Les écoles privées hors-contrat (également appelées écoles indépendantes ou écoles libres), à l’inverse du privé sous-contrat, se créent indépendamment de tout projet étatique et ne bénéficient d’aucune subvention publique. Elles jouissent d’une liberté pédagogique et éducative totale, mais sont soumises à des normes d’accueil et des inspections régulières. On dénombre 2 377 établissements scolaires hors-contrat, répartis en 1 800 groupes scolaires, dont 52 % du premier degré (maternelle et primaire) et 48 % du second (collège et lycée). L’interdiction de l’instruction en famille (sauf motifs dérogatoires, voir encadré) et l’obligation de scolarisation des enfants des trois ans au lieu de six ont entraîné une hausse des créations d’écoles élémentaires libres. En parallèle, de plus en plus d’établissements du second degré voient le jour, grâce aux expériences réussies d’écoles primaires qui décident d’ouvrir un collège et/ou un lycée. En France, on compte désormais 90 000 enfants scolarisés dans un établissement hors-contrat.
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Environ 80 % des écoles hors-contrat sont aconfessionnelles et 12 % sont catholiques. Les écoles se revendiquant d’autres religions représentent une très petite part. Quant à la pédagogie, les écoles appliquant la méthode dite « classique » ou « explicite » sont majoritaires (30 %), suivies par celles se revendiquant de la méthode Montessori (21 %). Mais il arrive souvent qu’une école classique ou Montessori soit également bilingue, régionaliste, tournée vers la nature, « démocratique », ou réservée à un public d’enfants à besoins spécifiques (porteurs d’un handicap, « haut potentiel », dyslexiques, etc.). Ces dernières représentent 4,5 % des écoles hors-contrat. Il y a donc une forte hybridation de pédagogies au sein des écoles indépendantes.
Où sont-elles implantées et qui peut y inscrire ses enfants ?
Fini le cliché de l’école parisienne à 10 000 euros l’année. Les écoles indépendantes naissent partout en France et pas seulement dans les grandes villes. En 2021, 58 % des nouvelles écoles indépendantes ont ouvert leurs portes dans des communes de moins de 10 000 habitants, et 37 % dans des communes de moins de 2 000 habitants. Le modèle associatif domine très largement pour ces nouvelles écoles rurales dont les frais de scolarité dépassent rarement 500 euros l’année, avec souvent un système de bourses et des tarifs dégressifs. Les municipalités, trop heureuses de les accueillir, soutiennent les initiatives en mettant des locaux à disposition ou bien en revendant des bâtiments abandonnés par l’Éducation nationale. [...]