Les commentateurs du débat ont dit d’Emmanuel Macron qu’il avait adopté une posture offensive. Rien n’est moins vrai, le président a joué tout du long en défense. Le communicant Philippe Moreau-Chevrolet, déjà invité dans ces colonnes, l’a parfaitement résumé en un seul message sur Twitter : « Emmanuel Macron a un truc très efficace et remarquable dans le débat : il inverse la charge du bilan. En mettant Marine Le Pen sans cesse face à ses votes passés, c’est elle qui a un bilan. Et pas lui ». Ce fut effectivement le tour de passe-passe rhétorique d’un débatteur adoptant la bien connue tactique du « passif-agressif », attendant les éventuelles fautes de sa contradictrice pour y rétorquer et l’étouffer sous des considérations purement techniques.
Mieux préparée qu’en 2017, plus disposée psychologiquement aussi, Marine Le Pen a voulu montrer son calme et son empathie face à un Emmanuel Macron que d’aucuns auront trouvé arrogant. De fait, son langage non-verbal ne dégageait pas une impression d’humilité mais bien les certitudes d’un homme certain de ses qualités, de sa grande mémoire, du fonctionnement fluide de sa mécanique cérébrale, étalant son charme de commercial pour épater la ménagère devant le poste.…