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Burkini à la piscine : le Parti socialiste et les féministes valident

L’été arrive et charrie avec lui les beaux jours, la chaleur étouffante et les débats enflammés : la polémique sur le burkini fait son grand retour, comme chaque année depuis une bonne décennie.
Fin mars, lors des débats sur le projet de loi contre le séparatisme, renommé « confortant le respect des principes de la République », le Sénat à majorité de droite a voté un amendement précisant que le règlement intérieur des piscines et des espaces de baignade publique doit respecter les principes de neutralité des services publics ainsi que le respect de la laïcité. Il ajoutait explicitement l’interdiction pour les mineurs d’y porter des signes religieux ou « des vêtements qui signifieraient l’infériorisation de la femme sur l’homme ». Comprendre : pas de burkini dans les piscines.


Lundi 1er juin, des députés du Parti socialiste soutenus par la majorité présidentielle ont déposé un amendement en commission spéciale visant à supprimer celui cité plus haut. Ils dénoncent son inconstitutionnalité avec la loi de 1905, et son caractère stigmatisant, qui encouragerait le repli communautaire. Ce sont Céline Pina et Naëm Bestandji, militants zélés de la laïcité, qui ont tiré la sonnette d’alarme sur cet amendement porté par la gauche progressiste, amendement qui rouvre une question dont on peine à comprendre qu’elle fasse encore l’objet de débats. Dans une lettre ouverte sur son Facebook, Céline Pina a dénoncé les compromissions du PS avec l’islamisme : « Ami islamiste, le PS t’es dévoué. N’oublie pas de lui renvoyer l’ascenseur. Le clientélisme demande un peu de réciprocité. Sois bon, ce sont des gagne-petits et ils sont en fin de course, bientôt tu pourras te passer d’eux et conquérir tes propres territoires ».

C’est bien le burkini qui est la marque du communautarisme, le même qui sépare les femmes des hommes, puis qui sépare les femmes entre elles


Naëm Bestandji, qui se présente comme un « anti-intégrisme religieux », s’est offusqué de la réaction de l’association Alliance citoyenne, qui s’est félicitée sur son compte Twitter de l’initative du PS : « L’amendement anti-burkini de Michel Savin est tombé ! Préparez vos maillots, on est toustes (sic) à la piscine cet été », sans oublier de mentionner Taha Bouhafs et Rokhaya Diallo. Le blogueur qualifie l’association grenobloise Alliance citoyenne de l’une des « plus sexistes et rétrogrades en France », et souligne son lien avec l’islamisme politique. Éric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, a lui-même condamné le parti pris islamiste du mouvement, qui lui avait réclamé un entretien alors que plusieurs femmes musulmanes étaient entrées dans les piscines grenobloises en burkini : « Je me refuse d’entrer dans un dialogue avec des revendications communautaristes ». L’association a précisé que leurs revendications visaient le « port de maillot de bain couvrant », et qu’ils s’accommodaient tout à fait des « heures réservées aux femmes dans les piscines ». (...)

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Le retour de la terrasse
En ville, déjeuner « en terrasse » signifie souvent déjeuner sur le trottoir, frôlé par les passants et les trottinettes. Cette année, avec le covid et les jauges, la terrasse est directement située dans la rue, jonchée sur des palettes de chantier, accompagnées d’une moquette en plastique imitation herbe. Un charme unique, qui transforme le […]
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Christophe Geffroy : « Le catholicisme est en voie de marginalisation »

On évoque sans cesse la lutte des pouvoirs, temporel et spirituel : y a-t-il cependant encore un pouvoir spirituel en France aujourd’hui, du point de vue catholique ?

Un pouvoir spirituel au sens où il s’est longtemps exercé tout au long de notre histoire, à savoir faisant peu ou prou jeu égal avec le pouvoir temporel dans un environnement qui demeurait culturellement chrétien, certes non ! Mais cela ne signifie pas qu’il n’y ait plus de pouvoir spirituel en France. Ce pouvoir, bien que fort diminué, existe toujours et l’État, au demeurant, entretient avec lui des relations officielles, montrant par-là que le terme de « séparation » est impropre : la République entretient les églises (après les avoir volées), reconnaît l’autorité spirituelle du pape sur ses fidèles, subventionne l’enseignement catholique sous contrat d’association (aide à double tranchant qui a largement contribué à faire perdre à nombre d’établissements concernés leur spécificité chrétienne), accueille des aumôniers militaires dans le cadre du diocèse aux Armées et, depuis 2002, a établi des contacts réguliers entre Matignon et les représentants qualifiés du Saint-Siège ; ajoutons que l’Église ne subit guère de pressions pour la nomination des évêques et qu’elle bénéficie d’une liberté réelle pour l’annonce de l’Évangile.

Lire aussi : Catholiques, enfin minoritaires !

Tout cela dessine une face plutôt positive du rapport Église-État, mais elle a sa contrepartie, lorsque la laïcité vire au laïcisme : on le voit lorsqu’un gouvernement méprise la religion rabaissée à un aspect secondaire de la vie, cherche à contrôler l’éducation des enfants ou lorsqu’il impose des transgressions anthropologiques sans précédent qui s’inscrivent dans une vision athée de l’homme alors que l’État est censé être « neutre » en la matière, ce qui est impossible

Si 65 à 70 % des Français sont encore baptisés, nombre d’entre eux ne connaissent plus grand[1]chose de leur religion et, surtout, les catholiques pratiquants (ceux qui vont à la messe tous les dimanches) ne représentent plus que 1,8 % de la population. Autrement dit, le catholicisme est en voie de marginalisation dans le pays qui fut la « fille aînée de l’Église » : difficile, dans ce contexte, espérer avoir un pouvoir spirituel très influent, surtout lorsqu’émerge dans ce domaine un « concurrent » agressif et sans complexe qui réussit à imposer ses vues par l’intimidation : l’islam. [...]

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Troisième lecture : l’Assemblée nationale adopte le projet de loi bioéthique

Pour la troisième fois, le projet de loi relatif à la bioéthique a été adopté au Palais Bourbon. Sur les 127 voix exprimées, 84 étaient favorables au texte contre 43. Trois députés se sont abstenus.

Sans surprise, LR a été particulièrement actif avec le dépôt de 850 amendements (sur 1590). Le groupe s’est prononcé à la très grande majorité contre le projet de loi, à l’instar de Julien Aubert, Éric Woerth, Guillaume Larrivé, Patrick Hetzel, Xavier Breton, Jean-Luc Reitzer ou Jean-Louis Thiériot. Trois députés du parti – Maxime Minot, Pierre Vatin et Laurence Trastour-Isnart – ont cependant voté pour la PMA aux couples de femmes. La hiérarchie du parti avait visiblement autre chose à faire : le Président général Christian Jacob, le Vice-président Guillaume Peltier et le Secrétaire général Aurélien Pradié n’ont pas participé au vote.

Si le RN a déposé six amendements, dont un n’a pas été soutenu, il a déserté les bancs de l’Assemblée lors du vote : aucun des six députés, parmi lesquels Marine Le Pen et Sébastien Chenu, n’étaient présents

Des 46 députés de la majorité présidentielle, seul Yves Daniel a résisté en votant contre.…

Vers un impôt mondial sur les sociétés ?

Le sommet du G7 qui s’est déroulé à Londres les 4 et 5 juin dernier a vu les sept pays participants – Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis, le Canada, le Japon et la France – conclure un accord sur la taxation des géants du numérique et sur un impôt minimal des sociétés. Bruno Le Maire s’est félicité de cet « accord historique » sur les réseaux sociaux immédiatement après sa signature.

Lire aussi : L’Inconomiste : Les monnaies locales complémentaires, vers l’économie de demain

Depuis nombreuses années, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) travaille à la mise en place d’un impôt mondial sur les sociétés, mais aucun accord n’avait été sérieusement envisagé du fait de l’opposition des États-Unis et surtout de l’administration Trump. L’élection de Joe Biden a changé la donne : il s’est rapidement déclaré favorable à une telle réglementation, en proposant d’abord un taux d’imposition de 21%, avant d’accepter un seuil minimal de 15% qui donnait bons espoirs aux autres grandes puissances occidentales avant le sommet. La veille de la rencontre, le Guardian publiait d’ailleurs une tribune dans laquelle Bruno Le Maire et ses homologues allemands et espagnols manifestaient leur unité et leur ambition.

L’objectif est de stopper l’optimisation fiscale en mettant fin aux paradis fiscaux, de freiner la concurrence fiscale entre États qui incite au dumping.

L’accord qui a été conclu retient un taux minimal de 15%, quand bien même les acteurs s’accordent sur la nécessité d’un taux plus élevé par la suite. L’objectif est de stopper l’optimisation fiscale en mettant fin aux paradis fiscaux, de freiner la concurrence fiscale entre États qui incite au dumping. Les paradis fiscaux perdraient tout leur intérêt puisque leurs taux d’imposition augmenteraient drastiquement, et que les entreprises seraient obligées de payer cet impôt dans les pays où elles réalisent leurs bénéfices.

Renouveau du capitalisme 

Si cet accord est « historique », c’est à la fois parce qu’il n’y en a pas eu d’une telle ampleur depuis Bretton Woods, parce qu’il marque le retour du multilatéralisme et parce qu’il représente une rupture économique importante. Depuis les années 80, le modèle de concurrence fiscale s’est imposé comme moteur de l’économie. L’optimisation fiscale légale s’est alors répandue, les entreprises se domiciliant dans les pays à faible imposition. Les États à fort taux d’imposition, donc au système social développé, y perdent des recettes conséquentes, ce qui crée une incitation au dumping social. Ce phénomène d’optimisation fiscale a été très largement aggravé par la délocalisation et la digitalisation, et favorise les entreprises les plus puissantes : cinquante entreprises parmi les plus riches des États-Unis ne payeraient pas d’impôt depuis trois ans. [...]

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Une gifle pour les gouverner tous

Il y a quelque chose de fascinant dans ce ralliement brutal de toutes les « oppositions ». Les modernes, bien sûr, sont désormais habitués à l’union nationale. Cette dernière intervenant après chaque attentat, c’est-à-dire toutes les semaines ou presque, personne n’est plus guère surpris par le simulacre d’entente cordiale auquel se livrent parfois nos chefs – ou ceux qui prétendent l’être. Ici, néanmoins, ce n’est pas la France qui est attaquée dans sa chair, mais la République qui est touchée dans son appareil. L’attaque – c’est déjà trop dire, est qui-plus-est signée par un malheureux paumé, à l’identité politique plus « gender-fluid » que l’expression de genre du dernier des travelos du pays. Pour mieux dire, un opposant à tout et à rien, profil Gilet jaune déboussolé, puisant à gauche et (surtout) à droite quelques éléments de langage aptes à expliquer sa situation désespérée.

Tout est pardonné

Voici pourtant que la République nous appelle. Les camarades montent de la mine, descendent des collines : « attaquer le président, c’est attaquer la France », entend-on chanter partout. Gare à ceux qui, l’espace d’un instant, n’auraient pas trouvé tout à fait désagréables les images de Tain-L’Hermitage.

Il faut au contraire sonner le tocsin, crier au loup, chasser les factieux. Forcément, Mélenchon le premier est tombé dans le panneau. La VIe République est déjà loin, l’amour du sanglant Robespierre aussi : à peine la joue du patron effleurée, et la tragi-comédie du « coup d’état permanent » disparaît aussi sec. L’heure est à la gravité, aux conférences de presse larmoyantes, et aux déclarations de « solidarité » avec le Président. Il faut dire que cela l’arrange bien, tout occupé qu’il est à inventer putschistes et menaces de mort pour faire oublier ses propres turpitudes. [...]

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Léna Lazare, la Greta Thunberg made in France

À 23 ans, avec ses longs cheveux châtains, ses traits fins et sa taille longiligne, Léna Lazare donne un nouveau souffle à la cause environnementale. Après avoir fondé le collectif inter-faculté « Désobéissance écolo Paris », elle est devenue la porte-parole de « Youth for Climate », mouvement français prétendument apolitique qui œuvre pour la défense de l’environnement, et lancé en février 2019 sur le modèle de « Fridays for Future » dirigé par Greta Thunberg.

Léna Lazare a quitté les bancs de l’université et ses leçons de mathématique et de physique pour consacrer toute son énergie à l’horticulture, qu’elle étudie à l’école de Breuil. Elle espère devenir responsable d’exploitation agricole et ainsi, selon ses mots, « être la plus utile possible » pour sauver la planète. Politisée à la Sorbonne, la demoiselle qui a lancé il y a deux ans le mouvement de grève internationale pour une société écologique et sociale souhaite allier lutte écologique et "combat sociétal".

En parfaite héritière de la pensée thunbergienne, Léna Lazare appelle à rejoindre les rangs de la manifestation pour les libertés et contre les idées d’extrême droite samedi prochain

Il pourrait sembler réconfortant de voir une jeune femme promouvoir à corps perdu le localisme et dénoncer les conséquences du capitalisme mondialisé. Mais cette Léna Lazare sert un gauchisme progressiste qui n’a rien d’écolo.

[ ...]
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Liberté d’expression : à chacun son maccarthysme

Andréa Kotarac, le candidat dirigeant la liste du Rassemblement national aux élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, a proposé de supprimer les subventions publiques aux artistes qui insultent la France. Aussitôt Najat Vallaud-Belkacem, son adversaire socialiste, a crié à la haine et dénonce les menaces contre « la liberté de pensée, d’expression et de création ».

Il faudrait simplement rappeler ici à notre ancienne ministre de l’Éducation le sens des mots. Andréa Kotarac n’exige pas d’interdire à ceux qui injurient notre pays de s’exprimer. Il réclame uniquement qu’ils ne vitupèrent pas aux frais des contribuables. Une nouvelle fois, Najat Vallaud-Belkacem confond tout à dessein. Mais il s’avère facile de comprendre les raisons de sa prise de position. Depuis de nombreuses années, la gauche s’assure la domination de l’espace culturel grâce à l’argent public. En subventionnant largement les artistes de son bord, la gauche a constitué un puissant outil de propagande qu’elle entend bien conserver. Ce système repose désormais essentiellement sur les financements provenant des mairies ou des régions. Or tout cet univers clientéliste, bâti par le parti socialiste, risque de s’effondrer si cette formation politique en déliquescence continue à s’enfoncer dans des bérézina électorales successives. Il lui faut par conséquent mobiliser les peurs pour tenter de sauver ce qui pourrait encore l’être.

L’exigence de neutralité devrait s’imposer. À défaut, l’art s’expose à devenir une propagande plus ou moins officieuse au service de nos gouvernants.

Les effarouchements de Najat Vallaud-Belkacem s’expliquent donc par des considérations politiciennes. Cependant, ces déclarations révèlent aussi d’une conception très étrange de la notion de liberté d’expression. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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