Prégnante depuis plusieurs décennies, la question migratoire est une pomme de discorde entre les États membres. L’Allemagne a ainsi constitué l’avant-garde d’un front immigrationniste, Angela Merkel ayant déclaré le 31 août 2015 au plus fort de l’afflux de migrants : « Nous allons y arriver ». La décision fut alors saluée par Yves Pascouau, spécialiste des politiques migratoires à l’Institut Jacques Delors, dans les colonnes de La Croix qui pointait du doigt les « mauvais élèves de l’Europe » : « Quand la Pologne dépose son recours devant la Cour de justice de l’UE, elle refuse la remise en cause de l’« homogénéité ethnique » de son territoire. C’est à ce moment-là qu’on a réalisé que les pays d’Europe centrale et orientale ne connaissaient pas le multiculturalisme. Que leur refus de l’immigration avait été d’autant plus important qu’ils sont des pays d’émigration, qui se vident de leur population ».
La Pologne est d’ailleurs depuis lors dans le collimateur des instances européennes, de la même manière que la Hongrie.…