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Lola, assassinée par haine de la France ?

De proche en proche, les indiscrétions égrenées autour de l’enquête sur le meurtre de Lola, adolescente de 12 ans assassinée le 14 octobre 2022, ne parviennent toujours pas à dessiner le mobile de la meurtrière présumée. Le profil de Dahbia B étonne, et détonne, par le contraste qu’il présente avec le récit indicible du crime qu’elle a avoué. Tous les secrets d’une personnalité et d’une psychologie dont on découvre, révélation après révélation, qu’elles étaient loin de l’image que laissaient paraître les photos lissées et soignées dont la prévenue parsemait ses réseaux sociaux, n’ont sans doute pas encore été livrés.

Lire aussi : Éditorial d’Arthur de Watrigant : L’asile sans droit

Crime satanique, accès de folie, vengeance contre les parents de Lola pour un motif futile ? Autant d’hypothèses envisagées par les médias ou les enquêteurs, avant d’être successivement écartées après les premières auditions de la jeune femme. Troubles psychologiques développés après la mort de sa mère en 2020, chez une jeune fille auparavant sans histoire et inconnue des services de police ? Le récent retour en surface d’une agression commise sur deux aides-soignantes en juillet 2019 met à mal ce récit. D’autant plus que les deux victimes avaient alors déposé une main courante au commissariat, compte tenu des menaces de représailles au contenu prémonitoire formulées à l’époque par la jeune femme : « Vous ne savez pas de quoi je suis capable ! »

Un crime par haine de la France ?

Un mobile pourtant, ayant pu en accompagner d’autres ou leur servir de catalyseur, n’a pour l’instant été évoqué par aucun des commentateurs : le crime de haine, qu’elle soit raciale ou tournée contre la France et les Français. Même les partisans d’un ancien journaliste de renom, certes novice dans le combat politique mais pourtant inventeur du néologisme francocide, ont préféré choisir, plutôt que cet angle, celui du grief par ailleurs légitime de la non-exécution de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous le coup duquel se trouvait la meurtrière présumée.

Certes, rien dans le profil de la présumée tueuse tel que le révèle pour l’instant l’enquête ne permet de présupposer ce mobile. Ses vidéos répandues sur les réseaux sociaux mettent au contraire en lumière une jeune femme dont l’apparence et les attitudes épousent tous les codes de la société de consommation occidentale. Rien non plus qui permette, dans ce style de vie, d’identifier une de ces motivations à caractère islamique qui ont tant ensanglanté la France ces dernières années. Certains de ses proches évoquent même, dans un contexte de perte de repères consécutif au décès de sa mère, une appétence supposée pour la foi évangélique. Aucun propos invoquant une vision haineuse de la France ne semble non plus à ce jour avoir été identifié. [...]

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Mégabassines : « On finance avec nos impôts un modèle agricole qui est à bout de souffle »
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[Reportage] Reims, quartier Croix-Rouge : une autre souveraineté

Mi-septembre 2020, le déjà ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’offrait une petite balade à Reims (Marne), avenue Léon-Blum, l’une des artères principales d’un quartier « sensible », comme le veut l’expression. Il était accompagné du maire, Arnaud Robinet, d’une dizaine de policiers, de quinze voitures, et de chiens dressés pour détecter la drogue et les armes. L’ancien maire de Tourcoing y a revendiqué son soutien aux forces de l’ordre qui y luttaient contre les stupéfiants. Il a aussi dit vouloir illustrer « une présence policière partout sur le territoire ». « Partout ». Comme une façon d’admettre que dans cette partie de la ville, la question de la présence de l’État se pose. Le quartier a d’ailleurs été ajouté au dispositif des « quartiers de reconquête républicaine » dans la même journée.

Lire aussi : [Édito] Sécession : les États dans l’État

Moins d’un an plus tard, en mars 2021, le locataire de la place Beauvau a été obligé de revenir. Le photographe d’un quotidien local s’était fait passer à tabac à 700 mètres du lieu de sa précédente visite. La victime est d’ailleurs l’un de ceux qui avaient documenté la visite du ministre. Son agression a eu lieu alors qu’un affrontement imminent s’annonçait. Des voyous aux mouvements suspects se promenaient, cagoulés. C’est alors qu’un « jeune », comme le veut, là-aussi, l’expression consacrée, a couru vers lui, accompagné de treize autres délinquants. L’agresseur principal, aujourd’hui condamné, a cogné le photo-journaliste avant qu’il puisse fuir. Les coups se sont enchaînés sur le reporter de 65 ans. Frappé à la tête alors qu’il était au sol, matraqué au moyen de son imposant appareil photo professionnel : l’homme s’est retrouvé hospitalisé et placé en coma artificiel avec un sévère traumatisme crânien.

La résidence de Saïd Kouachi avant Charlie Hebdo

L’auteur des coups, un ressortissant algérien de 22 ans, au déjà lourd passé judiciaire, est un ex-résident de la Seine-Saint-Denis. Arrivé trois ans auparavant, il fait partie de ceux qui ont quitté Paris et ses banlieues pour la cité des sacres et ses environs. C’est aussi le cas du parisien Saïd, l’un des tristement célèbres frères Kouachi, dont la dernière résidence connue est dans ce même quartier. C’est d’ailleurs un secret de Polichinelle pour beaucoup de locaux, et une politique encouragée par la ville. Croix-Rouge, et d’autres parties de Reims et ses villages alentour, servent de vases communicants pour désengorger la capitale et ses banlieues désormais surpeuplées. [...]

Coupe du monde au Qatar : sous l’œil des barbares 

Le dimanche 20 novembre retentira le coup de sifflet du premier match de la Coupe du monde au Qatar, qui opposera le pays organisateur à l’Équateur. Le mondial aura lieu dans huit stades de Doha, dont sept ont été construits pour l’occasion. Pour le lecteur de Limite, désormais orphelin, précisons que ces stades en plein air seront climatisés, et que la facture carbone de la compétition, que le Qatar tente de maquiller, promet de battre tous les records. Pour le lecteur de L’Équipe, une Coupe du monde en hiver, c’est une meuf sans nibards (si, le lecteur de L’Équipe aurait métaphorisé en ces termes). Pour le lecteur de Libé, c’est un risque pour les supporters qui auraient l’idée amusante d’agiter un drapeau LGBT en tribune. 

Lire aussi : Coupe du monde 2022 : au Qatar, vis comme les Qataris

Mais pour nous, bons sujets du royaume de France, que signifie cette Coupe du monde au fond du désert ? On ne peut ignorer, comme le font allègrement les grands du football mondial, et avec un peu plus d’amertume mais pas de courage les grands dirigeants occidentaux, la situation des travailleurs étrangers au Qatar. On ne parle pas seulement des plus de six cents d’entre eux, une estimation émanant d’associations qataries sûrement optimistes, qui sont morts spécifiquement sur le chantier des stades. Pas même seulement des 6500 qui ont péri dans le pays entre 2010 et 2020, dans tout type de travaux. [...]

[Reportage] Bergers des cimes

© Benjamin de Diesbach pour L’Incorrect

À 32 ans, Alex surveille son troupeau de 1 200 brebis au-dessus du village de Ristolas dans le Queyras. Après avoir parcouru le monde pendant dix ans, après avoir exercé mille métiers, Alex est devenu berger en apprenant avec les anciens. [...]

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Mégabassines : « On finance avec nos impôts un modèle agricole qui est à bout de souffle »
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[Édito] Sécession : les États dans l’État

Dans Le Savant et la politique, Max Weber définit l’État non par ses fins (car d’autres associations humaines en partagent de semblables) mais par son mode d’action spécifique : le monopole de la violence physique légitime. L’État moderne est effectivement le résultat de l’expropriation des puissances privées indépendantes par le pouvoir central pour faire appliquer sa loi sur l’ensemble du territoire, en recourant si nécessaire à la violence. Si l’État est aujourd’hui en danger, ce n’est donc pas tant par l’état de déliquescence des services publics (ceux-ci ne sont que le fruit jamais définitif d’une contingence économique et sociale), que par la contestation, inédite à cette échelle et dans ces proportions, de son moyen d’action privilégié. Les États dans l’État, ce n’est rien de moins que la mise à mort de ce monopole pluriséculaire.

Lire aussi : Éditorial d’Arthur de Watrigant : L’asile sans droit

Qui dit monopole de la violence légitime concurrent dit cadre légal concurrent.…

Éditorial d’Arthur de Watrigant : L’asile sans droit

Une enfant est morte. Un crime immonde, abject, incompréhensible de gratuité dont seul le Mal peut s’enorgueillir. Lola aurait pu être notre petite-fille, notre fille, notre sœur, c’est-à-dire l’innocence abattue au coin de la rue. La coupable est une Algérienne clandestine, nous somme-t-on de ne pas dire. Elle serait SDF et sa mère se battait pour que ses trois filles s’en sortent, nous oblige-t-on à entendre. Et donc ? Est-ce parce qu’elle est une immigrée qu’elle aurait commis cette barbarie sans nom ? Évidemment non, pas plus parce qu’elle serait sans le sou et sans père. Coup de folie ? Vengeance ? Sacrifice d’enfants zouhris, ces gamins au morphotype bien particulier, offerts à Satan en Afrique du nord en échange de trésors ? L’enquête livrera sans doute quelques réponses mais qui ne satisferont ni ne consoleront personne puisqu’il y a bien longtemps que l’Homme pour satisfaire son orgueil et fuir le vertige du Mystère a refusé de croire.…

L’Incorrect numéro 73

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