
Culture


Dans ce monde qui bouge trop vite, la « grande famille » du cinéma français résiste encore et toujours aux heures sombres. Depuis leur pupitre, ses membres ont dénoncé l’extrême droite, le fascisme, la pauvreté et les méchants milliardaires. On peut se moquer. Mais reconnaissons leur courage. Ils ont aussi récompensé un clandestin et un film sur un narcotrafiquant trans, fallait oser. Ce n’est pas facile d’assumer de telles positions anticonformistes dans un milieu aussi hostile.
Mais revenons au déroulé de la soirée. Pour une fois, nos starlettes se sont rappelé que même si c’était une célébration entre soi, il y avait quand même des gens derrière la télé, et que passée une certaine heure les revendications cégétistes en robe à 10 000 balles, ça passait mal. Du moins que « la raison d’ordinaire, n’habite pas longtemps chez les gens séquestrés » comme l’avait dit Lafontaine. Bref : les chouineries étaient limitées.
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Le César de la prise de parole plus gênante qu’un discours de Valérie Pécresse fut gagné haut la main par Jonathan Glazer, récompensé pour son film La Zone d’Intérêt : « Aujourd’hui, la Shoah et la sécurité juive sont utilisées pour justifier les massacres et les nettoyages ethniques à Gaza ».…

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Gene Hackman, c’est d’abord un visage qui au fond est presque un non-visage, un cercle à la Tintin, un « ovale de négation » et sur lequel on peut donc projeter à peu près tout. Dès ses premiers grands secondes rôles, il y a dans cette face rondouillette une sorte de stupeur ombrageuse, une densité minérale que les réalisateurs ne se lassent pas d’interroger. Bien sûr, c’est avec French Connection que l’acteur californien – venu tardivement au cinéma, à ses 30 ans, après avoir servi en Chine dans l’armée et accumulé pas mal de petits boulots – se met à imprimer durablement la rétine et intègre presque immédiatement le panthéon de ces « silhouettes » immédiatement reconnaissables, presque une marque à part entière : un chapeau court, un costume pas très bien ajusté, une démarche encombrée qui ménage quelques rares moments de souplesse féline… William Friedkin a d’emblée su capté toute la versatilité de ce corps et de ce visage empesé, presque monolithique, mais capable de venir à bout du mal par sa ténacité.…

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Dans l’arène saturée du cinéma français contemporain, où la quête du consensus prime souvent sur l’audace artistique, Mercato de Jamel Debbouze s’annonçait comme une incursion prometteuse dans les méandres du football professionnel. Le film ambitionnait de dévoiler les rouages impitoyables des transferts de joueurs, tout en offrant une critique acerbe du mercantilisme dévorant ce sport autrefois noble mais en passe de racaillisation.
Hélas, cette promesse se dilue rapidement dans une narration convenue, où la satire attendue cède le pas à une comédie dramatique trop lisse pour marquer durablement les esprits.
Le postulat initial, centré sur Driss, un agent de joueurs en perte de vitesse interprété par Jamel Debbouze, laissait entrevoir une exploration profonde des enjeux et des compromissions inhérentes au milieu du football. Confronté à des dettes colossales envers des créanciers peu scrupuleux, Driss dispose de sept jours, le temps imparti avant la clôture du mercato, pour orchestrer un transfert salvateur.…

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L’Incorrect numéro 85
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