surpris par ce que vous me racontez. Le contrôle continu a entraîné une augmentation des moyennes, les parents faisant pression sur le corps professoral. Le bac a perdu en valeur ainsi que Parcoursup. On se dirige vers un système à l’américaine, où il existe un test national d’entrée dans les grandes écoles et universités, le diplôme de fin d’étude au lycée n’ayant plus aucune valeur. Je préfèrerais un système à l’allemande, la note de fin de lycée étant symbolisée par une lettre. Pour intégrer certaines facs et écoles, il faut une note minimale. C’est plus juste et beaucoup moins hypocrite ! » affirme Grégory. [...]

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Souveraineté économique : les sénateurs tirent la sonnette d’alarme

Le 6 juillet, le Sénat a rendu son rapport sur « la reconstruction de la souveraineté économique ». Les sénateurs commencent par un constat : la France subit une perte de souveraineté bien plus profonde que ne l’admet le gouvernement. Le fait est qu’entre 2020 et 2022, le pays a connu un grand nombre de crises révélant les faiblesses économiques et la dépendance de la France vis-à-vis des autres pays. Par exemple, nous sommes dépendants à 100 % de la Chine pour les terres rares, à 80 % de l’Amérique du Sud pour le lithium et à 70 % de l’Afrique pour le cobalt.

Face à ces problèmes de dépendance, les sénateurs exposent différentes solutions. Dans un premier temps, ils préconisent d’actualiser et d’étendre l’inventaire des ressources minières du sous-sol français, en vue de restaurer une capacité de production et de transformation nationale durable de métaux critiques pour la transition énergétique, et de développer l’effort de recherche et d’innovation dans la filière minière tout en accélérant la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minières. Enfin, ils exhortent à promouvoir une approche durable de la mine dans la réforme du code minier et dans la « taxinomie » verte européenne. [...]

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Cour suprême sur l’avortement : baby come-back

Non, la Cour suprême des États-Unis n’a pas interdit l’avortement. Elle a indiqué qu’il lui était impossible d’interdire d’une manière générale son interdiction par les États fédérés. Et pour une raison simple : la Constitution des États-Unis ne lui donne pas ce pouvoir, contrairement à ce que laissait entendre le fameux arrêt Roe versus Wade.

Non, la Cour suprême n’a pas décidé à la place des élus ou du peuple. C’est tout le contraire. Elle martèle que ce n’est pas à elle de régler la question car la Constitution ne lui en confère pas le droit et elle renvoie les législateurs des États à leurs responsabilités: « L’avortement pose une profonde question morale. La Constitution n’interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d’interdire l’avortement. (Les décisions) Roe et Casey se sont arrogé ce pouvoir. La Cour annule ces décisions et rend ce pouvoir au peuple et à ses représentants élus ». On ne peut être plus clair.

Lire aussi : Révocation du « droit » à l’avortement aux États-Unis : de la nécessité des principes absolus

Non, en théorie, l’arrêt Roe versus Wade n’avait pas créé un droit général à l’avortement. En 1973, la Cour avait seulement considéré que les lois des États ne pouvaient criminaliser l’avortement sans tenir compte des étapes de la grossesse et établissait trois séquences qui permettaient de restreindre progressivement les possibilités d’avortement: avant la fin du troisième mois de grossesse, période où était dénié à l’État le droit de réglementer l’avortement, la séquence des 3 mois suivant où l’État pouvait réglementer l’avortement, mais dans l’intérêt de la protection de la femme enceinte, et « la période qui suit le stade de la viabilité » où le législateur était habilité à interdire l’avortement en se fondant sur son intérêt légitime à « sauvegarder la potentialité d’une vie humaine ». En 1992, dans une décision Planned Parenthood of Southeastern Pennsylvania versus Casey, la Cour avait confirmé les principes de Roe mais en abandonnant la distinction des trois périodes de grossesse et en retenant la viabilité du fœtus comme frontière décisive. Mais, dans la pratique, les arrêts Roe et Casey avaient permis de pratiquer des avortements, presque jusqu’à la naissance, dans de nombreux États. [...]

L’Incorrect numéro 75

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