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Éditorial monde de septembre : La civilisation du QR code

Dix ans après les révélations d’Edward Snowden, l’affaire Pegasus ne nous apprend rien de nouveau. Elle confirme des pratiques courantes, y compris entre pays alliés, peu surprenantes dans le cas de régimes autoritaires comme le Maroc, mais qui mettent en lumière les tensions géopolitiques qui se multiplient autour du bassin méditerranéen et s’inscrivent dans un schéma global bien plus inquiétant.

Ce que l’affaire Pegasus est venue confirmer, c’est la tendance à la privatisation des opérations et des méthodes de renseignements. Une dizaine de pays seraient clients de la société israélienne NSO Group, qui développe cette application permettant de mettre sur écoute n’importe quel smartphone. Comme le rapportent les journalistes Pierre Gastineau et Philippe Vasset : « Dans un univers pourtant peu porté sur la modestie, tout le monde s’incline devant les pirates du petit État hébreu » (Armes de déstabilisation massive. Enquête sur le business des fuites de données, Fayard). Si tout le monde s’accorde pour reconnaître l’expertise et la compétence d’Israël en matière de cyber-renseignement, l’État hébreu n’est pas le seul à se voir décerner un prix d’excellence. « Négligé par les occidentaux pendant longtemps, le secteur du cyber-renseignement privé a explosé en Inde ces dernières années », affirment également les deux auteurs qui démontrent à quel point le microcosme du cyber-renseignement rassemble acteurs étatiques et privés.

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Car l’enseignement principal du scandale Pegasus n’est pas que les États surveillent leurs concitoyens en tirant profit des nouvelles technologies. On le savait déjà avant même les révélations de Snowden. En revanche, l’affaire démontre que le cyber-renseignement, y compris quand il est au service des États, s’est largement privatisé, grâce aux technologies de communication. Les États font appel aux services de sociétés spécialisées pour la surveillance électronique mais tirent aussi parti de l’extraordinaire développement des médias sociaux pour collecter massivement les données publiques ou privées. Une pratique bien établie, dénommée OSINT par les services de renseignement occidentaux, pour « Open Source INTelligence » et qui peut être menée également par des sociétés privées pour le compte d’entités étatiques ou même par des ONG ou groupes d’investigation comme le célèbre site Bellingcat, qui se fait fort d’exploiter les données de comptes publics et les selfies maladroits publiés par des soldats syriens, yéménites, russes ou américains sur des sujets ou des théâtres d’opérations sensibles.

Cette évolution géopolitique est le corollaire d’un mouvement de civilisation désormais impossible à endiguer. On observe depuis deux décennies l’avènement d’une civilisation dans laquelle la notion d’intimité devient caduque et où l’individu peut être identifié, labellisé, enregistré, contrôlé et étiqueté comme jamais auparavant. Des algorithmes décident d’embaucher ou de licencier les employés de grandes entreprises et cela n’est rien en regard de la fantastique opération de surveillance consentie à laquelle les réseaux sociaux soumettent des milliards d’individus. L’ironie réside d’ailleurs dans le fait qu’une bonne partie des « anti-système », des autoproclamés membres d’une dissidence fantasmée ou les opposants aux politiques dites liberticides vivent eux-mêmes en esclavage, heureux et emmurés dans leur compte Twitter, Facebook ou Instagram. L’algocratie est au service de l’ochlocratie.

Les annonces du 12 juillet auront marqué un tournant historique et anthropologique, en faisant advenir la civilisation du QR code

Ce consentement collectif à la surveillance de tous par tous est aggravé par la quasi-obligation pour l’ensemble de la population française de posséder son passe sanitaire muni de son QR code pour pouvoir accéder à une vie sociale. L’avènement de ce passe, dont Jean Castex jurait il y a quelques mois qu’il ne serait jamais mis en place, crée un nouveau format de document d’identification, cette fois totalement électronique et autorisant le croisement entre données d’identité et de santé. Cela n’a rien en soi d’une politique machiavélienne. Au-delà même de la question sanitaire, la mise en place du passe obligatoire n’est que la conséquence attendue d’une mécanique de gestion étatique et administrative qui échappe aux hommes. Nul ne sait où cette évolution nous mènera.

Les annonces du 12 juillet auront marqué un tournant historique et anthropologique, en faisant advenir la civilisation du QR code, bien plus sûrement que l’affaire Pegasus, qui sera suivie, n’en doutons pas, de multiples autres scandales du même genre, qui sembleront de moins en moins scandaleux à mesure que nos sociétés seront accoutumées à la surveillance électronique, qu’elle soit étatique, opérée par des sociétés privées ou par les individus eux-mêmes. Happiness in slavery.

La fuite en avant de l’Algérie

Pour comprendre l’origine de cette situation qui n’est pas sans conséquences sur la géopolitique de la France, il faut rappeler que le pouvoir algérien privilégie trois cibles pour flatter une partie significative de l’opinion publique algérienne : la France, accusée de ne pas avoir fait assez repentance sur la période coloniale, Israël, accusé d’être le bourreau du peuple palestinien et le Maroc. Le Maroc est mis en cause par le FLN au pouvoir depuis 1962 en Algérie dans trois dossiers : le conflit larvé dit du Sahara occidental, la défense de l’identité kabyle (c’est-à-dire berbère) et le rapprochement avec Israël.

Concernant le Sahara occidental (ou Sahara marocain), rappelons que l’Algérie n’a jamais accepté le retour dans le giron marocain des provinces du sud jadis colonisées par les Espagnols, récupérées à l’initiative du roi Hassan II après la mort de Franco. L’Algérie abrite ainsi sur son territoire une organisation sahraouie militaro-mafieuse, le Polisario, qu’elle finance avec la manne financière de l’exportation des hydrocarbures (dont le Maroc ne dispose pas). La Maroc a, ces dernières années, entreprit une politique significative de développement du Sahara dans le cadre d’une autonomie renforcée de ses provinces du sud. Il ne reste plus juridiquement pour lui qu’à obtenir le règlement définitif de la question par l’ONU, ce que souhaitent visiblement les États-Unis. [...]

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Un sultan faux consultant et insultant

Plume acerbe, le prince Orhan Osmanoglu a publié, le 19 août, une violente diatribe anti-américaine dans le quotidien Ogün Haber. Accusant les États-Unis de manipuler l’opinion depuis les attentats du World Trade Center perpétrés en septembre 2001 pour imposer un « nouvel ordre mondial islamophobe ».

« [Oussama] Ben Laden n'a rien à voir avec l’attentat qui a détruit les tours jumelles. Et il n'en a jamais été capable. On sait que les USA et la CIA l'ont aidé contre les Russes. Malgré cela, les États-Unis n'ont pas apprécié qu’il forme avec les Talibans un gouvernement. Puis, curieusement, on a eu cet incident [contre le World Trade Center] et ils ont décidé de lui faire payer cette facture. Ben Laden n'était qu'une marionnette entraînée par les États-Unis, qui a été ensuite exécutée lorsqu’il a terminé son travail ». La charge est violente et flirte avec les théories du complot. Chantre du panturquisme, une idéologie qui a pénétré le gouvernement turc, le prince Orhan Osmanoglu n’a pas hésité à affirmer publiquement que Washington avait organisé la destruction des deux tours avec l’aide de son allié saoudien afin de cacher des activités illégales : « L'Afghanistan est l'arrière-cour des États-Unis où les millions de dollars de la CIA ont été introduits clandestinement dans le pays à partir du trafic de la marijuana et de la contrebande. Les États-Unis ne veulent pas perdre cela », poursuit avec assurance le Sehzade qui fustige le « vrai-faux » retrait américain de ce pays où bien des empires se sont cassés les dents. Un prince qui rappelle que les Américains sont toujours en Syrie, un pays-frère, en dépit de leur annonce de se retirer. [...]

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Mali : guerre d’influence franco-russe sur fond de coups d’État

Vendredi 21 août 2020, à peine 72 heures après le coup d’État militaire, les principaux responsables de la junte dirigée par Assimi Goïta (photo) reçoivent Igor Gromyko, ambassadeur de Russie au Mali. Premier diplomate à être consulté, il s’est contenté, à sa sortie d’audience, d’un sobre « nous avons parlé de sécurité ». Plusieurs sources concordantes au sein de l’armée malienne évoquent « un entretien détendu et très prolifique ». Plusieurs militaires putschistes ont fait des études à Moscou, et tandis que les très francophiles Bah N’Daw et Moctar Ouane, Président de la transition et Premier ministre, ont été déchus après neuf mois de pouvoir, le nouveau maître du Mali, Assimi Goïta, semble plus enclin à se tourner vers la Russie. Paris a depuis poussé la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) et l’Union africaine (UA) à prendre des sanctions et a décidé de mettre fin à sa coopération militaire tandis qu’entraînée par le sentiment anti-français, l’opinion semble désormais favorable à la Russie.

La méthode Assimi

« Le plus grand problème de la France est d’avoir perdu toute crédibilité en faisant de l’ingérence un instrument de contrôle », dénonce Nour Deen Alohou. Patron d’une agence de com à Niamey, le journaliste s’en prend violemment à l’opération Barkhane qui mobilise 5 000 hommes et qui avait empêché en 2014 les groupes islamistes d’entrer dans Bamako. La force G5 Sahel, mise en place en 2014, était censée « prendre sans délai la relève des opérations » selon Jean-Yves Le Drian. En 2021, alors qu’une partie des forces françaises s’apprête à plier bagage, les perspectives ne sont pas encourageantes pour la force G5S, dans un contexte très dégradé.

Depuis le retour au pouvoir en 2012 de Vladimir Poutine, l’Afrique est redevenue le terrain de chasse de la Russie, comme au temps de la guerre froide

Le décès inattendu, le 20 avril, du dirigeant tchadien Idriss Déby, principal allié de Paris, et la succession de coups d’État au Mali a poussé la France à tenter d’impliquer plus largement d’autres pays africains notamment le Togo, pays le plus représenté au sein de la MINUSMA, chargée par l’Organisation des Nations unies (Onu) du maintien de la paix au Mali. Emmanuel Macron a reçu par deux fois le président togolais Faure Gnassingbé. Objectif : « préparer avec le Togo la relève », dans la perspective du « départ des forces françaises », avance une source du Quai d’Orsay. Mais la résurgence du sentiment anti-français, de Lomé à Ouagadougou, de Conakry à Niamey, d’Abidjan à Bamako rend intenables les positions de Macron dont la politique africaine souffre d’absence de clarté. [...]

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Tropismes idéologiques de la BBC : entretien avec Robin Aitken

Le titre de votre livre évoque le « noble mensonge » de la BBC. Pourquoi ?

La BBC se donne pour mission de nous orienter dans la bonne direction. Pour ce faire, elle est toute disposée à tordre la vérité. C’est le principe du noble mensonge développé par Platon dans La République. Les gens à la BBC pensent qu’ils sont des gens bien. Et les mensonges qu’ils colportent, ils les colportent avec les meilleures intentions. Exemple : l’élection de Donald Trump en 2016 requérait analyses et informations. Mais la BBC s’est attachée à présenter Trump comme l’incarnation du diable parce qu’ils pensaient qu’il était raciste, misogyne, etc. Ils l’ont fait pour notre bien. La BBC diffuse une vision du monde résolument à gauche, pro-féministe, pro-Black Lives Matter, pro-avortement, anti-contrôle de l’immigration : elle coche toutes les cases. Elle est convaincue d’être un organe d’information neutre ; elle ne l’est pas. J’y ai travaillé 25 ans, j’ai pu voir les choses de près.

Quel est le rôle des médias dans l’édification de la « bonne pensée » ?

Il est crucial. La BBC aura 100 ans l’an prochain. Il n’est pas exagéré de penser que le Royaume-Uni contemporain a été modelé par la BBC qui est un peu comme un potier avec son tour, les Britanniques étant l’argile. La BBC a forgé l’opinion publique.

Lire aussi : GB News : au Royaume-Uni, l’écran plat prend du relief

Quelles sont les principales étapes de la politisation de la BBC ?

Quand Margaret Thatcher est élue en 1979, la BBC la combat. Dans les années 80 et 90, le parti travailliste a peu d’influence. La BBC va remplir ce vide et devenir quasiment l’opposition officielle. En 1997, Tony Blair devient premier ministre. Pour la BBC, il est l’homme parfait. C’est une lune de miel. Blair a eu les faveurs de la BBC jusqu’à la guerre d’Irak. La BBC s’est alors retournée contre lui et son déclin a commencé. Quatre ans plus tard, il quittait Downing Street. Aucun homme politique n’a intérêt à se confronter à la BBC. C’est un jeu dangereux. [...]

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GB News : au Royaume-Uni, l’écran plat prend du relief

Jusque-là, il y avait quatre chaînes d'information en Grande-Bretagne : ITV (au centre gauche), BBC News (à gauche), Sky News (à gauche de la BBC), Channel 4 (à gauche de Sky News). Par-delà le zapping, on chantait grosso modo la même chanson. Comme chez nous, une forme de léthargie s'était installée. Une vision du monde guidée par un discours idéologique d'ordre pavlovien commençait à s'enkyster dans les esprits, de part et d'autre de l'écran. 

Dimanche 13 juin, à 20 heures, c’était le lancement très attendu de GB News. Audience : 262 000 téléspectateurs contre 100 000 pour la « Beeb », 46 000 pour Sky. Et ce malgré des bavures techniques, couacs de lumière et de son. Neil Oliver, l'une des stars de la chaîne, au moment de se présenter, n'avait simplement pas de son. « Je suis déjà cancel ! » plaisanta-t-il quand son micro reprit du service dix minutes plus tard. 

Cet Écossais à l'accent relevé est un écrivain et documentariste passionné d'histoire et d'archéologie. Il anime une émission le samedi soir. Celui que ses fans surnomment le Roi d'Écosse veut explorer la complexe question de l'identité britannique. « Je me sens écossais et britannique. Ce qui était naturel pour moi est devenu une posture politique depuis le référendum sur l'indépendance de l'Écosse. La Grande-Bretagne repose-t-elle encore sur un imaginaire collectif ? Des aspirations communes ? Ou n'est-ce qu'un espace géographique ? J'ai été attiré par la promesse de GB News de faire entendre d'autres voix. C'est un bol d'air frais ». 

Lire aussi : Zewditu Hailu Gebreyohanes : afroconservatrice

La nouvelle chaîne va-t-elle apaiser ou enflammer le débat politique ? « L'oxygène attise le feu, n'est-ce pas ? Nous allons susciter un peu d'agitation. Honnêtement, je n'attends que ça. Il faut que la conversation reprenne. Laissons se frotter les unes aux autres les idées les plus arrêtées, cela arrondira les angles. C'est ainsi que se constituent les plages de galets soyeux qui forment nos beaux paysages, dit Neil Oliver. Les médias traditionnels – des vestiges médiatiques, selon moi – ne sont plus en prise avec le pays, ils font la sourde oreille sur des sujets qui passionnent des millions de citoyens ». [...]

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Pologne : le palais de Saxe comme symbole de renouveau

C’était l’un des emblèmes majeurs de Varsovie avant qu’il ne soit rasé par les nazis en novembre 1944, peu de temps avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le 7 juillet, le président Andrzej Duda a présenté un plan de reconstruction du palais de Saxe avec le soutien du Premier ministre, qui a appelé les partis politiques représentés au Sejm à faire bloc derrière ce projet de loi aux accents nationalistes.

C’est au roi Auguste II de Saxe que l’on doit la construction de ce palais achevée en 1724, après une décennie de travaux. Propriété de cette dynastie allemande qui a dirigé la Pologne par intermittence entre 1697 et 1815, il a ensuite été loué comme bureau d’administration ou transformé en appartements. Le musicien Frédéric Chopin y a même résidé une partie de sa jeunesse avec sa famille. Dévasté durant le soulèvement anti-russe de novembre 1830, il est reconstruit, et abritera la tombe du soldat inconnu un siècle plus tard. L’insurrection du ghetto de Varsovie et la folie d’Adolf Hitler ont finalement eu raison de ce symbole historique où trois mathématiciens polonais avaient réussi à déchiffrer le fameux code secret allemand « Enigma ».

Lire aussi : Remaniement ministériel en Espagne : l’ambassadeur à Paris devient MAE

Élu à la tête de son pays depuis 2015, le président Andrzej Duda est un nationaliste convaincu. Avec ce projet de loi, présenté à la présidente du parlement El?bieta Witek, il entend faire du palais de Saxe une vitrine de la réussite polonaise et le nouveau siège des institutions de la République. Il souhaite par ailleurs faire reconstruire le palais Brühl, également détruit pendant la guerre, et les immeubles d'habitation le long de la rue Królewska à Varsovie. L’idée de reconstruire le palais n’est cependant pas nouvelle. Au début des années 2000, le défunt président Lech Kaczy?ski (alors maire de Varsovie) avait déjà lancé un projet identique mais des découvertes archéologiques avaient contraint la société mandatée à stopper les travaux, avant qu’ils ne soient abandonnés à cause de leur coût pharaonique. Avec le centenaire de l’indépendance en 2018, l’idée a refait surface et a rapidement été approuvée. [...]

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Remaniement ministériel en Espagne : l’ambassadeur à Paris devient MAE

Cela faisait plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois, que la rumeur courait outre-Pyrénées. Toutefois, c’est seulement ce samedi 10 juillet que le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez (PSOE), l’a officiellement annoncé : un large remaniement ministériel a eu lieu à Madrid. L’objectif affiché du chef de l’exécutif social-démocrate est clair : donner un nouveau souffle à la présente législature. Elle a effectivement dû affronter en un peu moins d’un an et demi la pandémie de coronavirus (avec des résultats peu concluants), une nouvelle crise économique, plusieurs élections régionales et des scandales à répétition.

La valse des portefeuilles ne devait pas toucher les ministres issus d’Unidas Podemos (coalition de gauche « radicale » qui gouverne aux côtés des socialistes), en vertu du pacte passé entre les deux forces en janvier 2020. Cet accord aura été respecté puisque seuls des ministres socialistes ont été contraints de quitter leurs fonctions ou de changer de ministère.

De fait, le remaniement est considérable car plusieurs poids lourds du PSOE ont perdu leur maroquin, souvent à la suite de graves désaccords internes.

Lire aussi : Espagne : Le rêve européen se dissipe

C’est le cas de la première vice-présidente du gouvernement, en charge de la Présidence, des Relations avec le Parlement et de la Mémoire démocratique, Carmen Calvo, qui aura payé cher son rejet de la « Loi Trans » portée par la ministre de l’Égalité, Irene Montero (compagne de Pablo Iglesias). Calvo perd sa vice-présidence au profit de la ministre en charge des Affaires économiques et de la Transformation numérique, Nadia Calviño. Cette ancienne fonctionnaire communautaire sera amenée à jouer un rôle fondamental dans la réception et la répartition des fonds que l’Union européenne doit distribuer à ses États-membres afin d’en favoriser la relance. Quant à Félix Bolaños, homme de confiance de Pedro Sánchez et négociateur de l’alliance entre socialistes et gauche « radicale », il hérite des autres portefeuilles de Carmen Calvo. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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