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Le renouveau de l’Église aux sources de sa fécondité

L’Église et le sacerdoce, chacun ne le sait que trop, sont en crise grave. Ce n’est pas le lieu d’en rappeler les manifestations, intellectuelles et morales, ces dernières masquant malheureusement les premières, dans lesquelles elles s’abreuvent pourtant largement.

Un double constat s’impose cependant. Le premier est que cette crise, et celle du sacerdoce en particulier, qui la commande toute entière, n’est assurément pas étrangère aux choix d’un clergé qui, voulant prétendument s’ouvrir au monde, s’est souvent laissé happer par lui pendant près de 60 ans pour embrasser parfois avec délices son esprit, son libéralisme, son relativisme, son naturalisme, et finalement, à un certain point, jusqu’à son impiété et ses mœurs dégradées.

Le second est que devant l’état des lieux si humiliant que contraint d’établir la coruscante défaillance morale de tant de clercs – en attendant, espérons-le, un état des lieux doctrinal analogue – nombre de catholiques, ou qui en conservent le nom, ont un sens de la foi tellement émoussé qu’ils sont devenus incapables de penser des remèdes à cette situation dramatique hors de l’esprit qui l’a créé.

Lire aussi : Christophe Geffroy : « Il n’y a pas de crise des vocations mais une crise de la foi »

Ainsi, pour ne prendre que ces exemples, s’il n’y a plus de prêtres, c’est, à les en croire, que le temps en est révolu, de sorte qu’il faut trouver chez les laïques des suppléances, y compris liturgiques, à cette situation. Si tant de prêtres ont commis des horreurs sexuelles – en oubliant, d’ailleurs, le nombre considérablement plus important de ceux qui n’ont jamais failli en ce domaine – c’est qu’il faut les marier pour donner légitimement cours aux besoins de leur chair. Naturalisme, sottise spirituelle et obsessions contemporaines d’un Occident en déclin se conjuguent pour instiller le venin dans des plaies déjà trop béantes.

Ces aveugles ne saisissent plus que si la trahison des hommes peut leur rendre inaudible l’appel de Dieu, la vocation est un don sans repentance qui ne peut manquer à la terre. Ils saisissent moins encore, les yeux de l’âme encrottés, que l’Église, Épouse du Christ, est sainte et que, quelles que soient les épreuves qui la flagellent, elle ne se redresse jamais que par en-haut, par les éternels remèdes fécondés par la Passion du Christ que sont la conversion, la sanctification, la prière, la recherche de la volonté de Dieu, la pénitence. [...]

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[Reportage] CNews : télé-uppercut

L’équipe de « Face à l’info » réunie quelques minutes avant le top départ. Tous les soirs de 19 h à 20 h, Christine Kelly et ses chroniqueurs (Marc Menant, Charlotte d’Ornellas, Mathieu Bock-Côté, Guillaume Bigot et Dimitri Pavlenko) débattent des grands enjeux du pays. Après le départ d’Éric Zemmour en septembre 2021 pour cause de candidature présidentielle, le public est resté : chaque soir, l’émission fédère près de 600 000 téléspectateurs. [...]

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Christophe Geffroy : « Il n’y a pas de crise des vocations mais une crise de la foi »

Dans quelle mesure la France manque-t-elle de prêtres ? Ce problème est-il inédit à cette échelle ?

Tout au long de notre histoire, la France a eu un nombre de prêtres assez important, même si cela nécessiterait une étude plus fouillée : la Révolution française, par exemple, a provoqué dans certaines régions la disparition de paroisses et nombre de fidèles n’ont pas vu de prêtres pendant des décennies. Aujourd’hui le nombre total de prêtres est non seulement à un niveau bas (moins de 14 000) et en chute rapide (encore 29 000 en 1995), mais la moyenne d’âge du clergé est élevée, ce qui explique d’ailleurs la chute rapide. On perd environ 600 prêtres chaque année, alors que les ordinations tournent autour de la centaine, le nombre de prêtre va donc encore baisser de façon mécanique. Oui, à cette échelle et hors de toute persécution brutale (contrairement à la période révolutionnaire), c’est un problème inédit.

Lire aussi : Dons pour l’Église : la fin de l’abondance

Dans La Nef, vous expliquiez qu’il n’y avait pas de « crise des vocations » à proprement parler, mais plutôt une « crise de la foi ». Qu’est-ce-à-dire ?

Parler en effet de « crise des vocations » me semble impropre, il s’agit davantage d’une crise de la foi et de la pratique. Il est illusoire d’espérer autant de vocations quand on a un taux de pratique religieuse de 40 % que lorsque l’on est à 1,5 % comme aujourd’hui. Si on corrèle le nombre d’ordinations à la pratique religieuse, on s’aperçoit que ce taux ne varie pas beaucoup et que l’on a des ordinations en rapport avec la pratique religieuse. [...]

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Dons pour l’Église : la fin de l’abondance
En France, l’Église catholique ne reçoit pas de subvention de l’État ou des collectivités locales (à l’exception des diocèses dits « concordataires » de Strasbourg et Metz). Les ressources des diocèses proviennent donc essentiellement de la générosité des fidèles. Chaque évêque est responsable des finances de son diocèse et chaque curé de celles de sa paroisse. La Conférence des évêques de France estimait en juillet 2022 que le total des ressources de l’Église de France se montait en 2020 à 497 millions d’euros, dont 53 % provenaient du denier de l’Église. Ce dernier finance le traitement des prêtres et évêques (de l’ordre de 955 euros mensuels) ou le salaire de laïcs. [...]
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Laurent Obertone : « Nous vivrons un effondrement brutal » 

Depuis une décennie, vous n’avez cessé d’alerter les Français sur la montée de la criminalité, de la délinquance, et même, sur la disparition des civilités qui font la civilisation. Quelle place occupe l’immigration dans cette mécanique mortifère ? Et qu’en disent les acteurs de terrain, policiers, professeurs, médecins, fonctionnaires territoriaux ? 

L’immigration récente, tout particulièrement d’origine extra- européenne, occupe une place prépondérante dans l’insécurité et l’effondrement du capital social. Je ne parle pas seulement des étrangers, mais aussi des descendants d’immigrés, de nationalité française, dont une part non négligeable pose de grandes difficultés. Ceux qui y sont confrontés directement savent bien que le « vivre ensemble » n’est qu’une folle illusion. Malheureusement, c’est le propre des utopies de s’entêter contre les faits et la raison. Personne n’écoute le terrain, les autorités préfèrent communiquer et dépenser des sommes folles dans la rénovation et l’insertion, ce qui n’a jamais servi à rien. Mais on préfère imaginer que les êtres humains qui sont interchangeables n’ont aucun réflexe communautaire et organique, et se fondront donc sans discuter dans le creuset républicain. 

Lire aussi : [Enquête] Immigration et délinquance : les chiffres qui fâchent

C’est le troisième tome de votre série. Qu’est-ce qui a changé en France depuis le premier ? 

Une très nette aggravation des violences aux personnes, qui battent tous les records sous le mandat Macron-Darmanin, mais aussi des violences sexuelles, des homicides et tentatives. Toujours plus d’immigration incontrôlée, contre l’avis du peuple français. Une situation sociale des plus explosives. Et ces dernières semaines, beaucoup d’éléments déclencheurs d’une crise majeure sont apparus : l’inflation, la crise énergétique, un déficit commercial record, l’explosion de la dépense et de la dette, la guerre en Ukraine, de probables pénuries alimentaires... [...]

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[Enquête] Culture : bilan d’une année woke

Quand on écoute France Inter, comme c’est le cas de l’auteur de ces lignes, afin d’être tenu au courant des balises de la pensée autorisée et se trouver en mesure, donc, de distinguer parmi ses propos ceux qui relèvent du « dérapage », soit du blasphème, et de pouvoir ainsi blasphémer, mais en conscience, il paraît évident que les dogmes du wokisme sont devenus l’arrière-fond moral implicite de l’époque, du moins sur la scène médiatique et culturelle. 

Ce qui eût semblé incongru il y a à peine quelques années : qu’un humain n’a pas vraiment de sexe défini, que chacun est avant tout ce qu’il décrète être, qu’il y aurait un lien entre les oppressions des femmes, des homosexuels, des Noirs et des transsexuels mais aussi des personnes frigides, enfin, « asexuelles », et que cette oppression serait de nature « systémique », si bien qu’il y aurait des oppresseurs et des oppressés structurellement par essence, et quoique l’essentialisation soit par ailleurs proscrite, tandis que nos frères noirs, après avoir été privés de leur singularité ethnique à l’époque de l’ancien antiracisme selon lequel la race n’existait pas, sont désormais des « racisés », et la récupèrent, cette singularité, mais par l’œil coupable de l’oppresseur blanc, comme une illusion produite par la volonté de nuire. 

Pourtant, dès qu’on sort de la seule sphère médiatique officielle, cette omniprésence du discours woke se dilue assez rapidement

Toutes ces idées qui semblent relever d’un marxisme nouvelle manière dont la dialectique de classes se serait reconfigurée en liguant le reste du monde prolétarisé contre le supposé oppresseur blanc, mâle, hétérocisgenre. Comme toutes les idéologies niant l’évidence du péché originel et prônant une refonte intégrale des structures du monde, le wokisme appréhende la culture comme un vecteur de rééducation des masses. Et ça, ça désespère autant les esthètes que les femmes libres. Il fallait donc, en leur nom, enquêter sur l’emprise réelle de cette idéologie dans la création contemporaine. [...]

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Catholicisme français, un déclin évitable ?

Mi-novembre, le Conseil d’État condamnait définitivement la mairie de Beaucaire pour avoir installé une crèche en son sein. L’enfant Jésus et sa couche définitivement chassés de nos lieux publics, alors qu’ils furent jadis pensés à son service : voilà bien le signe éclatant du crépuscule de la civilisation chrétienne en notre beau pays, diagnostiqué avec brio par Chantal Delsol dans La Fin de chrétienté. Cette extinction de l’esprit chrétien de nos lois, mœurs et usages est le résultat dramatique mais somme toute inévitable du déclin de la foi dans notre pays.

Une communauté de fidèles qui décline

Car déclin de la foi, il y a bien évidemment, et plus que jamais. Entre 1981 et 2018, la part des Français qui disent « croire en Dieu » a baissé de 62 % à 50 %, selon l’enquête européenne sur les valeurs (Arval, 2019). Sur la même période, le nombre de Français se déclarant catholique est passé de 70 % à 32 %, quand la part de ceux indiquant n’appartenir à aucune religion a augmenté de 26 % à 58 %. Seuls 6,6 % des Français se disent catholiques pratiquants (Ifop, 2021). Logiquement, la dynamique des sacrements suit la même pente. Et l’état de la foi dans notre jeunesse n’est guère encourageant pour l’avenir : si 50 % des Français se disent encore chrétiens, ce chiffre tombe à 30 % seulement chez les moins de 25 ans, contre 74 % chez les 65 ans et plus (Odoxa, 2022). Autant dire que demain, les chrétiens se feront rares.


Par-delà la chrétienté, c’est la possibilité même de la foi qui est menacée. Celle-ci reflue de plus en plus vers ses catacombes d’origine

Que ces tristes chiffres peuvent-ils bien signifier ? Dans notre grand débat d’octobre, Pierre Manent posait le juste constat : « La plupart des Français, à un moment ou à un autre, étaient en contact, ou avaient à faire ou ne pas faire quelque chose, avec la religion chrétienne. Aujourd’hui, et c’est le grand changement, de plus en plus de Français peuvent passer toute leur vie sans rencontrer cette question de leur rapport à la religion chrétienne ». Ainsi, par-delà la chrétienté, c’est la possibilité même de la foi qui est menacée. Celle-ci reflue de plus en plus vers ses catacombes d’origine. [...]

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Philippe Charlez : « Les délestages vont accentuer les inégalités territoriales déjà existantes »

Vous avez récemment publié sur Twitter un tableau détaillant les offres théoriques et disponibles des différentes sources d’électricité en France. D’où viennent ces chiffres et comment avez-vous fait vos calculs ?

Je compare dans ce tweet l’offre théorique d’électricité à l’offre disponible. Ce que j’appelle offre théorique correspond aux capacités installées par source d’électricité, des chiffres aisément consultables sur le site de RTE. L’offre disponible correspond aux capacités que j’estime à peu près disponibles compte tenu de la situation électrique actuelle. Je me suis placé dans un cas particulier : matin ou soir dans la situation d’un anticyclone polaire.

https://twitter.com/Phcharlez/status/1598967036209549317

On remarque un décalage important entre l’offre théorique et l’offre disponible, notamment en ce qui concerne nos sources d’énergies renouvelables. Comment expliquer ces écarts ?

Aux heures de pointe du matin (8h) et du soir (19h) il n’y a pas de soleil. De surcroit, en cas d’anticyclone solaire, il n’y a pratiquement pas de vent. Ceci explique les 3 GW d’ENR (sur un total de 32 GW installés). Ce chiffre de 3GW est estimé à partir de ce qui a été observé au cours des dernières années. C’est donc la météo qui décidera de la capacité renouvelable disponible. Ainsi, ce lundi 5 décembre, il n’y avait qu’un petit GW d’éolien disponible. Même si on augmentait la capacité théorique en installant davantage d’éoliennes ou de panneaux solaires, cela ne changerait rien dans la mesure où le problème est l’absence de soleil et de vent. On peut faire la comparaison avec un appartement : vous pouvez installer des radiateurs à l’infini, si vous ne relevez pas l’eau chaude l’appartement ne sera pas davantage chauffé.

Même si on augmentait la capacité théorique en installant davantage d’éoliennes ou de panneaux solaires, cela ne changerait rien dans la mesure où le problème est l’absence de soleil et de vent

En ce qui concerne le gaz et l’hydroélectricité ce sont les stocks qui peuvent limiter les capacités disponibles. Ainsi, le stock de gaz qui a été renouvelé pour l’hiver ne peut pas être vidé prématurément au cours de la première vague de froid. Ceci explique les 13 GW disponibles face aux18 GW théoriques. C’est un peu pareil pour l’hydroélectricité. Si on met en œuvre trop tôt l’ensemble de la capacité installée on risque de vider prématurément les barrages et de devoir s’en passer en cas de seconde vague de froid.

Enfin, en ce qui concerne le nucléaire l’énorme écart entre théorique et disponible s’explique par le nombre de réacteurs arrêtés pour maintenance curative. Durant le mois de janvier, 1/3 des capacités devraient manquer d’où les 40 GW sur 60 GW théoriques. Par exemple, cette semaine nous n’avons pas dépassé 37 GW.

Cette situation énergétique que connait la France est-elle inédite ou avons-nous déjà été confrontés à cela par le passé ?

En ce qui concerne les ENR et l’hydroélectricité, c’est un « classico » étant donné que les conditions météorologiques se répètent chaque année. Suivant que l’hiver est plus ou moins rigoureux la situation peut toutefois être plus ou moins tendue. Ce qui est inédit cette année c’est la double tension sur le nucléaire et le gaz. Normalement, on dispose d’une soixantaine de GW nucléaires soit 20 GW de plus qu’aujourd’hui. Quant au gaz, la situation a été rendue critique notamment par le conflit russo-ukrainien. En résumé, c’est au niveau du nucléaire et du gaz que la situation est exceptionnelle. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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